ALEMBERT Jean Le Rond d’ (1717-1783). Philosophe et mathématicien célèbre, un des plus brillants représentants du mouvement encyclopédique français du XVIIIe siècle. Beaucoup de ses découvertes dans le domaine des mathématiques, de la physique et de l’astronomie ont gardé jusqu’à nos jours leur valeur scientifique.
Proche compagnon de lutte de Diderot (V.), d’Alembert a revu la partie mathématique de l’ « Encyclopédie » (V. Encyclopédistes). Leur collaboration a duré de 1751 à 1757. Une violente campagne de diffamation déchaînée par les réactionnaires contre les encyclopédistes contraignit d’Alembert à interrompre ce travail. Dans sa préface à l’« Encyclopédie », il expose l’histoire de la connaissance humaine et la classification des sciences, en prenant essentiellement pour base les principes de F. Bacon (V.), matérialiste anglais du XVII e siècle. Sensualiste, il est adversaire de la théorie des idées innées de Descartes.
Il reconnaît l’existence objective des choses et des phénomènes. Mais d’Alembert n’est pas un matérialiste conséquent. Pour lui, la pensée n’est pas une propriété de la matière, et l’âme a une existence indépendante de la matière : position dualiste. Il nie la possibilité de pénétrer l’essence des choses. Contrairement aux autres philosophes français du XVIIIe siècle, il soutient que la moralité n’est pas conditionnée par le milieu social. Il reconnaît Dieu en tant que principe créateur. Les œuvres de Diderot, notamment son « Rêve de d’Alembert », contiennent une brillante critique du sensualisme inconséquent du célèbre encyclopédiste. Principal ouvrage philosophique de d’Alembert : « Eléments de philosophie ». (1759)
ALOGISME. Négation de la pensée logique en tant que moyen scientifique de connaissance. On l’invoque pour justifier le scepticisme, le mysticisme, le fidéisme. Les théories de l’alogisme sont réfutées par toute la pratique humaine et l’histoire de la science. La large propagande de l’alogisme l’aile par les idéalistes contemporains est caractéristique du marasme de la philosophie contemporaine réactionnaire.
ALTRUISME (lat. alter — autre). Souci désintéressé du bien d’autrui, sans égard à ses propres intérêts. L’altruisme est l’opposé de l’égoïsme qui fait passer l’intérêt personnel avant l’intérêt d’autrui, l’intérêt de la société. L’éthique bourgeoise limite l’idée de l’altruisme aux relations entre individus et ignore les bases sociales, les bases de classe de la morale. La morale socialiste met en harmonie les intérêts des individus avec ceux de la société, avec les besoins de la lutte pour le communisme. (V. également Morale.)