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Le terme de structure tel qu’il est employé par le structuralisme s’appuie sur une conception formulée par le Suisse Ferdinand de Saussure dans son Cours de linguistique générale, en 1916, publié à partir de notes de ses élèves.
Ferdinand de Saussure (1857-1913) développe une approche très largement diffusée en France en philosophie par la suite. Il y aurait d’un côté la réalité matérielle dont on parlerait, qui serait le référent. Mais le mot le désignant existerait de manière indépendante, comme signifiant, c’est-à-dire comme son ayant un écho dans un esprit : Ferdinand de Saussure parle d’image acoustique.
Et il y aurait le signifié, c’est-à-dire l’activité mentale en réaction à ce son et appelant le concept. Par exemple, le signifiant « arbre » est un son appelant le concept d’arbre dans l’esprit, formant un signifié.
S’ensuit alors une conclusion anti-matérialiste : puisqu’il y a différentes langues, c’est nécessairement que les signifiants sont arbitraires. Il y aurait donc en quelque sorte une vie autonome du langage. Tout le structuralisme part de cette lecture du langage réfutant la thèse matérialiste dialectique du langage comme infrastructure.
Ferdinand de Saussure n’emploie pas lui-même le terme de « structure », mais de « système », chose que feront également certains structuralistes, notamment Michel Foucault, qui lui relève plus directement du post-structuralisme, qui est en l’idéologie du capitalisme conquérant de nouveaux espaces sociaux, par la « déconstruction » de toutes les anciennes formes.
En fait, le structuralisme s’appuie entièrement, dans ses fondements mêmes, sur une certaine vision de la langue et du langage. Tous les auteurs structuralistes ont souligné cette dimension, se référant au structuralisme linguistique comme socle de leur approche.
Voici ce que dit Ferdinand de Saussure, qui établit ainsi un principe de système et d’échanges que va reprendre précisément le structuralisme :
« La langue, distincte de la parole, est un objet qu’on peut étudier séparément. Nous ne parlons plus les langues mortes, mais nous pouvons fort bien nous assimiler leur organisme linguistique.
Non seulement la science de la langue peut se passer des autres éléments du langage, mais elle n’est possible que si ces autres éléments n’y sont pas mêlés.
Tandis que le langage est hétérogène, la langue ainsi délimitée est de nature homogène : c’est un système de signes où il n’y a d’essentiel que l’union du sens et de l’image acoustique, et où les deux parties du signe sont également psychiques (…).
La langue est un système de signes exprimant des idées, et par là, comparable à l’écriture, à l’alphabet des sourds-muets, aux rites symboliques, aux formes de politesse, aux signaux militaires, etc., etc. Elle est seulement le plus important de ces systèmes. »
Cette idée d’une langue comme structure va être directement reprise par les auteurs structuralistes, pour l’appliquer à d’autres domaines. Tout comme la langue est déterminée par des relations entre des éléments donnés, il existerait des structures pareillement formées d’inter-relations.
C’est une vision du monde croyant en une sorte de réalité composée de multiples constructions, plus ou moins indépendantes, plus ou moins liées, ayant chacun sa forme particulière, sa propre base, sa nature en propre, etc.
Le logicien Jean Piaget, l’une des figures du structuralisme, résume cela en disant :
« Une structure suppose tout d’abord une notion de totalité, c’est-à-dire, d’un ensemble d’éléments qui comportent des lois en tant que système et des lois différentes des propriétés des éléments eux-mêmes. »
Il n’y pas une totalité, mais des micro-totalités, formant comme un kaléidoscope de réalités autonomes.