Publié dans le Remin Ribao, le 10 novembre 1972

[Extraits]

La teinturerie n°2 de Tiensin possède un comité du Parti doté d’une solide expérience en matière de direction collective. Cette expérience, il l’a acquise pas à pas, à travers les difficultés. En voici un aperçu :

Après la fondation du comité le style des réunions était bureaucratique. C’était le secrétaire, Li Shu-pen, qui parlait tout le temps, les autres membres se hasardant rarement à prendre la parole. La plupart se contentaient d’attendre que Li Shu-peng prenne les décisions voulues. Par ailleurs, lorsque des responsables se rendaient chez le secrétaire, ils se satisfaisaient d’une courte discussion avec lui, et considéraient leur rapport terminé.

Le secrétaire se trouvait devant l’alternative suivante :

− prendre tout seul les décisions, ou

− mettre en valeur l’initiative de chacun des membres du comité, afin que tous jouent leur rôle au sein d’une direction collective.

Ce n’est pas la une simple question d’attitude. C’est réellement un reflet de la lutte entre les deux lignes politiques sur le plan de la consolidation du Parti.

Il fallait prendre des mesures immédiates ; elles furent prises :

− études en commun des œuvres du président Mao relatives aux méthodes de direction.

− bilan des expériences acquises.

− sur ces bases, approfondissement de la critique révolutionnaire.

Cette période fut riche d’enseignements. Dès lors, le comité décida de réserver une soirée par semaine à l’étude des problèmes en suspens afin d’en rechercher les solutions sans tergiverser.

Grace à cette pratique, le travail s’améliora sensiblement, mais les camarades ne se reposèrent pas pour autant sur leurs lauriers. Car il fallait que chacun d’eux soit impliqué à fond.

Ainsi seulement ils pourraient de manière consciente appliquer une direction collective, tout en effectuant convenablement leur propre travail.

En effet, quand direction collective et responsabilité individu elle sont harmonieusement combinés, les cadres peuvent assumer leur rôle.

Pour y arriver, ils appliquèrent les méthodes suivantes :

1. Stricte application du centralisme démocratique :

le secrétaire se maintien, de manière consciente, en plein cœur du comité ; il fait régulièrement rapport sur son activité et les décisions à prendre ; il est tenu de se conformer aux décisions prises en commun ; il n’est pas question qu’il décide cout seul.

Un exemple : la teinturerie avait mis au point un projet d’imprimé à grandes fleurs, fort bien accueilli l’année dernière lors d’une rencontre visant à sélectionner des motifs d’impression. Or, certains membres du personnel, qui participaient a la rencontre, estimèrent qu’il ne fallait pas accepter de grosses commandes de ce produit, vu la complexité du procédé du procédé de fabrication. La majorité, elle, était décidée à surmonter les difficultés pour répondre à la demande. Les deux opinions étaient là, et aucune ne voulait céder le pas à l’autre.

Li étudia le cas avec les gens concernés, demanda l’opinion des masses, et fit un rapport au comité du Parti.

Sur la base de l’enquête, ce dernier approuva la fabrication du nouveau produit.

2. Partir des masses pour retourner aux masses, avant de prendre une décision :

Cette méthode est inséparable de l’étude et les enquêtes constantes. Sans cela, pas de centralisme démocratique. Ainsi, les membres du comité se rendent ils régulièrement parmi les masses pour leur soumettre les problèmes déjà discutés ou à discuter par le comité, afin de recueillir les idées correctes des masses, et de les appliquer.

En juin, cette année, il y eut une grande discussion au sein du comité ; des opinions divergentes s’affrontaient autour d’une question d’importance. Il s’agissait de renforcer la gestion, tout en rectifiant le style de travail, un des axes du mouvement étant l’élévation de la qualité des produits.

Il y eut au total une dizaine de réunions, d’enquêtes et de recherches, au cours desquelles on écouta l’opinion des vieux ouvriers des cadres et des techniciens. Le personnel s’est penché sur l’histoire de l’usine, et s’est remis en mémoire la lutte entre les deux lignes politiques telle qu’elle s’y est livrée. Ils ont alors constaté que lorsque la ligne révolutionnaire était appliquée correctement, la qualité et la quantité de la production s’élevaient. En revanche la production se ressent toujours d’une influence des idées révisionnistes.

Ce bilan permit aux ouvriers d’approfondir leur éducation politique et les incita à engager une compétitions9çialiste pour l’amélioration de la qualité des imprimés pour l’été.

Après trois mois, la qualité avait atteint un niveau inconnu auparavant.

3. S’en tenir au principe : Direction collective et responsabilité individuelle, deux éléments indissociables :

Le comité exige de chacun de ses membres qu’il applique, de manière CONSCIENTE, la direction collective, tout en encourageant partout l’enthousiasme et la création.

Un vice-secrétaire de l’usine responsable de la production, n’osait pas prendre de responsabilités.

Ex-directeur de l’usine, il avait suivi une ligne politique erronée, et les masses l’avaient critiqué… Li Shu-peng alla vers lui, discuta franchement, lui fit part de ses propres expériences et ainsi le guida, l’aida à adopter une attitude correcte à l’égard des masses et de lui-même. Ce camarade su dompter son individualisme et à repris sa place dans le mouvement révolutionnaire.

Cette année-ci, un mouvement de masse avait été lancé dans le but d’élever la production tout en faisant des économies. Le camarade que Li Shu-peng avait aidé fit au comité du Parti des propositions en vue d’une meilleure planification ; il suggéra également diverses vérifications et réparations d’équipement. Ces opinions furent prises en considération, le comité détacha quelques ouvriers expérimentés et quelques techniciens qui, sous sa direction, commenceraient le travail. Tout le personnel devait ensuite être impliqué graduellement dans le mouvement.

Grâce à cette mobilisation de toutes les volontés, l’usine mit sur pied un système de responsabilité, et de règles concernant le travail ainsi que la vérification de la qualité et de la quantité de la production.

4. Bien régler trois types de relations :

Les relations entre « la majorité et la minorité ». Le principe étant que la minorité se soumette à la majorité, il faut pourtant écouter l’opinion de la minorité ; et quand une opinion n’est pas tout à fait correcte, il faut savoir retenir ce qui est juste.

− Les relations entre le positif et le négatif. Quand le comité étudie un problème, il en retient les idées justes et en rejette les fausses ; c’est un comportement normal, chaque membre du comité doit faire sienne cette attitude.

− Les relations entre « l’ensemble et la partie ». Chaque membre du comité doit avoir une vue générale et non une vision partielle. Ainsi seulement le travail peut être correctement accompli.

Et quand le comité du Parti a discuté d’un problème, il doit veiller à ce que les camarades présentent la situation dans sa totalité, pour que chaque membre, tout en partant de sa propre unité de travail, tienne compte de l’ensemble, et coordonne le travail partiel et le travail général.


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