Le président américain Donald Trump est aujourd’hui en Belgique, afin d’être présent lors d’un événement très important : un sommet au tout nouveau quartier général de l’OTAN, à Evere.
Celui-ci sera inauguré à cette occasion, même si les retards dans l’installation des réseaux informatiques font qu’en pratique il ne fonctionnera en tant que tel qu’à partir de décembre.
C’est tout un symbole de comment notre pays est considéré comme un outil très utile pour l’OTAN, comment ses institutions politiques sont inévitablement influencées et soumises à cette alliance militaire.
On se doute bien, en effet, que l’OTAN n’aurait pas construit un bâtiment de 250 000 m², coûtant un milliard d’euros, si elle n’avait pas des garanties que le régime bourgeois belge se situe entièrement dans sa perspective.
La visite de Donald Trump ne révèle toutefois pas seulement cela sur la Belgique. Celui-ci va rencontrer Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, qui sont les présidents du Conseil et de la Commission européenne.
Rejoindront ensuite cette rencontre le président du Parlement européen, Antonio Tajani, ainsi que la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini.
Ici aussi, cela en dit long sur comment la Belgique est entièrement insérée dans l’Union Européenne. Là encore, on a une force qui intervient nécessairement sur le caractère du régime de notre pays.
Quand on pense qu’auparavant Donald Trump avait été en Arabie Saoudite et en Israël, deux pays entièrement tournés vers l’impérialisme américain dans leur nature historique et jouant un rôle très important au Moyen-Orient….
Et que dès jeudi soir, il ira en Sicile pour un sommet du G7… Tout en ayant également été discuter à Rome avec le pape François au Vatican.
Alors on voit quelle place très importante prend paradoxalement la Belgique, une petite puissance impérialiste, qui a su se rendre « utile ».
Et qui par conséquent a un régime qui pressurise d’autant plus les masses populaires et le prolétariat, l’enserrant le plus possible, afin de les soumettre à cette fonction « utilitaire ».
Voilà un aspect qui mérite d’être pris en compte.
Un autre aspect va de pair avec cela et doit, à défaut d’angoisser, nous interpeller. A regarder la visite de Donald Trump, on ne peut qu’être frappé par un rythme effréné de visites « importantes » et cela rappelle sans nul doute les années 1980, avec l’agitation frénétique, ininterrompue de la guerre froide.
Pourparlers, décisions, négociations, améliorations, renforcement, contrats, partenariat, alliances… on retrouve, tout comme dans les années 1980, une inquiétude à peine masquée des principales puissances.
Et bien entendu une course à l’armement toujours plus agressive.
Car la situation se tend, et cela d’autant plus que, cette fois, il n’y a pas deux blocs de constitués, mais une foule d’alliances et de contre-alliances, c’est-à-dire une concurrence inter-impérialiste exacerbée.
La pression est immense et elle va s’exprimer par une fracture : mais laquelle ?
Dans tous les cas, les masses populaires à l’échelle planétaire en feront les frais. Et il est inacceptable que la Belgique soit un havre de paix pour les réunions impérialistes, un bastion de l’OTAN dont la nature est le militarisme, un arrière-pays des décisions anti-démocratiques allant vers davantage de compétition inter-impérialiste, vers la guerre impérialiste comme solution à la crise générale du capitalisme.
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste [Belgique]
24 mai 2017