Mikhaïl Ivanovitch Likhachev, Rêves brillants, URSS, années 1950

Mikhaïl Ivanovitch Likhachev, Rêves brillants, URSS, années 1950

ART (littérature, architecture, sculpture, peinture, musique, théâtre, cinéma, etc.). Une des formes de la conscience sociale.

De même que la science, l’art est un puissant agent de la connaissance et une force sociale immense. Le caractère spécifique de l’art est de refléter, de reproduire la réalité sous forme d’images artistiques perceptibles aux sens. Comme toute idéologie, il est déterminé par la base économique de la société.

Dans une société de classes l’art exprime les intérêts des diverses classes, représente une arme idéologique dans la lutte qui les oppose. Dans une telle société, le développement des arts suit un cours plein de contradictions.

Ainsi, au début du capitalisme, quand celui-ci était encore un phénomène progressif, les créations de l’art bourgeois en littérature, peinture, etc., avaient, pour leur temps, un caractère avancé.

Mais, en arrivant au pouvoir, la bourgeoisie se met à freiner le développement de l’art. « La production capitaliste, écrivait K. Marx, est hostile à certaines productions artistiques telles que l’art et la poésie, etc. » (« Theorien über den Mehrwert », Buch I, Bd. I, B. 1923, S. 382).

Aussi, avec le capitalisme, l’art réaliste ne peut-il se développer qu’en entrant constamment, sous une forme ou une autre, en conflit avec les intérêts des classes dominantes. Les artistes les plus éminents, issus des classes exploiteuses, et qui s’efforcent de brosser un tableau réaliste de la vie, entrent on opposition avec les idées et les intérêts de leurs classes ; certains d’entre eux passent du côté des classes progressistes, opprimées.

Le peuple russe qui joua un grand rôle historique dans le développement de toutes les branches de la science, de la technique et de la culture, a puissamment contribué au progrès des arts.

On doit des œuvres prodigieuses aux représentants de l’art russe tels que Pouchkine, Tolstoï, Nékrassov, Tchékhov, Gorki, Répine, Sourikov, Tchaïkovski, Glinka, Moussorgski, et tant d’autres. La particularité essentielle de leur art, c’est son profond contenu idéologique, son effort pour résoudre les problèmes sociaux les plus complexes, ses attaches avec l’art populaire, le désir de servir le peuple.

Avec l’apparition du prolétariat révolutionnaire dans l’arène de l’histoire et l’accentuation de la lutte de classes, l’art bourgeois devient de plus en plus faux et hypocrite.

A l’époque de l’impérialisme, l’art des classes dominantes entre en décadence. Il se caractérise essentiellement par l’absence d’idées, phénomène qui trouve son expression dans le formalisme (cubisme, futurisme, etc.), ou dans la représentation naturaliste de la réalité.

Cet art subordonné aux intérêts de la bourgeoisie impérialiste est appelé à détourner les masses de la lutte de classe, à leur inculquer l’idéologie des classes dominantes.

Ecrivains, peintres et autres artistes avancés combattent cet art réactionnaire. Aujourd’hui, dans les pays capitalistes, se développe et se consolide un art démocratique héritier des meilleures traditions nationales qu’il enrichit avec l’expérience de la lutte des masses populaires pour la paix, pour une vie digne de l’homme, pour l’indépendance nationale et la liberté des peuples.

Au cours de la lutte contre l’idéologie bourgeoise réactionnaire un art prolétarien se forme dans le cadre de l’ancien régime.

Dans son article « Organisation du Parti et littérature du Parti » (1905), Lénine donne un aperçu des traits nouveaux qui distingueront l’art prolétarien : cet art s’appuiera sur l’idéologie communiste, se mettra au service des masses travailleuses, éduquera le peuple dans un esprit de lutte contre toute forme d’oppression, dans l’esprit de lutte pour une existence nouvelle, socialiste, pour le communisme.

Avant même le triomphe de la révolution, le prolétariat russe produisit le grand écrivain Maxime Gorki, dont les œuvres ouvrirent une ère nouvelle dans l’histoire de l’art. Gorki fut le fondateur de l’art socialiste soviétique, qui naquit et se développa dans la lutte pour une société socialiste.

Cet art est authentiquement populaire puisqu’il sert la cause de la classe ouvrière et de tous les travailleurs, et traduit les intérêts du peuple soviétique. Marquant une étape nouvelle dans l’évolution de l’art mondial, l’art socialiste reprend sous un angle critique tout ce que la culture humaine a produit de précieux à travers les siècles.

Le parti communiste a indiqué aux écrivains et aux artistes la méthode fondamentale de l’art soviétique, celle du réalisme socialiste (V.). Cette méthode permet à l’art de pénétrer la vie de la société, d’en donner une représentation fidèle, de l’aborder du point de vue des tâches socialistes du prolétariat, de devenir un puissant moyen d’éducation communiste des travailleurs.

Le parti communiste protège l’art soviétique contre les influences de l’art décadent bourgeois et mène une lutte implacable contre toutes sortes de survivances étrangères à la culture socialiste. Les décisions du Comité Central du Parti communiste relatives à la littérature et à l’art, prises après la guerre (V. Culture socialiste), montrent le chemin du progrès à l’art socialiste, puissant instrument dans l’édification du communisme.

Le XIXe congrès du parti a accordé une grande attention aux problèmes de la littérature et des arts. Le rapport présenté au XIXe congrès sur l’activité du C.C., souligne que les grands succès obtenus ne doivent pas empêcher de voir les graves lacunes qui subsistent dans le développement de la littérature et des arts soviétiques telles que : une connaissance encore insuffisante de la vie, adultération de la vérité, bas niveau idéologique et artistique de bien des œuvres.

Chez certains écrivains avait cours la théorie profondément erronée et nuisible de « l’absence de conflits », qui niait l’existence de contradictions dans la société soviétique et la nécessité de la lutte du nouveau contre l’ancien.

Cette théorie retardait le progrès de l’art soviétique, l’incitait à estomper les survivances du capitalisme dans la conscience des hommes et rabaissait le rôle de l’art soviétique dans l’éducation communiste des travailleurs. Le Parti communiste de l’Union Soviétique demande aux écrivains soviétiques de s’assimiler l’héritage des grands auteurs satiriques russes tels que Gogol et Chtchédrine et de stigmatiser sans pitié tout ce qui entrave la progression vers le communisme.

Le message de salutation du C.C. du P.C.U.S. au Deuxième Congrès des écrivains soviétiques, revêt une grande importance pour le progrès de la littérature soviétique et de l’art socialiste dans son ensemble : il détermine la voie à suivre dans la lutte pour un art digne de l’époque de l’édification du communisme


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