EXTRAIT DU RAPPORT DE KROUCHTCHEV AU XIXe CONGRES DU PARTI SUR LES MODIFICATIONS AUX STATUTS DU PC(b) DE L’URSS (1952)

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LES DEVOIRS DES MEMBRES DU PARTI

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Le niveau du travail politique et du Parti retarde néanmoins sur la vie, sur les tâches formulées par le Parti. Le travail des organisations du Parti comporte des insuffisances et des erreurs.

Dans son rapport sur l’activité du Comité Central, le camarade Malenkov a parlé des insuffisances et des erreurs dans le travail de organisations du Parti, des faits négatifs, et parfois même morbides. Des mesures ont été arrêtées en vue d’y remédier, d’en venir à bout.

(…) Notons qu’il existe chez nous un assez grand nombre d’adhérents qui observent une attitude purement formelle et passive quand il s’agit d’appliquer les décisions du Parti. Malheureusement, il est des communistes qui, en paroles, marquent leur accord avec les décisions du Parti, mais qui, en réalité, les enfouissent dans leurs tiroirs, font preuve d’indifférence pour le travail qui leur est confié, ne montrent que peu de souci et d’énergie pour assurer l’accomplissement des tâches désignées. Ces travailleurs ne se laissent pas troubler par le fait que les décisions du Parti et du Gouvernement, dans le secteur qui leur est confié, ne sont appliquées que d’une façon insuffisante. Ils travaillant avec tiédeur, sans énergie, ne font preuve ni d’initiative ni de persistance. Ce que l’on peut faire utilement aujourd’hui, ils le renvoient « à demain » et souvent ils noient une œuvre vivante dans un déluge de paperasses.

Certains dirigeants d’organisations du Parti ne luttent pas assez contre ceux qui observent une attitude toute formelle à l’égard des directives du Parti, qui font un travail insuffisant pour éduquer les cadres dans l’esprit d’une haute responsabilité pour la tâche confiée.

(…) Un autre mal qui se manifeste dans notre Parti, c’est que certains communistes ont tort de croire qu’il existe deux disciplines dans notre Parti : l’une pour les membres du rang, l’autre pour les dirigeants.

Nombreux sont les militants qui estiment que les lois ne sont pas faites pour eux. Ils présument que tout leur est permis et transforment les entreprises ou les établissements qui leur sont confiés en leur fief où ils installent leur propre « régime », leur propre « discipline », en rejetant au loin la discipline de l’Etat. Ils ne font aucun cas des décisions des organisations du Parti, de l’opinion de la masse des adhérents. Là où ces bureaucrates font la loi, avec la carte du Parti dans la poche, on découvre toutes sortes de faits scandaleux.

(…) Il s’avère que ceux des communistes qui proclament sans fin leur dévouement au Parti, mais qui en réalité ne tolèrent pas la critique venant d’en bas et l’étouffent, causent un grand préjudice au Parti.

(…) Le Comité de Rostov-Ville et le Comité régional du Parti, bien de prévenus des agissements de certains dirigeants du Comité de rayon Jéleznodorojny, qui entretenaient des relations avec des voleurs et des concussionnaires et poursuivaient les communistes qui dénonçaient les abus, n’ont pas pris les mesures nécessaires, en temps voulu, de sorte que les criminels sont restés longtemps impunis. Par décision du Comité Central du parti, les personne coupables d’avoir bâillonné la critique et commis d’autres abus, ont été exclues du Parti et déférées en justice.

(…) On trouve encore parmi les dirigeants des grands seigneurs et des bureaucrates estimant que les militants de base n’ont pas le droit de faire part aux organismes supérieurs des insuffisances du travail. Certains dirigeants vont même jusqu’à engager des poursuites contre ceux qui informent les organismes dirigeants du Parti et le Comité Central des insuffisances du travail. Il est évident que le Parti doit entreprendre une lutte à outrance contre ce genre de dignitaires.

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Certains militants, ainsi qu’en témoignent les faits révélés par le Comité Central et le Gouvernement, essayent de ruser devant le Parti et l’Etat, s’engagent dans la voie du mensonge, de la dissimulation devant l’Etat des moyens matériels dont ils disposent. Ce qui montre que l’habitude – contraire aux intérêts de l’Etat – n’a pas encore été extirpée jusqu’au bout de faire passer les intérêts étroitement administratifs avant les intérêts de l’Etat et ceux du Parti.

Certains travailleurs cherchent à maquiller la situation, à faire du bluff, à grossir les chiffres relatifs à l’exécution des plans.

Il faut également prévoir dans les Statuts que tout membre du Parti a le devoir de garder le secret du Parti et de l’Etat, de faire preuve de vigilance politique, et que la divulgation d’un secret du Parti et de l’Etat est un crime envers le Parti, incompatible avec la qualité de membre du Parti.

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Il est des militants qui, séduits par les succès économiques, oublient les indications du Parti sur la nécessité d’intensifier au maximum la vigilance. Il ne faut jamais perdre de vue l’encerclement capitaliste, le fait que les ennemis de l’Etat socialiste ont tenté et tenteront encore d’introduire dans notre pays leurs agents pour leur faire faire un travail de sape. Dans un but odieux, les éléments hostiles cherchent à se faufiler à des postes différents dans les organisations du Parti, de l’Etat et dans les entreprises économiques, à utiliser les insouciants, les bavards, ceux qui ne savent pas garder le secret du Parti et de l’Etat.

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LES ORGANISMES SUPÉRIEURS DU PARTI

Les délais de convocation des congrès et des assemblées plénières du Comité Central du Parti

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Les conférences du Parti communiste de l’URSS
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Réorganisation du Bureau Politique en Présidium du Comité Central du Parti

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Réorganisation de la Commission de Contrôle du parti en Comité de Contrôle près le Comité Central

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Le contrôle de l’application des décisions du Parti et la vérification du travail des organisations locales du Parti sont assumées par le Comité Central, le contrôle et la vérification étant partie intégrante et essentielle de la direction du Parti. Il faut accentuer le rôle des organismes de contrôle dans la lutte contre les infractions à la discipline du Parti et contre l’accomplissement insuffisant par les communistes de leurs devoirs. Il serait donc opportun de réorganiser la Commission de Contrôle en Comité de Contrôle près le Comité Central du Parti. Il faut aussi créer dans les républiques, les territoires et les régions des délégués du Comité de Contrôle du Parti, indépendants des organismes locaux du Parti.

Le Comité de Contrôle sera chargé de vérifier l’observation de la discipline du Parti par les membres et les stagiaires ; de prendre des sanctions contre les communistes coupables d’infractions au programme, aux Statuts du Parti, à la discipline du Parti et de l’Etat ; de prendre des sanctions contre quiconque portera atteinte à la morale du Parti, se rendra coupable de mensonge et manquera d’honnêteté et de sincérité à l’égard du Parti, contre les calomniateurs, les bureaucrates, contre la dissolution des mœurs, etc.
On propose également de confier au Comité de Contrôle l’examen des appels portés contre les décisions des organismes locaux du Parti sur les exclusions et les sanctions.

MISE AU POINT DES TACHES INCOMBANT AUX ORGANISATIONS LOCALES DU PARTI

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Le Parti fait un devoir à chaque communiste de développer l’autocritique et la critique venant de la base, de dénoncer les insuffisances du travail et d’en obtenir l’élimination. Ceci impose aux organisations du Parti des devoirs encore plus élevés. En matière de critique, comme en toute chose, il ne saurait y avoir de laisser-aller. Les organisations du Parti ont le devoir de guider l’activité croissante des communistes, d’éduquer les membres du Parti de façon qu’ils luttent à outrance contre les défauts et aboutissent à améliorer au maximum le travail de toutes les organisations du Parti, de l’Etat, économiques et sociales.

(Moscou, Éditions en langues étrangères, 1952)


Ce texte de N. Krouchtchev qui fait référence au rapport de Malenkov au même congrès est un texte opportuniste.

Malenkov vise principalement les dirigeants du Parti et de l’Etat qui agissent comme des bourgeois et il propose la pratique de la critique et de l’autocritique pour corriger les erreurs, pour supprimer les survivances de l’idéologie bourgeoise.

Khrouchtchev, au contraire, fait régner la confusion à propos de la cible : il s’attaque aux militants et aux cadres indifféremment, comme si les militants portaient la responsabilité politique au même titre que des dirigeants embourgeoisés.

En effet, dans la partie consacrée aux devoirs des MEMBRES du Parti, Khrouchtchev critique les travailleurs, les militants, les dirigeants qui commettent des erreurs. A la fin, il vise même les agents étrangers qui se faufileraient à des postes importants, ce qui constituait le danger principal avant l’agression allemande de 1941, mais non en 1952.

Dans la partie consacrée aux organismes SUPÉRIEURS, il élude la critique et met au point le contrôle qu’ils exercent sur les organismes inférieurs. Jeter la confusion à propos de la cible principale est une tactique habituelle des opportunistes.

De même pour les méthodes préconisées à l’encontre des « fautifs ». Il faut une « lutte à outrance » contre des bureaucrates qui ne sont pas clairement désignés ; certains seront « déférés en justice ». La base doit critiquer et nul ne peut l’en empêcher, dit Khrouchtchev, qui ajoute aussitôt qu’il faut « garder les secrets du Parti et de l’Etat » pour ne pas agir en criminel.

Au moment où le Parti met l’accent sur la critique venant de la base pour démasquer les bourgeois infiltrés dans le Parti, Khrouchtchev pratique l’opportunisme » de gauche » en proposant une répression effrénée contre tous ceux qui se trompent, qu’ils soient dirigeants ou militants de base et quelle que soit la gravité des erreurs commises. Et de toute façon, ceux qui critiqueront risquent de passer en justice pour divulgation de « secrets du Parti et de l’Etat ».

Voilà comment les opportunistes à la Khrouchtchev se camouflaient peu avant la mort de Staline.


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