Volodymyr Zelensky quittant précipitamment la Maison-Blanche sans conférence de presse ni annonce commune

Volodymyr Zelensky quittant précipitamment la Maison-Blanche sans conférence de presse ni annonce commune

Le 28 février 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé à la Maison-Blanche pour signer un accord-cadre sur des investissements américains dans les minerais, les hydrocarbures et les infrastructures ukrainiennes.

S’en est suivi une sorte d’éviction tapageuse de Volodymyr Zelensky par Donald Trump devant les caméras de télévision du monde, dont la forme n’avait rien de protocolaire ni de diplomatique.

Sous le mandat de l’ex-président Biden, la superpuissance américain avait octroyé de grandes largesses au régime bandériste de Kiev : 114 milliards de dollars versés officiellement sous forme d’aide militaire, financière et humanitaire.

Il semble bien que cela ne soit plus d’actualité, les Etats-Unis s’étant stratégiquement mis en retrait…

Aujourd’hui comme hier, et nous avons là la position commune de la grande majorité des gouvernements occidentaux, l’une des principales caractéristiques du fascisme est le racisme. C’est-à-dire la perception que certains peuples (parmi eux les Slaves et surtout les Russes) sont inférieurs, intrinsèquement dangereux, intrinsèquement non civilisés et devraient être exterminés ou au moins placés « sous contrôle ». C’est-à-dire être « esclavagisés » ; la Russie en tant qu’Etat devant aujourd’hui être démembrée et réduite au rang de « Moscovie ».

Or, ce concept est un élément clé de l’idéologie nazie avec la théorie du Lebensraum, cette vision fantasmée d’un l’Espace vital qui identifie une grande partie du territoire de la Russie comme source de nouvel espace pour le peuple allemand. Ces dernières années, il est apparu renouvelé et modernisé, camouflé sous le couvert de la « résistance à l’expansionnisme russe ».

Dans le contexte de ces conceptions, les Russes sont traités comme agressifs par nature, comme des sauvages de la steppe, qui ont la violence dans le sang et doivent donc être neutralisés même en détruisant la Russie.

Dans le cadre de cette lecture raciste, des lignes stylisées sur « l’endiguement de la Russie » et des comparaisons avec Munich en 1938, sont incluses. Celles-ci sont répétées avec une obsession compulsive par divers politiciens et « experts » des relations internationales en Europe en général et en Belgique en particulier.

L’idée que la Russie, après l’Ukraine, attaquera d’autres pays européens parce qu’elle est agressive non seulement ne parvient pas à avancer de raisons « géopolitiques » convaincantes pour lesquelles Moscou choisirait cela, mais ignore également les propres capacités de la Russie, militaires et autres.

Théo Francken, le ministre de la Défense du nouveau gouvernement fédéral de Bart De Wever, est pour sa part en accord total avec cette notion de Russie agressive. Il souhaite ainsi « rendre la Belgique plus résiliente » en envisageant de commander des avions de combat F35  supplémentaire en plus des 34 appareils déjà commandés chez Lockheed Martin.

Le projet de rétablissent d’un service militaire sur base volontaire « dans un premier temps » est également sur la table, comme l’est celui d’envoyer des soldats belges en Ukraine, « au cas où il faudrait sécuriser un éventuel accord de cessez-le-feu ».

Non content de cela, Théo Francken n’envisage rien de moins que la transformation de l’immense site de production automobile bruxellois Audi Forest (récemment fermé) en une usine d’armement que, dans un accès de bouffée trumpiste irrépressibles, il qualifie de « projet magnifique » et d’initiative pouvant relancer l’économie wallonne. Il y a là une portée belliciste énorme, qu’il faut absolument souligner, même si le gouvernement belge n’est pas à l’avant-garde des manœuvres anti-russes, comme peuvent l’être la France et le Royaume-Unis.

Le site Audi dans la commune bruxelloise de Forest

Le site Audi dans la commune bruxelloise de Forest

Voici donc les « réalistes » de Belgique qui soutiennent psychotiquement que la Russie « doit être vaincue en Ukraine pour que nous n’allions pas à un nouveau Munich » ! C’est parce qu’ils voient la Russie comme intrinsèquement mauvaise et agressive, et non selon une lecture « géopolitique » rationnelle. A ce stade, il convient de souligner que c’est sur la base de ces critères racistes que la politique de la Russie est interprétée non seulement comme une politique gouvernementale, mais aussi comme un choix national.

La situation actuelle est sans précédent dans l’histoire de l’après-guerre et est enracinée dans la relecture fasciste de la Russie. Pour la première fois dans l’histoire, le peuple russe, et pas seulement ses gouvernements, est diabolisé. Même pendant les années de la guerre froide, l’Occident a diabolisé l’Union soviétique en tant qu’Etat et le communisme comme système politique et non pas le peuple russe. Au contraire, le peuple russe a été principalement traité comme une victime du régime. Nous avons pu voir cela essentiellement dans l’expression des gouvernement occidentaux de l’époque ainsi qu’à travers la production « artistique » d’individus pseudo-rebelles s’incrustant socialement aux institutions.

Depuis le 24 février 2022,  le grand symbole de cette diabolisation, c’est Fiodor Dostoïevski (1821-1881). Car si le régime ukrainien démolit la statue de Catherine de Russie à Odessa, s’il détruit tous les monuments à Alexandre Pouchkine, s’il détruit par millions des ouvrages en russe ou considérés comme pro-russe, il a surtout fait de cet auteur le symbole du mal absolu.

Pourquoi cet immense auteur de la seconde moitié du 19e siècle est-il la cible principale ? Fiodor Dostoïevski est très connu en Belgique ; il est l’auteur de romans marquants : Les frères Karamazov, L’idiot, Le joueur, Les démons et bien entendu Crime et châtiment.

Et c’est pour cet ouvrage, considéré en Belgique comme un immense classique, que Dostoïevski est dénoncé, condamné.

On y trouverait de manière exemplaire ce qui fait l’âme russe : un esprit tourmenté par l’absolu, à la fois idiot et obsessionnel, tourné naturellement vers le crime.

Cette âme russe serait non européenne et devrait pour cette raison être anéantie. Les Russes seraient des monstres. C’est le discours officiel du régime ukrainien.

Cette vision est fasciste et totalement typique. Ils appellent à la destruction de la Russie, qui fabriquerait des Russes inhumains, des « Orques »… Et on remarque comment Dostoïevski est visé, systématiquement, comme grand symbole de cette « âme russe » satanique.

Un autre élément qui montre le caractère délirant de cette guerre contre la Russie est la coexistence hautement irrationnelle de la diabolisation extrême du pays avec des vues très caricaturales de ses capacités militaires. Si vous êtes faible, vous ne pouvez pas être une menace, même si vous le voulez. Cependant, cette contradiction ne semble pas du tout déranger les élites européennes, précisément parce qu’elles ne fonctionnent pas sur des critères rationnels mais sur des critères racistes.

Ainsi, l’armée russe est traitée comme un tigre de papier, les armes russes comme primitives, et même l’arsenal nucléaire russe est considéré comme presque inutile puisque « les souris ont mangé les fils des missiles » et que « peu des armes nucléaires russes fonctionnent », selon ce qui est écrit par des « experts » militaires belges ! Cette lecture paranoïaque de la Russie comme extrêmement agressive, par sa nature même et en même temps incapable de menacer qui que ce soit, caractérisait la pensée fasciste et apparaît aujourd’hui dans la nouvelle guerre anti-russe renouvelée.

Dans les années de l’ancienne guerre froide, c’était exactement le contraire. C’est-à-dire qu’il y avait, assez logiquement, une surestimation des capacités technologiques de l’Union soviétique et des capacités de l’armée soviétique. Cette surévaluation était nécessaire pour justifier le soutien social, politique et économique au complexe militaro-industriel américain et européen.

Des notions exagérées sur les capacités soviétiques ont été exprimées autant de la bouche des officiels (par exemple, les considérations concernant « l’écart du nombre de missiles » dans les années 1960) que dans des livres d’intellectuels emblématiques, tels que le tristement célèbre « Devant la guerre » de Cornelius Castoriadis dans les années 1980. Il a également figuré dans des projets de propagande hollywoodiens tels que les film de et avec Clint Eastwood ou encore avec « A la poursuite d’Octobre rouge » de John McTiernan, une adaptation du roman d’espionnage homonyme de Tom Clancy.

Mais, l’éviction de Volodymyr Zelensky par Donald Trump constitue un énorme retournement historique ! Car le point de tension de la troisième guerre mondiale s’est dangereusement déplacé ici, depuis les États-Unis, en quelques heures.

Cela ne signifie pas qu’en arrière-plan, la guerre de repartage du monde entre la superpuissance américaine et la superpuissance chinoise ne soit plus principale. Mais la tendance historique à la guerre fait de l’Europe le centre mondial de l’inexorabilité de la guerre pour l’instant.

Le conflit sino-américain se voit accouplé au conflit entre les principales puissances européennes et la Russie.

Combattons résolument la tentative du capitalisme de s’en sortir en poussant à la guerre mondiale ! Mais il faut le dire, rien n’est possible sans rupture subjective, sans en finir avec la passivité des masses, sans acceptation de l’esprit de sacrifice, sans reconnaissance de la nécessité du Socialisme pour empêcher le retour dans la barbarie.

Comme cela a été dit par ailleurs, soit la révolution empêche la guerre, soit la guerre provoque la révolution !


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