Note sur le PC de Pologne : Fondé le 4 décembre 1965 dans un appartement à Varsovie par Kazimierz Mijal, Wladyslaw Dworakowski, Hilary Chelchowski, le Parti Communiste de Pologne s’opposait aux révisionnistes du Parti Ouvrier Unifié Polonais alors au pouvoir dans ce pays.
En 1966, son principal dirigeant, Kazimierz Mijal, s’exile en Albanie où il rencontre à plusieurs reprises Enver Hoxha et Mao Zedong. Après la trahison hoxhaïste, il trouve refuge en Chine. Il reviendra cependant illégalement en Pologne ou il sera arrêté pour tractage en 1984.
Le PC de Pologne a prolongé sa critique des révisionnistes du PCUS et du POUP avant de s’effondrer sur lui-même et de s’auto-dissoudre en 1996.
• Les révisionnistes soviétiques et polonais sont des traîtres à la cause du prolétariat
• Que tous les révolutionnaires authentiques et tous les soldats et officiers de l’Armée populaire de Pologne s’unissent dans la lutte pour rétablir la dictature du prolétariat
Dans une déclaration publiée le 24 août à Varsovie, le Comité central du Parti communiste de Pologne a condamné énergiquement le révisionnisme soviétique et ses acolytes pour leur sauvage agression perpétrée contre la Tchécoslovaquie et ses populations.
Il est dit dans la déclaration :
« Quelques jours seulement après la signature de la déclaration de Bratislava par les conspirateurs révisionnistes où ils proclament justement l’observation des principes d’égalité et de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, toute la Tchécoslovaquie était occupée ! L’hypocrisie et la perfidie, le cynisme et la sauvagerie de ces conjurés dépassent toutes les limites. L’attaque militaire lancée contre la Tchécoslovaquie prend les caractéristiques d’une agression fasciste.
Le Comité central du Parti communiste de Pologne, au nom de la classe ouvrière et de tous les travailleurs de Pologne, condamne cette piraterie, cette perfidie infâme perpétrée contre le peuple tchécoslovaque frère par les troupes d’agression de l’U.R.S.S. et ses satellites y compris la Pologne. »
La déclaration souligne que cette agression, bien qu’utilisant le prétexte de « défense du socialisme », ne peut tromper personne, parce qu’en fait, elle continue simplement la politique hypocrite consistant à trahir les intérêts de la révolution et les principes de l’internationalisme prolétarien, au moyen de tanks et des canons.
C’est là pure manifestation des rapports existants entre Etats bourgeois. Ainsi a-t-il été décidé qu’au moyen de cette attaque armée sauvage, on pourrait réaliser ce qu’on n’avait pas pu réaliser par les lettres et par les conférences du pacte de Varsovie.
Au cours de ces derniers mois, des négociations « fraternelles » ont été entreprises autour d’une table ronde ; ce que faire une bande de gangsters. C’est la véritable attitude, sans masque, des révisionnistes modernes, des traîtres à la cause du prolétariat et des laquais de la bourgeoisie.
La déclaration souligne encore que cette agression des révisionnistes soviétiques et de leurs satellites, y compris la Pologne, contre la Tchécoslovaquie met également à nu la collaboration soviéto-US. Johnson a tout simplement joué la comédie en exprimant ses regrets. Nous voyons ainsi la très harmonieuse collusion des Etats-Unis et de l’Union soviétique, ces deux grandes puissances, dans un nouveau partage du monde.
Tout gangster impérialiste protège son droit d’établir son ordre dans sa sphère d’influence, conformément à ses besoins. La Tchécoslovaquie se trouve dans la sphère d’influence du révisionnisme soviétique tandis que le Sud-Vietnam se trouve dans celle des Etats-Unis.
La classe ouvrière et le Parti Communiste de Pologne ont la conviction que l’héroïque classe ouvrière tchécoslovaque secrétera son organisation politique révolutionnaire et dirigera les masses laborieuses vers la victoire. La classe ouvrière tchécoslovaque doit prendre son destin en main. Faire confiance à la clique contre-révolutionnaire et capitularde de Dubcek signifie soumettre aux ordres des ennemis manifestes de la révolution et du socialisme.
Après avoir sévèrement condamné la clique révisionniste de Gomulka, la déclaration souligne qu’en envoyant des troupes polonaises en Tchécoslovaquie, cette clique a emboîté le pas à la bourgeoisie réactionnaire polonaise de l’avant-guerre.
Les aventuriers politiques et les ennemis du peuple doivent être sévèrement châtiés et renversés parce qu’ils ne causent que sacrifices et souffrances au peuple, et qu’ils couvrent de honte la Pologne, pour laquelle ont lutté sur tous les fronts ses meilleurs fils, combattants de la liberté.
L’armée polonaise, conjointement avec les armées des autres pays révisionnistes, occupe la Tchécoslovaquie sous la direction des maréchaux révisionnistes soviétiques.
En un mot, ces armées jouent le rôle d’agresseurs et d’occupants, dans l’intérêt de la réaction et de la contre-révolution intérieure et internationale. Aucun ouvrier, aucun Polonais honnête, aucun soldat ne peut approuver cela. Soldats de l’Armée populaire de Pologne, vous êtes trompés par la clique de Gomulka, rentrez dans votre pays : l’ennemi de classe, qui est l’ennemi de la dictature du prolétariat s’y trouve !
Le révisionnisme moderne, avec comme centre la clique dirigeante soviétique, conduit les pays prétendument socialistes vers des catastrophes pour leur peuple et leur société ; il a remis obséquieusement son pouvoir à la grande bourgeoisie. Pour vivre et se développer comme un pays socialiste, il incombe à la Pologne populaire de rompre avec les traîtres au communisme de Moscou et en tout premier lieu, de se libérer de la clique renégate de Gomulka. Elle doit agir en déployant sa force qui est inépuisable.
Il est dit en conclusion :
« le Parti communiste de Pologne est, aujourd’hui, le seul parti marxiste-léniniste de ce pays ; il représente les héroïques traditions du prolétariat polonais et constitue l’avant-garde véritable de la classe ouvrière polonaise. Le Comité central du Parti communiste de Pologne appelle tous les révolutionnaires authentiques et tous les soldats et officiers de l’Armée populaire de Pologne à s’unir dans la lutte pour la dictature du prolétariat.
De grands dangers menacent en ce moment la Pologne et le socialisme ainsi que le pouvoir politique du peuple. Aujourd’hui, une attaque pirate a été lancée contre la Tchécoslovaquie et demain, la Pologne sera, elle aussi, menacée d’agression. Pour édifier le socialisme en Pologne, nous devons nous appuyer sur nos forces révolutionnaires et nos ressources matérielles, et non pas sur les baïonnettes de l’Union soviétique. »