SCHOPENHAUER Arthur (1788-1860). Philosophe idéaliste réactionnaire allemand, idéologue des hobereaux prussiens.

Son ouvrage principal « Le monde comme volonté et comme représentation » fut publié en 1818, mais sa philosophie n’acquit de notoriété qu’après la révolution de 1848, quand la bourgeoisie, effrayée par le mouvement révolutionnaire des masses populaires, se jeta dans les bras de la réaction.

Son influence s’accrut surtout après sa mort, à l’époque de l’impérialisme. Ennemi du matérialisme et de la dialectique, Schopenhauer oppose à la conception matérialiste du monde l’idéalisme métaphysique.

Tout en empruntant à Kant (V.) sa conception idéaliste subjective qui conditionne les phénomènes par la conscience, il rejette l’insaisissable « chose en soi », et affirme que la volonté est l’essence du monde.

Le volontarisme de Schopenhauer se distingue des conceptions religieuses ordinaires en ce qu’il admet la domination du monde par une volonté aveugle, irrationnelle, absurde.

Son idéalisme objectif est par conséquent une des formes de l’irrationalisme, puisque cette volonté, qui est prétendument le principe de toutes choses, exclut le déterminisme de la nature et de la société, et, par suite, la possibilité d’une connaissance scientifique.

L’idéalisme de Schopenhauer ouvre toutes grandes les portes aux idéologues de la réaction. Une autre particularité de cet idéalisme, qui lui a valu son succès parmi les idéologues de la réaction, c’est la négation — qui découle de son volontarisme — de tout progrès historique, c’est son pessimisme.

La conception du monde de Schopenhauer est imprégnée de haine pour la révolution, le peuple et la démocratie ; il tient en exécration les réformes bourgeoises elles-mêmes. Adversaire d’un art réaliste progressiste, Schopenhauer est le champion d’un esthétisme fondé sur le mépris de l’homme, l’ignorance de ses intérêts vitaux et le dédain de la réalité.

A l’art progressiste qui lutte pour un idéal, il oppose une esthétique sans objet, l’indifférence, l’intuition contemplative. La philosophie de Schopenhauer a pour couronnement la proclamation de l’idéal mystique du « nirvana » — de la quiétude absolue qui anéantit la « volonté de vivre » — qu’il emprunte à la religion bouddhique.

Les idéologues de la réaction mirent à contribution cette philosophie pour intoxiquer la conscience sociale. Le volontarisme et la misanthropie de Schopenhauer furent l’une des sources de l’idéologie du fascisme allemand.

SCIENCE. Système des connaissances sur la nature, la société et la pensée, accumulées au cours de l’histoire. La science représente le bilan d’un long développement des connaissances. Son but est de découvrir les lois objectives des phénomènes et d’en trouver l’explication.

Une science ne se conçoit pas sans connaissance des lois objectives de la nature et de la société.

Le marxisme estime que la science est l’ennemie du hasard, car ce n’est pas dans ses propriétés accidentelles qu’on peut et doit étudier et connaître la réalité, mais dans ses lois et rapports nécessaires.

La connaissance de certains faits de hasard ne peut constituer une science, car ce ne sont pas les phénomènes contingents qui déterminent l’évolution de la nature et de la société, mais les lois objectives ; nier ces lois, c’est nier la science.

La tâche de la science consiste à découvrir dans le contingent et le chaotique les lois objectives d’abord invisibles, à les étudier et à armer les hommes de leur connaissance pour qu’ils en fassent usage dans leur activité pratique.

Dans tous les domaines, la science nous révèle l’action des lois fondamentales dans le chaos apparent des phénomènes. Ce qui fait la force de la science, ce sont ses généralisations.

La science se développe et va de l’avant en même temps que la société, elle acquiert une connaissance de plus en plus approfondie et exacte de la réalité.

La science apparaît et se développe grâce à l’activité pratique des hommes.

A chaque étape de l’histoire, la science reflète le niveau des connaissances atteint ; elle sert à maîtriser et à utiliser les forces de la nature. Marx et Engels ont démontré que le facteur principal du développement de la science, ce n’est pas le développement logique des problèmes et des notions, mais avant tout les besoins de la technique, de la production matérielle.

« Si la technique… dépend… pour la plus grande part de l’état de la science, celle-ci dépend encore beaucoup plus de l’état et des besoins de la technique. Lorsque la société a des besoins techniques, la science s’en trouve aidée plus que par dix universités » (Marx-Engels : Etudes philosophiques, P. 1935, p. 161).

Ainsi, par exemple, aux XVIe et XVIIe siècles, la nécessité de régler les cours d’eau des montagnes en Italie contribua au développement de l’hydrostatique. Avec le mode de production capitaliste les sciences de la nature prirent une envergure toute particulière. Afin de pouvoir développer l’industrie, la bourgeoisie avait besoin de la science.

Toutefois, sous le régime capitaliste, la science, au service du capital, est en opposition avec la classe ouvrière et les découvertes scientifiques, au lieu d’alléger le labeur, accroissaient l’exploitation de l’ouvrier.

Avec le capitalisme les sciences de la nature ont connu un essor considérable. Mais dans les sciences sociales, liées directement aux intérêts de classe et à la base économique bourgeoise, régnait l’idéalisme qui déformait les lois de la vie sociale.

Seuls les idéologues du prolétariat, Marx et Engels, ont élaboré une science véritable des lois du développement de la société.

Leur conception du monde a libéré également les sciences de la nature des limitations philosophiques qui leur sont propres sous le régime capitaliste (influence de la philosophie idéaliste et des méthodes d’investigation métaphysiques).

La victoire du socialisme a permis à toutes les sciences de se développer sans limites. C’est la classe ouvrière qui a le plus d’intérêt à faire progresser la science, car pour édifier le communisme, elle fait usage de tous ses bienfaits.

La Grande Révolution socialiste d’Octobre et l’édification du socialisme en U.R.S.S. ont inauguré une ère nouvelle dans le développement de la science. Pour la première fois, la science, affranchie du joug capitaliste, a été mise au service des travailleurs. Le socialisme et la science sont indivisibles.

L’établissement du régime socialiste suscite un essor prodigieux de la science, supprime tous les obstacles élevés par le capitalisme à son développement.

La dispersion et le dilettantisme, l’anarchie et la spontanéité, l’individualisme et l’isolement dans la recherche scientifique, inévitables en régime capitaliste, ont été remplacés en U.R.S.S. par l’utilisation planifiée, conforme aux besoins du pays, de toutes les ressources de la science, en vue de résoudre les problèmes urgents de l’économie et de la défense nationales, ainsi que du développement culturel du pays.

Dès les premières années de l’existence de l’U.R.S.S., Lénine traça le plan d’une réorganisation complète de l’économie nationale sur une base scientifique (le plan d’électrification).

Grâce à l’organisation socialiste de la science soviétique, cette dernière occupe aujourd’hui la première place dans certains domaines de la science mondiale. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité une centrale atomique a été construite en U.R.S.S. Les savants soviétiques mettent toutes les conquêtes de la science à la disposition du peuple.

La science d’avant-garde soviétique, qui s’appuie sur la doctrine marxiste-léniniste est, par les problèmes auxquels elle s’attaque, les buts qu’elle s’assigne et le soutien dont elle jouit, une science appartenant au peuple tout entier.

Tant pour poser que pour résoudre les problèmes, elle ne se referme pas sur elle-même, mais s’appuie sur l’expérience d’avant-garde : les réalisations pratiques et les inventions des travailleurs de l’industrie et de l’agriculture, des éleveurs, des mitchouriniens, etc. (V. Mitchourine).

En U.R.S.S. les savants ne sont pas seuls à faire progresser la science ; des milliers de novateurs, ouvriers et kolkhoziens y contribuent.

La collaboration des savants et des travailleurs de l’industrie prend en U.R.S.S. une envergure toujours plus grande, stimulant ainsi le développement de la science.

La science soviétique s’intéresse aux progrès scientifiques dans les pays capitalistes. Les savants soviétiques apprécient hautement les conquêtes de la science à l’étranger et maintiennent des contacts étroits avec les savants avancés des autres pays.

La science soviétique réalise le principe de l’unité de la théorie et de la pratique. La nouvelle expérience enrichit la science, la fait progresser tout en démolissant les traditions périmées. Un trait caractéristique de la science soviétique est la lutte contre toute pétrification de la théorie, contre sa transformation en un système de préjugés.

Il arrive que la science marque le pas si des savants même très distingués commencent à se considérer comme des « monopolistes » dans la science.

La science véritablement avancée est toujours prête à recevoir les forces nouvelles, fraîches et vigoureuses, de jeunes savants, de travailleurs ayant une expérience pratique, de novateurs, qui remplacent les traditions vieillies par des méthodes nouvelles, plus avancées. Un des principaux moyens de résoudre les contradictions entre l’ancien et le nouveau dans la science soviétique, c’est la critique et l’autocritique (V.).

La discussion joue aussi un rôle important. Le marxisme estime que la science ne saurait se développer sans lutte d’opinions, sans liberté de critique. Cet axiome est d’une grande importance pour la lutte contre la stagnation, l’esprit conservateur et l’arbitraire dans la science.

L’expérience des discussions scientifiques en U.R.S.S. (en philosophie, biologie, linguistique, physiologie, économie politique, etc.) a montré que par la lutte d’opinions, la critique et l’autocritique, la science accomplit de nouveaux progrès : ce qui est périmé est rejeté, les éléments conservateurs qui s’y accrochent sont détrônés, la voie est frayée au nouveau, au progressif.

La période où s’achève l’édification du socialisme et où commence la transition graduelle au communisme assigne aux savants de l’U.R.S.S. des tâches grandioses et offre des possibilités sans précédent pour un nouvel essor de la science, tout en exigeant d’eux hardiesse et esprit créateur dans la solution des problèmes les plus divers, en vue d’assurer un progrès technique rapide et constant.

Le parti communiste a posé aux savants soviétiques la tâche suivante : surpasser dans les délais les plus brefs les réalisations scientifiques des autres pays. C’est à l’accomplissement de cette tâche que se consacrent actuellement les savants soviétiques.

En U.R.S.S., la science, qui est le bien des larges masses populaires, constitue une arme dans l’édification du communisme.

SCOLASTIQUE (du grec […] — école). Terme qui désigne l’orientation dominante, enseignée à l’école, de la philosophie du moyen âge (V.). A cette époque la philosophie, « servante de la théologie », n’étudiait pas la nature, le monde environnant, mais se bornait à tirer des conclusions concrètes à partir de dogmes généraux de l’Eglise et de formuler les règles de la conduite humaine.

Ainsi, le mot « scolastique » est devenu synonyme de toute ratiocination stérile, détachée de la vie, de toute logomachie qui opère uniquement à l’aide de notions générales et de raisonnements, au mépris des faits et de la pratique.

A ses débuts, la philosophie bourgeoise se développa dans la lutte contre la scolastique. Actuellement, elle exhume la scolastique médiévale dans le but de « justification théorique » de la politique impérialiste.


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