Il est difficile de poser un constat qui ne soit pas résolument dramatique à voir la tournure des événements. La France s’est littéralement engagée dans une escalade militaire avec la Russie. C’est un mouvement en deux temps, puisqu’il y a dans un premier lieu un soutien militaire à l’armée ukrainienne, puis en perspective une intervention militaire directe dans le cadre d’une « coalition » de pays de l’Otan.
Officiellement, ce seront seulement des pays de l’Otan qui seront en guerre, pas l’Otan elle-même. Et ce sera pour « sauver » un pays « démocratique », et l’absence formelle de l’Otan sera la « preuve » du caractère « pacifique » de cette initiative. En réalité, bien entendu, c’est la guerre pour le repartage du monde.
Si on regarde les numéros de Crise depuis le début, on voit que c’était annoncé. La crise générale débouche sur la guerre impérialiste de repartage du monde. C’est cette compréhension qui avait permis d’annoncer, six mois avant le début du conflit, que l’armée russe irait se confronter au régime ukrainien, et que l’arrière-plan véritable était l’affrontement principal, celui entre la superpuissance impérialiste américaine et son challenger, la superpuissance impérialiste chinoise.
Avec l’entrée de la France dans l’arène, les choses prennent une tournure nouvelle. La France est obligée d’être agressive, c’était une des principales puissances impérialistes dans le monde, et son déclassement est flagrant. Elle voit dans l’effondrement potentiel de la Russie une opportunité, et elle se précipite… Chaque pays, à l’instar des dominos, bascule ; c’est inévitable, et ce n’est que le début.