[Voici des exemples d’images et de texte qu’on trouve dans Orbis sensualium pictus.]
Les hommes sont faits pour s’entr’aider les uns les autres dans leurs besoins; qu’ils soient donc courtois (obligeants). Soyez doux (amiable) et affable de visage (jovial) [1], civil et honnête dans vos manières et dans vos moeurs [2], gracieux et véritable dans vos paroles [3], franc et loyal de coeur [4]. Aimez, si vous souhaitez être aimé; ainsi, il se fera une amitié mutuelle [5], comme celle des tourterelles [6] (qui s’aiment tendrement), unanime, paisible et réciproquement affectionnée. Les hommes fantasques (étranges, bizarres) sont haïs de tout le monde; ils sont envieux, incivils (grossiers), querelleux, colériques [7] (irascibles), cruels [8] et implacables, plutôt des loups et des lions que des hommes, et ils sont divisés entre eux-mêmes; c’est pourquoi il arrive souvent qu’ils se battent en duel [9]. L’envieux [10] en veut à tout le monde et se perd lui-même.
L’imprimeur est assorti de lettres de métal en grand nombre et de toutes sortes, arrangées (partagées) en une caisse par cassetins [5]. Le compositeur [1] les en tire l’une après l’autre, et compose les mots avec le poinçon selon la copie (le manuscript) qu’il tient fichée devant soi à un mordant [2] (avec le composteur [3]) jusqu’à ce qu’une ligne (ou un verset) soit achevée; qu’il met (agence, ajuste) dans la forme [4] (la galée), successivement jusqu’à ce qu’il puisse en faire une page [36]; qu’il couche encore une fois (derechef) sur le composoir [7], et il l’y serre avec des plaques de fer [8], par le moyen de la vis [9] et des barreaux afin que les lettres demeurent bien en-semble, unies, et il la met sous la presse [10]. En suite de quoi, l’imprimeur mouille (humecte) les lettres avec l’encre à imprimer, se servant de balles de cuir [11], à présent de cylindres; il y met par-dessus des feuilles de papier qu’il couvre d’un châssis [12], et après qu’il les a couchées dans le coffret sous la presse [13], il leur fait emboire les lettres, en les pressurant du varrinet (du barreau) [15].
Le cabinet (1) est l’endroit où l’étudiant (2) est assis seul à l’écart des hommes; il s’y adonne aux études. Il lit des livres (3); avec une plume (4), il note sur un cahier (5) des morceaux choisis ou les marque sur le livre d’un trait ou d’une astérisque en marge. Quand il travaille tard, il allume une bougie (8) posée sur un chandelier (9). Il mouche la bougie avec une pincette (10). Devant la falmme, il place un écran vert (11) pour ne pas être ébloui. Quand la nuit vient, il utilise une lanterne (15) ou une torche (16).