(Tout le congrès, debout, accueille par de vifs applaudissements et des salutations l’apparition du camarade Manouilski à la tribune. Le camarade Maniouilski proclame : « Vive le camarade Staline ! » Ovation tumultueuse. On chante l’Internationale. Après l’Internationale, nouvelle tempête d’applaudissements.)
Entre les VIe et VIIe Congrès de l’Internationale communiste un très grand événement s’est produit dans la vie des peuples, à savoir la victoire définitive et sans retour du socialisme en U.R.S.S. (Applaudissements.) Après la grande révolution socialiste d’octobre, c’est la deuxième victoire importante remportée par la classe ouvrière internationale sur le capitalisme mondial, victoire qui a inauguré une nouvelle époque dans l’histoire de l’humanité.
Renforçant sous le rapport économique et politique la citadelle de la révolution prolétarienne mondiale, la victoire du socialisme en U.R.S.S. ouvre une nouvelle période dans le développement de notre pays ; elle marque un changement nouveau et très important dans le rapport des forces sur l’arène mondiale au profit du socialisme, au détriment du capitalisme, le début d’une nouvelle étape dans le développement de la révolution prolétarienne mondiale. Remportée par les ouvriers et les kolkhoziens de notre pays, sous la direction du P.C. de l’U.R.S.S., du Comité central léniniste et de notre grand Staline, et avec la solidarité active du prolétariat du monde entier, elle marque la victoire de l’Internationale communiste, engendrée par Octobre, la victoire de son programme, de sa politique, de sa tactique.
L’importance de cette victoire de l’Internationale communiste est d’autant plus immense et édifiante pour la classe ouvrière internationale, que, dans la même période, le mouvement ouvrier mondial dans une série de pays capitalistes (Allemagne, Autriche, etc.), où un rôle dirigeant, dans ce mouvement, était tenu par la social-démocratie et les syndicats réformistes, a essuyé des défaites qui sont celles de la politique réformiste et de la tactique de capitulation de la social-démocratie, les défaites de la IIe Internationale. L’Importance historique mondiale de la victoire du socialisme en U.R.S.S., remportée dans le cadre d’une crise économique des pays capitalistes encore jamais vue par son acuité et sa durée, consiste en ce qu’elle projette une lumière éclatante sur les deux voies de développement du mouvement prolétarien international : la voie de l’Internationale communiste et la voie de la IIe Internationale. La voie de l’Internationale communiste a abouti, par la révolution prolétarienne, à la victoire du socialisme sur un sixième du globe terrestre, à un nouveau et puissant renforcement des positions de la révolution prolétarienne internationale, tandis que la voie de la IIe Internationale, la voie du réformisme aboutit aux défaites des ouvriers, à la victoire du fascisme. La comparaison de ces deux bilans ne peut manquer de produire une révolution dans la conscience du prolétariat de tous les pays capitalistes ; elle provoque un profond revirement et un regroupement dans ses rangs.
Mais l’importance de la victoire du socialisme dans notre pays ne se borne pas aux changements qui s’observent dans le mouvement ouvrier mondial. Elle est beaucoup plus vaste et profonde. Par ses succès socialistes, notre pays commence à mettre les peuples en mouvement. La comparaison entre notre passé et notre présent commence à convaincre d’énormes masses humaines de la justesse de notre voie, du bien-fondé du bolchévisme et de la voie de l’Internationale communiste.
Qu’était notre pays avant la révolution ?
Nous étions le pays de la classe ouvrière la plus exploitée, la plus privée de droits, la plus écrasée d’Europe ; le pays de la paysannerie la plus misérable, la plus déprimée ; la plus déshéritée, la plus vouée aux affres de la faim. Nous étions le pays de l’agriculture extensive la plus arriérée, des sécheresses chroniques, des mauvaises récoltes, de la charrue primitive, de la houe, des haleurs de la Volga. Nous étions le pays des épidémies de typhus, de choléra, de la dégénérescence, de l’alcoolisme, d’une mortalité horrifiante ; un pays inculte, illettré, superstitieux, le pays de l’opium religieux, de l’obscurantisme des popes. Pour maintenir leur domination pourrie à fond, les classes dirigeantes de notre pays cultivaient artificiellement les haines nationales, inventaient des légendes sur les assassinats rituels, organisaient des pogromes juifs, des carnages arméno-tatares. Telle une pieuvre sanglante, le tsarisme suçait les nations, tourmentait des peuples entiers, écrasant avec une cruauté impitoyable les manifestations de la vie nationale des Ukrainiens, Blancs-Russiens, Géorgiens, Arméniens, Turcs, Ouzbeks, Kazakhs, etc. Dans le pays bouillonnait et croissait le mouvement révolutionnaire, qui acquit une force extraordinaire au moment où, à la tête du peuple martyrisé, se plaça le prolétariat guidé par le parti bolchévik. Et les gouvernants obtus et nuls écrasaient le peuple révolutionnaire et poussaient le pays à l’abîme. Le retard et l’inculture du pays, ils les proclamaient comme les particularités de « l’esprit national » russe et, fanfarons, ils menaçaient dans les guerres qu’engageait le tsarisme, de « planter la croix sur Sainte-Sophie » et « de de ne faire qu’une bouchée. » de l’adversaire. Et c’étaient les ouvriers et les paysans de notre pays, autrefois malheureux, qui payaient cette vantardise absurde. Quiconque en avait envie battait la vieille Russie.
« Les khans mongols la battaient. Les beks turcs la battaient. Les féodaux suédois la battaient. Les seigneurs polono-lithuaniens la battaient. Les capitalistes anglo-français la battaient. Les barons japonais la battraient. Tous la battaient, pour son retard. Pour son retard militaire, pour son retard culturel, pour son retard étatique, pour son retard industriel, pour son retard agricole » 1.
La Russie a été battue aussi dans la guerre impérialiste de 1914 à 1918. De cette guerre elle est sortie perdant son sang, estropiée, ruinée. Mais les puissances impérialistes ont imposé au peuple révolutionnaire qui avait renversé non seulement le tsarisme, mais aussi le capitalisme, une nouvelle guerre. Les propriétaires fonciers et les capitalistes, boutés dehors par la révolution, déchiraient notre pays en morceaux, le vendaient en gros et en détail. Ils le partageaient à la périphérie, à l’Ouest, au Sud, au Nord et à l’Est. Et c’est la révolution prolétarienne qui a sauvé notre pays de cette catastrophe où l’avaient amené les propriétaires fonciers, les industriels et les banquiers. (Applaudissements.) Elle l’a tiré de la guerre, elle l’a sauvé de la désagrégation politique et de la ruine économique, du pillage, par les rapaces plus forts que le tsarisme, elle l’a affranchi de l’asservissement économique du capital étranger, elle l’a préservé de la crise mondiale qui a fait couler à pic les peuples et les Etats, de la réaction fasciste déchaînée dans le monde capitaliste. Elle élève les forces productives, par des rythmes jamais vus dans l’histoire de l’humanité ; la houe, l’araire et la faux, elle les remplace par le tracteur et la machine combinée ; des « damnés de la terre et des forçats de la faim », elle fait les maîtres du pays et les créateurs d’une nouvelle vie magnifique; elle élève constamment le niveau matériel des masses, introduit une nouvelle, une supérieure culture socialiste ; institue la cohabitation fraternelle des peuples. Elle a érigé un puissant Etat ouvrier, créé un nouveau régime social et économique, où se forme le type de l’homme nouveau, de l’homme socialiste ; elle a incarné dans la vie ce dont rêvaient les meilleurs esprits de l’humanité, le socialisme.
Et aujourd’hui, ce n’est pas notre parti seul qui se présente au VIIe Congrès de l’Internationale communiste avec ses réalisations. C’est notre jeune pays socialiste, placé par la volonté du parti de Lénine-Staline, au service des intérêts de la révolution, prolétarienne mondiale (vifs applaudissements.), qui rend compte aux travailleurs du monde entier de la manière dont il s’est acquitté de son devoir international envers eux. (Vifs applaudissements.) Aujourd’hui il rapporte à l’humanité, comptant un milliard et demi d’individus, opprimés et asservis par l’impérialisme, sur la façon dont, amené par le capitalisme à sa perte, il a été régénéré par le socialisme. Par son exemple, il montre la voie du salut aux classes exploitées, aux colonies écrasées par l’impérialisme, aux nations opprimées, aux petits Etats asservis économiquement et politiquement, aux peuples vaincus dans les guerres impérialistes, aux millions d’humains ruinés dans l’étau de la crise. Par son expérience, il les appelle à en finir avec un régime devenu le malheur du monde et la malédiction de l’humanité.
Et pourtant, dix-huit années seulement nous séparent du passé effrayant de notre pays ! Que signifient-elles en comparaison avec les siècles qui ont été nécessaires pour modifier les régimes économiques et les formes politiques dans l’histoire du développement de l’humanité ! Mais sur ces dix-huit années, une dizaine revient au seul relèvement du niveau de production d’avant-guerre.
En 1927-1928, nous n’avons fait qu’achever la restauration de notre économie nationale détruite par la guerre impérialiste et la guerre civile, en dépassant le niveau de production d’avant-guerre. Notre industrie socialiste était composée alors de quelques grandes entreprises isolées, mais, principalement, de petites fabriques et usines avec un outillage vieux, usé ; elle souffrait de la disette dans le domaine technique. Dans le pays, il y avait toujours cinq régimes sociaux et économiques, depuis le plus avancé, le régime socialiste, jusqu’au régime patriarcal La part du secteur socialiste dans l’économie nationale était, en 1928, de 44 % ; et, bien qu’elle fût en progression constante, toute la marche ultérieure de notre édification socialiste se heurtait au retard de l’agriculture. Le phénomène dominant, à la campagne, était l’économie paysanne morcelée à petite production marchande qui engendrait et régénérait les éléments capitalistes visant à saper l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie. Les koulaks relevaient la tête et tentaient, par le sabotage des stockages de blé, de faire échec à l’édification socialiste. Nous devions mener une lutte intense pour le blé. Le problème du blé devenait un problème politique brûlant. Le ravitaillement des ouvriers industriels était menacé et, par conséquent, l’édification socialiste elle-même était en péril. Les éléments capitalistes à l’intérieur du pays représentaient l’appui social de l’encerclement impérialiste hostile.
La question de Lénine « Qui l’emportera ? » se posa dans toute son ampleur devant le parti et devant le pays entier.
Il fallait choisir entre deux voies de développement : ou bien la retraite qui menait à la restauration capitaliste, ou bien l’offensive qui menait et devait aboutir à la victoire du socialisme.
Lénine et Staline qui, durant des dizaines d’années, avaient éduqué, soigné et enseigné notre parti, le préparèrent à ce choix décisif. Peu de temps auparavant, le parti, avec à sa tête le camarade Staline, avait su défendre, dans une lutte acharnée contre Trotski et le bloc zinoviéviste-trotskiste, la thèse léniniste-staliniste sur la possibilité de la victoire du socialisme dans un seul pays. (Applaudissement.) Au fond, le parti eut à réprimer la révolte de la petite bourgeoisie, qui ne voulait pas le développement de la révolution socialiste et le craignait. En 1928, les opportunistes de droite, par la bouche desquels parlait l’élément koulak, ouvrirent l’attaque contre le parti. Ils s’élevaient contre les rythmes élevés de l’industrialisation, insistant sur l’importation de l’étranger, de marchandises de grande consommation au lieu de machines et de machines-outils pour les nouvelles usines ; ils luttaient contre le déploiement de l’édification des sovkhoz et dès kolkhoz, proposant au parti de s’appuyer entièrement sur l’économie paysanne individuelle ; ils s’opposaient à l’offensive contre les éléments capitalistes, assurant que le koulak allait, voyez-vous, s’intégrer paisiblement au socialisme; ils cherchaient à effrayer le parti et la classe ouvrière, en déclarant que lorsqu’il n’y aurait pas de koulak, il n’y aurait pas de pain.
Le génie de Staline, le génie de la classe ouvrière menait le pays.
Et le parti a fait son choix, le choix qui a déterminé les destinées du développement de notre pays et l’avenir de la révolution prolétarienne.
Le parti a choisi la voie de l’offensive développée sur tout le front contre les éléments capitalistes. C’était la voie de la reconstruction socialiste de l’économie nationale, la voie de l’industrialisation du pays et de la collectivisation de l’agriculture, la voie de la liquidation des koulaks en tant que classe, la voie de l’extirpation des racines du capitalisme dans le pays.
La tâche n’était pas facile !
La question se posait alors de la façon suivante, disait dernièrement le camarade Staline en jetant un regard rétrospectif, sur le chemin parcouru :
« Ou bien nous accomplirons cette tâche dans le plus bref délai et affirmerons le socialisme dans notre pays, ou bien nous ne l’accomplirons pas, et alors notre pays, techniquement faible et ignorant sous le rapport culturel, perdra son indépendance et deviendra le jouet des puissances impérialistes » 2.
La solution de ce problème était liée aux plus grandes difficultés de la période de reconstruction, aux difficultés qu’il y avait à surmonter le retard technique et économique du pays, à remanier les rapports sociaux et économiques à la campagne, à réprimer le sabotage des éléments hostiles ; avec les difficultés découlant de l’encerclement capitaliste, avec les difficultés derrière lesquelles se cachait invariablement l’ennemi de classe. Et plus la poussée de l’offensive socialiste était forte, plus acharnée devenait la résistance de l’ennemi de classe. Le monde capitaliste tout entier, la respiration en suspens, suivait l’issue de cette lutte ; les groupements de l’émigration s’agitaient : le « Parti industriel » avait fait son apparition sur la scène. Les états-majors militaires commençaient à se préparer pour l’intervention qu’ils fixaient à l’année 1930. Mais rien ne pouvait briser la résolution des bolchéviks.
La ligne générale du parti, orientée vers une offensive de grand style sur tout le front, trouva son expression concrète dans le plan quinquennal, à l’aide duquel le premier pays de la dictature prolétarienne jetait les bases pour résoudre une très grande tâche stratégique – rejoindre et dépasser sous le rapport technico-économique les pays capitalistes avancés. (Applaudissements). Et c’est là que commence la période héroïque de la grande construction socialiste, qui enrage nos ennemis, fait l’admiration de nos amis et provoque la stupéfaction du monde entier.
L’U.R.S.S. étonne le monde entier par les rythmes de son édification socialiste. L’accroissement annuel de la production industrielle pendant la première période quinquennale équivalait, en moyenne), à 22 % ; en 1934, 18,3 % ; en 1935 (d’après le plan), 17 %. Jamais dans l’histoire aucun pays capitaliste n’a connu de tels rythmes. En l’espace de quatre années, nous portons la production de la fonte de 5 millions de tonnes à 10 millions, alors qu’il a fallu quinze ans aux Etats-Unis pour parcourir ce chemin, et trente-six ans à l’Angleterre. Notre part dans l’industrie mondiale des constructions mécaniques équivalait en 1918 à 4,2 % seulement ; en 1937, elle sera égale à 37,5 %. (Applaudissements). Nous occupions dans la production industrielle mondiale en 1928, la cinquième place dans le monde et la quatrième en Europe. Et notez, camarades, qu’il ne s’agit pas de l‘Europe actuelle, ni de l’Europe de la crise, mais de l’Europe de 1929. (Applaudissements). Pour le pétrole, la fonte, les constructions mécaniques, la fabrication des tracteurs, nous sommes sortis au premier rang parmi tous les Etats européens (Applaudissements).
Nous commençons à développer nos propres constructions de machines-outils, la production d’aciers fins, de moteurs, de turbines, de génératrices, notre propre industrie chimique, notre propre construction d’avions ; nous nous rendons maîtres de la production des machines les plus compliquées, de types divers. Notre pays se couvre d’échafaudages ; il fait sauter les montagnes, creuse des tunnels, élève des talus de voies d’accès, perce des canaux, érige des barrages, bâtit des usines qui sont des merveilles de la technique moderne ; il crée de nouvelles régions industrielles, de nouvelles bases houillères et métallurgiques ; il industrialise les républiques nationales. Et tout cela au moment où, dans des pays capitalistes, la vie industrielle et commerciale est à l’agonie, les cheminées des entreprises déjà existantes cessent de fumer, les hauts fourneaux s’éteignent l’un après l’autre, les ports s’apaisent, un calme de mort s’installe dans de nombreuses cités ouvrières, des millions d’hommes sont voués à l’inaction forcée. Cependant qu’en U.R.S.S. une énorme avalanche d’enthousiasme populaire, balayant tous les obstacles sur son chemin, métamorphose le pays. (Applaudissements).
Vous voyez, camarades, ce pays métamorphosé, vous savez que l’U.R.S.S., en comparaison avec l’année 1913, a presque quintuplé, et, en comparaison avec l’année 1918, triplé sa production industrielle ; que le secteur socialiste a dès maintenant pris possession de 90 % de toute l’économie de notre pays. Mais qu’y avait-il derrière ces rythmes, derrière Dniéprostoï, les Magnitostroï, les Turksib, le canal de la mer Baltique à la mer Blanche, derrière la construction et la croissance de 40.000 entreprises de la grande industrie et 300.000 entreprises de la petite industrie que compte aujourd’hui notre pays socialiste ? Travail prodigieux de notre peuple que cette grande construction rééduquait dans l’esprit socialiste, remaniait au point de vue de classe, régénérait sous le rapport matériel et culturel ; travail au cours duquel notre parti et nos organisations ouvrières, l’opinion publique prolétarienne faisaient, du matériel brut et campagnard, des oudarniks enthousiastes, des héros du travail, des bétonneurs battant les records mondiaux et des fourniers couvrant le coefficient-limite de l’utilisation du haut fourneau.
Notre édification n’allait pas seule, comme cela pouvait paraître de loin. Il nous fallait du métal pour les constructions, et nous en manquions ; il nous fallait des matériaux de construction, et nous n’en avions que tout juste ; il nous fallait transporter ces matériaux ainsi que de grandes masses d’hommes en des lieux nouveaux, mais les transports étaient engorgés ; il fallait nourrir, chausser, vêtir, pourvoir de conditions élémentaires d’habitat les constructeurs et les ouvriers, mais nous manquions de ressources et de réserves : il nous fallait des ouvriers qualifiés, mais où pouvions-nous les prendre, du premier coup ? Pas d’ingénieurs ni de techniciens. Il n’y avait pas même la culture industrielle la plus élémentaire. Le laisser-aller traditionnel russe, la routine séculaire, le bureaucratisme que nous avions hérité de l’ancien régime, pensaient sur nous. Et l’ennemi de classe mettait à profit chaque bévue de nos jeunes cadres inexpérimentés, dressait des devis enflés, brouillait les plans, présentait des projets manifestement inutilisables, détériorait les machines, provoquait des incendies, des explosions, mutilait l’outillage coûteux.
Pendant ces années, les muscles et les nerfs du pays entier étaient tendus, raides comme une corde. Nous ne vivions que de nos chantiers. Lorsque nous pensions, nous pensions aux chiffres de ces travaux ; lorsque nous parlions, nous ne parlions que d’eux ; lorsque nous siégions, nous cherchions à convaincre, nous ne discutions qu’à leur sujet ; lorsque nous nous endormions, eux seuls nous apparaissaient en rêve. Tout était soumis à un seul but : l’exécution du plan des grands travaux que notre parti et le pays s’étaient assignés ; la tension de toutes les ressources matérielles du pays, la volonté humaine mobilisée, l’énergie humaine organisée, la pression de l’élan bolchéviste ; ce but dictait à notre peuple un niveau de vie modeste. Notre parti communiste, fort d’un million de bolchéviks, mangeait mal, dormait mal en ces jours-là. Nos meilleurs hommes, Dzerjinski, Kouïbychev se sont consumés au travail, en passant des nuits d’insomnie à étudier des projets économiques.
Tous n’ont pas pu soutenir cette offensive socialiste, qui éclipsait les campagnes de tous les temps et de tous les peuples. Tout ce qu’il y avait de lâche, d’égoïste, d’infâme, de pourri tombait en cours de route, gémissait, se lamentait, semait la méfiance, prédisait la perte, se soudait avec le capital mondial, dans une haine mauvaise de la victoire du socialisme ; les infâmes, les répugnants et lâches dégénérés politiques du bloc zonoviéviste-trotskiste ont assassiné notre ami, le benjamin du parti tout entier, l’organisateur des victoires de Bakou, de Léningrad et de Khibini, Serguéi Mironovitch Kirov. (Les délégués se lèvent pour honorer la mémoire de S.-M. Kirov).
Mais la puissante avalanche mise en mouvement par la volonté de fer, la volonté inflexible de Staline, roulait toujours. Elle emportait les derniers retranchements du capitalisme dans notre pays, en reconstruisant l’agriculture sur les bases de la collectivisation. Là où il y avait 25 millions d’exploitations paysannes individuelles, elle a créé 250.000 kolkhoz, 5.000 sovkhoz, plus de 4.000 stations de machines et de tracteurs qui ont coûté à l’Etat plus de 9 milliards de roubles. Là où travaillaient l’araire et la haridelle pelée par la famine de l’hiver, fonctionnent 300.000 tracteurs, environ 50.000 machines combinées, 35.000 camions automobiles. Au point de vue de la tractorisation, notre agriculture occupe la première place dans le monde. Aujourd’hui, il revient à chaque foyer kolkhozien deux fois plus de terre qu’il n’en revenait par exploitation pauvre et moyenne, lorsque celle-ci portait un caractère individuel (applaudissements) ; actuellement, en 1934, nos kolkhoziens ont donné un milliard de pouds de blé marchand de plus que n‘en donnaient les mêmes exploitations pauvres et moyennes avant la collectivisation. Nous liquidons le traditionnel retard de notre agriculture sur l’industrie, au point de vue des rythmes d’accroissement. De 1926 à 1929, l’accroissement annuel de la production agricole, était, en moyenne de 2,7 % ; dans les deux premières années de la deuxième période quinquennale, de 6,5 % ; en 1935, il doit dépasser 16 %. (Applaudissements). Des millions d’hommes voient ces succès ; et vous, camarades, vous les ressentez avec d’autant plus de force que vous êtes venus de pays où la situation de la paysannerie est désespérée, où l’endettement de la paysannerie allemande atteint 14 milliards de marks, où celui des fermiers américains équivaut à 42 % de la valeur des fermes, et où près d’un demi-million de fermes américaines ont été vendues à l’encan ces dernières années ; où les dettes du paysan japonais forment le quintuple de la production annuelle globale de l’agriculture, c’est-à-dire que le paysan japonais et sa famille doivent cesser de manger, de boire, se vêtir pendant cinq ans pour s’affranchir de cette servitude.
Elle n’a pas été facile, notre victoire sur les éléments capitalistes. A la campagne, il nous a fallu briser l’ordre séculaire, vaincre le préjugés, déraciner les « terribles habitudes de millions d’hommes ». La lutte de classes à la campagne atteignait une acuité inouïe. Les jours et les nuits passaient en des discussions passionnées ; la question se posait pour le kolkhoz : être ou ne pas être. Le paysan pauvre cherchait à convaincre l’assemblée, jusqu’à s’en érailler la voix, des avantages du kolkhoz. Le paysan moyen hésitait ; le soir, il décidait d’entrer au kolkhoz ; au matin, il reprenait ses chevaux et son matériel. Le koulak troublait le peuple, l’appelait à égorger le bétail, à mutiler les chevaux, à piller le bien public, à brûler le blé. Il déterrait le fusil-coupé enfoui depuis la guerre. Notre pays est passé à travers toutes ces difficultés, conduit de victoire en victoire par le parti léniniste. Et les résultats de cette offensive contre les éléments capitalistes sont là aujourd’hui. (Applaudissements).
En 1928, nous ne faisions que de procéder à l’exécution du premier plan quinquennal. Non seulement nous l’avons achevé en quatre ans, mais nous exécutons déjà avec succès le deuxième plan quinquennal. En 1928, la bourgeoisie mondiale et son agence social-démocrate comptaient, par la main des paysans, liquider le socialisme et restaurer le capitalisme. Or, les rugueuses mains paysannes, sous la direction de la classe ouvrière, ont liquidé le capitalisme à la campagne et garanti par là même la victoire du socialisme. En 1928, nous avions été obligés d’introduire les cartes de pain. Aujourd’hui, nous les avons supprimées, aujourd’hui le problème du pain est résolu dans notre pays.
En 1928, le koulak ayant levé la tête voulait écraser le socialisme ; aujourd’hui, le socialisme a définitivement écrasé le koulak ; en 1928, la bourgeoisie misait sur la transformation capitaliste de l’U.R.S.S., sur l’alliance du capital mondial avec les éléments capitalistes à l’intérieur de notre pays ; aujourd’hui, ce n’est pas la transformation capitaliste qui menace notre pays, mais la dégénérescence capitaliste ronge le monde où domine encore la bourgeoisie ; aujourd’hui, le socialisme vainqueur s’allie toujours plus étroitement avec le mouvement ouvrier mondial ; aujourd’hui, ce n’est pas le déclin du socialisme et l’aurore du capitalisme, ainsi que l’affirmait le garde-blanc Trotski, mais l’aurore du socialisme et le déclin du capitalisme, ainsi que l’affirmait notre parti. (Applaudissements). En 1928, la question posée par Lénine « Qui l’emportera ? » n’était pas tranchée à l’intérieur de notre pays. Aujourd’hui, elle est résolue définitivement et sans retour au profit du socialisme. En 1928, nous avions les difficultés de la période de reconstruction. Aujourd’hui nous en avons fini avec ces difficultés ; il nous reste les difficultés que nous rencontrons pour vaincre les survivances du capitalisme dans l’économie et la conscience des hommes pour résoudre la question de savoir « Qui l’emportera ? » sur l’arène internationale. (Applaudissements).
Au travers d’une âpre lutte de classes, les travailleurs de l’U.R.S.S., sous la direction du parti léniniste avec, en tête, le camarade Staline, ont transformé l’U.R.S.S., de pays agraire, faible, arriéré, inculte, avec cinq régimes sociaux et économiques, de pays dépendant, au point de vue technique et économique, des pays capitalistes, et vulnérable au point de vue militaire, en un pays hautement industriel, capable de produire toutes les machines compliquées modernes, indépendant des caprices du capital étranger, en un pays à agriculture collective avancée, où le régime socialiste règne sans partage, en un pays dont la capacité de défense est garantie au maximum. (Applaudissements).
Ce faisant, nous avons bâti des fondations inébranlables du socialisme. Et maintenant, par le fait que nous avons assigné une nouvelle base technique à notre économie nationale et créé de nouvelles formes sociales de cette économie, des formes socialistes, nous ouvrons à notre pays les perspectives les plus larges de son développement socialiste. Maintenant, son avance dans la voie socialiste ne sera plus freinée, ni par le niveau technique et économique intérieur des forces productives, ni par le régime de propriété privée de la petite économie paysanne. Maintenant, notre économie socialiste, régie par un plan, ne sera plus freinée comme auparavant par la force aveugle des derniers éléments de l’économie capitaliste. Aujourd’hui, l’homme et son travail sont affranchis de ces conditions qui mettaient, dans le passé, des limites à notre développement. Aujourd’hui, l’homme, sa volonté indomptable, l’organisation de son travail décident de tout. « La réalité de notre programme, ce sont les hommes vivants », a dit le camarade Staline. Et ce qu’a fait, par exemple, le camarade Kaganovitch dans les transports ferroviaires, en renversant par son insistance bolchéviste toutes les normes-limites de la vieille science, est la meilleure illustration des forces que recèle le régime socialiste et de ce que peuvent obtenir les bolchéviks qui dirigent l’édification socialiste. (Applaudissements.)
La victoire du socialisme en U.R.S.S. a créé les conditions d’un essor du bien-être matériel des masses et de leur niveau culturel qu’aucun pays capitaliste du monde n’a jamais rêvé. Maintenant seulement nous pouvons poser dans toute son ampleur, au centre de toutes nos pensées et de toutes nos œuvres, le souci de l’homme. L’homme, ce n’est pas le fumier de l’histoire, ainsi que le proclame le fascisme ; la masse humaine ce n’est pas un objet pour le knout du caporal fasciste qui s’imagine être le surhomme de Nietzsche ; l’homme n’est pas un esclave construisant des pyramides d’Egypte ; il n’est pas un appendice de la machine capitaliste pour créer une vie agréable à une poignée de parasites ; il n’est pas un objet d’exploitation servile, féodale, capitaliste. L’homme est le créateur du socialisme, le fondateur d’un nouvel ordre social. Pour la première fois dans l’histoire, l’homme est mis à sa place. (Applaudissements). Il est le forgeron de son sort et de son histoire, il est le maître de la machine socialiste. Le socialisme est pour lui, lui-même est le grand but du socialisme.
« Point n’était besoin de renverser le capitalisme en Octobre 1917 et d’édifier le socialisme pendant une suite d’années – a dit le camarade Staline au XVIIe Congrès du parti – si nous ne savons faire en sorte que les hommes vivent chez nous dans l’aisance. Le socialisme signifie, non pas la misère et les privations, mais l’abolition de la misère et des privations, l’organisation d’une vie aisée et culturelle pour tous les membres de la société » 3.
Créer pour les hommes du pays des Soviets une vie aisée, cultivée, saine, radieuse et heureuse – c’est à quoi travaillent aujourd’hui, d’arrache-pied, tout notre parti, tout notre pays. Au pays socialiste, la vie aisée, cultivée et heureuse, ce n’est pas l’œuvre d’un seul homme. Chez nous, le bonheur n’est pas bâti sur le sable mouvant de l’occasion ou du succès ; il n’est pas le lot des hommes impudents, les plus débrouillards, les plus insolents, qui bousculent les autres de leurs coudes. Nous tous, en nous y prenant d’un commun accord, nous résolvons le problème du bonheur de l’homme socialiste. Chez nous, des dizaines de millions d’hommes ont lié leur sort personnel aux succès du socialisme. Et seule cette vaste collectivité est à même de résoudre un tel problème.
Aujourd’hui, nous enregistrons déjà de grands progrès quant à l’amélioration radicale du niveau matériel et culturel des masses travailleuses. Et il ne s’agit pas là de réformes que le prolétariat arrache aux capitalistes dans des batailles acharnées pour les perdre à nouveau à la première aggravation de la conjoncture, comme l’a montré la crise économique mondiale. Il s’agit de changements qui servent de point de départ pour une amélioration continue de la situation des masses, changements qui ne sont possibles qu’avec la victoire du socialisme.
Notre pays ignore le chômage et continuera à l’ignorer. (Applaudissements). Depuis 1928, le nombre des ouvriers et des employés a plus que doublé chez nous ; le fonds de salaire a augmenté de plus de cinq fois, alors que, dans les pays capitalistes, le salaire est tombé de 40 à 50 %. Les sommes affectées aux assurances sociales ont passé, chez nous, de 1.050 millions en 1928 à plus de 6 milliards en 1935 (Applaudissements), tandis que, dans les pays capitalistes, les assurances sociales sont supprimées, la bourgeoisie pille toujours plus les ouvriers par des prélèvements sur les salaires. Chez nous, la journée de travail a été réduite à sept heures pour l’industrie de surface et à six heures dans les mines, tandis que, dans les pays capitalistes, la journée de travail est augmentée en même temps que s’accroît l’intensification du travail.
Chez nous, point de paupérisation de la campagne. Notre paysan ignore la crise agraire. Il ne regarde pas avec angoisse la lisière de son champ, qui met une limite à ses aspirations vers une vie humaine prospère ; il ne souffre ni du manque de terre, ni de l’absence de force de traction, ni du défaut de matériel et de semence. Rien que pendant le printemps et l’été de cette année, les sovkhoz et les kolkhoz ont reçu 21.000 machines combinées, près de 100.000 tracteurs. Notre paysan n’est étranglé ni par les usuriers, ni par les banques, l’Etat a investi des milliards de roubles dans l’œuvre de relèvement de l’agriculture. Le paysan avance à pas rapides vers la vie aisée. Déjà, en 1933, la récolte globale des céréales, par tête d’habitant dans les kolkhoz était de 10 % supérieure à celle des exploitations koulaks de 1929. (Applaudissements). En 1933, il revenait en moyenne à chaque kolkhozien et à chaque membre de sa famille, 10,2 quintaux contre 6,2 quintaux dans les exploitations de paysans pauvres et moyennes, et 9,2 quintaux dans les exploitations koulaks, en 1929. Le sort de notre paysan est dans ses propres mains, dans sa liaison indissoluble avec le kolkhoz, qui s’appuie sur une forte base mécanique.
C’est à ces rythmes rapides que nous voyons avancer notre édification communale, progresser l’aménagement des villes, disparaître les masures, caractéristiques du capitalisme, dans les quartiers ouvriers, s’ériger des immeubles spacieux et clairs, se reconstruire les villes anciennes, surgir comme de sous terre des villes nouvelles. Le plan décennal de la reconstruction de Moscou, adopté récemment par notre parti et le gouvernement, trace des linéaments d’une ville féerique par sa beauté et son aménagement, qui justifiera pleinement son titre de capitale du monde.
Le niveau culturel des travailleurs se relève visiblement.
Plus de 25 millions de personnes font leurs études dans les écoles primaires et secondaires de l’U.R.S.S., ces écoles occupent 600.000 instituteurs. En six ans, le nombre des élèves des écoles secondaires a décuplé. Nos établissements d’enseignement supérieur et nos techniciens comptent aujourd’hui 1.300.000 élèves. Le deuxième plan quinquennal prévoit un accroissement du nombre de spécialistes de 2,7 millions à 4 millions ; pour l’agriculture, le nombre de spécialistes doublera. La promotion des qualifications de masse, dans la deuxième période quinquennale, atteint le chiffre de 5 millions de personnes. Dans la seule année de 1934, 270.000 jeunes, paysans et paysannes du rang, ont appris à conduire le tracteur ; 19.000 sont devenus conducteurs de machines combinées. Déjà avant 1933, un million et demi d’ouvriers et enfants d’ouvriers ont été appelés à des postes de directeurs d’entreprises, de juges, procureurs, instituteurs, collaborateurs scientifiques, auditeurs d’académies, etc.
Prenez, par exemple, notre production de livres et de journaux. Les œuvres de Lénine, de Staline, du plus grand écrivain prolétarien, Maxime Gorki, sont diffusées en dizaines de millions d’exemplaires. Le rapport du camarade Dimitrov à notre congrès a été tiré à 1 million d’exemplaires ; mais même ce tirage est insuffisant. (Vifs applaudissements). Les ouvrages scientifiques sont tirés, chez nous, à 50.000 exemplaires chacun. Le tirage global de tous les journaux est passé de 8,8 millions en 1928 à 38,5 millions en 1934. Et cependant, le livre et le journal sont chez nous la branche la plus déficiente, car nos besoins culturels s’accroissent d’une façon infiniment plus rapide et plus ample.
Le pouvoir soviétique a rappelé à la vie des nationalités entières qui dépérissaient sous le joug du capital : il les a aidées à créer leur alphabet, à se dresser sur pied et à entrer à titre de membres égaux, dans la famille des peuples de l’U.R.S.S.
Au XIIe congrès du parti, en 1923, le camarade Staline a dit :
« Le fait est que tout l’Orient considère notre Union des républiques comme un champ d’expérience. Ou bien, dans le cadre de cette Union, nous résoudrons de façon juste la question nationale dans son application pratique, ou bien nous établirons ici, dans le cadre de cette Union, des rapports véritablement fraternels entre les peuples, une véritable collaboration – et alors tout l’Orient verra dans la personne de notre fédération le drapeau de son affranchissement, son détachement d’avant-garde, dont il doit suivre la trace, et cela marquera le début du krach de l’impérialisme mondial. Ou bien nous commettrons une erreur, ici, au sein de la fédération, nous saperons la confiance que les peuples autrefois opprimés manifestent pour le prolétariat de Russie, nous priverons l’Union des républiques de la force d’attraction qu’elle exerce aux yeux de l’Orient – et alors c’est l’impérialisme qui aura gain de cause, c’est nous qui perdrons » 4.
Aujourd’hui, le monde entier voit les riches pousses qu’a données notre « champ d’expérience », dont parlait le camarade Staline. Dans les républiques et régions nationales de l’Union soviétique, on observe un essor jamais vu de l’économie publique et de la culture, nationale par sa forme, socialiste quant à son contenu. En Ukraine ont été construits de prodigieux colosses de notre industrie : les usines de tracteurs et de turbines de Kharkov ; l’usine de constructions mécaniques de Kramatorsk, l’usine de locomotive de Lougansk, les usines combinées de Zaporojié, etc. Le tirage des journaux en langues ukrainiennes dépasse 6 millions d’exemplaires.
Dans les républiques de l’Asie centrale s’est formée une industrie locale, avec un détachement de 300.000 prolétaires. Avant la révolution, 800 charrues étaient employées dans l’agriculture du Turkestan ; aujourd’hui, un demi-million de charrues et 15.000 tracteurs labourent les champs de l’Asie centrale (Applaudissements), 70 % des exploitations paysannes de l’Asie centrale sont touchées par la collectivisation. Avant la révolution, un nombre infime d’enfants, principalement russes, étudiaient dans les écoles primaires du Turkestan. En 1934, un million d’enfants étudiaient dans leur langue maternelle, dans les 11.000 écoles primaires de l’Asie centrale (Vifs applaudissements prolongés). Les établissements d’enseignement supérieur sont au nombre de 35. Avant la révolution, 0,7 % de la population de Turkménie connaissaient leurs lettres ; aujourd’hui 70 % de la population savent lire et écrire (Applaudissements).
Dans les lointaines steppes brûlantes de l’Asie centrale un événement historique d’importance s’est accompli, qui provoque une émotion profonde dans tout l’Orient, où vit plus de la moitié de l’humanité. Dans les républiques soviétiques de l’Asie centrale où, dernièrement encore, régnait le régime féodal des propriétaires fonciers, le régime d’esclavage, on voit s’instituer aujourd’hui l’ordre socialiste.
Nous avons élevé à la vie active politique et productive l’immense couche de la population représentée par les femmes. La paysanne qui pleurait toutes les larmes de son corps sur sa misère sans issue, qui sanglotait des chansons sur son sort amer, sur le sort de la femme, qui accouchait sous l’ardeur du soleil, en pleine fièvre des travaux des champs, sur son lopin de terre, participe hardiment et activement dans le kolkhoz, à l’édification socialiste.
Le nouveau statut kolhozien lui garantit un congé pendant ses couches, avec maintien de son salaire moyen au kolkhz. Elle est élue à la direction des kolkhoz, aux soviets ruraux, aux comités exécutifs de rayon, aux organismes dirigeants régionaux et de l’Union. Lors des dernières élections, 330.000 femmes ont été élues membres des soviets ruraux ; 2.500 femmes travaillent en qualité de présidentes de soviets ruraux ; 50.000 femmes-députés ont été élues aux soviets de villes. Et combien de femmes ont été décorées de l‘ordre de Lénine et du drapeau rouge du travail ! L’Etat fait tout pour ouvrir plus grand, devant la femme travailleuse, l’accès de la vie publique et de la production. Dans ce but, il lui facilite le soin des enfants ; les institutions préscolaires englobent chez nous environ 8 millions d’enfants.
D’une façon générale, nos enfants sont l’objet d’un amour sans bornes, de l’attention et de la sollicitude la plus grande, comme ce n’est le cas dans aucun pays capitaliste. Nous en avons fini avec le vagabondage des enfants, que nous avions hérité de notre douloureux passé. Il n’y a plus chez d’enfants abandonnés au gré du sort, car l’Etat et la société prennent sur eux le soin des orphelins.
Est-il possible d’énumérer toutes nos réalisations ? Il n’est point de volumes, si vastes soient-ils, qui puissent décrire tout ce qui se fait dans notre pays du socialisme vainqueur. Mais toutes ces réalisations, si grandes qu’elles soient, ne nous satisfont point. Dans nos aspirations, nous ne partons pas du niveau de l’ouvrier russe d’avant la révolution, ni du niveau de l’ouvrier des pays capitalistes. Ni l’un, ni l’autre ne sont un modèle pour nous ; ils ne peuvent nous servir de critère, de même que le régime d’un détenu ne peut servir d’exemple pour l’homme rendu à la liberté. Nous voulons que notre ouvrier et notre kolkhozien vivent encore mieux ; que tous – jusqu’au dernier – aient de l’aisance ; qu’il y ait chez nous plus de viande, plus de graisse, que notre villageois soit bien vêtu et bien chaussé ; que les masures de chaume ne nous rappellent plus l‘ancienne existence russe ; que l’hygiène générale, le confort et les commodités soient conquis par nous tous ; que l’homme ne soit jamais las de vivre et de se réjouir de la vie (Applaudissements). Nous avançons dans cette voie, sans cesse, en surmontant tous les obstacles et toutes les difficultés. Quelques années se seront à peine écoulées, et vous ne reconnaîtrez plus le pays d’aujourd’hui, de même qu’aujourd’hui, dans la Russie socialiste, vous ne reconnaissez pas la Russie de la Nep.
L’édification du socialisme dans notre pays a eu pour résultat un renforcement de l’Etat de la dictature du prolétariat. Aujourd’hui comme au lendemain d’Octobre, nous restons l’Etat de la dictature du prolétariat, mais par la victoire sans retour du socialisme en U.R.S.S., nous élevons la puissance de notre Etat soviétique à un niveau jamais vu. Notre Etat n’est plus ce qu’il était en période de guerre civile, alors qu’il nous fallait lutter dans des batailles sanglantes pour créer et consolider le pouvoir des Soviets. Notre Etat d’aujourd’hui, c’est l’Etat de l’ordre le plus stable, le plus ferme, de l’ordre socialiste, reposant non sur l’économie du communisme de guerre, mais sur l’économie prospère du socialisme victorieux. (Applaudissements) Ce n’est pas l’Etat de la période où, dans la lutte de classe du socialisme contre les éléments capitalistes, ne faisait que se résoudre la question historique du savoir « Qui l’emportera ? », mais un Etat où le socialisme a déjà remporté la victoire sur les éléments capitalistes. Ce n’est pas un Etat à régimes sociaux et économiques différents, mais un Etat où le régime socialiste domine sans partage et où s’accroît toujours plus l’unité des intérêts des ouvriers et des kolkhoziens.
Déjà en 1918, Lénine disait que « les soviets sont la forme supérieure du démocratisme, plus encore : le début de la forme socialiste du démocratisme ». La résolution historique adoptée au VIIe Congrès des Soviets sur l’initiative du camarade Staline, relative à l’introduction dans notre pays du suffrage égal, direct et secret, est un pas immense accompli dans la voie de la réalisation de la démocratie socialiste, dont parlait Lénine.
Pourquoi avons-nous fait ce pas ?
Premièrement, parce que la dictature du prolétariat s’est fortifiée et que, simultanément, le développement continu de la démocratie prolétarienne fortifie à son tour encore plus la dictature du prolétariat.
Deuxièmement, parce que dans notre pays s’est affermie, à la place de la propriété privée des moyens de production, la propriété socialiste ; mais le développement continu de la démocratie prolétarienne fortifie, à son tour, dans la conscience des masses le caractère intangible et inébranlable de la propriété sociale, contribue à surmonter les survivances du capitalisme dans l’économie et la conscience des hommes.
Troisièmement, parce qu’en U.R.S.S. ont eu lieu des transformations sociales qui facilitent au pays soviétique le passage à la société socialiste sans classes. Or, l’extension de la démocratie prolétarienne, à son tour, accélère elle-même l’édification de la société socialiste sans classes.
D‘énormes masses d’hommes se sont orientées aujourd’hui, dans notre pays, définitivement et sans retour, du côté du socialisme.
A la grande œuvre féconde de création et de développement d’une vie nouvelle sont entraînés, non pas des centaines de milliers de prolétaires avancés, mais plus de 100 millions de travailleurs socialistes.
A la suite du paysan devenu kolkhozien, sont venus au socialisme des éléments qui, hier encore, pensaient en conservateurs parmi les membres des académies, les savants, les spécialistes, les artistes, les peintres. Du plus épais des masses populaires se lèvent des dirigeants, les organisateurs, des ingénieurs, des techniciens, des inventeurs, une multitude infinie d’intrépides héros du travail et de la science, des milliers d’ardents enthousiastes qui prennent possession de l’océan glacial Arctique, de hardis spationautes qui lancent un défi aux altitudes cosmiques, d’aviateurs héroïques, d’explorateurs des profondeurs maritimes, des entrailles de la terre et des cimes de montagnes.
A l’édification de la vie socialiste s’intègre la jeune, la nouvelle génération, née sur la terre soviétique et formée dans les conditions soviétiques. Cette génération n’a pas connu les capitalistes, les propriétaires fonciers, les gendarmes : elle n’a pas connu l’esclavage, l’exploitation et le joug ; elle ne connaît et elle ne reconnaît que les intérêts, les tâches et les buts du socialisme.
De même que les générations aînées, qui ont été à l’école de la révolution, cette génération aime son pays d’un amour filial passionné ; elle l’aime non pas parce qu’il est immense, qu’il est baigné par cinq mers et deux océans ; non pas parce qu’il possède de sourcilleuses chaînes de montagnes, des champs immenses, des forêts vierges, des fleuves aux eaux abondantes ; non pas parce que dans l’histoire de ce pays et des peuples qui l’habitent, il y a eu la bataille de la Kalka, il y a eu Dimitri Donskoï, Ivan Kalita, le rassembleur de la terre russe, mais parce que les buts humains généraux de ce pays sont immenses ; parce que nos fleuves, nos mers, nos océans sont soviétiques ; soviétiques, nos forêts, nos vallées et nos montagnes ; parce que dans le passé de notre pays, il n’y eut pas seulement Ivan Kalita, mais aussi Stépan Razine, il y eut les révoltes populaires, la grève des usines Morozov, les barricades du quartier Presnia, la lutte séculaire contre le tsarisme ; parce que Lénine et Staline ont fait de ce pays, ancien gendarme de l’Europe, la grande sentinelle veillant à la liberté des peuples, le pays qui a inauguré le début de la révolution prolétarienne mondiale (Vifs applaudissements) ; parce que dans la guerre révolutionnaire contre les interventionnistes, ce pays a montré au monde des merveilles d’héroïsme.
Ils aiment leur pays parce qu’au milieu de la barbarie capitaliste, ce pays est porteur de l’humanisme soviétique ; parce que cet humanisme soviétique dépasse tout ce que la bourgeoisie a pu accomplir à la meilleure époque de son épanouissement. Ils aiment leur pays parce que ce pays est socialiste ; ils aiment leur peuple multinational, parce qu’il est le peuple le plus révolutionnaire du monde, parce que ce pays et ce peuple sont le rempart de l’affranchissement de toute l’humanité travailleuse. (Applaudissements).
Plus l’essor et le développement de l’édification socialiste sont rapides, plus les masses participant à cette édification sont nombreuses, et plus la nécessite s’impose avec acuité d’appliquer des formes nouvelles, plus souples et variées, pour assurer la participation effective des masses dans la gestion de l‘Etat, pour améliorer le fonctionnement de ses organismes, pour en déraciner l’héritage bureaucratique du passé, pour réaliser le contrôle général et l’inventaire ; et, partant, s’accroît la nécessité du développement continu de la démocratie prolétarienne soviétique.
Mais le développement continu de la démocratie prolétarienne devient, à son tour, un instrument pour entraîner de nouvelles couches à l’œuvre d’édification socialiste, un instrument pour la rééducation socialiste des hommes, pour refaire la conscience humaine et y vaincre les survivances du capitalisme. La démocratie prolétarienne développe l’initiative et l’activité des masses : elle éveille chez elles le besoin de surveiller, de contrôler les organismes élus ; elle renforce leur sentiment de responsabilité pour l’œuvre de l’édification socialiste ; elle les habitue à la gestion d’une grande économie socialiste et d’un grand Etat ; elle développe chez elles l’attitude socialiste à l’égard du travail.
Dans les conditions de la démocratie prolétarienne en développement, s’accroît l‘importance de l’opinion publique des travailleurs, ce puissant moyen d’action du milieu public socialiste sur ceux de leurs membres qui sont retardataires, passifs, à tendance individualistes. Sous l’influence de ce milieu socialiste, où tout respire l’enthousiasme, la pathétique du travail, on voit se former, chez l’homme soviétique, une nouvelle conception du monde, une nouvelle attitude à l’égard de la société, de la propriété socialiste. Cette atmosphère laborieuse gagne jusqu’aux anciens criminels. Le canal de la mer Baltique à la mer Blanche, ce n’est pas simplement un canal où naviguent les bâtiments soviétiques, c’est un canal où sont passés des milliers d’hommes, de la mort civile à la renaissance civile. (Applaudissements.)
Mais à mesure que s’étend le cercle des bâtisseurs socialistes, à mesure que s’élargit la base sociale de l’Etat de la dictature du prolétariat, se fortifie aussi la capacité de défense de cet Etat, face aux ennemis mortels qui l’encerclent du dehors.
L’Armée rouge, en tant qu’organisme de défense de l’Etat prolétarien, reflète dans son développement le chemin immense qu’ont parcouru le pays soviétique et le peuple soviétique. Les temps sont passés sans retour, où le jeune pouvoir soviétique, presque désarmé, devait repousser par son enthousiasme et au prix de sacrifices énormes, beaucoup plus que par sa technique militaire, les incursions de brigandage de quatorze puissances capitalistes. Aujourd’hui, l’enthousiasme du peuple révolutionnaire se multiplie par la technique la plus avancée et la plus puissante. Notre Armée rouge est la première à s’assimiler, à s’imprégner et à refléter, tel un merveilleux alliage, toutes nos transformations techniques, économiques et sociales, les réalisations de toutes les branches de la vie et de l’économie de notre pays. Et à mesure que le pays des Soviets se développe dans la voie menant à la société sans classes, l’Armée rouge devient aussi l’organisation de combat toujours plus homogène au point de vue social, de tous les peuples de nos républiques socialistes.
Tous ne se rendent pas encore compte à quel point la capacité de combat de l’Armée rouge s’est ressentie de la victoire du socialisme en U.R.S.S. Du fait de la victoire des rapports socialistes, chaque travailleur se sent maître absolu de son pays, où la terre, les usines colosses, les fabriques, les sovkhoz, les instruments et moyens de production appartiennent à la grande collectivité dont il est membre.
Le kolkhozien rouge, ce n’est pas le paysan des pays capitalistes, écrasé, gémissant, affamé et bien souvent ne voyant pas plus loin que sa maisonnette et son lopin de terre minuscule comme une tombe ; ce n’est pas le moujik qui, ayant entendu dire qu’une comète gigantesque allait heurter la terre et que le monde entier allait périr, dit tranquillement : « Elle n’a qu’à tomber sur le village voisin ! » (Rire). Ce n’est pas le paysan écrasé par des siècles d’esclavage et d’ignorance, avec une conception du monde terne et bornée comme son exploitation ; pourvu qu’il n’arrive rien à ma cabane, à mon clocher, à mon tas de fumier, le reste ne me regarde pas. Non, le soldat rouge, c’est le représentant armé et le combattant de la grande famille multinationale, qui n’a qu’une seule grande terre, une grande exploitation allant d’une extrémité à l’autre, d’une frontière à l’autre, et non pas d’une lisière à l’autre. (Applaudissements) Ses soucis personnels, ses plans d’une vie meilleure, encore plus riche et plus radieuse, le citoyen de l’Union soviétique, le soldat rouge les considère à travers le prisme des grands intérêts et des vastes horizons de sa grande terre, de la grande économie de l’Union toute entière. (Applaudissements).
L’Armée rouge, sortie du peuple, servant le peuple, défendant ses intérêts, soutenue par la sollicitude et l’amour des masses populaires, inspirée par le grand but qui est de servir l’humanité travailleuse, monte avec dignité, honneur et fierté, la garde autour de notre patrie socialiste, forteresse de la révolution prolétarienne mondiale. (Applaudissements). Unie par les liens indissolubles de la solidarité fraternelle avec tous les opprimés, avec tous les exploités, avec tous les peuples du monde, elle est le véritable détachement d’avant-garde du mouvement croissant des peuples contre les guerres impérialistes.
Tous ces processus, résultat de la victoire du socialisme en U.R.S.S., pouvaient-ils ne pas se répercuter sur notre parti, qui avait été l’organisateur de cette victoire ? Notre parti n’a pas seulement conduit les masses à ces victoires ; dans le processus de l’édification socialiste, il a lui-même grandi, il s’est trempé, il s’est soudé politiquement, il a élargi ses liaisons avec les masses. Les hommes de notre pays se développaient pour devenir les grands organisateurs de la construction socialiste, des hommes d’Etat éminents, des meneurs doués des masses ; ils ont développé avec encore plus d’ampleur, le style particulier, le style bolchéviste de travail qui combine l’esprit d’affaires américain avec l’envergure révolutionnaire russe ; bien souvent, pour la connaissance de la tâche qui leur est confiée, nos militants de base peuvent en remontrer à un ministre bourgeois de n’importe quel pays. (Applaudissements)
Le caractère concret de la direction du Comité central léniniste garantissait le développement de nos cadres, le choix judicieux de tout ce qui a du talent dans la classe ouvrière : l’implacable autocritique empêchait le marasme et l’esprit de suffisance, contribuait au perfectionnement ultérieur de nos militants travaillant dans le parti, dans les institutions d’Etat et les organismes économiques. Il n’est pas un gouvernement au monde qui ait permis ou permette une critique aussi des défauts de l’appareil d’Etat, du parti et de l’appareil économique, comme celle qui a été et est pratiquée dans notre pays.
En même temps, notre parti, sous la direction du camarade Staline, s’accoutumait, au cours de ces années, à la sévère intransigeance bolchéviste pour tous les genres de déviations, pour les tentatives d’apporter dans le parti l’influence des classes étrangères et hostiles, de le faire dévier de la voie de la lutte pour le socialisme, dans celle de la dégénérescence capitaliste. Dans le passé, les trotskistes, les zinoviévistes et les déviationnistes de droite ont tenté d’ébranler l’unité des rangs de notre parti. Aujourd’hui, toutes ces oppositions sont battues à plate couture. Le bloc zinoviéviste-trotskiste a dégénéré pour devenir une insignifiante bande de terrorises fascistes, dont la nature contre-révolutionnaire apparaît clairement aujourd’hui aux millions de travailleurs. L’aspect authentique de la déviation koulak de droite a été découvert et dénoncé devant les masses.
Aujourd’hui, non seulement des travailleurs de notre pays mais aussi ceux du monde entier ont pu, d’après l’expérience de la victoire du socialisme en UR.S.S., vérifier la justesse de la ligne générale de notre parti, réalisée par la direction staliniste du P.C. de l’U.R.S.S. Cette ligne générale, ce n’est pas seulement la ligne de notre parti, c’est la ligne générale du développement du pays tout entier. Elle est entrée dans la chair et dans le sang de la majorité écrasante de notre peuple. Les masses populaires se forment en la suivant ; les ouvriers et les kolkhoziens de notre pays rivalisent à qui l’exécutera mieux ; elle est devenue l’objet du patriotisme soviétique ; dans la conscience de notre peuple, elle est inséparable de notre grande patrie socialiste. (Applaudissements)
Aujourd’hui, le bolchévisme, ce n’est pas seulement un courant de pensée politique ; c’est un puissant mouvement populaire. Sorti du cadre du parti, il devient pour les larges masses de notre pays, leur façon de percevoir le monde. Ces masses, sans être porteuses de la carte du parti, font déjà leurs les pensées de notre parti ; elles parlent la langue bolchéviste, elles entendent agir en bolchéviks. Notre parti s’entoure toujours plus d’une couche de bolchéviks hors-parti, dont le camarade Staline a parlé dans son dernier discours. Qui sont-ils, ces bolchéviks hors-parti ? Ajusteurs, tourneurs, fondeurs d’acier, trayeuses, porchères, vachères de nos kolkhoz, oudarniks de nos champs, chefs de brigades kolkhoziens, conducteurs de tracteurs et de machines combinées, ingénieurs, administrateurs, savants, aviateurs, mécaniciens, parachutistes, élèves de Mitchourine, ceux de Théliouskine, tireurs Vorochilov, les meilleurs coureurs, nageurs, sportifs, tous pénétrés du désir d’être meilleurs en tout et de faire de notre pays le meilleur du monde. (Applaudissements) Ils ont été éduqués par notre parti et les jeunesses communistes léninistes ; chacun d’entre eux porte en soi des parcelles des qualités qui constituent les traits distinctifs du bolchévisme. Ils ont grandi dans une époque où l’héroïsme devient un phénomène de masse, un phénomène ordinaire. Leurs œuvres héroïques les soudent au bolchévisme.
Notre parti devient encore plus proche qu’autrefois pour les masses populaires, qui n’ont besoin ni du mysticisme de la religion des pays capitalistes, ni du système aux nombreux partis de la fausse démocratie parlementaire. Les réserves populaires s’approchent encore plus et plus étroitement qu’auparavant, de l’avant-garde de la classe ouvrière. Cette vivante action réciproque entre le parti et le peuple n’existe dans aucun pays du monde. Une telle action réciproque n’existe pas, n’a jamais existé et n’existera jamais entre le peuple et les partis bourgeois qui représentent soit un système de clans en concurrence sous la démocratie bourgeoise, soit un parti-caserne sous la dictature fasciste.
Dans le même temps, le développement de la démocratie prolétarienne, l’essor politique et culturel des travailleurs, l’entraînement dans l’orbite de l’influence du parti d’immenses couches de notre peuple, formulent à l’égard des communistes, en tant que chefs et organisateurs des masses, des exigences plus grandes. Les masses ne sont plus maintenant ce qu’elles étaient quelques années plus tôt. L’agitation seule en faveur de la ligne générale du parti ne suffit plus ; le siège dans le parti et les mérites révolutionnaires bien que choses fort respectables, ne sont encore pas tout, loin de là, pour la masse qui fait d l’agitation en faveur du socialisme par l’œuvre d’édification socialiste ; maintenant, des centaines de milliers de bolchéviks hors-parti ont leurs mérites socialistes, ont leur stage de travail en qualité d’oudarniks de la société socialiste. Pour avoir de l‘autorité auprès de cette masse de bolchéviks hors-parti, le communiste doit fournir des indices supérieurs quant à son dévouement à la cause du socialisme, quant à son niveau idéologique et politique, quant au degré auquel il possède la technique de la tâche qui lui est confiée. Or, ce résultat ne saurait être atteint si les organisations du parti n’élèvent pas davantage encore la qualité de leur travail, n’animent pas encore plus la vie du parti, ne portent pas à un niveau supérieur l’éducation de parti.
L’extension de la démocratie prolétarienne frappe de toute sa force contre l’isolement des communistes vis-à-vis des masses, le bureaucratisme, la suffisance de dignitaire : elle oblige toutes nos organisations du parti à améliorer encore plus leur système de direction des masses. Nos masses ne sont pas celles qu’il est simplement nécessaire de gagner aux côtés de la révolution prolétarienne : ce sont les masses de bâtisseurs de la société socialiste sans classes. Or, bâtir la société socialiste sans classes, ce n’est pas seulement liquider les classes, mais aussi vaincre les survivances du capitalisme dans l’économie et la conscience des hommes.
Et un communiste ne peut combattre dans les masses pour vaincre ces survivances s’il ne montre pas lui-même, par son exemple personnel dans la vie politique et sociale, dans sa vie privée, dans toutes ses relations avec le milieu environnant, que ces survivances, il les a surmontées ou qu’il les surmonte avec succès. D’où la sévérité inflexible de notre parti pour tous ses membres, quant à leur physionomie morale et politique intérieure. Ce n’est pas l’absurde ascétisme chrétien d’un Savonarole, c’est la lutte pour l’homme socialiste en voie de se libérer de l’héritage vicié de la société capitaliste.
Cette rééducation socialiste des hommes au service de laquelle sont mis notre école, notre presse, notre art, notre appareil d’Etat tout entier, est indissolublement liée au travail accompli pour faire pénétrer dans la conscience de notre peuple les devoirs de la solidarité prolétarienne internationale. Leurs obligations devant le prolétariat mondial, notre parti et les travailleurs du pays soviétique les ont toujours appréciées plus que tout ; ils les apprécient maintenant surtout que le monde approche du deuxième cycle de révolutions et de guerres, alors que la question de savoir « Qui l’emportera ? » est posée avec une extraordinaire acuité sur l’arène internationale.
Le fait qu’il existe encore des restes de l’ennemi de classe abattu, des survivances du capitalisme dans l’économie et la conscience des hommes, l’encerclement capitaliste, exigent impérieusement des communistes qu’ils fassent preuve d’une vigilance de classe quotidienne, d’autant plus grande que le revirement des énormes masses populaires du côté du socialisme est capable d’engendrer l’illusion qu’on en a fini pour toujours avec la lutte des classes, que l’ennemi de classe battu se soumettra humblement, que notre parti est assuré pour l’avenir contre les déviations. Le camarade Staline a maintes fois averti notre parti que la puissance accrue de l’Etat soviétique provoquera la résistance des classes agonisantes et que, justement parce qu’elles agonisent et achèvent de vivre leurs derniers jours, elles se cramponneront désespérément aux moyens de lutte les plus extrêmes.
Mais il n’est point de force au monde qui puisse briser le parti bolchévik ; il n’est point de difficultés qui puissent ébranler l’unité des rangs de notre parti, dont le caractère monolithe est assuré non seulement par la justesse de sa ligne générale, mais aussi par l’homogénéité croissante de la composition sociale du pays et la réalisation de l’unité d’intérêts de la majorité écrasante de la population de toutes les républiques soviétiques.
Tel est le bilan de la lutte pour le socialisme dans le pays des Soviets, bilan qui exerce aujourd’hui une influence énorme sur toute la vie internationale et qui inaugure une nouvelle étape dans le développement de la révolution prolétarienne mondiale.
La victoire du socialisme en U.R.S.S. inaugure une nouvelle étape dans le développement de la révolution prolétarienne mondiale ; elle renforce le progrès de la conscience révolutionnaire des masses travailleuses, provoque un puissant mouvement vers le socialisme dans tous les pays capitalistes, éveille l’élan des peuples vers l’U.R.S.S., rempart de la paix et de la liberté des peuples, rempart contre le fascisme et la guerre impérialiste. Ce revirement ne s’accomplit pas avec une rapidité vertigineuse ; il ne signifie pas le passage immédiat des masses aux positions de la lutte révolutionnaire pour la dictature du prolétariat ; il ne s’opère pas toujours unanimement, mais se heurte à la résistance des forces agissant en sens contraire ; mais il a lieu cependant et la victoire du socialisme en U.R.S.S. lui donne un nouvel, un puissant élan.
Ce revirement se développe dans les conditions d’une aggravation aiguë des contradictions entre le monde capitaliste et le monde socialiste, dans les conditions d’une lutte de classe acharnée dans les différents pays comme aussi sur l’arène internationale ; son développement a été freiné et est freiné par tous les moyens par la social-démocratie, qui conserve encore des positions assez fortes dans les larges masses ; en même temps, ce revirement a lieu dans les conditions du mouvement fasciste croissant à l’aide duquel la bourgeoisie tente de barrer la route au développement de l’essor révolutionnaire.
Lénine disait :
« Dix ou vingt années de rapports bien compris avec la paysannerie et la victoire est garantie à l’échelle mondiale (même avec un retard dans les révolutions prolétariennes qui grandissent) ; autrement, vingt ou quarante années, de « tourment de la terreur blanc-gardiste »» 5.
Expliquant les paroles de Lénine, le camarade Staline pose la question en décembre 1926, à la VIIe Session plénière du Comité exécutif de l’Internationale communiste :
« Et que signifie la victoire « à l’échelle mondiale » ? Cela signifie-t-il qu’une telle victoire équivaut à la victoire du socialisme dans un seul pays ? Evidemment non. Lénine, dans ses œuvres, distingue strictement la victoire du socialisme dans un seul pays de la victoire « à l’échelle mondiale ». Parlant de la victoire « à l’échelle mondiale », Lénine veut dire que les succès du socialisme dans notre pays, la victoire de l’édification socialiste dans notre pays a une importance internationale considérable, qu’elle (la victoire) ne peut se borner à notre pays, mais doit provoquer un puissant mouvement vers le socialisme dans tous les pays capitalistes ; en outre, si elle ne coïncide pas dans le temps avec la victoire de la révolution prolétarienne dans les autres pays, dans tous les cas elle doit inaugurer un puissant mouvement des prolétaires des autres pays vers la victoire de la révolution mondiale » 6.
Aujourd’hui se réalisent les paroles prophétiques de Lénine et de Staline. La victoire du socialisme en U.R.S.S. est une victoire d’une importance mondiale. Elle n’a pas encore amené le renversement du capitalisme dans le monde entier. Mais le puissant mouvement vers le socialisme, dans tous les pays capitalistes, a et aura une envergure d’autant plus grande que devient plus profond le contraste entre le monde socialiste prospère, avec sa démocratie prolétarienne largement déployée, et le monde capitaliste allant à sa perte, avec sa bestiale terreur blanche et fasciste. L’humanité est arrivée à la limite historique où aucune réaction croissante n’est plus en mesure d’empêcher le revirement des masses populaires vers le socialisme. Ce grand revirement dans la conscience des travailleurs du monde entier ne s’est pas encore déployé entièrement et sans réserve.
Souvent encore cette nouvelle époque dans le développement de la révolution prolétarienne mondiale n’est même pas ressentie par les meilleurs hommes, les communistes, sur la conscience desquels pèsent « les tortures de la terreur blanc-gardiste » et les critères avec lesquels, dans le passé, ils mesuraient l’importance de l’édification socialiste en U.R.S.S. Et pourtant, nous n’en sommes qu’au début de ce grand revirement dans la vie de l’humanité. Mais dès aujourd’hui, on voit s’effondrer chez des millions d’hommes les idées et les conceptions ancrées depuis des siècles sur le caractère éternel et inébranlable de l’ordre capitaliste. D’énormes masses humaines mettent en doute la sagesse et l’utilité d’un régime social reposant sur la division des hommes en riches et pauvres, en fainéants et parias du travail, en esclavagistes et esclaves. On vit se briser l’autorité des classes dominantes, de leur Etat, de leur pouvoir, de leur Eglise qui bénit le régime capitaliste, de la science bourgeoise qui le justifie, de la culture bourgeoise mise à son service.
On leur avait dit que le socialisme c’est le partage des biens, la socialisation des femmes, le matérialisme grossier étouffant les germes de l’individualité, la perte de la liberté personnelle, une caserne publique ; ils voient que le socialisme c’est la propriété collective qui triomphe de l’égoïsme, de la cupidité féroce ; c’est l’égalité sociale authentique pour le femme, le grand culte de la mère, la naissance de l’homme nouveau, de l’homme héroïque, prêt à accomplir des exploits surhumains pour l’affranchissement des travailleurs. Ils voient que le socialisme, c’est la liberté garantie par le régime sans l’asservissement de l’homme par l’homme, l’abolition du standard de caserne et le puissant essor du génie créateur des masses, conditionné par le développement de chaque individualité.
Et ce récit remarquable du nouvel ordre social sage et équitable, les masses ne le lisent pas dans les livres, elles ne le trouvent pas sur les pages de Thomas Moore, de Saint-Simon, qui décrivent le lointain idéal de la société humaine transformée : la vie et la lutte d’un peuple de cent soixante-dix millions d’hommes montrant au monde entier le régime créé par ce peuple avec sa chair et son sang, dans les souffrances, dans les difficultés et les joies des victoires, avec les plaies du passé disparaissant dans ses pores, avec les solides muscles socialistes de son présent et la force inépuisable de son futur.
Par son œuvre créatrice que l’on peut toucher de la main, voir de ses propres yeux, concevoir par la raison, ce peuple a montré que le socialisme assure un puissant développement des forces productives, alors que dans le monde capitaliste elles périssent et sont détruites. Il a montré que l’économie socialiste ignore les crises de surproduction, que le fléau du chômage ne condamne pas, en régime socialiste, la partie travailleuse du peuple, la meilleure, à une dure détresse ; que la misère, la faim et la mort ne se promènent pas dans les quartiers ouvriers, ne tuent pas, sans poudre ni fumée, des générations ouvrières ; que l’U.R.S.S. est l’unique pays où le droit au pain et au travail est réalisé pour toute sa population, entièrement et sans réserve.
Et les peuples traînant avec eux le fardeau du capitalisme avec ses crises et son chômage, commencent à se mettre en mouvement, fait dont a parlé Staline. Pour eux, le socialisme n’est pas seulement une théorie établie par la voie spéculative, une doctrine qu’il est nécessaire de vérifier par l’expérience, il est là, déjà, sur l’immense territoire compris entre le Bérézina et Vladivostok ; il est déjà la vie d’un peuple de cent soixante-dix millions d’hommes, il est l’expérience d’un pays représentant le gigantesque laboratoire de la construction d’une société nouvelle, de la société socialiste. Le socialisme est une nécessité vitale pour tous les peuples ; il est leur unique espoir au milieu de l’océan de désespoir des masses en voie de paupérisation : il est leur ancre de salut dans le monde qui, tel un navire avec une voie d’eau au flanc, coule à pic.
Mais ce peuple de cent soixante-dix-millions d’hommes, ce peuple de lapti 7, d’onoutchi 8 de grossier tissu de fabrication domestique, dans le passé, qui se nourrissait d’arroche et de glands dans les années de famine du régime tsariste, condamné à la crasse et à la fumée de son izba, à la lueur de l’allume, résout aujourd’hui une autre tâche du socialisme, non moins importante que le développement des forces productives, à savoir le relèvement de son niveau de vie à une hauteur que ne saurait atteindre aucun pays capitaliste du monde. Le socialisme ne disposait pas, comme le capitalisme, de siècles entiers pour résoudre ce problème. Il ne disposait pas de milliards d’or ni l’expérience séculaire des Etats capitalistes, mais ce qu’il a fait pour les masses en quelques années de pouvoir soviétique, ne peut être comparé à aucun exemple dans l’histoire.
Qu’il n’ait pas encore résolu ce problème aujourd’hui, entièrement et sans réserve, il n’importe. S’il l’avait résolu, le monde serait tout autre aujourd’hui : la cause du capitalisme serait perdue définitivement, l’œuvre de la révolution prolétarienne mondiale avancerait à pas de géant. La nouvelle période du développement de notre pays socialiste, exprimée dans le mot d’ordre de Staline sur le souci de l’homme, atteste que ce problème sera résolu dans les plus proches années.
Mais, dès aujourd’hui, les classes gouvernantes commencent à perdre le gouvernail de la direction des masses travailleuses mises en mouvement non pas par une dizaine d’agents imaginaires de l’Internationale communiste, mais par les succès socialistes des peuples de l’U.R.S.S qui matérialisent inlassablement, dans la vie, la prospérité socialiste par les mains des travailleurs pour tous les travailleurs. Et les masses ouvrières commencent à se mettre en mouvement dans le monde entier.
Le capitalisme ne leur garantit déjà plus et ne leur garantira jamais le niveau d’existence d’avant-guerre. Si même la bourgeoisie venait à s’échapper momentanément de l’étau de la crise et de la dépression, elle ne rendrait pas aux ouvriers même leur niveau de vie d’avant la crise de 1929. Ce n’est pas la classe ouvrière européenne qui, aujourd’hui, s’élève jusqu’au niveau de vie de l‘ouvrier américain, comme le prédisaient les réformistes, c’est l’ouvrier américain qui descend à la situation de la majorité des ouvriers européens, comme l’avaient prédit les bolchéviks. Ce ne sont pas les ouvriers coloniaux qui « se décolonisent » et rattrapent le salaire de l’ouvrier blanc européen : c’est l’ouvrier blanc européen qui glisse toujours plus vers la situation de coolie colonial.
Dans nombre de pays capitalistes, on se comporte déjà avec l’ouvrier européen comme avec une colonie conquise. Les gouvernements fascistes le privent de toutes les conquêtes arrachées par des dizaines d’années de lutte de classes ; ils prononcent la dissolution des organisations ouvrières, interdisent la presse ouvrière, assassinent les militants du mouvement ouvrier, rétablissent dans les entreprises le pouvoir illimité de l’employeur, imposent aux ouvriers des contributions sous forme de prélèvements dits « volontaires » sur le misérable salaire, créent des camps de travail forcé pour les ouvriers, se rient de leur conscience de classe et avilissent leur dignité humaine par des tentatives d’implanter dans les masses ouvrières l’idéologie chauvine barbare d’un chien écumant de rage contre les autres peuples.
Mais le fascisme, ce n’est pas seulement une guerre intérieure contre la classe ouvrière ; ce sont des guerres extérieures, impérialistes.
La classe ouvrière voit que la bourgeoisie l’entraîne vers des catastrophes militaires d’une force inouïe et de proportions sans précédent dans l’histoire des guerres antérieures. Le socialisme en U.R.S.S., d’une part, l’offensive du capital, le fascisme et les guerres dans les pays capitalistes, de l’autre, voilà ce qui révolutionne aujourd’hui la classe ouvrière mondiale. Elle tourne toujours plus ses regards vers le pays du socialisme, car elle voit en lui la grande force matérielle qui barre la route à l’arbitraire du capital, au déchaînement de la réaction mondiale et au déchaînement de nouvelles guerres impérialistes. (Applaudissements)
La victoire du socialisme en U.R.S.S. met en mouvement les larges masses de la paysannerie que frappe une terrible crise agraire. La ruine de millions de paysans s’accélère en raison de la nature même de la petite propriété paysanne, qui ne peut employer les machines agricoles compliquées, ce qui fait que le travail du paysan ne rapporte plus. Mais le paysan des pays capitalistes voit le pays soviétique, où l’union des exploitations paysannes privées en économie collective permet de mécaniser l’agriculture, supprime la contradiction entre la technique inférieure de l’agriculture et la technique supérieure de l’industrie, élève la valeur du travail paysan.
Il voit que la politique de liquidation des koulaks en tant que classe a abouti à la suppression de l’exploitation à la campagne ; que par la collectivisation, elle a détruit dans sa racine toute possibilité de différenciation à la campagne, elle a créé les conditions d’une vie aisée pour les masses kolkhoziennes. Et les nouveaux succès de la collectivisation en U.R.S.S. briseront toujours plus les préjugés du paysan des pays capitalistes contre le socialisme.
Sa propre expérience lui a fait comprendre que cette propriété est la chaîne qui attache le forçat à sa brouette. Il était effrayé par les premières difficultés de la reconstruction socialiste de l’agriculture en U.R.S.S. Mais il voit grandir toujours plus les difficultés de sa propre exploitation : endettement financier envers les banques et les usuriers, son asservissement par les revendeurs, bas prix sur le marché, taux élevés des fermages qui l’étranglent. Il ne croyait pas à la possibilité du travail collectif, estimant que ce serait le royaume de l’oisiveté universelle. Mais que lui donne son travail de bagnard, en plus de la misère, du chagrin et des durillons gagnés au labeur ?
Il estimait que le socialisme dans l’agriculture aboutirait à la misère générale. Mais le capitalisme l’a déjà dépouillé à fond, il a réduit à la mendicité des millions de familles paysannes. Il pensait que le fascisme défend ses intérêts en proclamant le droit d’héritage du bien paysan pour le fils aîné. Mais que deviendront ses autres enfants, déshérités avec le chômage massif sévissant dans les villes ? Tandis que le régime kolkhozien, au pays des Soviets, montre quotidiennement à la paysannerie des pays capitalistes les avantages de l’économie collective, qui a surmonté les difficultés de sa période de reconstruction. Le nouveau statut kolkhozien staliniste, établi sur la combinaison des stimulants sociaux avec l’intérêt personnel, provoque un nouvel afflux d’enthousiasme au travail, dans les kolkhoz ; la collectivisation se tourne chaque jour davantage vers les masses paysannes du monde entier, en leur montrant la prospérité, la vie aisée et le progrès du niveau culturel de la campagne.
La petite bourgeoisie des villes dont les espérances ont été cruellement trompées par le fascisme depuis qu’il est au pouvoir, se met en mouvement. Combien de grands magasins ont été détruits depuis l’accession des fascistes au pouvoir en Allemagne ? Un seul cheveu est-il tombé de la tête des spéculateurs de Bourse, des banquiers et des usuriers ? Ou bien sont-ce les têtes des gardes d’assaut exigeant une nouvelle « révolution » contre les manitous bancaires et les bandits des Bourses, qui tombaient en même temps que les cheveux ? Combien de dettes du petit commerce ont été annulées par le pouvoir fasciste, ou bien ce pouvoir a-t-il donné un allègement aux trusts et aux banques ? Combien les impôts ont-ils été diminués pour le petit monde des travailleurs des villes, ou bien ne l’ont-ils été que pour les millionnaires ? Combien d’enfants de petits bourgeois se sont conquis la place qui leur convenait dans l’appareil d’Etat du « Troisième Empire », ou bien est-ce la jeunesse dorée des hobereaux prussiens qui évince les gardes d’assaut trompés ?
Or, le socialisme a réellement supprimé les banquiers et les spéculateurs ; il a réellement fait la révolution contre le capital, il a réellement assuré une digne vie humaine au petit monde des travailleurs, en les faisant participer au grand processus de l’édification socialiste ; il a donné réellement à ses enfants la possibilité d’étudier dans les établissements d’enseignement supérieur ouvriers-paysans, en ouvrant devant eux un radieux avenir socialiste.
On voit se tourner aussi vers le socialisme la meilleure partie des intellectuels qui voient que seul le socialisme ignore la surproduction des savants, ingénieurs, techniciens, écrivains, artistes, peintres, comédiens ; que sous le socialisme seul le talent, les capacités et l’effort et non le pouvoir de l’argent et l’appui des puissants de ce monde ouvrent la route aux jeunes talents ; que seul le régime socialiste garantit un épanouissement véritable à la nouvelle culture socialiste, qu’il donne de puissantes impulsions et ouvre de vastes horizons au génie créateur ; que lui seul éveille les forces sommeillant dans le peuple, qu’il dégage les sources du véritable esprit créateur populaire. Et ils prennent la fuite, ces meilleurs hommes, ayant perdu tout espoir dans le monde du philistinisme engraissé , de l’obscurantisme fasciste ; ils fuient les bûchés où l’on brûle la pensée humaine, les haches fascistes servant à fracasser les crânes indociles, les crachats sanglants dont les bandes dégénérées couvrent la culture humaine ; ils fuient vers le pays où l’on apprécie non seulement les hommes politiques, les organisateurs de la classe ouvrière, mais aussi Voltaire, Einstein, Rolland, Barbusse et Gorki. (Applaudissements.)
Et les peuples grands et petits se mettent en mouvement parce que sous leurs yeux l’U.R.S.S. affermit son système économique, non pas par la conquête des marchés extérieurs pour lesquels une lutte acharnée se livre dans le monde capitaliste, mais en relevant le bien-être de ses propres masses populaires ; non pas par les guerres sanglantes que le capitalisme menait en marchant à son triomphe sur les ossements des peuples, mais par la collaboration fraternelle, dans l’œuvre d’édification socialiste, des cent cinquante peuples habitant l’U.R.S.S. ; non pas par le pillage des autres pays en leur imposant de monstrueuses contributions, mais par une aide matérielle immense aux anciennes périphéries tsaristes, qui régénèrent leur économie nationale sur une base socialiste ; non pas par l’asservissement des colonies, sans lequel le capitalisme moderne ne peut exister, mais par l’industrialisation socialiste des peuples attardés dans leur développement économique et qui se transforment en peuples de républiques nationales avancées ; non pas par des emprunts contractés à des conditions léonines, livrant le pays à la merci et au pillage du capital étranger, mais par les forces et les ressources de son propre peuple, seul créateur et maître de ses destinées historiques.
Et quelles sont les destinées des peuples des pays capitalistes ? Que leur ont donné les marchés extérieurs conquis, les guerres de conquête, les emprunts obtenus à des conditions usuraires ? Ont-ils enrichi les peuples ou une poignée de magnas du capital ? Ont-ils fait disparaître les haillons de la misère, ont-ils donné du travail aux millions de chômeurs évincés pour toujours de la production, ont-ils amélioré la situation matérielle des masses ?
L’Amérique est le pays le plus riche du monde. Elle réunit toutes les conditions pour avoir une économique se suffisant à elle-même : richesses naturelles du pays, immenses territoires, agriculture nationale hautement développée pouvant nourrir deux pays comme l’Amérique ; puissant appareil de production qui, travaillant à plein rendement, pourrait élever le revenu national jusqu’à 300 milliards de dollars par an. Il y a quelques années à peine, le peuple américain croyait en Hoover, qui disait que l’Amérique est le pays de la « prospérité éternelle », que le régime capitaliste des Etats-Unis présente des avantages sur le régime socialiste de l’U.R.S.S. ; que l’Amérique est le pays du plus haut salaire, du niveau de vie le plus élevé du monde. Mais où en est maintenant l’Amérique ?
Dix millions de chômeurs, baisse des salaires, des centaines de milliers d’exploitations de fermiers coulées à pic, ruine des « couches moyennes », accroissement énorme du lumpenprolétariat des villes, développement du banditisme armé, de ce qu’on appelle les « gangsters », faillite de la politique de la « NIRA » (administration nationale de rétablissement), tel est le tableau qu’offre l’Amérique moderne. Le fait que l’Amérique s’est enrichie plus que tous les autres sur les fournitures pendant la guerre impérialiste mondiale ; qu’à Versailles elle dictait sa volonté aux Etats vainqueurs et aux Etats vaincus, ne l’a pas autrement avancée. Sa pénétration impérialiste dans les pays d’Amérique latine ne l’a pas davantage avancée, non plus que la politique des portes ouvertes en Chine.
Aujourd’hui, le peuple américain se demande avec angoisse : que faire de l’énorme armée de chômeurs, de l’appareil de production hypertrophié, au développement duquel le capitalisme a mis des limites. Par sa propre expérience, il apprend la loi de Marx, disant que la norme de bénéfice est un boulet gênant le développement des forces productives de l’Amérique capitaliste. L’expérience de l’U.R.S.S. lui montre que la croissance des besoins publics, rattachés au bond énorme accompli par la culture matérielle et spirituelle de l’homme socialiste, assurera toutes les possibilités illimitées au développement de la production. L’expérience de l’Amérique lui apprend que le capitalisme, c’est l’anarchie de la production qui, dans le cadre des rapports capitalistes, ne se soumet à aucun plan de la NIRA.
Cependant l’U.R.S.S. lui montre un type vivant d’économie socialiste régie par un plan et garantie contre les crises de surproduction, où le prolétariat-maître reconstruit les branches d’industrie, mécanise le travail de l’homme visant à une réduction ultérieure de la journée de travail ; donne, par la mécanisation de l’agriculture, une puissante impulsion au développement continu des forces productives, et, par le relèvement ininterrompu du niveau matériel et culturel des masses, élargit jusqu’à des proportions illimitées le volume de la consommation intérieure. (Applaudissements.)
Et voici un autre pays riche : la France. Le peuple français est sorti « vainqueur » de la plus grande guerre que connaisse l’histoire, tandis que les peuples de notre pays ont été vaincus dans cette guerre. Comme conséquence de sa victoire, la France a retaillé la carte de l’Europe comme elle le voulait. On a tenté de couper notre pays comme le voulaient la France et ses alliés. La France a imposé Versailles à l’Allemagne ; l’impérialisme allemand a imposé à notre pays une paix non moins spoliatrice, à savoir : Brest. La France, après la guerre, détenait l’hégémonie en Europe. Elle dictait avec ses alliés sa volonté aux peuples européens. Notre pays était un Etat isolé de tout le monde capitaliste, un pays entouré du fil de fer barbelé de l’hostilité.
Mais les peuples des Etats s’estimant vainqueurs s’interrogent avec angoisse : qu’est-ce que leur a donné la victoire remportée dans la guerre impérialiste ? La contribution que l’impérialisme de l’Entente a imposée à plusieurs générations du peuple allemand a-t-elle donné le bonheur aux masses populaires de ces pays ? Les réserves d’or amassées dans les caves des banques nationales de ces pays protègent-elles le budget d’Etat contre le déficit ? La victoire des armes de l’Entente a donné Versailles. Versailles a donné au peuple allemand le fascisme, le fascisme allemand donne au peuple français une préparation forcenée de la guerre, qui menace derechef, comme à la veille de 1914, aussi bien le peuple français que le peuple allemand. Tandis que l’ancienne Russie arriérée, objet des convoitises impérialistes, pays battu dans la guerre impérialiste, épuisé par la guerre civile, pays de Brest, est devenue, dans la voie du socialisme, l’Union des Républiques soviétiques socialistes, le puissant pays du socialisme vainqueur. (Applaudissements)
Et cette victoire, notre parti l’a remportée parce qu’il a suivi non seulement un autre chemin que la France, mais aussi un autre chemin que l’Allemagne. Il a marché à la liquidation de Brest par la route de la révolution prolétarienne et du socialisme : le peuple allemand brisa Versailles dans la voie de la contre-révolution bourgeoise et du fascisme. Voilà trois ans que le fascisme torture le peuple allemand, mais que lui a-t-il apporté en échange de la démocratie bourgeoise perdue ? L’abolition des paiements des réparations ? Mais c’est le gouvernement de la République de Weimar qui a suspendu le paiement des réparations. Aucun gouvernement d’Allemagne, dans les conditions de la crise grave, n’aurait pu s’en acquitter. La victoire du plébiscite de la Sarre ? Mais le gouvernement de la République Weimar aurait obtenu un plus grand nombre de suffrages pour la réunion de la Sarre à l’Allemagne, que le fascisme. Le rétablissement du service militaire général ? Mais le peuple allemand paiera de son sang cette victoire « sans effusion de sang ». Le chauvinisme fiévreux et l’explosion de l’extase belliqueuse, cultivée par le fascisme, ne mènent pas le peuple au bonheur. Le peuple allemand les a payés par la catastrophe de 1918 et Versailles.
La fermeté de l’ordre bourgeois ? Mais le 30 juin témoigne du chaos sanglant du régime fasciste. Il n’est pas un seul régime agonisant qui se soit sauvé de la perte par la terreur. L’abolition de l’esclavage des intérêts ? Mais qui prête foi aujourd’hui en Allemagne à ce point démagogique du programme fasciste ! La suppression de la lutte de classes ? Mais que nous disent les répressions sauvages exercées contre le peuple allemand, les camps de concentration où retentissent les gémissements sans fin des combattants d’avant-garde de la classe ouvrière d’Allemagne, les exécutions impitoyables de tous les jours, indice de la crainte de la bourgeoisie et de la faiblesse intérieure du régime fascise ! L’essor de la production industrielle ? Mais en comparaison de l’année 1928, celle-ci est tombée à 87 %, alors qu’en U.R.S.S. elle a triplé. L’accroissement du revenu national ? Mais il a fléchi jusqu’à’ 60 %, alors qu’en U.R.S.S. il s’est accru de plus du double. Tel est le bilan de la liquidation de Versailles par les méthodes fascistes. Telle est la vérité sans fard sur les « victoires » du « Troisième Reich ».
Le peuple italien se présente avec le même bilan, après treize années de dictature fasciste. La baisse incessante des salaires ; l’accroissement du chômage ; la ruine des paysans ; la paupérisation du peuple italien tout entier et la réduction de son niveau de vie, en treize années, de 40 % ; l’avant-dernière place, avant le Portugal, parmi les peuples à moitié affamés d’Europe ; une course fiévreuse aux armements ; une marche agressive sur les colonies, couronnée par l’aventure d’Abyssinie.
Le bilan n’est pas meilleur au Japon. Au cours du dernier demi-siècle, le Japon s’est rapidement industrialisé dans la voie capitaliste. Il a construit un appareil d’industrie moderne, tout en conservant les rapports féodaux et de servage. Mais qu’a-t-elle donné au peuple japonais, cette industrialisation ? Elle a grandi littéralement sur les ossements de l’ouvrier et du paysan japonais.
Nulle part au monde il n’existe une exploitation aussi monstrueuse qu’au Japon ; le salaire de l’ouvrier japonais est deux fois moindre que celui de l’ouvrier le plus mal payé d’Europe ; l’ouvrière et la jeune paysanne japonaises sont vendues, comme des esclaves, sur le marché au service perpétuel du capitalisme ; comme une marchandise vivante, dans les maisons closes. Le paysan japonais qui entretient sur son dos cet appareil modernisé de l’industrie, est empêtré dans les dettes et les impôts, avec toute sa famille et pour des générations, comme une mouche dans une toile d’araignée. Le peuple japonais se ruine toujours plus, d’année en année. L’exploitation féodale-capitaliste gêne le développement du marché intérieur. C’est pourquoi le capitalisme japonais cherche avec rage des débouchés extérieurs, en recourant au fameux dumping et aux conquêtes territoriales.
Les impérialistes japonais motivent ces conquêtes en disant que le Japon est à l’étroit dans ses îles ; aussi a-t-il besoin de nouveaux territoires en Asie. Mais l’ouvrier et le paysan japonais, du fait que l’armée japonaise a occupé la Mandchourie, ne se sentent pas pour cela plus à l’aise. Le seul résultat de cette occupation, c’est que la population indigène de Mandchourie se sent plus à l’étroit. Les impérialistes nippons déclarent qu’ils ont la mission sacrée de défendre les droits de la race jaune en Asie contre la race blanche. N’est-ce pas la raison pour laquelle ils oppriment la race jaune de Corée, de Formose ; qu’ils mènent une guerre de brigandage contre un peuple de la même race, le grand peuple chinois ? Les impérialistes japonais répètent que pour l’épanouissement et la grandeur du peuple japonais, il faut des guerres victorieuses contre les autres peuples et l’extension du Japon aux dépens de ces peuples.
Mais le Japon, durant un demi-siècle, n’a pas connu de défaites de ses armes car il n’a fait la guerre qu’aux adversaires faibles. Cependant il n’a pas obtenu la prospérité pour les masses travailleuses japonaises. Les impérialistes japonais assurent que l’issue de la crise économique et la fin des malheurs des peuples engendrés par elle, ne sont possibles que dans la voie de la guerre. Le Japon s’est engagé dans cette voie ; or, les malheurs du peuple japonais n’ont pas diminué, mais augmenté depuis que les impérialistes japonais se livrent au brigandage en Chine.
La conjoncture militaire d’inflation a pu élever les dividendes des trusts tels que Mitsui et Mitsubisi ; or, la misère et la ruine des masses travailleuses n’ont pas diminué de ce fait, mais augmenté. Qu’est-ce que le peuple japonais a gagné aux conquêtes de territoires étrangers et à l’asservissement des autres peuples, si ce n’est un appareil policier démesurément enflé, écrasant non seulement les Coréens et les Chinois, mais aussi les ouvriers et les paysans japonais eux-mêmes ? Qu’est-ce que le peuple japonais a gagné du fait que la flotte tsariste a coulé à pic en vue de Tsou-Shima, et que l’armée russe a été écrasée sous Port-Arthur ? Un renforcement des positions du clan militariste japonais, un nouveau fardeau de militarisme, une situation toujours plus aggravée des masses travailleuses du Japon, une réduction encore plus grande du marché intérieur qui pousse le Japon à de nouvelles aventures militaires.
Tandis que les peuples battus de l’ancienne Russie tsariste, à la suite de la défaite de la politique impérialiste du tsarisme, ont entamé par la révolution de 1905 le régime de l’absolutisme tsariste, ont porté aux classes gouvernantes de l’ancienne Russie un coup dont elles n’ont jamais pu se remettre, et par là-même, ont préparé la grande victoire d’Octobre 1917 sur le capitalisme russe. Le résultat, c’est qu’aujourd’hui, près du littoral de l’océan Pacifique, le pays limitrophe du Japon, ce n’est plus l’ancienne Russie tsariste avec son régime politique pourri, la Russie de Tsou-Shima et de Port-Arthur, mais l’U.R.S.S., le pays soviétique, socialiste, puissant, contre lequel l’impérialisme japonais, s’il risque de s’attaquer, se brisera le front et trouvera son Tsou-Shima, mais un Tsou-Shima pour le régime féodal-capitaliste de son pays. (Applaudissements)
Les classes dominantes d’Angleterre possèdent un tiers du monde. Quatre océans – l’océan Atlantique, l’océan Pacifique, l’océan Glacial et l’océan Indien – baignent ses possessions. Un demi-milliard de l’humanité se trouve dans la dépendance directe de l’Angleterre. Une flotte puissante monte la garde des frontières transocéaniques des territoires et des peuples qui lui sont soumis. L’Angleterre règne sur les mers, elle détient les clés des détroits et des voies maritimes. Le capitalisme anglais est le plus vieux du monde ; il a derrière lui une histoire de près de quatre siècles. La bourgeoisie anglaie n’a pas eu dix-huit ans, ni sept ans, comme le pays de Soviets, pour élever le peuple qu’elle gouverne au bien-être, à l’aisanc, pour lui donner au moins de quoi manger à sa faim. Elle exploita, durant des dizaines d’années, les colonies dont elle tire d’énormes surprofits. Elle a écrasé dans la guerre l’Allemagne qui tentait de partager avec elle la domination mondiale. Elle domina sur les marchés extérieurs. Elle mena des guerres victorieuses, imposant aux peuples des contributions. En un mot, elle utilisa largement tous les moyens que la bourgeoisie exalte comme la voie du salut des peuples contre la misère et les calamités.
Mais l’industrie anglaise a-t-elle mieux travaillé après la guerre, du fait que l’Angleterre a retiré les marchés à l’Allemagne ? Les mines d’or du Transvaal ont-elles sauvé l’Angleterre des crises ? Les trois millions de chômeurs anglais ont-ils reçu du travail du fait que le drapeau britannique flotte sur les cinq continents du globe ? Le demi-million de sujets de la Grande-Bretagne vivent-ils mieux du fait que l‘Angleterre a gagné la guerre impérialiste mondiale ?
Les lois du capitalisme sont des lois inexorables ; elles chassent le peuple anglais, une fois de plus, vers le cercle vicieux d’une nouvelle aggravation de la situation des masses, d’un asservissement encore plus grand des colonies, vers une période de nouvelles guerres impérialistes, plus monstrueuses que toutes les guerres passées, prises ensemble. Et l’heure est proche où les masses populaires anglaises verront dans l’Union soviétique leur lendemain ; elles ne seront plus tourmentées par le cauchemar du détachement des colonies et de la désagrégation et de la mort de l’Angleterre, car il est sur la terre un pays qui s’est relevé des cendres de la ruine sans spolier les autres peuples, un pays de l’union fraternelle des peuples développant, dans un commun effort, leurs forces productives sur une base socialiste. Et les destinées surprenantes de ce pays leur enseigneront d’autres lois non capitalistes qui disent que le socialisme, pour le bien-être et le bonheur des peuples, n’a besoin ni de guerre, ni de contributions, ni de marchés extérieurs, ni de colonies.
Un milliard et demi de l’humanité actuellement asservie par l’impérialisme, comprendra que pour sa régénération économique il n’a besoin ni du capital anglais, ni du missionnaire américain, ni de la baïonnette japonaise, ni du « civilisateur » allemand du fascisme ; que cette régénération, c’est le travail du peuple lui-même ; affranchi des chaînes de la propriété capitaliste et des bénéfices, qui la lui garantit ; que la seule voie socialiste permet d’aboutir à l’indépendance et à la liberté véritables, et non fictives, des peuples. Voilà pourquoi, camarades, les peuples se mettent en mouvement, mouvement qui épouvante la bourgeoisie mondiale ; voilà pourquoi on voit grandir sans cesse parmi eux, le cercle des amis enthousiastes de l’Union soviétique ; voilà pourquoi la bourgeoisie, devant la menace de ces transformations d’une portée mondiale, recourt au fascisme, tandis que les peuples gouvernés par elles répondront toujours plus souvent et plus résolument par le passage aux côtés du socialisme.
La victoire du socialisme en U.R.S.S. crée, au seuil du deuxième cycle de révolutions et de guerres, une nouvelle situation politique ; un nouveau rapport des forces de classes se crée sur l’arène internationale, qui fait un devoir aux partis communistes de poser différemment une série de questions essentielles de la stratégie et de la tactique de notre lutte.
La victoire du socialisme en U.R.S.S. met entre les mains des partis communistes des pays capitalistes une arme puissante d’action sur les larges masses travailleuses.
Aujourd’hui l’essentiel de notre action sur la révolution internationale, nous l‘exerçons par notre politique économique 9,
disait Lénine, déjà dans la période où nous terminions la guerre avec les interventionnistes et passions à l’édification économique.
Aujourd’hui, nous exerçons cette action, multipliée maintes fois par la victoire du socialisme qui détruit toujours plus en largeur et en profondeur la base de masse du capitalisme. Aujourd’hui, cette victoire ruine l’influence de la politique de conciliation de la social-démocratie dans les masses ouvrières, augmente la force d’attraction que le communisme exerce dans leur sein, sape les fondements de masse du fascisme, ouvrant devant les partis communistes les plus larges possibilités d’actions sur les couches qui hésitaient jusqu’à présent entre le capitalisme et le socialisme.
Aussi, nos anciennes méthodes d’agitation et de propagande autour de l’U.R.S.S ne suffisent plus maintenant ; nous devons en appeler à des couches plus larges de la population travailleuse, pour leur montrer leur sort sous le socialisme, par l’exemple concret de l’U.R.S.S. La défense de l’U.R.S.S. devient le point de départ d’un vaste front populaire des classes, des organisations et des partis politiques, qui commencent à entourer l’U.R.S.S. d’un soutien actif. Les « Sociétés des amis de l’U.R.S.S » ont à cette heure une base intellectuelle extrêmement étroite. Or, les amis de l’U.R.S.S., ce sont de millions d’individus, et non les milliers qu’englobent les sociétés des amis de l’U.R.S.S. Les anciennes méthodes d’action, sentant le pur propagandisme, tombent elles aussi en désuétude ; de la défense contre les calomnies antisoviétiques, il est nécessaire de passer à l’offensive contre les ennemis de l’U.R.S.S., en les faisant juger par les larges masses. Les nombreux amis de l’U.R.S.S. devraient déployer autour de la politique de paix de l’Union soviétique, de ses projets de désarmement, etc., une forme de mouvement de masse analogue au referendum réalisé en Angleterre autour de la question de la paix et de la guerre.
Deuxièmement, la victoire du socialisme en U.R.S.S et les succès ultérieurs de l’édification socialiste exigent des partis communistes une politique plus active à l’égard des alliés de la classe ouvrièr e dans sa lutte révolutionnaire, savoir : les masses fondamentales de la paysannerie, la petite bourgeoisie citadine en voie de se ruiner, les intellectuels, etc. Dans leur agitation parmi les paysans, les partis communistes doivent utiliser les progrès de la collectivisation en U.R.S.S., le relèvement du niveau matériel et culturel des kolkhoziens, pour dissiper les campagnes calomnieuses des partis bourgeois contre le socialisme et arracher les paysans à leur influence.
En ce qui concerne la petite bourgeoisie citadine, les communistes, dans leur agitation, doivent partir non seulement de la Nep, qui revêt un caractère momentané, transitoire, mais expliquer l’expérience positive de l’U.R.S.S., entraînant dans l’œuvre d’édification socialiste tous les éléments honnêtement disposés à travailler pour le bien du peuple, et assurant à eux-mêmes et à leurs enfants un présent stable et un avenir radieux dans le cadre du régime socialiste. Il est nécessaire de déployer, sous le signe de la défense de la culture contre la barbarie fasciste, un mouvement parmi les intellectuels pour les rallier autour de l’U.R.S.S., phare de la nouvelle culture socialiste se dressant au milieu de l’infamie et de l’abandon du monde capitaliste. Les communistes doivent se rappeler que la victoire du socialisme en U.R.S.S. facilite l’agitation communiste parmi ces classes et ces couches de la population, permet non seulement de les neutraliser, mais encore élargit considérablement le cercle de ceux que l’on peut gagner entièrement aux côtés du prolétariat.
Troisièmement, la décision historique du VIIe Congrès des Soviets, relative à un nouvel élargissement ultérieur de la démocratie prolétarienne par l’introduction du droit de vote égal et direct et du suffrage secret enrichit la doctrine de Marx-Engels-Lénine-Staline sur la dictature du prolétariat, par l’expérience concrète de son développement dans les conditions de la victoire du socialisme et de la construction de la société socialiste sans classes. Ce fait non seulement ajoute un immense et nouvel apport à la théorie de la dictature du prolétariat, mais donne aux partis communistes des pays capitalistes une arme puissante pour leur lutte contre le fascisme. Aujourd’hui, il ne suffit pas d’opposer simplement la dictature du prolétariat à la dictature de la bourgeoisie dans sa forme fasciste et dans celle de la démocratie bourgeoisie.
Maintenant, les communistes doivent intervenir comme les seuls défenseurs de la démocratie populaire authentique, de la démocratie socialiste garantie par le suffrage égal, direct et secret, dans les conditions du socialisme et de la dictature du prolétariat. Et cela renforcera notre influence parmi les masses social-démocrates qui, jusqu’à présent, avaient peur de la dictature prolétarienne et se plaçaient aux côtés de la démocratie bourgeoise, sans remarquer que sous le couvert de cette dernière mûrissaient les sombres forces réactionnaires de la dictature fasciste ; d’un autre côté, le développement ultérieur de la démocratie prolétarienne en U.R.S.S. facilite aux communistes l’accès des couches de travailleurs qui, ayant perdu tout espoir dans la démocratie bourgeoise, ne voyaient pas le chemin révolutionnaire conduisant à la forme supérieure de démocratie, à la démocratie soviétique, devenaient victimes de la démagogie fasciste, qui leur imposait le régime de la violence brutale et de l’abolition de tous les droits et libertés.
Quatrièmement, le rôle et l’importance de l’U.R.S.S. augmentent en tant que rempart de la liberté des peuples. En montrant aux peuples l’exemple pratique et vivant de la nouvelle démocratie socialiste, indissolublement liée au développement de la dictature du prolétariat ; en opposant cette démocratie socialiste à la dictature terroriste de la bourgeoisie, à laquelle aboutit la démocratie bourgeoise corrompue, les communistes doivent mobiliser les masses populaires pour la lutte contre toutes les formes de dictature bourgeoise, contre le fascisme en premier lieu. En même temps, par l’expérience concrète de sa démocratie socialiste, l’U.R.S.S agit sur la mobilisation des forces antifascistes, tant à l’intérieur des pays capitalistes que sur l’arène internationale, approfondissant ainsi la contradiction entre le parti du fascisme et les forces antifascistes, entre les Etats « démocratiques » et les Etats fascistes.
Bien que cette contradiction dans le camp capitaliste ait une importance secondaire en comparaison de la division fondamentale du monde, en monde socialiste et monde capitaliste, le prolétariat ne peut occuper une position neutre à l’égard de la lutte qui se déroule à l’intérieur du camp capitaliste. En s’appuyant sur l’U.R.S.S comme centre de rassemblement des forces antifascistes du monde entier, comme force décisive dans ce front antifasciste international ; en mettant à profit les contradictions internationales qui existent entre les Etats de différents régimes politiques, la classe ouvrière doit se mettre à la tête de la concentration des forces antifascistes à l’intérieur de chaque pays, pris à part, et élargir par tous le moyens le front antifasciste sur l’arène internationale. Les communistes doivent activer encore plus leur politique antifasciste, en tenant compte du fait que dans les conditions de la lutte de classes aggravée et de la concentration toujours plus grande des forces de la révolution et de la contre-révolution, le mouvement antifasciste peut servir de pont pour le passage des masses aux côtés du socialisme et de la révolution prolétarienne.
Cinquièmement, on voit s’accroître le rôle de l’U.R.S.S., en tant que rempart de la paix entre les peuples. L’U.R.S.S n’a pas besoin de guerres extérieures pour transformer le monde. Ce sont les peuples eux-mêmes qui, dressés contre leurs asservisseurs, s’acquitteront de cette tâche. L’U.R.S.S. n’a pas besoin de guerres, parce que dans la compétition des deux systèmes mondiaux, c’est le système socialiste qui l’emporte quotidiennement, en montrant au monde entier ses avantages sur le système capitaliste. Si la bourgeoisie mondiale laissait notre pays en paix pendant une dizaine d’années, l’U.R.S.S., par ses réalisations socialistes, convaincrait d’énormes masses humaines, sur le globe terrestre, des avantages de son système et ferait des hommes les plus « paisibles », aujourd’hui l’appui du capitalisme, des révolutionnaires à l’égard de ce dernier.
Mais le monde capitaliste ne veut pas laisser se développer tranquillement le régime socialiste. Il ne peut vivre sans guerres, et il y traîne les travailleurs à toute vapeur. Et devant le redoutable danger d’une nouvelle catastrophe, les peuples tournent leurs regards vers le pays dont la puissante force armée retient encore les incendiaires de la guerre impérialiste. Si la bourgeoisie réalisait dans ces pays un plébiscite réellement libre, pour savoir ce que veulent les peuples, la guerre ou le socialisme, elle comprendrait où réside le secret de l’influence exercée par l’U.R.S.S. sur les peuples du monde entier, influence qui s’accroît non pas chaque jour, mais à chaque heure.
L’U.R.S.S. rallie autour d’elle et groupe tous ceux qui ne veulent pas de guerre. Ce ne sont pas seulement les masses innombrables de travailleurs de la ville et de la campagne ; ce ne sont pas seulement les classes, leurs partis et leurs organisations à l’intérieur des différents pays. Ce sont les nations, les peuples et les Etats dont l’indépendance est menacée par la guerre. Ce sont même les gouvernements bourgeois des grands pays impérialistes qui, aujourd’hui, ne sont pas intéressés par la guerre. Quels que soient leurs motifs, la chose aujourd’hui, a une importance secondaire.
En s’appuyant sur l’U.R.S.S., le prolétariat doit créer, à l’intérieur des pays, le plus large front populaire de lutte contre la guerre et grouper les plus larges masses populaires dans un front unique contre les fauteurs de guerre. Or cette tâche exige des communistes, à la place des anciens procédés primitifs de réalisation de campagnes antiguerrières, isolées et de brève durée, une vaste lutte coordonnée contre la guerre, lutte à laquelle, sur la base de la politique pacifique de l’U.R.S.S , seraient entraînées toutes les forces antiguerrières à l’échelle nationale et internationale , et qui combinerait toutes les formes variées d’action : manifestations dans les rues, intervention aux parlements, convocation de conférences internationales d’unions ouvrières, création d’un réseau serré de comités antiguerriers, etc. Maintenant, il ne suffit plus de tirer à l’aide du vieux flingot des petites campagnes pour la défense de la paix, lorsque les communistes peuvent mettre en œuvre les tanks des vastes mouvements populaires contre la menace de guerre impérialiste.
En popularisant par tous les moyens les succès de la politique staliniste de paix, réalisée par l’U.R.S.S., et qui a démontré brillamment comment on peut déranger et faire échouer les plans de brigandage des instigateurs de guerre, les communistes doivent vaincre les façons de voir fatalistes, suivant lesquelles il serait impossible d’empêcher la guerre, la lutte contre la préparation de la guerre serait inutile, points de vue découlant des anciennes proportions, extrêmement limitées, du mouvement antiguerrier.
Sixièmement, l’importance de l’U.R.S.S s’est encore accrue en tant que forteresse de la révolution prolétarienne mondiale, qui a renforcé sous tous les rapports les positions de la classe ouvrière mondiale, dans sa lutte contre le capital ; la part du prolétariat de l’U.R.S.S. s’est accrue dans le mouvement révolutionnaire mondial ; le rôle dirigeant du prolétariat de l’U.R.RS.S. a augmenté, de même que l’autorité du P.C. de l’UR.S.S. parmi les travailleurs du monde entier ; les victoires socialistes de l’U.R.S.S deviennent un levier puissant qui permet de placer les masses ouvrières des pays capitalistes sous l’influence des partis communistes.
La politique intérieure et extérieure de l’U.R.S.S facilite aux partis communistes l’accès des masses qui, jusqu’à présent, étaient en dehors de l’influence communiste. Grâce à ce fait, la politique de l’Internationale communiste elle-même reçoit une orientation plus concentrée, une orientation de choc ; ce n’est déjà plus la « partisanerie » des détachements isolés du mouvement qui, tantôt prenant trop d’avance, s’exposent à la défaite, tantôt retardant sur le rythme général, exposent, par là-même, les autres à la défaite ; c’est une stratégie et une tactique internationales, pesées sous toutes leurs faces, strictement calculées, tenant compte de toute la somme des forces agissantes, de toutes les chances de succès et d’insuccès.
La part accrue de l’U.R.S.S. dans l’économie et la politique mondiales renforce la signification du mouvement ouvrier mondial lui-même et de son avant-garde communiste ; l’avant-garde de ce mouvement sort de la période propagandiste de son développement, devient elle-même une force agissante de la grande politique internationale de la classe ouvrière, peut s’assigner des tâches plus hardies et plus importantes que jusqu’à présent. S’appuyant sur l’U.R.S.S., cette avant-garde de la classe ouvrière peut influer toujours plus résolument sur la marche des événements et en changer la direction avec une fréquence toujours croissante.
Mais ce fait, à son tour, renforce les positions de l’U.R.S.S. dans sa lutte pour la paix, pour la liberté et pour le socialisme. L’U.R.S.S. n’est plus le pays qu’elle était il y a sept ans. Elle s’assigne de grandes tâches ; en poursuivant ses buts, elle peut remporter des succès plus grands que jusqu’à présent. Nos relations avec les pays capitalistes qui nous encerclent s’édifient déjà, dans la période qui s’ouvre devant nous, sur une base quelque peu différente de celle d’il y a sept ans. Maintenant, nous pouvons parler une autre langue à nos ennemis et à nos amis. (Applaudissements) Et le prolétariat mondial sent la force accrue du pays des Soviets ; sa confiance grandit dans ses propres forces.
Et cette conscience du prolétariat se fortifiera à mesure que croîtra la puissance matérielle du socialisme qui a déjà vaincu et continue de vaincre. Cette conscience, elle deviendra une immense force matérielle, à laquelle ne pourra résister aucune forteresse capitaliste. Cette solidarité et cette unité du socialisme vainqueur en U.R.S.S. et des travailleurs du monde entier luttant pour leur affranchissement, renferment la grande perspective de l’effondrement inévitable du capitalisme et l’affranchissement de l’humanité du joug, de l‘exploitation, de la réaction, du fascisme et des guerres de rapine. Des millions d’hommes sur le globe terrestre, se pénètrent toujours plus de la conviction que la cause de leur émancipation et les succès du pays du socialisme vainqueur sont inséparables. Ils voient et savent que notre victoire socialiste, nos usines socialistes, nos champs kolkhoziens, toute notre puissance et toutes nos conquêtes, tout est le patrimoine non seulement des peuples de l’U.R.S.S., mais aussi des travailleurs du monde entier. (Applaudissements)
Nous n’oublions jamais ce que nous a dit le camarade Staline :
« La classe ouvrière de l’U.R.S.S. est une partie de la classe ouvrière mondiale. Nous avons vaincu non seulement par les efforts de la classe ouvrière de l’U.R.S.S., mais aussi grâce au soutien de la classe ouvrière mondiale. Sans ce soutien, il y a longtemps qu’on nous aurait mis en pièces. » 10
Notre force et nos réalisations appartiennent non seulement aux peuples de l’U.R.S.S, non seulement à l’avant-garde communiste, mais aussi à la classe ouvrière de tous les pays – aux ouvriers adhérant à la Fédération syndicale d’Amsterdam, aux ouvriers inorganisés, aux ouvriers incorporés de force dans les organisations fascistes. Nos réalisations socialistes sont le patrimoine de la population travailleuse de Chapeï, des nègres de Libéria, des Chinois, des Indiens, des Malais, le patrimoine des travailleurs du monde entier, sans distinction de nation et de race, de langue et de couleur, de tous ceux qui luttent contre l’exploitation et l’oppression. (Applaudissements) Et des millions d’hommes se groupent toujours plus étroitement autour de l’U.R.S.S., patrie des travailleurs de tous les pays, car ils commencent à comprendre que dans les conditions de paix aussi bien que dans les conditions de guerre, les intérêts de l’affermissement de l’U.R.S.S., du renforcement de sa puissance, de la garantie de ses victoires sur tous les secteurs de lutte coïncident pleinement avec les intérêts de tous les travailleurs dans leur lutte contre les exploiteurs, contribuent au triomphe de la révolution prolétarienne mondiale.
Quiconque veut la victoire du socialisme dans le monde entier ; quiconque désire la fraternité et la paix entre les peuples ; quiconque désire la fin de l’exploitation, du fascisme et de l’oppression impérialiste, ne peut pas ne pas être aux côtés de l’U.R.S.S. La défense de l’U.R.S.S., le concours apporté à sa victoire sur tous ses ennemis doivent déterminer les actions de chaque socialiste, de chaque démocrate honnête, de chaque ouvrier sans parti, paysan, travailleur de la ville et intellectuel. Mais cela impose aussi de grandes obligations à notre parti, à notre classe ouvrière, à notre peuple de bâtisseurs socialistes à l’égard des ouvriers et des travailleurs du monde entier.
« Nous devons chercher de l’avant de telle façon, a dit le camarade Staline, que la classe ouvrière du monde entier, en nous voyant, puisse dire : le voilà mon détachement d’avant-garde, la voici ma brigade de choc, le voici mon pouvoir ouvrier, la voici ma patrie – ils accomplissent leur œuvre, mon œuvre – ils l’accomplissent bien – soutenons-les contre les capitalistes et stimulons l’œuvre de la révolution mondiale. (Applaudissements)
Etre fidèles jusqu’au bout à la cause de l’internationalisme prolétarien, à l’œuvre de l’union fraternelle des prolétaires. » 11.
Voilà ce que le camarade Staline enseigne à notre parti, à nos ouvriers, à notre pays.
Nous comprenons ce que signifie être fidèles jusqu’au bout à la cause de l’internationalisme prolétarien, lorsque la bourgeoisie précipite les travailleurs des pays capitalistes dans l’abîme des guerres impérialistes et du fascisme. Notre parti, sous la direction du Comité central léniniste, sous la conduite éprouvée, ferme et sage de notre grand Staline, est resté fidèle à cette cause, lorsque, accomplissant la volonté de Lénine, il a travaillé inlassablement à transformer la Russie de la Nep en Russie socialiste. (Applaudissements) Aujourd’hui, elle est devant nous, camarades, devant les ouvriers du monde entier, cette Russie socialiste. (Applaudissements)
Sous la direction de Staline, notre parti a servi et continue de servir indéfectiblement la cause de l’internationalisme prolétarien, lorsqu’il s’est assigné la tâche de construire le socialisme dans son pays, dans les conditions de l’encerclement capitaliste ennemi. Aujourd’hui, cette victoire est un fait acquis. Aujourd’hui, sous la direction de Staline, notre parti achève de construire la société socialiste ; il a fait de l’U.R.S.S. la plus puissante base de la révolution prolétarienne mondiale ; il a non seulement conservé, mais augmenté, dans une immense mesure, la force d’attraction du socialisme parmi les travailleurs des pays capitalistes. Sous la direction du Comité central léniniste, avec, en tête, le camarade Staline, notre parti a servi et sert jusqu’au bout la cause de l’internationalisme prolétarien, lorsqu’il a renforcé et continue de renforcer la capacité de défense du pays de soviets. (Vifs applaudissements)
Et si, aujourd’hui, les travailleurs de tous les pays ne sont pas désarmés face à l’ennemi de classe ; si, aujourd’hui, dans la lutte qu’ils mènent pour leur affranchissement, ils regardent avec espoir l’Etat de la dictature du prolétariat, le pays du socialisme vainqueur, le puissant rempart de la paix et de la liberté des peuples, l’U.R.S.S., cette grande réalisation est le résultat de la politique stalinienne : être fidèles jusqu’au bout à la cause de l’internationalisme prolétarien ! (Applaudissements)
Notre parti, notre peuple et notre pays, formés par Lénine et Staline, sont et resteront immuablement fidèles à cette cause de l’internationalisme prolétarien, quelles que soient les épreuves que l’histoire nous impose. Chacun de nous sera fidèle à la cause de l’internationalisme prolétarien jusqu’au dernier effort, jusqu’au dernier soupir, jusqu’à la dernière goutte de sang. (Vifs applaudissements. Cris : « Hourra ! » Tous se lèvent). Voilà pourquoi, camarades, sur tous les points du monde, les exploités et les opprimés voient dans notre pays du socialisme vainqueur leur patrie ; dans notre parti et dans notre classe ouvrière, la brigade de choc du prolétariat mondial ; dans notre Staline, le grand, le sage, le chef aimé de l’humanité travailleuse tout entière. (Vifs applaudissements).
Souhaitons donc que vive et se fortifie l’œuvre inébranlable de l’internationalisme prolétarien !
Vive l’U.R.S.S., patrie des travailleurs du monde entier ! (Applaudissements).
Vive notre Staline ! (Tempête d’applaudissements tournant à l’ovation). Toute la salle se lève. Cris : « Hourra ! », « Bansueï ! », « Rot Front ! », « Vive le pouvoir soviétique ! », « Vive le camarade Staline ! ».
Les délégués chantent en diverses langues l’Internationale.