Publié dans Pékin-Information, le 21 juin 1971
Il y a eu, dans l’histoire de notre Parti, le renégat Wang Ming et consorts qui, refusant d’étudier la révolution chinoise à la lumière de la vérité universelle du marxisme-léninisme, n’ont fait qu’utiliser mécaniquement des termes et des passages tirés des œuvres marxistes pour intimider les gens.
D’autres se sont longtemps contentés de leur propre expérience, forcément partielle, et n’ont pas compris l’importance de la théorie pour guider la pratique de la révolution et sont ainsi devenus les prisonniers des pseudo marxistes.
Prenant pour base idéologique l’idéalisme et la métaphysique de la bourgeoisie, Wang Ming et consorts se sont rageusement opposés à la ligne révolutionnaire du président Mao et ont causé, de ce fait, de très graves préjudices à la révolution chinoise.
Pour dénoncer la conception du monde et la méthodologie antimarxistes du renégat Wang Ming et de ses semblables, le président Mao, notre grand dirigeant, a publié il y a 33 ans la brillante œuvre qu’est De la pratique.
Appliquant les principes de la théorie marxiste de la connaissance, il a résumé systématiquement l’expérience historique acquise dans la lutte entre les deux lignes au sein de notre Parti, critiqué de façon approfondie la théorie idéaliste de l’apriorisme des pseudo-marxistes qu’étaient le renégat Wang Ming et consorts. Ce qui a permis d’élever considérablement le niveau de tout le Parti pour ce qui est de la théorie marxiste-léniniste et de conduire la révolution chinoise de victoire en victoire.
A l’heure actuelle, tout le Parti et tout le pays, se servant du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung comme d’une arme, approfondissent la critique de toute une série de concepts réactionnaires comme l’apriorisme, la théorie des forces productives, la nature humaine, et l’extinction de la lutte de classes, inepties colportées par les escrocs politiques tels que Wang Ming et Liou Chao-chi.
C’est là une tâche capitale sur le plan politique et idéologique. Il est d’une grande importance pratique, d’une importance historique durable que d’étudier consciencieusement De la pratique en liaison avec cette lutte pour pouvoir distinguer mieux encore le matérialisme de l’idéalisme, le marxisme du pseudo-marxisme, pour appliquer toujours plus consciemment la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et accomplir les diverses tâches de combat formulées par le IXe Congrès du Parti et la deuxième session plénière du Comité central qui en est issu, et saluer ainsi le 50e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois.
I
La pratique sociale est à la base de la connaissance, tel est le point de vue fondamental de la philosophie marxiste. Reconnaître ou non que la connaissance dépend de la pratique sociale, c’est le critère qui permet de distinguer la théorie matérialiste de réflexion de la théorie idéaliste de l’apriorisme, la pierre de touche pour reconnaître le marxisme authentique du pseudo marxisme.
Il y a plus d’un siècle, le grand éducateur de la révolution, Marx, affirmait déjà de façon explicite :
« La question de savoir si la pensée humaine peut aboutir à une vérité objective n’est pas une question théorique, mais une question pratique. C’est dans la pratique qu’il faut que l’homme prouve la vérité, c’est-à-dire la réalité, et la puissance, l’en-deçà de sa pensée. La discussion sur la réalité ou l’irréalité de la pensée, isolée de la pratique, est purement scolastique. » (Thèses sur Feuerbach)
Marx a inclus le point de vue de la pratique dans la théorie de la connaissance et résolu correctement la question du rapport entre la, pensée et la réalité. Ce qui a donné lieu à une grande révolution jamais connue jusque-là dans l’histoire de la connaissance humaine.
Dans De la pratique, le président Mao a continu. et développé la théorie marxiste de la connaissance ; il expose de façon pénétrante le rôle primordial et décisif de la pratique sociale dans le processus de la connaissance, et souligne :
« Le point de vue de la pratique, c’est le point de vue premier, fondamental de la théorie matérialiste-dialectique de la connaissance. »
« La connaissance coupée de la pratique est inconcevable. »
Pour connaître une chose, quelle qu’elle soit, il n’y a qu’un moyen, c’est de prendre part soi-même à la lutte pratique qu’est la transformation de la réalité, ainsi seulement peut-on entrer en contact avec cette chose, révéler sa nature et parvenir à connaître la loi qui la gouverne. Telle est la voie que l’on suit dans la pratique.
L’absurdité de la « connaissance innée » est à l’opposé de la théorie de réflexion du matérialisme. C’est un mensonge dont toutes les classes exploiteuses, et aussi Wang Ming, Liou Chao-chi et consorts se servent, pour tromper les masses populaires. Le président Mao s’est moqué de ceux qui prétendent « tout savoir » lesquels, se coupant complètement de la pratique, et
« n’ayant que des connaissances occasionnelles, fragmentaires, se proclament les ‘premières autorités du monde’, ce qui témoigne tout simplement de leur fatuité. »
Il a non seulement affirmé très explicitement le point de vue marxiste de la pratique, mais aussi résumé de façon scientifique le contenu de la pratique assimilé à
« la pratique de la production, […] la pratique de la lutte révolutionnaire de classe et de la lutte révolutionnaire pour la libération de la nation, de même que […] la pratique de l’expérience scientifique ».
Dans le célèbre essai D’où viennent les idées justes ?, le président Mao précise en outre ce qui suit :
« Elles ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte de classes et l’expérimentation scientifique. »
C’est là un grand développement de la philosophie marxiste. La connaissance se développe essentiellement dans les activités de production qui, dans la société de classes, ont lieu dans des rapports de production déterminés, établis par les membres appartenant aux différentes classes. C’est pourquoi
« la lutte des classes, sous ses diverses manifestations, exerce en particulier une influence profonde sur le développement de la connaissance humaine ».
Les préjugés des classes exploiteuses barrent toujours la route à la connaissance de la vérité. Ce n’est qu’en éliminant constamment l’influence exercée par la bourgeoisie et les autres classes exploiteuses sur notre esprit que nous pourrons parvenir à connaitre la vérité des choses objectives.
Le président Mao dit :
« La philosophie marxiste − le matérialisme dialectique − a deux particularités évidentes. La première, c’est son caractère de classe : elle affirme ouvertement que le matérialisme dialectique sert le prolétariat ; la seconde, c’est son caractère pratique : elle met l’accent sur le fait que la théorie dépend de la pratique, que la théorie se fonde sur la pratique et, à son tour, sert la pratique. »
Cette thèse scientifique, essence du matérialisme dialectique, constitue une critique acerbe de Wang Ming, Liou Chao-chi et consorts qui nient les points de vue marxistes des classes et de la pratique.
Wang Ming, Liou Chao-chi et leur bande, opposant la théorie idéaliste et réactionnaire de l’apriorisme à la théorie de réflexion du matérialisme, ont longtemps prêché que la connaissance humaine est antérieure à l’expérience et la compétence, antérieure à la pratique.
Liou Chao-chi prétendait qu’« intelligence » et « sottise » sont « innées ». Ce faisant, il cherchait à calomnier les travailleurs en insinuant que ceux-ci sont « nés sots » et de donner une base théorique à son sophisme des « masses rétrogrades ».
Le président Mao, appliquant le point de vue marxiste de classes, le réfuta en ces termes :
« Les humbles sont les plus intelligents, les nobles personnages, les plus sots ! »
Ici, par « humbles », il faut entendre les larges masses laborieuses opposées aux classes exploiteuses. Les « nobles personnages » désignent les réactionnaires et les aristocrates de l’esprit des classes exploiteuses dont Liou Chao-chi et consorts, qui se disent « intelligents » et tentent de faire tourner à rebours la roue de l’Histoire.
Réfutant les opportunistes de droite lors du mouvement de la collectivisation agricole, le président Mao fait remarquer :
« Les cadres et les paysans se rééduqueront par leurs propres expériences au cours de la lutte. Donnez-leur la possibilité d’agir ; ils apprendront par la pratique ; ils deviendront plus capables, et des hommes de grande valeur apparaîtront en grand nombre» (Sur le problème de la coopération agricole)
Utilisant le point de vue matérialiste-dialectique, il nous a indiqué dans cette directive la voie fondamentale pour découvrir et former les meilleurs éléments du prolétariat et celle permettant à nos meilleurs cadres révolutionnaires de parvenir à maturité. En même temps, il a affirmé en termes explicites que la connaissance chez l’homme (la compétence et la capacité appartiennent à cette catégorie) n’est pas innée mais découle de la pratique et est acquise en faisant le bilan de l’expérience de la pratique sociale.
Un grand nombre de révolutionnaires remarquables ont surgi dans la tempête de la pratique révolutionnaire, à chaque période historique. Seuls les partisans insensés de l’idéalisme prétendent et s’imaginent que la compétence et la capacité sont innées et au-dessus de la pratique. Rien de tel n’existe dans la vie sociale.
Le président Mao estime que Marx est
« l’intellectuel le plus complet, celui qui représente le sommet de l’intelligence humaine ». (Pour un style de travail correct dans le Parti)
Appliquant les points de vue matérialiste-dialectique et matérialiste-historique, il met en lumière de façon scientifique les conditions historiques de l’apparition du marxisme-léninisme.
Il dit :
« Le marxisme ne pouvait être que le produit de la société capitaliste. A l’époque du capitalisme libéral, Marx ne pouvait connaître d’avance, concrètement, certaines lois propres à l’époque de l’impérialisme, puisque l’impérialisme, stade suprême du capitalisme, n’était pas encore apparu et que la pratique correspondante faisait défaut ; seuls Lénine et Staline purent assumer cette tâche. Si Marx, Engels, Lénine et Staline ont pu élaborer leurs théories, ce fut surtout, abstraction faite de leur génie, parce qu’ils se sont engagés personnellement dans la pratique de la lutte de classes et de l’expérience scientifique de leur temps; sans cette condition, aucun génie n’aurait pu y réussir. »
Ici, il souligne en particulier qu’« aucun génie n’aurait pu y réussir », s’ils n’avaient pas participé à la lutte de classes et à l’expérimentation scientifique. Nous devons avoir une compréhension complète et approfondie de cette thèse scientifique et marxiste-léniniste du président Mao, et on ne saurait permettre à Wang Ming, Liou Chao-chi et consorts de la tronquer et de la dénaturer.
Ces derniers répandaient la théorie réactionnaire selon laquelle la compétence précède la pratique. Leur but n’était pas de reconnaître que d’autres sont capables mais était d’amener les masses populaires à les considérer, eux, les révisionnistes contre-révolutionnaires, comme des « surhommes », tandis que celles-ci seraient « arriérées » et « réactionnaires ».
Aux yeux de ces arrivistes, de ces conspirateurs, si leurs sornettes trouvaient crédit, ils pourraient modifier l’Histoire, transformer la dictature du prolétariat en celle de la bourgeoisie, le socialisme en capitalisme. Mais la roue de !’Histoire ne tournera jamais à rebours et la vérité marxiste-léniniste ne peut être contestée. Ceux qui calomnient les masses populaires sont précisément les plus sots et connaîtront une fin peu enviable.
Le président Mao nous enseigne :
« L’idéalisme et le matérialisme mécaniste, l’opportunisme et l’aventurisme se caractérisent par la rupture entre le subjectif et l’objectif, par la séparation de la connaissance et de la pratique. La théorie marxiste-léniniste de la connaissance, qui se distingue par la pratique sociale scientifique, doit forcément livrer un combat résolu contre ces conceptions erronées. »
Les lignes opportunistes « de gauche » ou de droite colportées par Wang Ming, Liou Chao-chi et leurs semblables ont pour base idéologique la théorie idéaliste de l’apriorisme. Partant de cette conception réactionnaire du monde selon laquelle tout dépend de leur propre volonté, ils niaient la loi régissant le développement des choses objectives.
Leurs interférences et leurs activités de sape s’exerçaient tantôt par la droite tantôt par la « gauche » aux dépens de la ligne révolutionnaire du président Mao, ce qui portait un très grave préjudice à la cause révolutionnaire.
La ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao est fondée sur la théorie matérialiste-dialectique de la connaissance découlant de la pratique et supérieure à la pratique, elle résume scientifiquement l’expérience historique acquise dans la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat, traduit correctement la loi objective régissant Je développement de la société. Elle est la ligne vitale pour notre Parti.
Ce n’est qu’en nous en tenant à la théorie de réflexion du matérialisme, en menant une enquête et une étude approfondies dans la pratique, que nous pourrons connaitre à fond l’état et l’histoire de la lutte entre les deux classes, les deux voies et les deux lignes, saisir la contradiction principale et dresser des plans, prendre des mesures et adopter des méthodes conformes à la ligne révolutionnaire du président Mao et les transformer en action révolutionnaire consciente des masses.
Il faut les soumettre à l’épreuve de la pratique afin de populariser ce qui est correct et de corriger ce qui est erroné. A la suite d’une pratique répétée, notre connaissance sera plus profonde, plus complète et plus conforme à la loi objective.
II
Comment apparaît et se développe la connaissance humaine dans la pratique sociale? Lénine a dit :
« De l’intuition vivante à la pensée abstraite, et d’elle à la pratique – tel est le chemin dialectique de la connaissance du vrai, de la connaissance de la réalité objective. » (Résumé de la Science de la logique de Hegel)
Dans De la pratique, le président Mao, analysant les deux bonds qui interviennent dans le processus de la connaissance, expose de façon pénétrante le matérialisme et la dialectique de la théorie de la connaissance, et développe la grande pensée de Lénine sur le mouvement dialectique de la connaissance. Le président Mao fait ressortir :
« La connaissance commence avec l’expérience, c’est là le matérialisme de la théorie de la connaissance. »
« La nécessité d’approfondir la connaissance, la nécessité de passer du degré de la connaissance sensible au degré de la connaissance rationnelle, telle est la dialectique de la théorie de la connaissance. »
Lors du premier degré de la connaissance humaine, les phénomènes objectifs sont enregistrés, au cours de la pratique, par notre cerveau grâce aux organes de la perception, d’où la connaissance sensible. Ne pas admettre la participation à la pratique ni la connaissance sensible, c’est nier le matérialisme.
Mais il faut savoir que la connaissance sensible ne reflète que l’apparence des choses et des phénomènes, leurs aspects isolés et leurs liaisons externes, voire leurs fausses apparences qui sont totalement contraires à l’essence des choses. Le président Mao a dit :
« La perception ne peut résoudre que le problème des apparences des choses et des phénomènes ; le problème de l’essence, lui, ne peut être résolu que par la théorie. »
Tirer la conclusion uniquement des données fournies par l’expérience sensible donnera immanquablement lieu à des vues subjectives, unilatérales et superficielles et ne peut pas refléter correctement et totalement les choses et phénomènes objectifs.
Le président Mao a critiqué avec sévérité les praticiens vulgaires
« qui s’inclinent devant l’expérience et dédaignent la théorie, si bien qu’ils ne peuvent embrasser le processus objectif dans son ensemble, n’ont ni clarté d’orientation ni vastes perspectives et s’enivrent de leurs succès occasionnels et de leurs vues étroites. Si ces gens dirigeaient la révolution, ils la conduiraient dans une impasse. »
C’est pourquoi tous les camarades qui possèdent une certaine expérience du travail doivent veiller à prévenir et à surmonter les tendances à l’empirisme et faire consciencieusement à la lumière du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung le bilan de l’expérience pour que celle-ci devienne une connaissance rationnelle.
Le président Mao disait :
« La tâche véritable de la connaissance consiste à s’élever de la sensation à la pensée, à s’élever jusqu’à la compréhension progressive des contradictions internes des choses, des phénomènes tels qu’ils existent objectivement, jusqu’à la compréhension de leurs lois, de la liaison interne des différents processus, c’est-à-dire qu’elle consiste à aboutir à la connaissance logique. »
La particularité de la connaissance rationnelle est que celle-ci est une abstraction scientifique, qu’elle est synthétique et systématique, et qu’elle reflète plus profondément, plus correctement et plus complètement le monde objectif, la nature des choses et leur courant principal. Par conséquent, elle représente l’étape supérieure de la connaissance, une étape plus importante que celle de la connaissance sensible.
Pour réaliser le bond qui va de la connaissance sensible à la connaissance rationnelle,
« il faut procéder à une opération intellectuelle en soumettant les riches données de la perception sensible à une élaboration qui consiste à rejeter la balle pour garder le grain, à éliminer ce qui est fallacieux pour conserver le vrai, à passer d’un aspect des phénomènes à l’autre, du dehors au-dedans ».
Les importantes méthodes de travail que le président Mao a toujours préconisées, à savoir enquête et recherche, faire le bilan de l’expérience acquise, partir des masses pour retourner aux masses, sont des méthodes de travail scientifiques permettant à la connaissance sensible de parvenir à la connaissance rationnelle.
Le processus de l’enquête et de la recherche, et de la synthèse de l’expérience acquise, est le processus au cours duquel on concentre les idées dispersées et non systématiques des masses en idées généralisées et systématisées.
Pour faire en sorte qu’une riche expérience s’élève au niveau de la théorie, il faut étudier consciencieusement le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung puis, en les prenant pour guide, faire pleinement valoir le rôle de l’organe de la pensée qu’est le cerveau ; c’est ainsi que nous pouvons amener dans notre esprit un changement qualitatif des riches données fournies par la perception sensible et parvenir d’un bond à la connaissance rationnelle.
Le rôle actif de la connaissance se manifeste non seulement dans le bond par lequel la connaissance sensible se transforme en connaissance rationnelle, mais, ce qui est encore plus important, dans le bond par lequel celle-ci passe à la pratique révolutionnaire.
Le deuxième bond est plus important que le premier. Le président Mao a dit :
« La philosophie marxiste estime que l’essentiel, ce n’est pas de comprendre les lois du monde objectif pour être en état de l’expliquer, mais c’est d’utiliser la connaissance de ces lois pour transformer activement le monde. »
Dans le premier bond, il est impossible de savoir si la connaissance rationnelle a correctement reflété les lois du monde objectif. Afin de résoudre cette question, il faut la faire retourner à la pratique et l’utiliser pour diriger activement la pratique et voir si elle permet d’obtenir les effets attendus. En général, est juste ce qui réussit, est faux ce qui échoue.
« Dans la lutte sociale, les forces qui représentent la classe d’avant-garde subissent parfois des revers, non qu’elles aient des idées fausses, mais parce que, dans le rapport des forces qui s’affrontent, elles sont, pour le moment, moins puissantes que les forces de la réaction ; de là viennent leurs échecs provisoires, mais elles finissent toujours par triompher. » (D’où viennent les idées justes ?)
La pratique révolutionnaire des masses populaires est en constante progression. Même si une connaissance est juste, il faut également la faire retourner à la pratique de façon qu’elle progresse en même temps que la pratique. Une connaissance juste est inutile, si nous ne l’utilisons pas pour diriger la pratique.
Wang Ming, Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen et consorts, niant que la théorie se dégage de la pratique et que la théorie guide la pratique révolutionnaire, sont allés jusqu’à qualifier d’« idéaliste » la grande vérité selon laquelle la matière se transforme en esprit et inversement.
En fait, ce sont précisément eux qui, du point de vue de la théorie idéaliste de l’apriorisme, brisent la liaison et nient la transformation mutuelles entre l’esprit et la matière et entre la pensée et la réalité, sur la base de la pratique.
Leur visée infâme était de s’opposer à la transformation active du monde à la lumière du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung et de faire aboutir leur complot, c’est-à-dire renverser la dictature du prolétariat et restaurer le capitalisme.
Dans cette grande œuvre qu’est De la pratique, le président Mao souligne en particulier le rôle de guide que joue la théorie révolutionnaire dans la connaissance correcte et la transformation du monde. Il indique :
« Du point de vue marxiste, la théorie est importante, et son importance s’exprime pleinement dans cette parole de Lénine : ‘Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire.’ Mais le marxisme accorde une grande importance à la théorie justement et uniquement parce qu’elle peut être un guide pour l’action. »
Nous devons suivre l’enseignement du président Mao :
« Lire et étudier consciencieusement pour bien posséder le marxisme. »
Cet enseignement est pour nous très important, parce que, sans bien posséder le marxisme, nous ne serons pas capables d’utiliser la théorie révolutionnaire pour guider notre action ni d’identifier ceux qui se disent partisans du marxisme mais qui au fond sont des escrocs politiques antimarxistes. Wang Ming, Liou Chao-chi et leurs semblables ont l’habitude de se poser en « marxistes » pour tromper et intimider ceux dont le niveau théorique n’est pas élevé.
Si nous n’étudions pas consciencieusement la théorie marxiste-léniniste. nous prendrons le faux pour le vrai, l’« herbe vénéneuse » pour la « fleur odorante », quand ces escrocs politiques font passer le faux pour le vrai.
III
Le président Mao indique dans De la pratique :
« La lutte du prolétariat et du peuple révolutionnaire pour la transformation du monde implique la réalisation des tâches suivantes : la transformation du monde objectif comme celle du monde subjectif de chacun − la transformation des capacités cognitives de chacun comme celle du rapport existant entre le monde subjectif et le monde objectif. »
Par cet enseignement, le président Mao a illustré de façon pénétrante la dialectique de la transformation du monde subjectif et du monde objectif, et nous a montré l’orientation pour la refonte de notre conception du monde.
Expliquant de façon plus concrète cette grande thèse du président Mao, le vice-président Lin Piao a indiqué que
« nous devons nous considérer simultanément comme une parcelle de la force révolutionnaire et une cible de la révolution. Nous devons nous révolutionnariser dans la révolution. Sans cela, il n’est pas possible d’en assurer le succès. »
La lutte pour la transformation du monde objectif s’effectue à la lumière d’une conception du monde donnée et par une action consciente.
«
Le changement de conception du monde est un changement radical. » (De la juste solution des contradictions au sein du peuple)
La transformation de la conception du monde signifie se transformer en matérialiste dialectique et historique conséquent, en un ferme combattant qui continue la révolution sous la dictature du prolétariat, afin que la pensée se conforme à la loi du développement du monde objectif et réponde aux besoins du développement de la situation révolutionnaire, et que le subjectif et l’objectif, la connaissance et la pratique aboutissent à une unité concrète et historique.
Le président Mao a indiqué :
« Quand s’édifie une société socialiste, tout le monde a besoin d’être rééduqué. » (De la juste solution des contradictions au sein du peuple)
Les cadres vétérans aguerris par une longue lutte révolutionnaire, comme les nouveaux cadres issus de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, ont tous une tâche urgente à accomplir, celle de transformer consciencieusement leur conception du monde.
A ce sujet, les cadres supérieurs doivent être particulièrement exigeants envers eux-mêmes. Nier la nécessité de refondre la conception du monde, c’est en fait nier la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, et nier le matérialisme dialectique et le matérialisme historique.
La refonte du monde subjectif ne doit nullement être dissociée de la lutte pour la transformation du monde objectif. Marx et Engels ont dit :
« Dans les activités révolutionnaires, on se transforme soi-même tout en modifiant l’environnement. » (L’idéologie allemande)
La combinaison de l’étude consciencieuse des livres de Marx et d’Engels et des œuvres du président Mao avec la participation aux trois grands mouvements révolutionnaires − la lutte de classes, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique − constitue la seule voie à suivre dans la transformation du monde subjectif.
C’est seulement en s’armant du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung, en se mêlant longuement et sans conditions aux masses ouvrières et paysannes, en s’engageant dans la pratique de la lutte et en subissant de rudes épreuves, qu’on peut changer de façon relativement totale son idéologie et ses sentiments, qu’on est en mesure de se ranger graduellement du côté du prolétariat. Il ne peut être question de refondre le monde subjectif, si l’on s’écarte de la lutte réelle et des masses ouvrières et paysannes.
Partant de la théorie idéaliste de l’apriorisme, Wang Ming, Liou Chao-chi et consorts se sont toujours opposés à la transformation de la conception du monde au cours de la pratique révolutionnaire, et ont prétendu qu’il suffit de « beaucoup voir et parler » pour « implanter naturellement en soi la conception prolétarienne du monde ».
Selon cette ineptie, on deviendrait un « excellent révolutionnaire, politiquement mûr » en s’adonnant uniquement et entre quatre murs à l’étude de « la doctrine de Confucius et de Mencius » et en « faisant son propre examen trois fois par jour » sans participer aux trois grands mouvements révolutionnaires ni aller parmi les masses. C’est un mensonge pur et simple. De cette manière, on ne saurait devenir un « révolutionnaire », mais un aristocrate de l’esprit formé par Liou Chao-chi et consorts en vue d’un retour au capitalisme.
La transformation de la conception du monde est une tâche de longue haleine, et on doit se refondre aussi longtemps qu’on mène la révolution. Pendant la période du socialisme, la lutte des classes demeure longue, complexe et sinueuse, aussi la transformation de la conception du monde est une tâche longue et difficile.
Si jamais on relâche ses efforts au cours de cette transformation, on se désarme face à la corruption de l’idéologie bourgeoise et révisionniste, et on risque de perdre l’orientation et de commettre de grave erreurs.
Pour adapter son idéologie à la situation révolutionnaire en changement perpétuel, et pouvoir assumer le rôle de guide devant la roue de la société, il faut élever sa conscience quant à la refonte de la conception du monde, étudier la théorie révolutionnaire et persister dans la pratique révolutionnaire, se considérer simultanément comme une cible de la révolution et une parcelle de la force révolutionnaire.
Dans sa grande œuvre De la pratique, le président Mao nous indique :
« A l’époque actuelle du développement social, l’histoire a chargé le prolétariat et son parti de la responsabilité d’acquérir une juste connaissance du monde et de le transformer. »
A travers l’étude de cet enseignement du président Mao, nous comprenons profondément que la tâche que l’Histoire nous assigne est importante, ardue et glorieuse à l’extrême.
Guidés par le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung, nous sommes déterminés à transformer notre conception du monde, avec effort et dans l’esprit révolutionnaire qui consiste à se saisir du jour, de l’instant, en vue de réaliser plus effectivement encore la transformation du monde objectif, d’apporter une contribution plus grande et plus importante encore à la révolution chinoise comme à la révolution mondiale, et de progresser victorieusement vers l’objectif grandiose du communisme.
(Traduction abrégée d’un article paru dans le « Honqqi », n° 5 1971)