SPIRITUALISME. Doctrine idéaliste selon laquelle l’esprit domine la nature. Les spiritualistes considèrent l’âme, l’esprit comme l’unique substance, tandis que le corps ne serait que le produit de l’âme.
Les adeptes déclarés du spiritualisme reconnaissent ouvertement qu’ils n’ont rien de commun avec la science ; en tant qu’idéalistes ils nient que la matière existe objectivement, indépendamment de la conscience ; ils répudient la connaissance de la matière et lui substituent la croyance aux esprits.
Le spiritualisme est étroitement lié à la religion et au mysticisme ainsi qu’au spiritisme (créations de « miracles », « évocations des esprits », « tables tournantes » et autre charlatanisme).
Les spiritualistes contemporains s’efforcent de revêtir leurs élucubrations idéalistes et religieuses d’une forme « scientifique ».
SPONTANEITE, DEVELOPPEMENT SPONTANE. Mouvement qui se produit de lui-même, sans impulsion du dehors, automouvement (V.).
SPONTANEITE ET CONSCIENCE. Dans les dernières années du XIXe siècle et au début du XXe, une lutte s’était engagée en Russie entre les marxistes révolutionnaires, d’une part, et l’aile opportuniste de la social-démocratie, — les « économistes », — de l’autre, sur la question de la spontanéité et de la conscience dans le mouvement ouvrier.
Les marxistes révolutionnaires, Lénine en tête, estimaient que la tâche principale des marxistes était d’organiser un parti de la classe ouvrière, centralisé et indépendant, armé d’une théorie révolutionnaire.
Sans un parti de ce genre, impossible de réaliser la fusion du socialisme et du mouvement ouvrier, d’imprimer au mouvement une direction socialiste.
Lénine a montré que la doctrine socialiste est née, sur la base du mouvement ouvrier, des théories philosophiques, historiques et économiques élaborées par des hommes instruits, issus des classes possédantes, par les intellectuels.
La classe ouvrière n’est pas en mesure d’élaborer elle-même, par ses propres forces, la conscience socialiste, c’est-à-dire une conscience qui s’élève à la compréhension des intérêts de classe vitaux du prolétariat. Elle ne peut élaborer qu’une conscience trade-unioniste.
Pour élaborer la conscience socialiste, il faut être armé de connaissances scientifiques. Or, la classe ouvrière, tant qu’elle reste une classe opprimée, n’en a ni le temps ni les moyens. La conscience socialiste est élaborée par les intellectuels révolutionnaires.
Mais elle n’acquiert toute sa signification et ne devient une force que lorsqu’elle se répand dans la classe ouvrière, lorsque le prolétariat, après avoir pris conscience de sa situation, se dirige à grands pas vers la lutte révolutionnaire consciente pour la révolution socialiste.
C’est le parti du prolétariat qui joue le rôle principal dans la transformation de la lutte spontanée en lutte consciente. Par son activité il apporte dans la classe ouvrière la conscience socialiste et imprime à la lutte spontanée des prolétaires un caractère conscient.
Les « économistes », ces agents de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier, s’inclinaient devant la spontanéité du mouvement ouvrier et négligeaient le rôle d’une théorie d’avant-garde, le rôle de l’élément conscient.
D’après eux, puisque les ouvriers vont spontanément au socialisme, la social-démocratie ne doit pas intervenir dans le mouvement ouvrier, y introduire la conscience révolutionnaire.
En niant le rôle de l’élément conscient dans le mouvement ouvrier et la nécessité pour le prolétariat de soutenir une lutte politique contre le tsarisme et le capitalisme, les « économistes » cherchaient à faire de la classe ouvrière un appendice politique de la bourgeoisie libérale, à soumettre les ouvriers à l’idéologie de la bourgeoisie, à désarmer idéologiquement le prolétariat dans sa lutte contre le capital.
Lénine caractérisait leurs positions comme une « tendance à l’opportunisme illimité qui s’adapte passivement à la spontanéité » (« Que faire ? », M. 1954, p. 54). La théorie selon laquelle il faut se soumettre à la spontanéité était répandue sous une forme ou sous une autre dans tous les partis de la IIe Internationale.
Lénine a le premier dans l’histoire de la pensée marxiste mis à nu les origines idéologiques de l’opportunisme. Il a porté très haut l’importance de la théorie révolutionnaire, de la conscience des masses, le rôle du parti en tant que force dirigeante du mouvement ouvrier, il a justifié ce principe marxiste fondamental, d’après lequel le parti marxiste, c’est la fusion du mouvement ouvrier et du socialisme.
Il a montré que sans théorie révolutionnaire, il n’y a pas de mouvement révolutionnaire, que seul un parti guidé par une théorie d’avant-garde peut remplir le rôle de combattant d’avant-garde.
La solution qu’a donnée Lénine à la question de la fusion du mouvement ouvrier et du socialisme, développe et approfondit les idées de Marx et d’Engels à ce sujet.