AKHOUNDOV Mirza Fatali (1812-1878). Eminent écrivain azerbaïdjanais, philosophe, homme public, propagateur des lumières. Sa conception du monde s’était formée sous l’influence de la pensée sociale russe d’avant-garde et surtout des idées des démocrates révolutionnaires Biélinski (V.), Tchernychevski (V.), Dobrolioubov (V.).

Ses vues philosophiques en firent un matérialiste, un athée. Seule la substance matérielle existe, disait-il. Une, éternelle et infinie, elle est sa propre cause et l’origine de tous les processus et phénomènes de l’univers. La matière est une donnée première, la conscience une donnée seconde.

La nature, ou la matière, existe objectivement, d’elle-même, sans le concours d’une force extérieure. L’espace et le temps sont les attributs (V.) nécessaires de la matière. Dans son article « Réponse au philosophe Hume », il critique la conception idéaliste et subjective de la causalité. La causalité et l’enchaînement causal sont pour lui des catégories objectives existant indépendamment de l’homme et de sa volonté.

C’est en matérialiste également qu’il résout les problèmes de la théorie de la connaissance. Il part de ce principe que le monde et ses lois sont connaissables, ce dont témoigne la science. Les sensations sont la source de la connaissance. Le matérialisme d’Akhoundov était un matérialisme métaphysique.

Sa conception de l’histoire, des phénomènes sociaux, était idéaliste. Akhoundov était athée et combattait l’islamisme. L’humanité a commis, disait-il, une grande erreur d’avoir mélangé la science et la religion.

Fondateur de la dramaturgie et du théâtre azerbaïdjanais, on lui doit également une nouvelle philosophique : « Les étoiles trompées », première œuvre littéraire azerbaïdjanaise en prose. Poète distingué, il étudiait profondément l’œuvre de Lomonossov, de Derjavine, de Gogol et de Pouchkine.

Il appréciait beaucoup la culture et la langue russes. Il estimait que « pour exprimer des idées profondes, la langue russe n’a pas d’égale ». Patriote azerbaïdjanais, il était le champion de l’amitié de tous les peuples. Il luttait pour des relations fraternelles entre les peuples de Transcaucasie.

La principale œuvre philosophique d’Akhoundov est : « Trois lettres du prince indien Kémal-ed-Dovlé au prince persan Djélal-ed-Dovlé, et réponse de ce dernier ».


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