Le mois d’octobre 2020 a été marqué par une digestion de la part de la société et de l’économie de la seconde crise générale du capitalisme, alors que la crise sanitaire connaît un regain. C’est un moment très particulier, largement caractérisé par la contradiction entre la société et l’économie, qui se posent comme pôles antagoniques. La société façonnée par le capitalisme veut faire comme avant, alors que le capitalisme façonné par la société ne tient qu’à des interventions à tous les niveaux pour colmater les brèches.

En Belgique, le quart des travailleurs craint ainsi de perdre son emploi, alors qu’en même temps, il n’y a pas pour autant d’instabilité politique et que l’État déverse des aides pour tenir. Il suffit ici de regarder la situation française pour saisir : les redressements judiciaires et les liquidations judiciaires ont reculé de 30 % si l’on compare janvier-septembre 2020 à janvier-septembre 2019, parce que l’État a fourni des aides pour porter les entreprises à bout de bras, artificiellement.

Cette contradiction entre la passivité des masses et l’interventionnisme étatique, entre l’inquiétude populaire et la prise d’initiative bourgeoise au moyen de l’État, apporte une nouvelle qualité à la situation, avec le renforcement intense des courants droitiers, réactionnaires agressifs, appelant à une purge sociale pour redynamiser l’ensemble.

Ce qui apparaît, avec le développement de la crise, c’est le besoin de toute une gamme d’éléments dialectiques permettant de saisir les mouvements contradictoires : société/État, économie/société, culture/société, État/économie, crise relative/crise générale, crise non liée à la crise générale mais s’insérant tout de même en elle de manière contradictoire, dimension quantitative/qualitative de la crise relative, évolution qualitative/quantitative de la crise générale…

Tous ces éléments, à la fois interdépendants et contradictoires entre eux, forment le panorama de la seconde crise générale du capitalisme, qui constitue la grande transition entre capitalisme et socialisme. Un véritable aperçu, précis et détaillé, ne pourra être obtenu qu’à long terme – mais il s’agit de saisir déjà les aspects concrets concernant la transformation de la réalité, afin d’intervenir de manière d’avant-garde de manière adéquate, pour faire avancer la lutte des classes.


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