A Hambourg ! Voilà le mot d’ordre de tous les camarades de de l’union des combattants du front rouge dans toute l’Allemagne.
Hambourg, Hambourg la rouge, Hambourg sur les barricades !
Hambourg, qui dans la lutte de classes révolutionnaire en Allemagne se trouve toujours elle-même quelques pas en avant par rapport à l’avant-garde du prolétariat [Allusion notamment mais pas seulement au soulèvement d’octobre 1923 qui a donné naissance à une chanson classique du mouvement ouvrier en Allemagne : « In Hamburg fiel der erste Schuss » / « C’est à Hambourg que sont partis les premiers coups de feu »].
Hambourg, le Kronstadt allemand. C’est de Kronstadt qu’a démarré en trombe l’Octobre rouge, la première révolution prolétarienne victorieuse, jusqu’aux frontières de l’Inde, jusqu’aux frontières de la Chine, jusqu’à Vladivostok.
En novembre 1918, c’est de Kiel et de Hambourg qu’est parti le soulèvement de la marine dans la révolution allemande en portant le bannière rouge jusqu’aux pieds des Alpes. Kronstadt a amené la révolution prolétarienne jusqu’à la victoire, l’intervention audacieuse de Kiel et de Hambourg ne put réussir, se brisant sur le flux du social-chauvinisme.
Et pourtant, Hambourg reste forte et vigoureuse. Au point de départ de la première période du développement de l’après [première] guerre [mondiale], la période du premier assaut de la guerre civile pour le renversement de la domination capitaliste en Allemagne, les fières et hardies cohortes de Hambourg ont encore levé le drapeau de la révolution. Hambourg se dresse sur les barricades et annonce à l’Allemagne capitaliste une inimitié à mort jusqu’au dernier souffle.
Hambourg, fière et hardie, de fer et insurmontable, est la ville hôte et le point de rendez-vous de la cinquième réunion au niveau du Reich du RFB [Roter Frontkämpferbund / union des combattants du front rouge].
Pas étonnant que les coeurs battent si forts, pas étonnant que le pouls s’accélère, lorsque les camarades parlent de Hambourg. La quatrième réunion au niveau du Reich, à Berlin, a amené une centaine de milliers de personnes dans la capitale du Reich, la cinquième réunion au niveau du Reich amènera des masses encore plus grandes à Hambourg.
En 1921 la Reichsbahn [les chemins de fer allemands] a organisé 15 trains de plus, et 28 de plus en 1928, afin que les bataillons du front rouge puissent rejoindre le lieu du rassemblement. En 1929 cela devrait être 42 trains de plus. Ces chiffres montrent la croissance rapide du front révolutionnaire, prêt au combat, du prolétariat allemand.
Ce n’est pas une radicalisation d’ambiance, qui s’exprime aux élections parlementaires par un flux de voix, mais une révolutionnarisation profonde, avide d’actions, complète et absolument prête au combat des couches principales de la classe ouvrière allemande. C’est ce qu’il y a de particulier et caractéristique dans le développement présent, ce qui donne son empreinte particulière à la cinquième réunion au niveau du Reich du RFB.
La troisième période du développement de l’après-guerre, dont nous nous situons à la première phase, est la période de l’essor révolutionnaire relancé en Europe, la poussée révolutionnaire, à la tête de laquelle se trouve une nouvelle fois le prolétariat allemand.
La croissance ininterrompue et permanente des troupes du front rouge de classe, décidées au combat et prêtes au sacrifice, se voit avec les rassemblements annuels du RFB, [qui forment] les jalons dans le processus de révolutionnarisation de la classe ouvrière allemande.
Non pas donner des voix de temps en temps dans une urne électorale, qui ne coûte rien et n’engage à rien, mais bien le don sacrificiel de soi-même et le dévouement à la cause de la lutte de libération révolutionnaire, comme le prouvent les combattants du front rouge chaque année, tout cela montre le changement violent qui se déploie en ce moment dans le prolétariat allemand.
La cinquième réunion au niveau du Reich du RFB reçoit son caractère de la situation politique particulière dans laquelle nous nous trouvons. Une nouvelle crise profonde secoue et ébranle le système capitaliste.
Les bandits de la finance de toutes les grandes puissances capitalistes sont à Paris et se cassent la tête pour résoudre le « problème allemand ». Un désespoir insoluble ! A Genève, les fanfarons de la honteuse tromperie du peuple, la soit disant commission de désarmement, se sont donné rendez-vous pour masquer les derniers préparatifs pour l’organisation de la guerre impérialiste à venir.
Et précisément ce masque montre plus qu’autre chose à quel point sont unies les puissances mondiales impérialistes dans leur volonté d’expédition criminelle impérialiste contre le premier Etat prolétarien du monde, l’Union soviétique.
Mais la guerre de l’impérialisme mondiale contre l’Union soviétique, contre le bastion le plus puissant du communisme, n’est pas une guerre impérialiste comme de 1914 à 1918, elle est la guerre de classe par excellence, la guerre civile de l’impérialisme mondial contre le communisme mondial.
Personne ne le sait mieux que la bourgeoisie mondiale elle-même. L’organisation et la préparation de cette guerre civile à l’échelle mondiale, cet objectif stratégique général et absolu, fait se ranger et se soumettre tous les moyens et toutes les méthodes de lutte de la bourgeoisie mondiale contre le prolétariat mondial.
Toutes les troupes d’aide à l’impérialisme mondial, tous ses laquais, s’adaptent à cet objectif stratégique principal de la bourgeoisie mondiale, l’expédition criminelle contre l’Union soviétique. Oui, les laquais à la solde de l’impérialisme, les serviteurs réformistes de la bourgeoisie, font toujours davantage d’efforts pour satisfaire encore mieux leurs donneurs de pains, sans scrupules et de manière décidée, dans la lutte contre le prolétariat mondial.
Ils sont les éclaireurs et les premiers dans la préparation et l’organisation, le forgeage des plans de massacres contre le prolétariat.
Les « héros » de la seconde Internationale sont les organisateurs les plus zélés de la guerre d’intervention contre l’Union soviétique, et dans tous les pays capitalistes ils montrent à la bourgeoisie la voie pour la soumission par l’écrasement des troupes révolutionnaires du prolétariat mondial.
Le social-démocrate français Paul-Boncour est à l’origine du plan pour la « mobilisation de tout le peuple » à la demande de l’état-major de la plus puissante puissance militaire du continent européen.
Hommes et femmes, enfants et personnes âgées, l’être humain depuis la balance jusqu’à la tombe, doivent être mis au service de la croisade de la « civilisation » capitaliste contre le socialisme « barbare » de l’Union soviétique. Paul-Boncour est le porte-parole de l’impérialisme global à la conférence du « désarmement » de la Société des Nations, contre les seules propositions honnêtes de désarmement, celles de Litvinov, le mandaté des masses ouvrières et paysannes de l’Union soviétique désireuses de paix.
Dans la course de la seconde Internationale pour la faveur, la reconnaissance et les applaudissements de la bourgeoisie mondiale dans le sanglant métier de la guerre pour l’écrasement du prolétariat mondial révolutionnaire, la social-démocratie allemande ne veut pas rester en rien derrière la social-démocratie française.
Les sociaux-démocrates de droite et de « gauche » courent à la poursuite des faveurs de leurs pourvoyeurs. Les programmes de défense de droite et de « gauche » sont produits et vantés. Et, satisfaits, la presse la bourgeoisie certifie sa satisfaction avec les programmes de défense de la social-démocratie allemande de toutes les tendances.
Le journal des acteurs de la bourse, la « Vossische Zeitung », confirme expressément que sont acceptables le programme de défense des partisans de Levi comme celui des partisans de Müller.
La bourgeoisie a rapidement compris que les différents programmes de défense des sociaux-démocrates allemands ne sont qu’une seule et même tambouille, seulement préparée différemment, afin de satisfaire les différents goûts des partisans petits-bourgeois et prolétariens qui se trouvent encore à la suite de la bourgeoisie.
La crue politique en Allemagne a empêché le règlement définitif du programme de défense de la social-démocratie. Mais cela brûle sous les ongles de la bourgeoisie. Même si la montée des eaux de Magdebourg inventée par Wilhelm Dittmann n’a rien donné, c’est une autre crue qui ne donne pas à la bourgeoisie de la satisfaction mais de la peur et des heures inquiètes : la montée grandissante de la radicalisation révolutionnaire du prolétariat allemand.
La presse du capital financier et de l’industrie lourde, la « Deutsche Bergwerkszeitung », la « Kölnische Zeitung », la « Berliner Börsenzeitung », la « Deutsche Allgemeine Zeitung » etc. [il s’agit de journaux de la bourse, de mines, etc.] est remplie d’appels à l’aide, de création d’ambiance de pogrom, de négations et de mensonges, avec des appels à la guerre civile contre le flux révolutionnaire grandissant.
La Reichswehr [l’armée] et la police, les procureurs et les bagnes, la bureaucratie syndicale et la social-démocratie et avant tout le fascisme et les ministres sociaux-démocrates doivent aider à bloquer le « spectre rouge ».
L’Etat capitaliste est en danger ! Les laquais sociaux-démocrates de la bourgeoisie répondent présent et se placent au service du sanglant travail de la contribution contrerévolutionnaire. Severing, social-démocrate ministre de l’intérieur du Reich, a expliqué qu’il était prêt à gouverner selon l’article 48 par la dictature des généraux blancs.
Grzesinski, social-démocrate ministre de la police en Prusse, a donné « un dernier avertissement ! », où il annonce l’interdiction du Parti Communiste et de l’Union des combattants du front rouge. Et les Zörgiebel et compagnie montrent par l’exercice de petits états d’urgence leur mise à disposition pour les besoins de la bourgeoisie.
Interdictions de manifester, interdictions de se rassembler, décrets de dissolution, procès et chicanes policières, matraques et revolvers, baïonnettes et mitrailleuses, tanks et barbelés, réaction moyenâgeuse, mesures d’Etat policier comme pis-aller, complétés et perfectionnés par les acquis de la technique de guerre, sont censés former une digue contre la marée rouge.
Mais la contre-révolution, de Hugenberg à Hermann Müller, d’Adolf Hitler à Paul Levi, de Seldte à Hörsing, leurs représentants, peuvent bien être des laquais désireux de faire office de bourreaux au service du capital des trusts allemands, ce ne sont pas des stratèges politiques contre la marée rouge.
Toutes les mesures terroristes qui sont censés stopper la croissance de la marée rouge deviennent des éléments pour la croissance toujours plus forte du front rouge de classe. La contre-révolution concentre et renforce les forces de la révolution.
Toutes les humeurs pacifistes et réconciliatrices, les bulles de savon de l’idéologie réformiste, seront balayées par la tempête de la lutte de classe exacerbée.
L’ensemble du prolétariat international regarde la cinquième réunion au niveau du Reich de l’Union des combattants du front rouge. Le rassemblement des combattants du front rouge manifestent leur force, leur disposition à la lutte et au sacrifice pour la libération de tous les opprimés du monde entier.
Les délégations des troupes révolutionnaires de combat des plus importants pays européens salueront ce jour les camarades de l’Union des combattants du front rouge. Loin au-delà de l’océan, dans toutes les parties du monde résonnera l’entrée des masses des bataillons de marche du front rouge de classe. Le rassemblement au niveau du Reich des combattants du front rouge en Allemagne est l’espoir et l’assurance de la victoire du prolétariat mondial.
Le poing ouvrier calleux s’étire de manière gigantesque sur toute la planète. Le rassemblement au niveau du Reich des combattants du front rouge devient le symbole de la lutte de libération internationale.
L’appel à la lutte « Front rouge » devient l’appel à la bataille des ouvriers du monde entier. C’est sous ce signe que le cinquième rassemblement au niveau du Reich remplit les places des barricades et les rues de Hambourg la révolutionnaire.
Que signifient, par rapport à ce gigantesque flux tempétueux du mouvement révolutionnaire allant de par le monde, de par tous les pays et tous les océans, les tentatives pleines de crampes, au moyen des interdictions de police, des Grzesinski et Severing de sauver la bourgeoisie de sa fin inéluctable ?
Aucune puissance contre-révolutionnaire n’est en mesure d’ »interdire » ses expériences révolutionnaires à l’avant-garde du prolétariat international et à l’avant-garde de l’armée de lutte allemande. »
Avec l’autorisation » ou « de manière interdite », légalement ou illégalement, l’avant-garde du prolétariat international et du prolétariat allemand assumera, sous toutes les conditions que lui octroient l’ennemi de classe, ses devoirs révolutionnaires et ses tâches pleines de responsabilités selon les intérêts du prolétariat international et du prolétariat allemand.
La classe ouvrière allemande et avec elle l’union des combattants du front rouge continueront la lutte pour la libération des ouvriers du joug du capital également sous l’état de siège de Grzcesinski, de manière encore plus décidée que lors de la période de l’activité légale.
Le courant de l’histoire conduit de manière inaltérable à la victoire et au triomphe du prolétariat révolutionnaire sur le banditisme de la bourgeoisie mondiale.
Le cinquième rassemblement au niveau du Reich de l’union des combattants du front rouge à Hambourg est en première ligne un passage en revue et un appel général à la lutte contre la menaçante guerre impérialiste contre l’Union soviétique, et pour la défense de l’Union soviétique.
Le cinquième rassemblement au niveau du Reich de l’union des combattants du front rouge est en même temps un passage en revue et un appel général contre la dictature blanche dans les pays capitalistes, contre le fascisme, contre les casques d’acier et la Reichsbanner, contre la dictature policière et l’état d’urgence.
Le cinquième rassemblement au niveau du Reich du RFB est un passage en revue et un appel général du groupe de combat révolutionnaire du prolétariat allemand à la lutte pour la libération de la classe ouvrière de la servitude capitaliste et de l’oppression.
C’est dans cet esprit que marchent à Hambourg les bataillons de fer du front rouge de classe, comme annonciateurs et garants de la victoire du prolétariat allemand.