Ainsi donc, « l’acte 2 » de la « Marche pour la liberté » s’est déroulé hier dimanche dans les rues de Bruxelles regroupant plus un moins 8 000 personnes, selon les chiffres des uns et des autres, alors que « l’acte 1 » du 21 novembre dernier en avait vu défiler environ 35 000 selon la police et 80 000 selon les organisateurs.
C’est un recul net, puisque ce mouvement anti mesures sanitaires a pour vocation de devenir le centre d’une vague de contestation dans le pays sur un mode plébéien typique de l’extrême-Droite mais visant large. Mais il y a bien trop de folklore, de fausse radicalité et de simagrées pour que cela marche en Belgique.
En attendant, alors que dans les hôpitaux, les services de soins intensifs sont à nouveau totalement saturés, que depuis plusieurs jours, ils ont du mal à prendre en charge les personnes se présentant aux urgences victimes d’accidents de la route, et que des opérations chirurgicales importantes sont reportées en oncologie et en cardiologie, le rebut de la société défilait à Bruxelles !
Mais comment qualifier autrement un tel agglomérat de beaufs pratiquant l’individualisme forcené ? Ces éléments décomposés, ces gilets jaunes, ces hippies de Droite, ces fascistes identitaires, et autres paganistes et motards nazis (avec tout ce que cela suppose d’antisémitisme) ?
Car, outre la présence d’Alain Escada, dirigeant du groupe mystico-délirant Civitas, on notait celle de cadres du Mouvement NATION et de leur dissidence du collectif « En Colère » ; de David Bouillon, membre d’un groupe de médecins adepte pour certains du « druide des calanques », Didier Raoult ; d’Alexandre Penasse, responsable du média antiproductiviste Kairos, qui n’hésitera d’ailleurs pas à prendre la parole aux côtés d’Alain Escada, sous les calicots de Civitas…
Il nous faut également signaler la présence de soignants anti-vaccins et/ou anti-pass. Or, on sait très bien aujourd’hui que des soignants ont transmis le virus à des personnes dans des maisons de repos ou des hôpitaux depuis le début de l’épidémie, et que les gestes barrières ne sont pas suffisants, surtout avec un variant Delta particulièrement contagieux, sans parler de la contagiosité du nouveau variant Omicron.
Le refus de la vaccination dans ces cas est anti-social au possible : ces personnes nient la réalité et savent au fond qu’elles risquent de contaminer des malades. Et que dire du fait que les hôpitaux belges manquent déjà cruellement de personnel : ces gens représentent de véritables trahisons et autant de coups de poignards dans le dos.
Et que voit-on chez les anti-pass sanitaire ? Une défense sans faille de ces personnes. Au nom du refus du pass. L’argument ? Populiste au possible : ces personnes vont perdre leur emploi, le pass serait un régime d’apartheid…
Tout cela alors que nous sommes face à un gouvernement bourgeois qui agit pour que le capitalisme belge reprenne son cours, coûte que coûte, et qui est incapable de prendre les mesures bien plus drastiques qui s’imposent pour endiguer la quatrième vague de Covid 19 qui frappe actuellement la Belgique – avec un Gems dont les avis sont instrumentalisés selon les intérêts divergents des différentes composantes du Gouvernement fédéral et des Gouvernements régionaux.
Seulement, les faits sont têtus comme le disait Marx et la vaccination, le port du masque et la distanciation physique apparaissent tel un spectre : celui de l’exigence collective. Tout comme le réchauffement climatique exige une dimension collective qu’on le veuille ou non, la crise sanitaire oblige à révolutionner les esprits et les pratiques. Pour les Belges, la situation va être ainsi toujours plus douloureuse. Ceux qui ne comprennent pas cela finiront par se fracasser sur la réel en même temps que le gouvernement qu’ils prétendent pourtant combattre.
Comme quelques photos en disent parfois plus qu’un long discours, en voici un florilège très parlant…
Faut-il avoir perdu l’esprit pour appeler à participer à une telle chose quand on se dit communiste ou de Gauche ?!