DIFFERENCE ESSENTIELLE ENTRE LE TRAVAIL INTELLECTUEL ET LE TRAVAIL MANUEL ET LES MOYENS DE LA LIQUIDER. La suppression du capitalisme et du système d’exploitation au pays des Soviets a conduit à la suppression de l’opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel (V.) : c’était une victoire magnifique du peuple soviétique dirigé par le parti communiste.

Or, l’édification socialiste en U.R.S.S. a posé un problème nouveau : celui de la liquidation de la différence essentielle entre le travail intellectuel et le travail manuel.

Cette différence se traduit avant tout par le fait que l’écart existant entre le niveau culturel et technique de la majorité de la classe ouvrière et de la paysannerie d’une part, et des intellectuels de l’autre n’est pas encore comblé.

Le niveau culturel et technique des ouvriers et des paysans soviétiques progresse constamment, mais dans leur masse ils n’ont pas encore atteint le niveau des cadres techniques.

Par conséquent, en U.R.S.S., les vestiges de l’ancienne division du travail n’ont pas encore été éliminés.

Les problèmes de l’édification communiste et l’essor de toute la production sociale qui accompagne la transition du socialisme au communisme, le progrès technique ininterrompu, exigent des connaissances approfondies, une grande habileté professionnelle, un niveau culturel et technique plus élevé de la part de tous les Soviétiques. Le problème de la suppression de la différence essentielle entre le travail manuel et le travail intellectuel est, par conséquent, d’une importance capitale pour la progression de la société socialiste vers le communisme.

Faute de résoudre ce problème, il serait impossible d’assurer l’accroissement de la production que requiert l’édification du communisme. En attirant l’attention sur l’immense portée d’un niveau culturel et technique élevé de toute la masse des travailleurs, Staline écrivait : « Que serait-il advenu si, au lieu de groupes d’ouvriers, la majorité des ouvriers avaient élevé leur niveau culturel et technique jusqu’au niveau des ingénieurs et des techniciens » ? Notre industrie aurait été portée à une hauteur inaccessible pour l’industrie des autres pays » (« Les problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S. », M. 1953, p. 38).

Une des principales conditions pour préparer le passage au communisme est d’assurer un progrès culturel de la société qui permette à tous ses membres de développer harmonieusement leurs aptitudes physiques et intellectuelles, de recevoir une instruction suffisante pour devenir des artisans actifs du développement social, de choisir librement une profession.

Pour assurer ces conditions il faudra, quand les prémisses matérielles seront mûres, réaliser de sérieuses modifications dans la situation actuelle du travail. Il faudra réduire la journée de travail à 6 heures, puis à 5, afin que les travailleurs aient les loisirs nécessaires pour recevoir une instruction complète. Il faudra ensuite introduire l’enseignement polytechnique obligatoire, ce qui permettra aux membres de la société de choisir librement une profession.

Il faudra aussi améliorer radicalement les conditions de logement, et augmenter sensiblement les salaires réels des ouvriers et des employés. Toute l’activité du parti communiste et du Gouvernement soviétique ne poursuit qu’un but : l’amélioration continue de la situation culturelle et matérielle des Soviétiques.

Les conditions de logement des travailleurs dans le pays des Soviets s’améliorent chaque année. L’Etat réalise un grand programme de construction de maisons d’habitation, que complète la construction d’habitations individuelles par les ouvriers et les employés. Le salaire réel des ouvriers et des employés ainsi que les revenus des paysans augmentent sans cesse.

Après-guerre, les prix de détail des produits alimentaires et manufacturés ont été réduits sept fois, ce qui a donné d’immenses avantages à la population. Le parti et l’Etat prennent toutes mesures nécessaires afin d’imprimer, sur la base du développement prioritaire de la production des moyens de production, un essor aux industries destinées à satisfaire les besoins matériels et culturels de la population. Le pouvoir soviétique dépense à cette fin des sommes importantes.

Le nombre des écoles, des établissements d’enseignement technique et des universités est en augmentation constante Dans les grandes villes et les centres industriels on passe de l’instruction de sept ans à l’enseignement secondaire général, et dans le quinquennat suivant l’enseignement secondaire sera obligatoire dans les autres villes et dans les campagnes. L’introduction de l’enseignement polytechnique général est maintenant devenue une tâche actuelle.

L’émulation socialiste, l’initiative patriotique des masses jouent un rôle capital dans la suppression de la différence essentielle entre le travail intellectuel et le travail manuel. Le vaste mouvement des novateurs de la production contribue à élever le niveau culturel et technique des ouvriers jusqu’à celui des ingénieurs et des techniciens. Après-guerre, l’émulation socialiste s’est élevée à un degré supérieur, qui atteste le progrès culturel de la classe ouvrière. Le mouvement des travailleurs d’élite de l’industrie, des rationalisateurs et des inventeurs a pris une grande envergure.

Le parti communiste encourage par tous les moyens cette initiative et cultive avec soin les germes du nouveau, du communiste dans la vie. Dans la société socialiste ce sont souvent de simples gens, inconnus dans le monde scientifique, des novateurs, des praticiens qui fraient des voies nouvelles à la science et à la technique.

La coopération des hommes de science avec les praticiens de la production s’accroît d’année en année. Ce phénomène nouveau est devenu possible parce qu’en régime socialiste le niveau culturel de l’ouvrier et du paysan s’élève continuellement. Il est commun en U.R.S.S. que des ouvriers novateurs ou des kolkhoziens, artisans des hautes récoltes, décrivent dans des brochures leurs méthodes d’avant-garde, fassent des conférences, participent aux conseils scientifiques des instituts, etc.

Dans l’édification de la société communiste et, en particulier, dans la suppression de la différence essentielle entre le travail intellectuel et manuel un rôle important est dévolu à l’éducation communiste des travailleurs. Le parti propage largement le marxisme-léninisme et développe la culture socialiste sous tous ses aspects. L’action idéologique du parti communiste a pour but d’épurer la conscience des hommes des survivances du capitalisme, des préjugés et des traditions nocives de l’ancienne société.

Le parti communiste développe chez les masses une haute conscience du devoir civique ; il éduque les travailleurs dans l’esprit du patriotisme soviétique et de l’amitié des peuples, dans la sollicitude envers les intérêts de l’Etat et perfectionne les meilleures qualités des Soviétiques : l’attitude socialiste à l’égard du travail et de la propriété collective, la volonté de vaincre n’importe quel obstacle, etc.

La liquidation de la différence essentielle entre le travail intellectuel et le travail manuel amènera la suppression des distinctions sociales entre la classe ouvrière et la paysannerie d’une part, et les intellectuels de l’autre. Cela ne signifie cependant pas que toute différence disparaîtra. Une certaine différence, bien qu’insignifiante, demeurera toujours, ne serait-ce que du fait que les conditions de travail du personnel dirigeant des entreprises ne sont pas identiques aux conditions de travail des ouvriers.


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