Après avoir entendu le rapport du camarade Manouilski sur le bilan de l’édification socialiste en U.R.S.S., le VIIe Congrès mondial de l’Internationale Communiste constate avec une profonde satisfaction que, sous la direction du P.C. de l’U.R.S.S., la reconstruction socialiste de l’économie nationale, la collectivisation agricole, l’évincement des éléments capitalistes et la liquidation des koulaks en tant que classe ont eu pour résultat la victoire définitive et sans retour du socialisme en U.R.S.S. et la consolidation sous tous les rapports de l’État de la dictature du prolétariat.
1. Le succès de l’industrialisation socialiste. — De pays agraire arriéré au point de vue économique et technique, l’U.R.S.S. est devenue un grand pays industriel avancé de la métallurgie, des constructions mécaniques, de la construction d’avions, d’automobiles et de tracteurs.
Elle devient aussi le pays de l’électricité et de la chimie. L’U.R.S.S. est en mesure de fabriquer dans ses usines n’importe quelle machine, n’importe quel instrument de production.
Dans des régions jadis inhabitées, de grandes villes industrielles ont poussé.
On agrandit les anciennes régions industrielles, et l’on en crée de nouvelles.
On travaille avec succès à l’industrialisation des régions autrefois arriérées et des anciennes colonies tsaristes, qui se transforment en républiques et territoires nationaux florissants à industrie avancée. Des cadres hautement qualifiés de techniciens, d’organisateurs et de dirigeants de branches et procédés de production multiples et variés ont été créés. Les progrès réalisés ouvrent de nouvelles et vastes possibilités au développement continu de l’industrialisation de toute l’économie soviétique.
2. La plus grande révolution a été réalisée avec succès à la campagne : la collectivisation de l’économie agricole. — Avec le triomphe du système des kolkhoz, a été résolu pratiquement un problème des plus difficiles : faire passer l’énorme majorité de la paysannerie dans la voie du développement socialiste. Une grande agriculture mécanisée a été créée selon les principes socialistes.
On voit s’étendre le réseau des stations de tracteurs et machines agricoles, et se consolider les sovkhoz.
Les avantages que présente au point de vue matériel et sous le rapport de la production le système des kolkhoz, sont devenus désormais la force motrice de la consolidation croissante de ces derniers et de l’extension de la collectivisation volontaire. Le problème des céréales est résolu.
L’élevage est entré dans une période d’essor continu. L’existence d’énormes étendues de terres fertiles encore en friche et le début du revirement vers la culture intensive, allant de pair avec une application toujours plus large de l’agronomie et de la technique agricole, assurent, grâce aux kolkhoz et aux sovkhoz, la possibilité d’un prodigieux essor de l’agriculture socialiste de l’U.R.S.S.
3. La situation matérielle des travailleurs de l’U.R.S.S. a été radicalement améliorée et leur niveau culturel porté à un degré très élevé. — Le chômage a disparu.
Le nombre des ouvriers et des employés grandit et leur qualification professionnelle augmente.
Le fonds et taux de leurs salaires et des assurances sociales (sanatoriums, maisons de repos, assistance médicale gratuite, pensions aux invalides, aux vieillards, etc.) s’accroissent.
La journée de travail a été réduite à 7 et 6 heures. Les conditions de travail s’améliorent progressivement.
On surmonte victorieusement les difficultés de ravitaillement (suppression des cartes de pain, augmentation de l’approvisionnement des travailleurs en viande et en graisse au fur et à mesure du développement de l’élevage).
L’aspect des grandes villes et des centres industriels a changé : les conditions de vie et d’habitation des travailleurs s’améliorent sans cesse ; à la place des taudis typiques pour les quartiers ouvriers sous le régime du capital, on a construit et l’on continue de construire dans les grandes villes et centres industriels des maisons ouvrières spacieuses, claires et saines.
Grâce à la collectivisation de l’économie agricole et à la liquidation des koulaks en tant que classe, la misère a disparu dans les campagnes et la possibilité a été assurée aux paysans de vivre dans l’aisance et de travailler dans des conditions affermissant leurs forces au lieu de les épuiser.
Le souci des hommes, des travailleurs, des cadres et, en premier lieu, des enfants, est au centre de l’activité du Parti, de l’État et de toutes les organisations syndicales et sociales. Le niveau culturel des travailleurs s’élève rapidement : l’instruction primaire obligatoire et générale a été instituée dans toutes les républiques de l’Union, dans leur langue maternelle, nationale. Des millions d’enfants d’ouvriers, de paysans et d’employés fréquentent les écoles secondaires et supérieures.
On a crée un réseau serré d’établissements préscolaires, ainsi qu’un réseau d’écoles du soir spéciales, cercles et cours pour adultes. Des dizaines de milliers de clubs, de théâtres et de cinémas ont été créés dans les quartiers ouvriers, dans les usines, dans les villages.
On assiste au développement et à l’épanouissement de la culture, nationale pour la forme et socialiste par le contenu, des peuples de l’U.R.S.S., jadis opprimés, abattus et voués à la dégénérescence, aujourd’hui libres et jouissant de la plénitude de leurs droits. La femme, à l’égal que l’homme, participe activement à la construction socialiste.
Celle-ci englobe la génération de jeunes, formés dans les conditions soviétiques, de jeunes qui ignorent l’exploitation capitaliste, les privations et l’absence de droits, et ne reconnaissent que les intérêts, les tâches et les buts du socialisme. La science et tous les arts sont désormais à la portée des grandes masses. Académiciens, savants, explorateurs, artistes, écrivains, peintres et maîtres de toutes les formes de l’art se sont tournés vers les travailleurs.
Toutes ces réalisations matérielles et culturelles, si immenses qu’elles soient en comparaison d’un passé récent et de la situation des travailleurs des pays capitalistes, ne marquent que le début d’un avenir magnifique et proche, plein d’épanouissement et de prospérité, vers lequel s’achemine le pays du socialisme dans tous les domaines.
4. L’État de la dictature du prolétariat a été fortement consolidé au point de vue politique. — Au pays des Soviets, nous avons le régime politique le plus solide, le plus inébranlable, un État de large démocratie, qui n’est pas séparé de la masse du peuple et ne lui est pas opposé, mais est organiquement lié aux masses, défend leurs intérêts, traduit et réalise leur volonté.
Les changements profonds et radicaux, intervenus dans la structure sociale de l’U.R.S.S. du fait de la reconstruction socialiste de l’économie soviétique, de la liquidation des classes d’exploiteurs et de la victoire du système des kolkhoz, ont eu pour résultat d’élargir et de consolider encore plus la base sociale du pouvoir des Soviets.
En conformité avec ces changements, et en s’appuyant sur la confiance accrue des grandes masses en la dictature du prolétariat, le pouvoir soviétique a appliqué de nouvelles mesures, d’une grande portée historique, en vue de rendre son régime encore plus démocratique : substitution du vote égal au vote qui ne l’était pas tout à fait ; du vote direct et secret au vote public à plusieurs degrés ; extension des droits électoraux à de nouvelles couches de la population adulte ; rétablissement du droit de vote à ceux des anciens koulaks qui ont prouvé en fait, par un travail honnête, qu’ils ont cessé de combattre le régime soviétique.
Le développement de la dictature du prolétariat progresse de façon continue dans la voie d’un renforcement et d’une extension sans cesse accrus de la liaison directe de l’État soviétique avec les masses du peuple, avec la majorité écrasante de la population, dans la voie d’une large participation croissante, directe et active des masses populaires à la direction de l’État de l’édification socialiste.
Le développement de la démocratie prolétarienne, réalisé grâce à la liquidation des classes exploiteuses, la consécration de la propriété socialiste en tant que base de la société soviétique, la réalisation de l’unité des intérêts de l’énorme majorité de la population de toutes les républiques de l’Union Soviétique, fortifient sous tous les rapports l’État de la dictature du prolétariat.
Fidèle à ses principes de fraternité, de liberté et d’indépendance de tous les peuples et de toutes les nations, l’U.R.S.S. lutte constamment pour le maintien de la paix entre les peuples, dénonce les pays agressifs des brigands impérialistes et prend toutes les mesures nécessaires pour assurer la défense de la patrie socialiste des travailleurs du monde entier contre l’agression qui la menace de la part des forbans impérialistes.
Le VIIe Congrès de l’Internationale Communiste constate avec satisfaction qu’à la place de la vieille Russie tsariste qui se faisait battre par tout le monde, et qu’à la place du faible pays soviétique qui, au début de son développement, se trouvait devant la possibilité d’un partage entre les impérialistes, un puissant État socialiste se dresse maintenant.
L’U.R.S.S. devient le pays de l’homme nouveau, d’une nouvelle vie sociale et individuelle. C’est dans le grand creuset du travail socialiste planifié, sur la base de l’émulation socialiste, du travail de choc et de l’initiative créatrice des masses, que s’opère la grande refonte des hommes. Les habitudes et mœurs antisociales, rapaces, liées à l’esprit de propriété privée et héritées du capitalisme, disparaissent progressivement.
L’atmosphère créée par le travail socialiste passionnant contribue à rééduquer les criminels et les délinquants.
Les principes d’inviolabilité de la propriété collective s’implantent de plus en plus dans toutes les branches de l’économie nationale des villes et des campagnes.
L’opinion publique des masses travailleuses et l’autocritique sont devenues une force puissante d’influence morale, d’éducation et de rééducation des hommes. Grâce à la nouvelle attitude qui se fortifie de plus en plus, envers le travail et la société, une nouvelle vie est créée ; on voit se transformer la conscience et la mentalité des hommes et se former de nouvelles générations saines, aptes au travail et développés à tous égards.
Du plus profond du peuple sortent en masse organisateurs, dirigeants, inventeurs, explorateurs hardis de régions arctiques restées inconnues jusqu’à ce jour, héros vainqueurs de la stratosphère, des airs et des entrailles de la terre. Des millions de travailleurs prennent d’assaut les citadelles inexpugnables de la technique, de la science et de l’art.
L’U.R.S.S. devient le pays de l’homme nouveau, qui, plein d’élan et de la joie de vivre, concentre son effort sur le but à atteindre, surmonte toutes les difficultés et crée de grandes choses…
5.La victoire du socialisme en U.R.S.S. a été remportée au cours d’une lutte énergique du P.C. de l’U.R.S.S. contre l’opportunisme de droite et de « gauche », au cours d’une lutte opiniâtre et de longue haleine pour surmonter les difficultés énormes, dues au faible niveau technique et économique hérité du passé, provoquées par la nécessité d’assurer dans le plus bref délai, par ses propres forces et moyens, dans les conditions de l’encerclement impérialiste hostile, la reconstruction de la base technique de l’économie nationale et une refonte radicale des rapports sociaux et économiques.
Cette refonte et, surtout, cette transformation de la base technique de l’économie agricole, rattachée à l’union des petites exploitations paysannes dans de grandes fermes collectives et à la liquidation des koulaks en tant que classe, ont été réalisées sous le signe d’une offensive résolue du prolétariat contre les éléments capitalistes.
Perdant toute base économique, les restes des classes d’exploiteurs soutenues par les impérialistes, opposaient une résistance acharnée, recouraient à la résistance passive et au sabotage, incendiaient les récoltes, empêchaient les semailles, égorgeaient le bétail, etc.
Le prolétariat a réussi à briser la résistance de ses ennemis, à créer une puissante industrie socialiste, à consolider le système des kolkhoz, à vaincre les difficultés liées à la nécessité d’un essor rapide de l’économie nationale. La possibilité de construire le socialisme dans un seul pays, pris séparément, possibilité prévue par le génie de Lénine et de Staline, est devenue une réalité tangible et palpable pour les millions de travailleurs du monde entier. La question historique : « Qui l’emportera ? » sur l’arène intérieure, la question de la victoire du socialisme sur le capitalisme en U.R.S.S. a été résolue définitivement et sans retour, en faveur du socialisme, ce qui n’exclut pas le fait que les débris décimés de l’ennemi de classe, qui ont perdu tout espoir d’empêcher le développement du socialisme, continueront à nuire aux ouvriers et aux kolkhoziens de l’U.R.S.S.
Le développement ultérieur du socialisme victorieux se heurtera à l’intérieur de l’U.R.S.S. à des difficultés d’un autre ordre, à des difficultés conditionnées par la nécessité de vaincre les survivances du capitalisme dans la conscience des hommes. Avec le triomphe du socialisme en U.R.S.S., la révolution prolétarienne mondiale a conquis des positions imprenables dans la lutte de plus en plus aiguë pour la solution du problème « Qui l’emportera ? » sur l’arène internationale.
6. La victoire du socialisme en U.R.S.S. est une victoire d’une portée mondiale. — Remportée avec le soutien du prolétariat international par les ouvriers et les kolkhoziens de l’U.R.S.S., sous la direction du meilleur compagnon d’armes du grand Lénine, le sage chef des travailleurs du monde entier, le camarade Staline, la victoire du socialisme en U.R.S.S. provoque un profond revirement dans la conscience des travailleurs de tous les pays : elle convainc les grandes masses d’ouvriers social-démocrates et d’ouvriers d’autres tendances, de la nécessité d’une lutte commune pour le socialisme et intervient comme un facteur décisif dans la réalisation de l’unité prolétarienne de combat.
Elle détruit des conceptions et notions inculquées durant des siècles sur l’éternité et l’immuabilité de l’ordre capitaliste, révèle la faillite des théories et projets bourgeois de « rénovation » de la société capitaliste, développe les sentiments révolutionnaires des masses travailleuses, leur donne l’assurance en leurs propres forces, leur démontre la nécessité et la possibilité de renverser le capitalisme et de bâtir le socialisme.
Sous les yeux des millions de travailleurs des pays capitalistes et coloniaux, de tous les exploités et opprimés, une vive clarté illumine le chemin de la libération, le chemin du socialisme, frayé par l’exemple vivant de l’U.R.S.S.
Le régime soviétique, socialiste, assure :
Aux ouvriers : la délivrance des horreurs qu’apportent le chômage et l’exploitation capitaliste ; la possibilité de travailler pour soi et non pour les parasites exploiteurs, de gérer l’État et l’économie nationale, d’améliorer sans cesse leur situation matérielle, de mener une vie cultivée.
Aux paysans : la terre et la libération du joug des propriétaires fonciers, des usuriers et des banquiers, l’abolition des impôts démesurés, la fin des crises, de la ruine, de la décadence et de la misère, une aisance de plus en plus accrue, un niveau culturel toujours plus élevé, un allégement énorme de leur travail.
Aux éléments petits-bourgeois des villes : la fin du cauchemar des faillites, de l’oppression par le grand capital, de la ruine et de la dégénérescence ; la possibilité de travailler honnêtement dans le système de l’économie socialiste ; la possibilité d’une amélioration radicale de leur vie matérielle et spirituelle.
Aux intellectuels : les conditions nécessaires et le plus vaste champ d’action pour le perfectionnement de leurs connaissances, de leurs aptitudes et de leurs talents ; de fortes impulsions et de larges horizons d’activité créatrice, une amélioration radicale de leur vie matérielle et culturelle.
Aux peuples des colonies et des pays vassaux : la libération nationale du joug impérialiste, la possibilité d’élever à une cadence rapide leur économie nationale au niveau des pays les plus avancés, l’essor et l’épanouissement de la culture nationale, une participation active, libre, sur un pied d’égalité complète, à la vie internationale.
7. Avec la victoire du socialisme, l’U.R.S.S. est devenue une grande force politique d’État, une grande force économique et culturelle, influençant la politique mondiale ; un centre d’attraction et de rassemblement de tous les peuples, pays et même États, intéressés au maintien de la paix internationale, le rempart des travailleurs de tous les pays contre la menace de guerre ; un puissant instrument de rassemblement des travailleurs du monde entier contre la réaction mondiale. — La victoire du socialisme, transformant l’U.R.S.S. en une force qui met en mouvement les grandes masses de la population, les classes, les nations, les peuples et les États, marque un nouvel et grand changement dans les rapports des forces de classes, à l’échelle mondiale, en faveur du socialisme, au détriment du capitalisme. Elle marque le début d’une nouvelle étape dans le développement de la révolution prolétarienne mondiale.
De ce bilan historique, réalisé depuis le VIe Congrès de l’Internationale Communiste, bilan que le mouvement prolétarien mondial enregistre au seuil du second cycle de guerres et de révolutions et qui détermine les tâches essentielles de la révolution prolétarienne mondiale, découle pour la classe ouvrière, pour les travailleurs du monde entier et pour toutes les sections de l’Internationale Communiste ce devoir primordial :
Aider de toutes leurs forces et par tous les moyens à la consolidation de l’U.R.S.S., lutter contre les ennemis de l’Union Soviétique. En temps de paix comme dans les conditions d’une guerre dirigée contre l’U.R.S.S., les intérêts de la consolidation de l’Union Soviétique, de l’accroissement de sa puissance, de la victoire qui doit lui être assurée dans tous les domaines et sur tous les secteurs de la lutte, coïncident pleinement et indissolublement avec les intérêts des travailleurs du monde entier dans leur lutte contre les exploiteurs.
Ils coïncident avec les intérêts des peuples coloniaux et opprimés, en lutte contre l’impérialisme. Ils conditionnent et favorisent le triomphe de la révolution prolétarienne mondiale, la victoire du socialisme dans le monde entier.
C’est pourquoi la défense de l’U.R.S.S., l’aide à lui prêter pour contribuer à sa victoire sur tous ses ennemis, doivent dicter ses actes à chaque organisation révolutionnaire du prolétariat, à chaque véritable révolutionnaire, à chaque socialiste, à chaque communiste, à chaque ouvrier sans parti, à chaque paysan travailleur, à chaque intellectuel et démocrate honnête, à tous ceux qui veulent la suppression de l’exploitation, du fascisme et du joug impérialiste, l’abolition des guerres impérialistes, qui veulent la fraternité et la paix entre les peuples, le triomphe du socialisme dans le monde entier.