Lorsqu’en mai 2020 le noyau de l’avant-garde révolutionnaire en Belgique et en France a lancé la revue Crise, il s’agissait de disposer d’un organe destiné à publier régulièrement des analyses de ce qui a été défini comme la seconde crise générale du mode de production capitaliste.

L’accent a au fur et à mesure été mis spécifiquement sur le développement inévitable de la tendance à la guerre, annonçant notamment de manière clairvoyante le conflit entre la Russie et l’Ukraine (et l’OTAN), ainsi que sur les restructurations économiques et les conséquences sociales et culturelles de l’essor de l’économie de guerre.

À maintenant près d’un an du début du déclenchement de l’invasion militaire russe en Ukraine, l’ensemble de nos thèses ont été validées par les faits. Il nous apparaît important de marquer de manière significative un point d’étape sur le plan qualitatif. C’est la raison d’être de ce hors-série, qui aborde ouvertement et directement la question de la guerre populaire à venir.

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Il est de fait inévitable désormais que cet aspect apparaisse toujours plus nettement et gagne toujours plus en importance, même si le décalage entre ce mouvement historique implacable et le degré de conscience au sein des masses, notamment dans nos pays respectifs, est gigantesque. Il nous faut lutter contre la sidération, la corruption et la lâcheté au sein des masses de nos pays, encore passives face à leur responsabilité historique.

Tout cela ne saurait durer. Le matérialisme dialectique accorde une grande attention à la notion d’étape dans le mouvement général de l’Histoire en particulier. Une étape implique un saut qualitatif, une recomposition sans retour possible, même si au bout du compte, le mouvement révolutionnaire peut connaître un échec relatif, un détour.

Il faut voir le mouvement historique non comme une ligne, avec des mécanismes de progrès, mais comme la circulation ascendante, en spirale, allant à toujours plus de complexité, de lignes différentes. Pour exprimer cela, nous pouvons parler de « ligne rouge », exprimant le mouvement implacablement révolutionnaire de la manière la plus consciente et la plus complète possible. Et donc, dialectiquement, il tend à se former une « ligne noire » entravant à divers degrés ou sous diverses formes le mouvement historique, en le faisant échouer de par l’incapacité à porter la rupture de manière idéologiquement complète.

Notre époque, celle de la seconde crise du mode de production capitaliste, tend donc historiquement à produire et à former la conscience de la guerre populaire et de son inévitable nécessité – et à produire en même temps son opposé, la ligne noire, qui cherche à entraver l’avancée de l’Histoire.

Avec ce numéro particulier, puisqu’il ne contient de nouveau qu’un seul article, nous posons ici un jalon dans la construction de la ligne rouge allant à la rupture révolutionnaire, à l’autonomie complète vis-à-vis de la bourgeoisie, son État, ses organisations, son emprise sociale et culturelle. C’est-à-dire avec le mode de production capitaliste dans sa totalité. Cela impose un haut niveau de culture, la compréhension de la manière la plus complète et juste de la complexité de notre Biosphère et de l’Histoire de l’Humanité.

Ce faisant, nous entendons apparaître comme la forteresse de la Révolution à venir, comme ses agents les plus conscients et les plus déterminés, pour être au rendez-vous de l’Histoire, pour gonfler d’espoir et d’enthousiasme sans borne les poitrines de la classe ouvrière dans nos pays, afin d’entraîner les masses à lever le drapeau rouge de la lutte totale qui s’annonce.

Le vent gonfle le pavillon !


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