PROGRES. Développement ascendant, de l’inférieur au supérieur, du simple au complexe. L’idée de progrès a joué un rôle important dans l’essor de la science, de la culture, etc., ainsi que dans la lutte de la bourgeoisie contre le régime féodal.

Après la victoire du capitalisme, l’idéologie bourgeoise engage la lutte contre l’idée de progrès à laquelle elle oppose la théorie de l’éternel retour cyclique de l’histoire, du retour à l’état primitif, etc.

L’idéologue de l’impérialisme Spengler (V.) lança la théorie du « crépuscule de l’Europe », de la faillite de la culture. La philosophie bourgeoise actuelle prêche le renoncement au progrès, la théorie du mouvement à reculons, de la catastrophe inévitable de la société humaine, de la dégénérescence de l’homme, et ainsi de suite.

En réalité, il s’agit uniquement de la catastrophe du monde capitaliste, puisque son effondrement est inéluctable. Les idéologues bourgeois veulent assimiler la mort du capitalisme à la mort de l’humanité entière. En fait, le remplacement révolutionnaire du capitalisme par le socialisme constitue un progrès sans précédent de la société, un gigantesque bond en avant de l’humanité.

Les opportunistes et les révisionnistes faussent également la notion de progrès. Ils entendent par progrès un développement lent, graduel, dans le cadre du régime bourgeois existant. Ils dissimulent par des phrases sur le progrès leur soumission à la politique bourgeoise. Seul le marxisme-léninisme offre une théorie véritablement scientifique du progrès.

Le marxisme-léninisme ne se contente pas de constater que la société évolue, mais il met en lumière les causes réelles, avant tout les causes matérielles, qui déterminent la marche en avant de l’histoire humaine, sa transition d’un degré à un autre, plus élevé ; il montre quelle est la classe qui fait avancer la société et quelle est celle qui freine sa progression.

La force principale qui détermine le développement ascendant de la société, c’est le mode de production des biens matériels (V.), les changements qui s’y accomplissent. La porteuse du progrès, c’est la classe d’avant-garde, la classe qui se dresse contre les forces conservatrices, réactionnaires, de la société, qui entravent sa marche en avant.

A la base du progrès, comme à la base de tout développement se trouvent la lutte des contraires, la mort de l’ancien, la naissance et la floraison du nouveau. Le socialisme et le communisme ouvrent des perspectives illimitées au progrès social, à l’épanouissement des forces productives, de la science, de l’art, de la culture.

PROPRIETE. Possession de biens, expression des rapports de richesse dans la société. Selon la théorie marxiste-léniniste, la propriété est déterminée par le mode de production qui varie avec l’histoire. La propriété revêt donc aussi un caractère historique.

A l’opposé des doctrines bourgeoises qui prétendent que la propriété privée est un principe éternel et immuable, le marxisme-léninisme a prouvé que la propriété privée des moyens de production n’apparaît qu’à une étape déterminée du développement social. Les formes de la propriété changent à chaque nouvelle étape historique.

Dans la commune primitive les rapports de production avaient pour base la propriété collective.

Avec l’esclavage, les rapports de production ont pour base la propriété du maître d’esclaves, auquel appartiennent et les moyens de production et le travailleur lui-même, l’esclave, qu’il peut acheter, vendre ou tuer.

Dans le régime féodal, les rapports de production sont fondés sur la propriété du seigneur qui détient les moyens de production, et son droit de propriété limitée sur le travailleur, le serf, qu’il ne peut plus tuer, mais qu’il peut vendre ou acheter.

La propriété féodale coexistait avec la propriété individuelle du paysan et de l’artisan sur leurs instruments de production et sur leur exploitation privée, — propriété fondée sur leur travail personnel.

Avec le capitalisme, c’est la propriété capitaliste des moyens de production qui forme la base des rapports de production : le droit de propriété sur les producteurs, les ouvriers salariés, n’existe plus ; le capitaliste ne peut ni les tuer ni les vendre, car ils sont affranchis de toute servitude personnelle ; mais ils sont privés des moyens de production et pour ne pas mourir de faim, ils doivent vendre leur force de travail au capitaliste et subir le joug de l’exploitation.

En régime socialiste, la propriété collective des moyens de production constitue la base des rapports de production. Il n’y a plus ni exploiteurs ni exploités. La victoire de la propriété socialiste en U.R.S.S. a trouvé son expression législative dans la Constitution de l’U.R.S.S. La propriété collective, socialiste des moyens de production, sous les formes de la propriété d’Etat et de la propriété coopérative kolkhozienne, constitue la base intangible du régime socialiste.

PROUDHON Pierre-Joseph (1809-1865). Homme de lettres, économiste et sociologue français ; un des précurseurs de l’anarchisme (V.) contemporain. Il rêvait de voir se perpétuer la petite propriété privée et critiquait la grande propriété capitaliste du point de vue petit-bourgeois.

Dans le « Manifeste du Parti communiste » (V.) Marx et Engels notent l’entêtement de Proudhon à conserver « la société actuelle, mais expurgée des éléments qui la révolutionnent et la dissolvent » (P. 1954, p. 56), autrement dit, sans prolétariat révolutionnaire.

Proudhon était un adversaire de la lutte de classes, de la révolution prolétarienne, de la dictature du prolétariat. D’après lui, une « Banque du peuple » dispensant le « crédit gratuit »
permettrait aux ouvriers d’acquérir les moyens de production et de devenir artisans.

Tout aussi réactionnaire était l’idée utopique proudhonienne relative aux « banques d’échange » qui garantiraient aux travailleurs l’écoulement « équitable » de leurs produits sans porter atteinte à la propriété capitaliste des instruments et moyens de production.

La négation anarchique de l’Etat n’a pas empêché Proudhon de flirter avec le gouvernement de Napoléon III dans l’espoir de réaliser ses plans avec l’appui du régime bonapartiste. Les ouvrages de Proudhon, y compris la « Philosophie de la Misère » (1846), sont ceux d’un métaphysicien qui aborde la société du point de vue d’une justice abstraite, éternelle et donnée une fois pour toutes.

L’histoire de la société qu’il considère dans l’esprit rie l’idéalisme absolu, d’ailleurs notablement vulgarisé, de Hegel (V.) n’est pour lui que l’histoire des idées, qu’il essaie de présenter comme un développement dialectique. Or, la dialectique proudhonienne n’a rien à voir avec la dialectique scientifique ; c’est une mauvaise réédition de la dialectique idéaliste hégélienne.

Pour Proudhon, l’unité des contraires est une somme mécanique de « bons » et de « mauvais » côtés ; aussi proposait-il de réformer le capitalisme en éliminant ses « mauvais » côtés et en créant un « bon » capitalisme.

Proudhon est un des fondateurs de l’anarchisme. La « Philosophie de la Misère » est soumise à une critique implacable dans la « Misère de la Philosophie » (V.), remarquable ouvrage de Marx.

PSYCHOLOGIE. Science de la vie psychique en tant que reflet de la réalité objective dans le cerveau humain.

Les formes de ce reflet sont diverses : sensations, perceptions, images, notions, sentiments, volonté, conscience. Le processus même du reflet et ses résultats s’expriment dans l’activité et la conduite de l’homme dont les qualités individuelles, qui dépendent aussi bien des particularités innées que de l’action exercée par le milieu social, et principalement par l’éducation, se manifestent dans les besoins, les inclinations, le tempérament, le caractère, les aptitudes et les penchants.

La psychologie, après s’être d’abord développée dans le cadre de la philosophie, s’en détache au milieu du XIXe siècle pour former une science indépendante grâce à l’étude expérimentale des phénomènes psychiques. Longtemps encore, la psychologie empirique a opposé métaphysiquement la matière à l’âme. On considérait les phénomènes psychiques comme purement subjectifs, accessibles à la connaissance par la seule méthode introspective.

Celle-ci étant restée infructueuse, certains savants avances entreprirent l’étude des processus physiologiques sur lesquels reposent les phénomènes psychiques.

Mais la majorité des psychologues continuaient à séparer les phénomènes psychiques du cerveau ou considéraient cet organe comme l’instrument de la pensée, l’habitacle d’une substance immatérielle singulière.

De nos jours encore, la psychologie idéaliste reste le refuge des idées les plus rétrogrades, les plus réactionnaires, au service du régime bourgeois et de son idéologie.

Les révolutionnaires démocrates russes du XIXe siècle et Sétchénov (V.), célèbre naturaliste inspiré de leurs idées, contribuèrent puissamment au développement de la psychologie dans la période prémarxiste.

Dans son remarquable ouvrage « Les réflexes du cerveau », Sétchénov a, le premier, exprimé l’idée selon laquelle toute activité psychique est réflexe par sa nature, et les actes psychiques complexes, tels la pensée, la volonté, les émotions, sont des réflexes cérébraux.

C’est à I. Pavlov (V.), grand physiologiste de notre époque et adepte de Sétchénov, qu’on doit l’élaboration et la justification expérimentales de la théorie de l’activité nerveuse supérieure ou psychique, théorie qui est à la base de la psychologie matérialiste.

Marx et Engels furent les premiers à poser, au milieu du XIXe siècle, les bases philosophiques d’une psychologie matérialiste conséquente. La psychologie scientifique, qui s’inspire des principes du matérialisme dialectique et du matérialisme historique et s’appuie sur la théorie de Pavlov, considère l’activité psychique comme une propriété de la matière hautement organisée, le cerveau, propriété apparue au cours de l’action réciproque des organismes vivants et de leur milieu.

Le propre de la vie mentale de l’homme c’est l’influence décisive exercée sur son développement par l’histoire de la société, et surtout par l’activité pratique des hommes.

En agissant par l’intermédiaire des organes des sens sur le cerveau humain, le monde objectif incite l’homme à une activité sous l’effet de laquelle la réalité se reflète dans sa conscience sous des aspects psychiques divers. Les excitations qui agissent sur le cerveau sont des signaux de la réalité, possédant une signification biologique déterminée et, de plus, chez l’homme, une signification sociale.

C’est au cours du travail social qu’est apparu, à une certaine période, et que s’est ensuite développé le langage humain qui représente un moyen spécifique et propre à l’homme de signaler la réalité et constitue, d’après la théorie de Pavlov, le deuxième système de signalisation. Le mot est un excitant à sens multiples, qui remplace tous les signaux réels concrets.

Le deuxième système de signalisation a introduit un principe nouveau dans l’activité nerveuse supérieure de l’homme ; il a été la condition matérielle nécessaire au développement de la pensée, de la conscience humaines.

Indissolublement uni au premier système de signalisation, le deuxième système communique à l’homme, par rapport aux animaux, un avantage gigantesque qui consiste dans sa faculté d’abstraction et de généralisation des phénomènes.

Produit de la vie sociale, apparue au cours du travail, la conscience de l’homme, reflet de son être social, est une force agissante qui se manifeste sous les multiples aspects de l’activité humaine. Par suite des grandes transformations révolutionnaires survenues en Union Soviétique, au cours de l’édification de la société socialiste, de nombreuses modifications se sont produites dans la vie spirituelle des Soviétiques.

Les nouveaux rapports sociaux, exempts d’exploitation de l’homme par l’homme ont été la cause de changements radicaux dans l’attitude des hommes envers le travail et la propriété collective.
La psychologie scientifique étudie la transformation qui s’opère dans la conscience des hommes ainsi que la genèse de la mentalité nouvelle, en particulier dans la génération montante.

Elle recherche les moyens et méthodes contribuant au développement harmonieux de toutes les facultés et de toutes les aptitudes de chaque personne.

La psychologie met en évidence les lois du développement psychique et fournit par là même des données précieuses pour l’édification de la théorie de la connaissance et la dialectique.

PYTHAGORICIENS. Disciples du philosophe grec Pythagore (vers 580-500 av n. è.).

L’école de Pythagore exerça une grande influence au IVe siècle av. n. è., et fit un apport précieux au développement des mathématiques et de l’astronomie.

Cependant, ayant érigé en absolu la notion du nombre qu’ils détachaient des objets matériels, prenant les rapports quantitatifs pour l’essence des choses, les pythagoriciens en sont venus à l’idéalisme, base de leur symbolisme et de leur mystique superstitieuse.

Avec le développement de l’école s’accusait sa tendance idéaliste et mystique. Le pythagorisme était non seulement un courant philosophique mais aussi une organisation politique réactionnaire de l’aristocratie esclavagiste, qui avait son siège à Crotone (ville de l’ancienne Italie).

A l’époque de la décadence de l’esclavage antique, le mysticisme pythagoricien des nombres fut repris par les néo-platoniciens. (V. Néo-platonisme.)


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