[publié dans la revue internationale Marxiste-Léniniste-Maoïste « Communisme » n°15]
« Nous, humains, sommes de simples fragments du temps et des battements du cœur, mais nos actes resteront inscrits génération après génération. Nous peuplerons la Terre avec la lumière et la joie. »
Abimael Guzmán Reynoso, « Gonzalo »
La mort de Gonzalo le 11 septembre 2021, après 29 années d’emprisonnement, marque la fin de toute une époque. Avec le Parti Communiste du Pérou, avec la guerre populaire tout au long des années 1980, il a représenté la continuité de toute la vague révolutionnaire des années 1960 et 1970.
Pour nous, il représente d’ailleurs plus que la continuité : nous préférons parler d’aboutissement, de point culminant. Avec Gonzalo, le Parti Communiste du Pérou a réussi à aller assez loin, à travers la guerre populaire, pour comprendre que le maoïsme était la troisième étape de l’idéologie communiste.
Beaucoup de révolutionnaires sont allés dans cette direction, mais ils se sont arrêtés en cours de route. La Gauche Prolétarienne française parle par exemple de maoïsme dès la fin des années 1960, mais elle n’a pas été en mesure de le définir et elle a rapidement disparu.
Au début des années 1970, le groupe AMADA – futur PTB – interprétait dans notre pays le maoïsme d’une manière conforme à sa propre approche. Il s’agit d’un processus où les étudiants, munis de la valorisation de la connaissance, doivent apprendre du peuple pour se mettre à son service. Ce processus suffirait en soi et il n’y aurait pas besoin de connaissance idéologique, de traditions révolutionnaires.
Le Parti Communiste du Pérou a été par contre victorieux et il n’est pas possible de nier son avancée dans le domaine de l’idéologie. Être communiste, au 21e siècle, implique d’assumer le marxisme-léninisme-maoïsme.
Mais Gonzalo a souligné une chose très importante : le marxisme-léninisme-maoïsme doit être appliqué dans une situation nationale concrète. Il a indiqué qu’il fallait une pensée-guide, pour orienter les communistes.
Au Pérou, on parle ainsi de marxisme-léninisme-maoïsme pensée Gonzalo. Et il a toujours été dit par les communistes péruviens que dans chaque pays il fallait, pareillement, une telle pensée.
Nous ne comprenons pas pourquoi cet aspect si essentiel est mis le plus souvent de côté même par les gens ayant compris l’importance de Gonzalo. Gonzalo a effectué toute une analyse du Pérou, prolongeant celle de Mariategui. Sans cela, rien n’aurait été possible.
On ne peut pas considérer que la révolution se produira de la même manière dans chaque pays. En Belgique, il y a des Flamands et des Wallons, qui parlent deux langues différentes ; en Allemagne, il y a des catholiques et des protestants pour parts égales ; en Italie, il y a un Nord et un Sud très différents dans leur développement économique.
Chaque pays a ses particularités historiques, économiques, sociales, culturelles. Il n’y a pas de recettes universelles ou passe-partout : il faut comprendre la réalité, l’étudier, la vivre. C’est un processus long, très long, qui peut durer des décennies mêmes.
Mais sans cela, on ne reste qu’en surface. C’est pour mieux comprendre cette question que nous avons soutenu le projet du document intitulé « La pensée-guide de la révolution : le cœur du maoïsme », au printemps 2013, il y a pratiquement dix ans.
On y trouvait une présentation approfondie de différentes figures révolutionnaires ayant été finalement la pensée-guide dans leur pays : Akram Yari en Afghanistan, Ibrahim Kaypakkaya en Turquie, Siraj Sikder [se prononce Chiraje Chikdér] au Bangladesh, Alfred Klahr en Autriche, Gonzalo au Pérou.
Nous pensons qu’il est particulièrement utile aujourd’hui de se tourner vers cette brochure, car elle aide à mieux comprendre comment Gonzalo a été en mesure de rassembler les apports de Mao Zedong.
C’est avec énormément d’émotion et avec le poing levé que, depuis la Belgique, nous saluons la mémoire du grand révolutionnaire Abimael Guzmán Reynoso, comme nous saluons les masses populaires et les prolétaires du Pérou.
Nous disons : chers camarades du Pérou, malgré cette perte énorme, c’est plein d’optimisme que le Centre MLM de Belgique s’adresse à vous. Nous vous appelons à comprendre les deux aspects de la réalité. En de telles circonstances, la nuit est noire, l’obscurité semble envelopper chaque aspect de la réalité, mais en fait l’aube commence déjà à faire briller le soleil rouge !
Vive le marxisme-léninisme-maoïsme !
Guerre populaire jusqu’au Communisme !
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
16 septembre 2021