L’usine de machines-outils de Changhaï est une grande entreprise industrielle connue pour sa production de rectifieuses de précision.
Elle possède plus de 600 ingénieurs et techniciens, comprenant trois catégories d’éléments : ceux issus des rangs des ouvriers représentent environ 45 pour cent, ceux sortis après la Libération des universités et des instituts, environ 50 pour cent, et le reste est constitué par des anciens techniciens d’avant la Libération.
La grande Révolution culturelle prolétarienne, telle une violente tempête, a apporté de profonds changements parmi le personnel technique de l’usine.
Les grands changements révolutionnaires se manifestent principalement dans les domaines suivants :
Premièrement, les révolutionnaires prolétariens ont réellement pris en main la direction de toute l’usine, y compris dans le domaine technique.
Les « sommités » techniques réactionnaires bourgeoises, qui avaient la haute main dans la direction technique de l’usine, en ont été débusquées.
Un grand nombre de techniciens d’origine ouvrière, de jeunes techniciens et de cadres révolutionnaires sont devenus les maîtres dans la recherche scientifique et l’étude des projets. Ce sont des combattants révolutionnaires prolétariens qui éprouvent pour le président Mao et pour le Parti communiste de profonds sentiments de classe.
Ce groupe de techniciens révolutionnaires, dont l’ardeur était autrefois étouffée, n’a cessé de prouver ses talents, sa puissance créatrice et sa compétence technique.
Vouant une fidélité indéfectible à la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, ils ont, sans cesse, porté leur savoir technique à de plus hauts degrés.
Rien qu’au cours du premier semestre de cette année, ils ont réussi à fabriquer, à titre d’essai, dix nouveaux types de rectifieuses de précision, dont quatre rivalisent avec le niveau international d’avant-garde.
La rapidité de la fabrication et la qualité de la production constituent un record dans l’histoire de cette usine.
Deuxièmement, la ligne révisionniste contre-révolutionnaire du Khrouchtchev chinois en matière de technique et la conception bourgeoise réactionnaire du monde ont été soumises à de vives critiques.
Les « sommités » techniques réactionnaires bourgeoises ont perdu tout leur crédit sur le plan politique, et leur nature réelle de tigre en papier dans le domaine technique a été complètement mise à nu.
Autrefois, les responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste les portaient au pinacle, les présentant comme des « idoles » que les jeunes techniciens devaient imiter, et ils recommandaient à ceux-ci de « s’aligner sur les experts » et de « travailler dur pour devenir des ingénieurs ».
Maintenant, la mentalité de nombreux jeunes techniciens a nettement changé, ils ont compris que renommée et profit étaient à l’origine du révisionnisme, que les titres bourgeois ne devaient pas être convoités.
Quantité de chercheurs du département de recherches sur les rectifieuses notaient autrefois sur leurs carnets des données techniques qu’ils considéraient comme une « petite réserve » individuelle.
Maintenant, ils les ont, d’eux-mêmes, réunies en fascicules pour les distribuer à tous comme documentation.
Dans toute l’usine, les techniciens prennent l’initiative d’aller dans les ateliers où ils travaillent aux côtés des ouvriers et collaborent avec eux à l’étude et au perfectionnement des projets.
Les techniciens âgés, qui font de même, évitent, eux aussi, de prendre des airs de supériorité et apprennent avec modestie auprès des ouvriers.
Troisièmement, les rapports entre ouvriers et techniciens ont changé.
Autrefois, les quelques responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste et les quelques « sommités » réactionnaires de cette usine avaient préconisé la combinaison « un pour un » (un ouvrier sert un technicien) qui, selon eux, signifiait que « le rôle de l’ingénieur est de se servir de sa langue, celui de l’ouvrier de ses mains », que « le rôle de l’ingénieur est de donner des idées, celui de l’ouvrier, de les réaliser » ; en somme, c’était toujours la vieille conception millénaire selon laquelle « ceux qui fournissaient un effort mental étaient des gouvernants, et ceux qui usaient de leurs mains des gouvernés. »
Ils ont, en outre, avancé une théorie réactionnaire selon laquelle « ouvriers et techniciens doivent se conditionner mutuellement » et « s’ériger en antithèse ».
Ils ont établi toute une série de règlements et systèmes pour placer les ouvriers sous leur emprise, leur imposer des restrictions et exercer des pressions sur eux.
Le Livret de l’ouvrier producteur comportait, à lui seul, plus de 170 clauses qu’on demandait aux ouvriers de retenir par cœur et d’observer à la lettre.
Pareilles choses ne pouvaient qu’élargir le fossé entre ouvriers et techniciens.
Au cours de la grande Révolution culturelle, cette usine a réalisé la « triple union » entre ouvriers, techniciens révolutionnaires et cadres révolutionnaires, les simples ouvriers ont participé à la conception des projets, et les techniciens aux opérations de manœuvre en première ligne de la production, de sorte que la théorie et la pratique ont été étroitement associées et que les rapports entre ouvriers et techniciens se sont beaucoup améliorés.
Les jeunes techniciens de l’Usine de machines-outils de Changhaï (y compris ceux âgés d’environ 35 ans) proviennent de deux sources : étudiants diplômés des établissements d’enseignement supérieur (au nombre d’environ 350, dont 10 pour cent étaient des étudiants chargés de recherches ou ayant fait leurs études à l’étranger) et techniciens promus parmi les ouvriers (environ 250, dont un petit nombre avaient été envoyés dans des écoles secondaires spécialisées où ils avaient fait des études plus poussées pendant plusieurs années).
La pratique a prouvé que ces derniers dépassent les premiers. En général, les éléments de la première catégorie sont, dans une assez grande mesure, entachés d’idées arriérées, et leur capacité de travail réelle est relativement faible.
Ceux de la seconde catégorie sont plus avancés sur le plan idéologique, et leur capacité de travail pratique est plus grande. A l’heure actuelle, l’écrasante majorité des techniciens d’origine ouvrière constituent des éléments d’ossature de l’usine sur le plan technique, environ 10 pour cent d’entre eux sont capables de concevoir, indépendamment, de nouveaux produits de qualité supérieure, de haute précision et d’une technique d’avant-garde.
Ainsi, sur les dix nouveaux types de rectifieuses de précision fabriqués à titre d’essai au cours du premier semestre de cette année, six ont été conçus par des techniciens d’origine ouvrière devenus chefs des services d’études.
Sélectionner et promouvoir des techniciens parmi les ouvriers est la voie à suivre pour la formation des ingénieurs et des techniciens du prolétariat.
La comparaison entre deux techniciens à peu près du même âge mais ayant connu un passé différent fait ressortir ce contraste frappant :
L’un, étudiant sorti d’une école supérieure de Changhaï, a consacré une année à l’étude d’une langue étrangère, avant de se rendre à l’étranger pour faire quatre ans d’études à l’issue desquelles il a obtenu le titre de Candidat (aspirant au doctorat).
En 1962, il a commencé à assumer les fonctions de technicien dans un laboratoire de l’usine appartenant au département de recherches sur les rectifieuses.
Le divorce entre la théorie et la pratique et l’absence d’une bonne intégration avec les ouvriers font qu’un tel élément, qui a pourtant plus de vingt ans d’études à son actif, n’a, pendant des années, rien donné de remarquable sur le plan de la recherche scientifique.
L’autre, ouvrier, apprenti à 14 ans, a été envoyé à 18 ans à l’École de construction mécanique de Changhaï où il a étudié pendant quatre années.
En 1957, il a débuté comme technicien au département de recherches sur les rectifieuses.
En avril de cette année, c’est sous sa direction qu’a été conçue et fabriquée, à titre d’essai, une machine de grande puissance à rectifier les surfaces planes, répondant au niveau international d’avant-garde, machine dont notre pays a un besoin urgent dans le cadre du développement de la technique industrielle ; ainsi a été comblée une lacune qui existait chez nous, dans le domaine des machines à rectifier de précision.
Avant la grande Révolution culturelle, la poignée de responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste, ainsi que les « sommités » techniques réactionnaires empêchaient brutalement les ouvriers de participer à l’étude des projets. Vers 1958, un groupe d’ouvriers ont été promus au rang de technicien, mais les « sommités » réactionnaires de l’usine usant de multiples prétextes, entreprirent peu à peu de muter bon nombre d’entre eux qui travaillaient dans les bureaux d’études.
En dépit de cela, les techniciens d’origine ouvrière, venant à bout de maintes résistances, ont prouvé qu’ils sont doués d’un talent créateur extraordinaire.
Une statistique montre que, parmi les nouveaux produits conçus et réalisés, à titre expérimental, par cette usine elle-même depuis 1958, ceux qui ont été mis au point par des techniciens d’origine ouvrière ou grâce aux efforts conjugués de jeunes techniciens et d’ouvriers représentaient en 1958 environ 60 pour cent ; en 1959, environ 70 pour cent ; en 1960, environ 80 pour cent ; et après 1960, en particulier depuis la grande Révolution culturelle prolétarienne, c’est à eux qu’en revient la quasi totalité.
Bon nombre de ces nouveaux produits relèvent d’un niveau international d’avant-garde.
Par exemple, la machine à rectifier cylindrique universelle pour l’usinage des pièces de surfinissage, la machine à rectifier cylindrique de hautes pointes ainsi que d’autres produits importants ont été conçus et mis au point à titre d’essai par des techniciens d’origine ouvrière.
De jeunes techniciens sortis des établissements d’enseignement supérieur se sont débarrassés progressivement de l’influence de la ligne révisionniste en matière d’enseignement, ont abandonné leur attitude hautaine pour s’intégrer aux ouvriers et, à l’issue d’une période de pratique, ont également apporté une contribution assez remarquable dans la conception et la fabrication expérimentale de nouveaux produits.
Prenons par exemple cet étudiant promu en 1964, qui, dans les premiers temps après son arrivée à l’usine, était plongé toute la journée dans un ouvrage étranger sur les machines à rectifier les filets (nous ne prétendons pas, d’ailleurs, qu’il ne faut pas consulter les ouvrages étrangers), cet étudiant qui partait de la théorie pour revenir à la théorie n’a pas réalisé grand-chose dans son travail durant plusieurs années.
Dans la grande Révolution culturelle, il a élevé sa conscience de classe ainsi que son niveau de conscience en ce qui concerne la lutte entre la ligne révolutionnaire prolétarienne et la ligne réactionnaire bourgeoise, s’est engagé résolument dans la voie de l’intégration avec les ouvriers, et au début de cette année, avec deux ouvriers devenus techniciens et un vieil ouvrier expérimenté, il a mis au point la fabrication d’essai d’un important dispositif électrique pour machines à rectifier.
Pourquoi les techniciens d’origine ouvrière ont-ils pu être formés rapidement et apporter des contributions importantes ? La raison essentielle en est qu’ils sont animés de profonds sentiments prolétariens à l’égard du président Mao et du Parti, que, dans leur marche pour prendre d’assaut les bastions de la science et de la technique, ils ne recherchent ni renom, ni profits, ne craignent ni dangers, ni difficultés et qu’ils ne cessent de lutter tant que leur objectif n’est pas atteint.
Gardant gravés en leur mémoire les enseignements du président Mao, ils pensent constamment à gagner de vitesse l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction, à l’emporter sur eux en ce qui concerne la qualité.
Qui plus est, ils pensent en toute chose à réaliser des économies pour l’État et à rendre la manœuvre des machines plus aisée pour les ouvriers.
Tandis que certains jeunes intellectuels, intoxiqués par la ligne révisionniste en matière d’enseignement, détachés du travail manuel et coupés des ouvriers pendant des années, recherchaient le renom et le profit propres à la bourgeoisie ; résultat : ils n’ont absolument rien réalisé.
Un technicien, dont l’ambition était de se rendre célèbre, de devenir un grand spécialiste, d’aboutir à des réalisations sensationnelles, s’était fixé, au cours d’une dizaine d’années, une bonne soixantaine de sujets d’études, il en abandonnait un pour en entamer un autre et ainsi de suite, gaspillant des fonds importants au détriment de l’État, et ne put réussir à en mener un seul à bien.
Avide de réputation, un étudiant, sorti d’une école supérieure en 1956, commença par s’enfermer pour travailler à des expériences des têtes porte-meule ; il en rendit inutilisables plus d’une trentaine avant de prendre conseil auprès de vieux ouvriers expérimentés et seul leur concours lui permit de réussir.
Il a déclaré sur un ton combien significatif :
« M’isoler pour fabriquer tout seul des têtes porte-meule m’a fait connaître tous les déboires possibles ; quand j’ai commencé à fabriquer des têtes porte-meule avec des ouvriers, cela a donné des résultats fructueux ; pour fabriquer une tête porte-meule de qualité, c’est, en fin de compte, sa propre tête qu’on doit d’abord « passer à la meule » ! »
Le contraste est encore plus frappant entre les techniciens d’origine ouvrière et les vieux intellectuels bourgeois tout imbus de l’idée du renom et du profit.
Un « expert » bourgeois entreprit de dresser les plans d’une machine à rectifier.
Il y consacra huit longues années et gaspilla les deniers publics en quantité astronomique, sans pourtant y parvenir ; par contre, il recueillit pas mal de « données » qui lui servirent de « capital » pour la recherche du renom et du profit.
Les ouvriers ont dit de lui :
« Ces gens-là ont-ils le moindre attachement pour notre société nouvelle ? »
Le président Mao a déclaré :
« Les combattants les plus riches d’expérience pratique sont les plus intelligents et les plus talentueux. »
Au cours de longues années de travail manuel, les techniciens d’origine ouvrière ont accumulé une riche expérience pratique.
Quelques années d’études dans une école extra-professionnelle ordinaire ou technique leur permettent de lier étroitement la théorie à la pratique, ce qui constitue un bond pour eux, et ils se mettent rapidement à la hauteur de la tâche dans le domaine de la recherche scientifique et de la conception des projets — travail qu’ils peuvent accomplir en toute indépendance. C’est là une des raisons majeures de leur formation rapide. Pour eux, faire des études, c’est « apprendre dans les livres en ayant à l’esprit les problèmes à résoudre » ; ce qui explique leur faculté d’assimiler avec aisance, de comprendre rapidement et de mettre en pratique ce qu’ils ont appris.
Mettant à profit sa riche expérience pratique, un technicien d’origine ouvrière a résolu le problème complexe d’une technique d’usinage.
Au cours même de ce travail, il a étudié les principes de la coupe des métaux ; il est arrivé, très rapidement, à élever son expérience pratique au niveau de la théorie, et a pu avancer ainsi des vues originales sur la technique de la coupe des métaux.
Avant de s’intégrer aux ouvriers, les techniciens sortis des écoles supérieures manquent d’expérience pratique, leurs connaissances acquises dans des livres sont souvent coupées de la réalité ; il leur est donc très difficile d’accomplir quelque réalisation que ce soit.
Ainsi, par exemple, des techniciens de cette catégorie élaborèrent le projet d’une machine à rectifier les filets intérieurs.
Les ouvriers procédèrent à l’usinage des pièces d’après les dessins qui leur furent confiés, mais finalement il fut impossible de monter la machine.
On ne réussit l’assemblage qu’après un nouvel usinage de certaines pièces, effectué par des ouvriers riches d’expérience pratique.
L’esprit révolutionnaire : oser penser, oser agir et oser briser les obstacles, liés à une rigoureuse attitude scientifique, voilà une condition essentielle pour permettre aux ingénieurs et aux techniciens d’accéder aux sommets de la science et de la technique.
Or, cette synthèse dépend étroitement de la conception du monde et de l’expérience pratique de l’homme.
Libres de l’emprise spirituelle du renom et du profit individuels et dotés d’une riche expérience pratique, de nombreux techniciens d’origine ouvrière osent faire table rase des mythes et des règles périmées ; ce sont eux qui sont les moins attachés aux idées conservatrices.
Nous citerons l’exemple de la conception d’une machine à rectifier de précision, de niveau international, récemment fabriquée à titre d’essai.
Les techniciens d’origine ouvrière ont eu la hardiesse de se libérer des formules figées, en usage depuis longtemps, ce qui a permis de raccourcir la durée de la fabrication expérimentale, qui s’effectue maintenant en six mois alors qu’elle nécessitait un an et demi, d’élever la précision de quatre degrés, de réduire d’un tiers le nombre des pièces et le poids de la machine. De plus, les frais de fabrication ne représentent que 15,5 pour cent du prix des machines importées.
Quant à certains techniciens sortis des diverses écoles, ils négligent leur transformation idéologique et sont souvent enclins à peser leurs avantages et désavantages.
Ils ont peur de perdre la face, la dignité que, d’après eux, leur confèrent leurs fonctions.
De plus, ils ont dans l’esprit quantité de règles et de formules périmées, c’est pourquoi il ne leur est pas facile de rejeter les vieux mythes et de créer de nouvelles techniques. Ils avouent eux-mêmes :
« Plus nous étudions dans les livres, plus nous confinons notre esprit ; résultat : la volonté nous manque pour briser les obstacles. »
S’ils avaient à faire le choix entre les diplômés d’université et ceux des écoles techniques secondaires, les ouvriers de l’Usine de machines-outils de Changhaï se prononceraient pour ces derniers.
Car, s’ils possèdent un peu moins de connaissances acquises dans les livres, ils se donnent moins d’airs importants, ils ont davantage d’expérience pratique et, dans l’esprit, moins de règles et de formules périmées d’origine étrangère. Nombre d’entre eux ont fait des progrès beaucoup plus rapides que les diplômés d’université.
C’est ainsi que deux jeunes techniciens, diplômés en 1956 de l’école technique secondaire, assument actuellement la responsabilité de l’élaboration des plans de deux chaînes automatiques d’une technique supérieure.
L’orientation de la révolution dans l’enseignement, vue à travers l’exemple de l’usine.
L’analyse de la situation des ingénieurs et des techniciens de différentes formations de l’Usine de machines-outils de Changhaï ainsi que des voies qu’ils ont suivies nous permet de voir quelle est l’orientation de la révolution dans l’enseignement.
Les ouvriers chevronnés et de nombreux jeunes techniciens de cette usine ont compris de façon plus approfondie, dans la pratique, la clairvoyance et la justesse incomparables de cette directive du président Mao :
« Le règne des intellectuels bourgeois dans nos établissements d’enseignement ne doit plus durer. »
Ils estiment que la révolution prolétarienne dans ce domaine, conformément aux conceptions du président Mao sur l’enseignement, est une tâche importante et pressante. Par une série de directives, le président Mao nous a indiqué l’orientation à suivre dans la révolution de l’enseignement. Et maintenant, il ne reste plus qu’à agir en appliquant résolument et strictement ces directives.
Les ouvriers et le personnel technique, se conformant aux conceptions du président Mao sur l’enseignement et tenant compte de la réalité de l’usine, ont formulé, au sujet de la révolution dans l’enseignement, les opinions et les idées suivantes :
Premièrement, les écoles doivent former « des travailleurs cultivés, ayant une conscience socialiste », comme l’a indiqué le président Mao, et nullement des « aristocrates de l’esprit » qui se détachent de la politique prolétarienne, des masses ouvrières et paysannes et de la pratique de la production, comme il en était, en raison de la ligne révisionniste en matière d’enseignement.
Il s’agit là d’une question capitale : l’apparition ou non du révisionnisme chez nous.
Les camarades de l’Usine de machines-outils de Changhaï sont de l’avis suivant : il n’est pas rationnel que les étudiants sortis des écoles supérieures soient aussitôt affectés, ainsi qu’il en était autrefois, comme cadres dans les usines ou à la campagne.
Leur intégration aux ouvriers et aux paysans et leur participation au travail productif constituent d’importants moyens leur permettant de transformer leur conception du monde et d’assimiler des connaissances techniques pratiques.
C’est pourquoi ces camarades proposent que les étudiants diplômés de l’enseignement supérieur participent tout d’abord au travail manuel soit à l’usine, soit à la campagne, en qualité de simple travailleur et reçoivent, des ouvriers et des paysans, des « certificats de qualification » ; ensuite, selon les besoins de la lutte pratique, certains pourront participer au travail en tant que techniciens, tout en consacrant une partie de leur temps au travail manuel, tandis que les autres resteront de simples ouvriers ou paysans.
Deuxièmement, l’enseignement scolaire doit être combiné avec le travail productif.
Le président Mao nous enseigne :
« Notre méthode principale, c’est apprendre à faire la guerre en la faisant. »
L’examen du cas de certains techniciens de l’Usine de machines-outils de Changhaï fait apparaître de graves lacunes dans l’ancien système d’enseignement, à savoir la séparation de la théorie et de la pratique, le fait de s’en tenir à la scolastique pure.
Il en résulte que les étudiants se plongeaient dans leurs livres et que plus ils lisaient, plus ils devenaient sots.
Seul le contact avec la pratique permet une assimilation rapide, une compréhension profonde et une application intelligente de la théorie.
Les ouvriers et les techniciens de cette usine préconisent ce qui suit : les écoles doivent avoir des ouvriers expérimentés comme professeurs, les ouvriers doivent avoir accès à la chaire. Certains cours peuvent être donnés par eux, à l’atelier même. Entré dans un institut de recherches dès l’obtention de son diplôme, un jeune technicien consacra tout son temps à la lecture, il se plongea dans l’étude de la théorie et des langues étrangères.
Mais le divorce d’avec la pratique ainsi créé lui faisait de plus en plus sentir son inutilité.
Aux premiers jours de la grande Révolution culturelle, il se rendit à l’usine, prit pour maîtres des ouvriers riches d’expérience et se lança dans la pratique technique. Dès lors, tout changea.
Avec les ouvriers, il mit au point, tout récemment, une invention fort intéressante dans le domaine de la rectification des pièces de surfinissage.
Il fut particulièrement impressionné par la nécessité d’avoir des ouvriers comme maîtres.
Troisièmement, en ce qui concerne le problème de la provenance des ingénieurs et des techniciens, les ouvriers et le personnel technique de l’usine estiment qu’outre le fait qu’il faut continuer à promouvoir des techniciens issus des rangs des ouvriers, il est nécessaire de choisir, à l’échelon de base.
Parmi les diplômés du premier ou du second cycle de l’école secondaire, ceux qui sont armés d’une bonne idéologie politique et qui disposent déjà de deux à trois ou de quatre à cinq ans d’expérience du travail manuel et de les envoyer dans des établissements d’enseignement supérieur.
Les conditions pour ce faire existent dès à présent. Prenons comme exemple l’usine de machines-outils de Changhaï.
La plupart des ouvriers possèdent un niveau culturel supérieur à celui du premier cycle de l’école secondaire.
Choisir des jeunes tels que ceux-là et les envoyer dans des établissements d’enseignement supérieur auraient les avantages suivants :
1° Ils ont une base politique et idéologique relativement bonne.
2° Ils ont une certaine capacité de travail pratique et de l’expérience dans la production.
3° Après quelques années de travail manuel, un diplômé du premier ou du second cycle de l’école secondaire a environ 20 ans ; s’il étudie encore quelques années, il aura, en sortant de l’école supérieure, 23 ou 24 ans, il pourra alors travailler indépendamment.
Or, actuellement, un diplômé de l’enseignement supérieur doit généralement passer par deux ou trois ans de pratique avant de pouvoir, graduellement, travailler de manière indépendante. Par conséquent, le choix de jeunes ayant de l’instruction et dotés d’une expérience pratique, auxquels on donne une formation universitaire correspond au principe de quantité, rapidité, qualité et économie.
Quatrièmement, en ce qui concerne le problème de la transformation et du perfectionnement du corps actuel des techniciens de l’usine, les camarades de cette unité ont fait remarquer que les nombreux techniciens sortis des écoles ont été, durant de longues années, empoisonnés par la ligne révisionniste en matière d’enseignement et de gestion des entreprises.
Il y a encore un certain nombre de techniciens qui ont été formés avant la Libération et, bien qu’une partie d’entre eux soient des patriotes, travaillant activement, ne s’opposant ni au Parti ni au socialisme et n’ayant aucune connivence avec l’étranger, beaucoup de problèmes restent à résoudre dans leur conception du monde et leur style de travail.
L’usine doit porter haut levé le grand drapeau de la pensée de Mao Tsé-toung pour la critique révolutionnaire et, conformément à la politique fixée dans la « Décision du Comité central du Parti communiste chinois sur la grande Révolution culturelle prolétarienne », organiser ces éléments afin qu’ils prennent une part active à la grande critique révolutionnaire, dénoncent à fond les absurdités telles que la « gestion de l’usine par les experts », la « primauté de la technique », la « philosophie de l’attentisme » et la « servilité à l’égard de tout ce qui est étranger », prônées par le Khrouchtchev chinois, stigmatisent à fond l’idée bourgeoise qu’est la recherche du renom et de l’intérêt personnels.
Pour les aider à emprunter la voie de la fusion avec les ouvriers et celle de la liaison de la théorie à la pratique, il faut encore les organiser, de sorte qu’ils aillent, par périodes et par groupes, travailler en tant qu’ouvriers ou encore qu’ils consacrent un plus long laps de temps au travail à l’atelier.