Du correspondant de l’Agence Hsinhua, 15 décembre 1973

La clique dirigeante de l’Union soviétique, tout en se démenant pour prendre la tête dans la course aux armements, rêve de se poser en porte-drapeau de la « réduction des budgets militaires ». Voulant se faire passer pour « la bienfaitrice » des pays en voie de développement, elle est cependant obligée de quémander des emprunts à droite et à gauche. C’est ainsi que sa nature révisionniste se révèle sous un jour de plus en plus cru.

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Depuis des années, la clique dirigeante des révisionnistes soviétiques s’est prononcée sans relâche en faveur d’une « réduction des budgets militaires », soi-disant pour « aider les pays en voie de développement ». Cependant, son budget militaire ne cesse de croître.

Chaque fois que les révisionnistes soviétiques lançaient une proposition dans ce sens, leurs dépenses militaires connaissaient une nouvelle augmentation. En 1958, ils proposèrent une réduction de 10 à 15 pour cent des dépenses militaires des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Union soviétique.

Mais trois ans plus tard, en 1961, d’après les statistiques officielles, les dépenses soviétiques avaient augmenté de 23 pour cent par rapport à 1958.

En 1962, ils appelèrent à une nouvelle « réduction », prétendant que les économies ainsi faites pourraient être versées comme « aide aux jeunes Etats nationaux ».

Mais l’année suivante, les dépenses soviétiques atteignirent un niveau jamais égalé au cours des dix-neuf années depuis 1944. En 1964, fut avancée la troisième proposition soviétique sur « la réduction des budgets militaires ».

L’U.R.S.S. n’a pas pour autant réduit d’un seul rouble son budget militaire. Au contraire, ses dépenses dans ce domaine ont monté en flèche d’année en année, et ont battu deux fois de suite, en 1969 et en 1970, tous les records, en s’élevant à 17,9 milliards de roubles (plus de 20 milliards de dollars).

En neuf ans, de 1965 à 1973, le chiffre net de l’augmentation de ses dépenses pour la défense nationale fut le double de celui atteint à l’époque de Khrouchtchev. Le budget militaire de cette année a encore dépassé de quelque 30 pour cent celui de 1944, année de la Seconde Guerre mondiale où les dépenses soviétiques pour la défense nationale avaient atteint leur plus haut niveau.

Les chiffres cités ci-dessus sont de source officielle.

Déjà considérablement minimisés par les autorités soviétiques, ils sont loin de représenter le montant réel et le rythme d’accroissement des dépenses militaires soviétiques. Selon d’autres sources, les dépenses réelles sont de plusieurs fois plus élevées que le chiffre reconnu. Elles se situent à présent entre 60 et 70 milliards de dollars. La part des dépenses militaires dans le revenu national et le P.N.B. est plus importante en U.R.S.S. qu’aux Etats-Unis.

La restauration du capitalisme en Union soviétique, l’expansion effrénée des armements ainsi que les préparatifs de guerre intensifs ont jeté l’économie nationale dans une situation de plus en plus difficile. Depuis la fin des années 50 et le début des années 60, la production d’armes et de munitions s’est accrue d’année en année, alors que le rythme de développement de la production industrielle et agricole n’a cessé de se ralentir.

Tous les plans quinquennaux ont fait long feu. Ces trois dernières années, les plans établis pour le revenu national, pour la production industrielle et pour la productivité ont tous échoué, et le taux d’accroissement annuel dans ces domaines est au niveau le plus bas des deux dernières décennies. A cause du manque de capitaux, nombre de départements clés de l’économie nationale se trouvent depuis longtemps dans un état arriéré et ne se développent pas comme ils le devraient.

Prenons comme exemples l’agriculture et l’industrie des produits de consommation courante.

La clique dirigeante des révisionnistes soviétiques s’est toujours affirmée désireuse d’augmenter les investissements dans ces deux secteurs sérieusement en retard, mais peu de projets ont été réalisés. Les révisionnistes soviétiques ont avoué eux-mêmes que les plans d’investissement dans ces deux secteurs n’avaient été achevés respectivement qu’à 76 pour cent et 70 pour cent, au cours du 8e quinquennat (1966-1970).

Depuis la mise en application du 9e plan quinquennal, la situation ne s’est pas améliorée. Les plans d’investissement agricole pour 1971 et 1972 n’ont pas été accomplis.

Depuis le début de cette année, les journaux et les agences de presse de l’Occident ont annoncé plusieurs fois que les investissements soviétiques « sont affectés principalement à l’industrie militaire, ce qui est considéré comme une cause importante du manque de capitaux dans les autres secteurs de l’économie ». « Le super-armement de l’Union soviétique a absorbé tant d’argent que les investissements dans les autres secteurs ont été limités. »

Un correspondant du Washington Post a écrit récemment, dans une dépêche datée de Moscou, qu’« au cours de conversations privées, avec des personnalités de l’Occident, les fonctionnaires et les journalistes soviétiques reconnaissent volontiers que les dépenses en matières de défense nationale constituent un lourd fardeau pour l’économie soviétique ».

Un Soviétique a dit : « Imaginez combien cela coûterait de plus à notre économie déjà plus faible [que celle des U.S.A.] pour faire les mêmes choses qu’eux [dans la course aux armements]. »

Pour faire face à des difficultés économiques intérieures chaque jour plus graves, la clique dirigeante des révisionnistes soviétiques a dû contracter d’énormes dettes envers des pays capitalistes.

Elle a affirmé sans équivoque qu’elle absorberait des ressources matérielles et financières supplémentaires de l’Occident afin d’accélérer « le rythme d’édification » de l’Union soviétique. Même pour l’exploitation des ressources sibériennes, elle s’appuie sur l’étranger.

A cette fin, le chef de file des révisionnistes soviétiques, Brejnev, s’est rendu en personne en République fédérale d’Allemagne et aux Etats-Unis. Il entourait parlementaires, patrons d’entreprises et banquiers de ces pays de cajoleries et de flatteries, si bien que l’opinion occidentale a qualifié le chef de cette superpuissance de « diplomate chasseur de dollars » et d’« économiquement faible accoutré en géant militaire ».

Le hasard a voulu qu’en 1958, année où le Kremlin a proposé pour la première fois la « réduction des budgets militaires », les révisionnistes soviétiques aient commencé à obtenir des pays occidentaux des crédits à long terme.

Depuis lors, leurs dettes envers l’Ouest s’accumulent, à mesure que s’élèvent leurs dépenses militaires et que s’aggravent leurs difficultés économiques intérieures. Selon des statistiques partielles, de 1958 à 1963, l’Union soviétique a obtenu au total de l’Occident plus de 570 millions de dollars de crédits, et de 1964 à 1969, environ 1,5 milliard de dollars ; c’est-à-dire que pour un même laps de temps, le montant des crédits, lui, a presque triplé.

Depuis 1970, en un peu plus de trois ans, ses dettes ont augmenté de plus de 5 milliards de dollars, chiffre dépassant le triple du montant de celles contractées pendant les six années précédentes.

Ainsi, le montant des dettes soviétiques contractées depuis 1964 envers des pays capitalistes a dépassé le total de la prétendue « assistance économique », fournie à « crédit », en dix-neuf ans à partir de 1955, par l’Union soviétique à des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Cette comparaison prouve que vanter la « réduction des budgets militaires » destinée à augmenter l’« assistance » aux pays en voie de développement n’est qu’une fumisterie.

Le journal français La Dépêche du Midi a indiqué avec ironie en juin dernier : « Pour assurer le développement de son pays, Brejnev est donc réduit à rechercher l’aide des pays capitalistes, tout en braquant sur eux ses milliers de fusées à têtes nucléaires. »

Il y a cinq ans, les révisionnistes soviétiques ont conseillé à un pays asiatique de signer le « traité sur la non-prolifération des armes nucléaires », en disant : « Si les efforts de ce pays étaient orientés vers la fabrication de quelques bombes de type Hiroshima » seulement, « le niveau de vie de chaque habitant » de ce pays en « serait réduit d’au moins 3 à 4 pour cent ».

Aujourd’hui, on ne peut s’empêcher de demander : puisque vous avez tenu de tels sermons aux autres, pourquoi ne pouvez-vous pas produire vous-mêmes moins d’armes et de munitions, réduire un tant soit peu vos dépenses militaires annuelles qui atteignent des dizaines de milliards de dollars ? Ainsi, vous n’auriez pas à quémander des emprunts !

La question est simple. Les intentions du social-impérialisme révisionniste soviétique sont très claires. D’une part, il veut affecter en masse son propre argent à la course aux armements et aux préparatifs de guerre, pour disputer l’hégémonie à l’impérialisme américain et étendre son expansion à l’étranger.

D’autre part, il veut s’appuyer sur les investissements occidentaux pour renforcer l’économie soviétique que font sombrer la course aux armements et les préparatifs de guerre. Ses propositions sur la « réduction des budgets militaires » soi-disant destinée à « aider » les pays en voie de développement reviennent à mettre en devanture de la viande de mouton pour vendre du chien.

Ce n’est là que tromperie envers le peuple soviétique et les peuples du monde, les peuples du tiers monde en particulier.


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