Henri Barbusse a retranscrit fidèlement, lors de la première guerre mondiale impérialiste, ce qu’il a vu et ressenti sur le front. Il y a là une méthode, qui est celle du fameux Egon Erwin Kisch, le grand théoricien du reportage. L’horizon qui s’ouvre ici, c’est la possibilité d’aborder les événements sans nier la dignité du réel au profit d’une pseudo attitude raisonnable, formelle, c’est-à-dire conforme à la digestion bourgeoise. Le Feu – Journal d’une escouade, publié en 1916, est donc un monument de la littérature française, un véritable exemple à connaître pour les révolutionnaires authentiques, qui savent la valeur du principe d’enquête, la signification qu’ont les verbes raconter et expliquer, lire et comprendre.