Le 15 août 2025 s’est tenu sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, à Anchorage, en Alaska. Les deux présidents ont présenté leur rencontre comme un grand succès. Ils ont tenu une conférence de presse commune où ils étaient très contents d’eux-mêmes.
Ils n’ont par contre répondu à aucune question des journalistes. Et ils n’ont strictement rien dit de ce sur quoi ils s’étaient mis d’accord. Il faudrait donc leur faire confiance. C’est ce que demande Donald Trump :
« Nous avons eu une réunion extrêmement productive et nous nous sommes mis d’accord sur de nombreux points, il n’en reste que quelques-uns.
Certains ne sont pas très importants. L’un d’entre eux est probablement le plus important, mais nous avons de très bonnes chances d’y parvenir. Nous n’y sommes pas encore parvenus, mais nous avons de très bonnes chances d’y arriver. »
« Cette réunion a été très profonde et je dirais même très productive. Nous nous sommes mis d’accord sur de nombreux points. Pour la plupart d’entre eux, je dirais qu’il reste encore quelques points importants à régler, mais nous avons fait des progrès. Il n’y a donc pas d’accord tant qu’il n’y a pas d’accord.
Je vais appeler l’OTAN dans un petit moment. Je vais appeler les différentes personnes que je juge appropriées et, bien sûr, appeler le président Zelensky pour lui parler de la réunion d’aujourd’hui. C’est à eux de décider en fin de compte. »
Vladimir Poutine a fait de même :
« Je tiens à remercier le président Trump pour notre travail commun, pour le ton bienveillant et confiant de notre conversation. Il est important que les deux parties soient axées sur les résultats, et nous constatons que notre président a une idée très claire de ce qu’il souhaite accomplir. Il se soucie sincèrement de la prospérité de son pays.
Il comprend néanmoins que la Russie a ses propres intérêts nationaux, et j’espère que les accords conclus aujourd’hui seront le point de départ non seulement d’une solution à la question ukrainienne, mais aussi d’un retour à des relations pragmatiques et constructives entre la Russie et les Etats-Unis. »
Il ne s’agit ici certainement pas faire de la « géopolitique » et de partir dans des hypothèses : il faut laisser cela aux commentateurs bourgeois. Ce qui compte, c’est que deux dirigeants de grandes puissances (et même d’une superpuissance pour les États-Unis) assument ouvertement la diplomatie secrète.
Et tout cela au nom du chacun pour soi, puisque chaque État ne devrait agir que pour ses propres intérêts.
Ce sont là des caractéristiques du repartage du monde. Les puissants décident d’aller de l’avant, les rapports de force déterminent ce qui en ressort. Chacun essaie de bousculer l’autre, de déstabiliser ses « compétiteurs », afin de ramasser le plus de parts possibles dans le repartage.
Le tout relève de la guerre, plus ou moins ouverte, et qui aboutit inéluctablement à la guerre mondiale.
Les masses mondiales doivent prendre conscience de cette tendance historique, sans quoi on va sinon à une nouvelle grande boucherie. Et elles ne peuvent compter absolument que sur elles-mêmes pour cela.
Ou la révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution !