Juin 1948

Vive le grand Parti de Lénine-Staline, l'esprit, l'honneur et la conscience de notre époque ! - 1952

Vive le grand Parti de Lénine-Staline, l’esprit, l’honneur et la conscience de notre époque ! – 1952

Le Bureau d’information, composé des représentants du Parti Ouvrier (Communiste) Bulgare, du Parti Ouvrier Roumain, du Parti des Travailleurs Hongrois, du Parti Ouvrier Polonais, du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., du Parti Communiste Français, du Parti Communiste de Tchécoslovaquie et du Parti Communiste Italien, ayant discuté la question de la situation existant dans le Parti Communiste de Yougoslavie et constatant que les représentants du Parti Communiste de Yougoslavie ont refusé de venir à la session du Bureau d’information, a adopté à l’unanimité les conclusions suivantes :

1.

Le Bureau d’Information remarque que la direction du Parti Communiste de Yougoslavie suit ces derniers temps, dans les questions principales de la politique extérieure et intérieure, une ligne fausse représentant l’abandon de la doctrine marxiste-léniniste.

En conséquence, le Bureau d’information approuve l’action du Comité Central du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., qui a pris l’initiative de dévoiler la politique fausse du Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie et, avant tout, celle des camarades Tito, Kardelj, Djilas et Rankovie.

2.

Le Bureau d’information constate que la direction du Parti Communiste de Yougoslavie poursuit une politique inamicale à l’égard de l’Union Soviétique et du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S.

On a laissé se développer en Yougoslavie une politique indigne de diffamation contre les spécialistes militaires soviétiques et de discrédit de l’Année Soviétique.

En ce qui concerne les spécialistes civils soviétiques en Yougoslavie, on a créé pour eux un régime spécial en vertu duquel ils ont été soumis à la surveillance des organes de sécurité d’Etat de Yougoslavie et ils ont été suivis par des agents.

Le représentant du Parti Communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S. dans le Bureau d’information, le camarade Youdine, et nombre de représentants officiels de l’U.R.S.S. en Yougoslavie ont été soumis à la même surveillance de la part des organes de sécurité d’Etat de Yougoslavie.

Tous ces faits et d’autres faits semblables témoignent que les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie ont adopté une position indigne pour des communistes : les dirigeants yougoslaves ont commencé à identifier la politique extérieure de l’U R.S.S. avec celle des puissances impérialistes et se comportent envers l’U.R.S.S. comme à l’égard des Etats bourgeois.

En conséquence de cette attitude antisoviétique, dans le Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie s’est répandue une propagande calomniatrice sur la « dégénérescence » du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., sur la « dégénérescence » de l’U.R.S.S., etc., empruntée à l’arsenal du trotskisme contre-révolutionnaire.

Le Bureau d’information condamne cette orientation anti soviétique des dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie, incompatible avec le marxisme-léninisme et ne convenant qu’à des nationalistes.

3.

Dans leur politique à l’intérieur du pays, les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie abandonnent les positions de la classe ouvrière et rompent avec la théorie marxiste des classes et de la lutte des classes.

Ils nient le fait de l’accroissement des éléments capitalistes dans leur pays et l’accentuation de la lutte des classes dans la campagne yougoslave, qui en découle.

Cette négation a son origine dans la thèse opportuniste selon laquelle, dans la période de transition du capitalisme au socialisme, la lutte des classes ne s’accentuerait pas, comme l’apprend le marxisme-léninisme, mais s’affaiblirait, comme l’affirmaient les opportunistes du type Boukharine, qui propageait la théorie d’une intégration pacifique du capitalisme au socialisme.

Les dirigeants yougoslaves poursuivent une politique fausse a la campagne, en ignorant la différenciation des classes à la campagne et en considérant les paysans individuels comme un tout unique, en dépit de l’enseignement marxiste-léniniste sur les classes et la lutte de classes, en dépit de la thèse connue de Lénine selon laquelle la petite exploitation individuelle engendre constamment, chaque jour, chaque heure, spontanément et à une grande échelle le capitalisme et la bourgeoisie.

Or, la situation politique dans la campagne yougoslave ne donne aucune raison de suffisance et d’insouciance.

Dans les conditions de prédominance en Yougoslavie de la petite exploitation paysanne individuelle — la nationalisation de la terre n’étant pas réalisée et la propriété privée de la terre continuant à exister, l’achat et la vente des terres étant libres, les koulaks concentrant dans leurs mains de grandes propriétés terriennes et le travail salarié étant employé, etc. — on ne peut pas éduquer le parti dans l’esprit de l’apaisement de la lutte de classes et de l’effacement des contradictions de classes, sans le désarmer devant les difficultés de la construction du socialisme.

Les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie glissent de la voie marxiste-léniniste dans la voie du parti des koulaks et des populistes, sur la question du rôle dirigeant de la classe ouvrière, en affirmant que les paysans constituent « la base la plus solide de l’Etat yougoslave ».

Lénine nous enseigne que le prolétariat « comme seule classe révolutionnaire jusqu’à la fin de la société moderne… doit avoir le rôle dirigeant, l’hégémonie dans la lutte du peuple entier pour la transformation démocratique complète, dans la lutte de tous les travailleurs et exploités contre les oppresseurs et les exploiteurs ».

Les dirigeants yougoslaves violent cette thèse du marxisme-léninisme.

En ce qui concerne la paysannerie, sa majorité, c’est-à-dire les paysans pauvres et moyens, peut s’allier on s’est déjà alliée à la classe ouvrière, le rôle dirigeant dans cette alliance appartenant à cette dernière.

L’orientation sus-indiquée des dirigeants yougoslaves viole cette thèse du marxisme-léninisme.

Comme on le voit, cette orientation reflète un point de vue convenant aux nationalisées petits-bourgeois, mais non aux marxistes-léninistes.

4.

Le Bureau d’information estime que la direction du Parti Communiste de Yougoslavie révise la doctrine marxiste-léniniste sur le parti.

Selon la théorie marxiste-léniniste, le parti est la force dirigeante principale dans le pays, ayant son propre programme et ne se dissolvant pas dans la masse des sans-parti.

Le parti est la forme supérieure de l’organisation et l’arme la plus importante de la classe ouvrière.

Mais en Yougoslavie c’est le Front Populaire et non le Parti Communiste qui est considéré comme la force dirigeante dans le pays.

Les dirigeants yougoslaves abaissent le rôle du Parti Communiste ; ils le dissolvent en effet dans le Front Populaire des sans-parti, qui comprend des éléments très différents du point de vue de classe (ouvriers, paysans travailleurs ayant une exploitation individuelle, koulaks, commerçants, petits fabricants, intellectuels bourgeois, etc.), ainsi que des groupements politiques de toute sorte, y compris certains partis bourgeois.

Les dirigeants yougoslaves s’entêtent à ne pas reconnaître la fausseté de leur orientation, selon laquelle le Parti Communiste de Yougoslavie ne peut pas et ne devrait pas avoir son propre programme particulier, mais doit se contenter du programme du Front Populaire.

Le fait qu’en Yougoslavie seul le Front Populaire agit sur l’arène politique, tandis que le parti et ses organisations ne se présentent pas ouvertement devant le peuple, non seule ment abaisse le rôle du Parti dans la vie politique du pays, mais sape le Parti comme force politique indépendante appelée à conquérir la confiance grandissante du peuple et à attirer sous son influence des masses toujours plus larges de travailleurs, par une activité politique ouverte et par la propagation ouverte de ses points de vue et de son programme.

Les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie répètent les fautes des menchéviks russes concernant la dissolution du parti marxiste dans l’organisation des masses de sans-parti.

Tout cela témoigne de l’existence des tendances liquidatrices à l’égard du Parti Communiste en Yougoslavie.

Le Bureau d’information estime qu’une telle politique du Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie menace l’existence même du Parti Communiste et, en fin de compte, comporte le danger de dégénérescence de la République Populaire de Yougoslavie.

5.

Le Bureau d’information considère que le régime bureaucratique créé par les dirigeants yougoslaves dans le Parti est néfaste pour la vie et le développement du Parti Communiste de Yougoslavie.

Dans le Parti, il n’y a ni démocratie intérieure, ni éligibilité des organes dirigeants, ni critique et autocritique.

En dépit des assertions sans fondement des camarades Tito et Kardelj, le Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie se compose en majorité de membres cooptés et non élus.

Le Parti Communiste se trouve en réalité dans une situation semi-légale.

Les réunions du Parti ne sont pas convoquées ou le sont dans le secret, ce qui ne peut pas ne pas nuire à l’influence du Parti dans les masses.

Cette forme d’organisation du Parti Communiste de Yougoslavie ne peut être qualifiée que de sectaire et bureaucratique.

Cela mène à la liquidation du Parti en tant qu’organisme actif et indépendant, développe dans le Parti les méthodes militaires de direction, semblables aux méthodes propagées autrefois par Trotski.

Il est tout à fait intolérable que dans le Parti Communiste de Yougoslavie soient foulés aux pieds les droits les plus élémentaires des membres du Parti, la moindre critique des ordres injustes dans le Parti attirant des représailles sévères.

Le Bureau d’information considère comme infâmes des faits tels que l’exclusion du Parti et l’arrestation des membres du Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie, les camarades Jujovic et Hebrang, frappés pour avoir osé critiquer les tendances antisoviétiques des dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie et osé se prononcer pour l’amitié entre la Yougoslavie et l’U.R.S.S.

Le Bureau d’information considère qu’on ne peut pas tolérer dans le Parti Communiste un régime aussi honteux, purement despotique et terroriste.

L’intérêt du développement et de l’existence même du Parti Communiste de Yougoslavie exige qu’on mette fin à un tel régime.

6.

Le Bureau d’information considère que la critique des fautes du Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie, de la part du Comité Central du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. et des Comités Centraux d’autres Partis Communistes, représente une aide fraternelle au Parti Communiste de Yougoslavie et crée pour la direction de ce Parti toutes les conditions nécessaires a la correction aussi rapide que possible des fautes commises.

Mais au lieu de reconnaître honnêtement cette critique et d’utiliser la voie de la correction bolchévik des fautes commises, les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie, en proie à une ambition sans bornes, à l’arrogance et à la présomption, ont accueilli la critique avec animosité, ont manifesté de l’hostilité envers elle et se sont engagés dans une voie anti-parti, en niant complètement leurs fautes, en repoussant la théorie marxiste-léniniste concernant la position d’un parti politique envers ses fautes et en aggravant ainsi leurs fautes contre le parti.

Les dirigeants yougoslaves, qui se sont avérés sans arguments devant la critique du Comité Central du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. et des Comités Centraux d’autres Partis frères, ont pris la voie du mensonge flagrant à l’égard de leur parti et de leur peuple, en cachant au Parti Communiste de Yougoslavie la critique de la politique fausse du Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie, en dissimulant au parti et au peuple les causes réelles de la répression infligée aux camarades Jujovic et Hebrang.

Ces derniers temps, déjà, après la critique faite par le Comité Central du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. et des Partis frères des fautes commises par les dirigeants yougoslaves, ceux-ci ont tenté de promouvoir un certain nombre de nouvelles dispositions gauchistes.

Les dirigeants yougoslaves se sont empressés de publier une nouvelle loi sur la nationalisation du petit commerce et des petites industries, loi dont l’application n’a nullement été préparée, si bien que cette précipitation ne peut qu’entraver le ravitaillement de la population yougoslave.

C’est avec la même précipitation qu’ils ont promulgué une nouvelle loi relative à l’impôt sur le blé pour les paysans, loi qui n’a pas été non plus préparée et qui peut en conséquence compromettre l’approvisionnement de la population des villes en blé.

Enfin, les dirigeants yougoslaves ont annoncé d’une manière tout à fait inattendue, par des déclarations tapageuses, leur amour et leur attachement envers l’Union Soviétique, alors qu’il est bien connu que dans la pratique ils ont poursuivi jusqu’à présent une politique inamicale envers l’U.R.S.S.

Mais ce n’est pas tout.

Les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie déclaraient ces derniers temps, avec beaucoup d’aplomb, qu’ils mèneraient une politique de liquidation des éléments capitalistes en Yougoslavie. Dans leur lettre adressée au Comité Central du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., en date du 13 avril dernier, Tito et Kardelj ont écrit que « la session plénière du Comité Central avait adopté des mesures proposées par le Bureau Politique du Comité Central, visant la liquidation des restes du capitalisme dans le pays ».

Conformément à cette orientation, dans son discours prononcé à l’Assemblée de la République Fédérative Populaire de Yougoslavie, le 25 avril, Kardelj a déclaré : « Dans notre pays, les jours sont comptés pour tous les restes de l’exploitation de l’homme par l’homme. »

Cette orientation des dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie, visant la liquidation des éléments capitalistes dans les conditions actuelles de la Yougoslavie, y compris la liquidation des koulaks en tant que classe, ne peut être qualifiée que d’aventuriste et non-marxiste.

Il est impossible de résoudre cette tâche tant que prédomine dans le pays une exploitation individuelle paysanne, qui engendre inévitablement le capitalisme, avant que ne soient préparées les conditions de la collectivisation massive dans l’agriculture, avant que la majorité des paysans ne soit convaincue de la supériorité des méthodes collectives dans l’agriculture.

L’expérience du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. témoigne que la liquidation de la dernière et la plus nombreuse classe d’exploiteurs — la classe des koulaks — n’est possible que sur la base de la collectivisation en masse dans l’agriculture, et que la liquidation des koulaks en tant que classe est une partie intégrante de ia collectivisation de l’agriculture.

Afin de liquider avec succès les koulaks en tant que classe, et, par conséquent, les éléments capitalistes à la campagne, le Parti doit accomplir un long travail préparatoire et préliminaire pour limiter les éléments capitalistes à la campagne, pour renforcer l’alliance de la classe ouvrière avec la paysannerie, sous la direction de la classe ouvrière, pour développer l’industrie socialiste capable d’organiser la production des machines nécessaires au travail collectif dans l’agriculture.

La précipitation dans ce cas ne peut que causer des préjudices irréparables.

Le passage de la limitation des éléments capitalistes à la campagne à leur liquidation n’est possible que sur la base de ces mesures soigneusement préparées et conséquemment appliquées.

Toutes les tentatives des dirigeants yougoslaves pour résoudre cette tâche précipitamment et par la voie de décrets bureaucratiques ne représentent qu’une aventure vouée d’avance à l’échec ou une vantardise démagogique dépourvue de fondement.

Le Bureau d’information estime que les dirigeants yougoslaves, en utilisant une tactique aussi fausse et démagogique, veulent démontrer qu’ils se tiennent non seulement sur le terrain de la lutte de classes, mais qu’ils dépassent même les exigences qu’on pourrait présenter au Parti Communiste de Yougoslavie dans le domaine de la limitation des éléments capitalistes du point de vue des possibilités réelles.

Le Bureau d’information considère que les décrets et les déclarations gauchistes des dirigeants yougoslaves, n’étant que démagogiques et irréalisables dans le moment présent, ne peuvent que compromettre la cause de la construction socialiste en Yougoslavie.

Aussi le Bureau d’information apprécie-t-il une telle tactique aventuriste comme une manœuvre indigne et comme un jeu politique inadmissible.

Comme on le voit, les mesures et les déclarations démagogiques et gauchistes sus-mentionnées des dirigeants yougoslaves ont pour but de masquer leur relus de reconnaître et de corriger honnêtement leurs fautes.

7.

Tenant compte de la situation créée dans le Parti Communiste de Yougoslavie et s’efforçant de montrer une issue aux dirigeants du Parti Communiste Yougoslave, le Comité Central du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. et les Comités Centraux d’autres Partis frères ont proposé d’examiner la question de la situation dans le Parti Communiste de Yougoslavie à la session du Bureau d’information, sur la base des principes qui règlent la vie normale des partis, comme cela eut lieu à la première session du Bureau d’information, où fut examinée l’activité d’autres Partis Communistes.

Mais les dirigeants yougoslaves ont opposé leur refus aux propositions répétées des Partis Communistes frères de discuter la question de la situation dans le Parti Communiste de Yougoslavie au Bureau d’information.

Essayant de fuir la critique juste des Partis frères au Bureau d’information, les dirigeants yougoslaves ont inventé une version sur leur position soi-disant inégale.

Il convient de dire que cette version ne correspond en rien à la vérité.

Il est bien connu que lors de l’organisation du Bureau d’information, les Partis Communistes partaient de la thèse indiscutable selon laquelle chaque parti devra rendre compte de son activité au Bureau d’information, et n’importe quel parti a le droit de critiquer les autres partis.

Le Parti Communiste de Yougoslavie a largement utilisé ce droit à la première Conférence des neuf Partis Communistes.

Le refus des Yougoslaves de rendre compte de leurs actes au Bureau d’information, d’écouter les remarques critiques des autres Partis Communistes, signifie en fait une violation du principe de l’égalité des Partis Communistes, équivalant à la demande de créer pour le Parti Communiste de Yougoslavie une position privilégiée au Bureau d’information.

8.

Tenant compte de ce qui précède, le Bureau d’information se solidarise avec l’appréciation de la situation dans le Parti Communiste Yougoslave et avec la critique des fautes commises par le Comité Central de ce Parti, comme avec l’analyse politique de ces fautes, exposées dans les lettres du Comité Central du Parti Communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., envoyées au Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie, du mois de mars au mois de mai 1948.

Le Bureau d’Information est unanime à conclure que les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie — par leurs vues antisoviétiques et étrangères au parti, incompatibles avec le marxisme-léninisme, par toute leur conduite et leur refus de participer à la session du Bureau d’information — se sont mis dans l’opposition envers les Partis Communistes adhérents au Bureau d’information ; qu’ils se sont engagés dans la voie de la division du front unique socialiste contre l’impérialisme, dans la voie de la trahison de la cause de la solidarité internationale des travailleurs et dans le passage aux positions du nationalisme.

Le Bureau d’information condamne cette politique antiparti et l’attitude du Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie.
Le Bureau d’information constate qu’en raison de tout ce qui a été exposé le Comité Central du Parti Communiste de Yougoslavie se met et met le Parti Communiste Yougoslave en dehors de la famille des Partis Communistes frères, en dehors du front communiste unique et, par conséquent, en dehors du Bureau d’information.

Le Bureau d’information estime que toutes ces fautes des dirigeants du Parti Communiste Yougoslave découlent du fait indiscutable que les éléments nationalistes, qui existaient auparavant sous une forme voilée, ont pris le dessus au cours des cinq ou six derniers mois dans la direction du Parti Communiste de Yougoslavie, que les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie ont rompu avec les traditions internationalistes de ce Parti et se sont engagés dans la voie du
nationalisme.

Les dirigeants yougoslaves, surestimant les forces nationales intérieures et les possibilités de la Yougoslavie, croient qu’ils peuvent conserver l’indépendance de la Yougoslavie et créer le socialisme sans le soutien des Partis Communistes des autres pays, sans le soutien des pays de démocratie populaire, sans le soutien de I’U.R.S.S.

Ils croient que la nouvelle Yougoslavie peut se passer de l’appui de ces forces révolutionnaires.

Mais les dirigeants yougoslaves, s’orientant mal dans la situation internationale et intimidés par le chantage à la menace des impérialistes, estiment qu’ils pourraient gagner la bienveillance des Etats impérialistes par des concessions faites à ces Etats, s’entendre avec eux sur l’indépendance de la Yougoslavie et inculquer peu à peu au peuple yougoslave l’orientation vers ces Etats, c’est-à-dire l’orientation vers le capitalisme.

En faisant cela, ils partent tacitement d’une thèse nationaliste bourgeoise bien connue, selon laquelle « les Etats capitalistes présentent un moindre danger que l’U R.S.S. pour l’indépendance de la Yougoslavie ».

Les dirigeants yougoslaves ne comprennent probablement pas, ou peut-être font semblant de ne pas comprendre, qu’une pareille thèse nationaliste ne peut aboutir qu’à la dégénérescence de la Yougoslavie en une République bourgeoise ordinaire, à la perte de l’indépendance de la Yougoslavie et à sa transformation en une colonie des pays impérialistes.

Le Bureau d’information ne doute pas qu’il y a au sein du Parti Communiste Yougoslave des éléments sains, fidèles au marxisme-léninisme, fidèles aux traditions internationalistes du Parti Communiste Yougoslave, fidèles au front socialiste unique.

A ces forces saines du Parti Communiste de Yougoslavie incombe la tâche d’obliger leurs dirigeants actuels à reconnaître ouvertement et honnêtement leurs fautes et à les corriger, à rompre avec le nationalisme, à revenir à l’internationalisme et à renforcer par tous les moyens le front socialiste unique contre l’impérialisme; ou bien, si les dirigeants actuels du Parti Communiste de Yougoslavie s’en montrent incapables, de les changer et de promouvoir une nouvelle direction internationaliste du Parti Communiste de Yougoslavie.

Le Bureau d’information ne doute pas que le Parti Communiste de Yougoslavie puisse accomplir cette tâche d’honneur.


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