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Il existe des courants de pensée qui considèrent que l’Amérique latine, le monde arabe, l’Afrique… seraient forcément « socialiste », de par leur nature ; il n’y aurait nul besoin d’ajouter le communisme, qui par ailleurs serait « occidental ».
On est dans l’idéalisme, où des propriétés magiques sont attribuées à une sorte de civilisation imaginaire qui existerait sans exister. Il suffirait de les rétablir pour que tout aille bien. D’où un grand volontarisme communautaire, un culte de l’élan vital : ce sont le panaméricanisme, le panarabisme, le panafricanisme.
C’est naturellement là une démagogie qui ne fait que servir une idéologie nationaliste, masque de différents intérêts à la fois locaux et expansionnistes. Ce sont les idéologies de la grande Syrie, de la grande Turquie, de la grande Colombie, etc.
En Amérique latine, cette démarche a littéralement pourri toute la gauche, tout le marxisme, à l’exception notable du Pérou.
Dans ce pays, José Carlos Mariátegui a affirmé la nécessité d’une analyse matérialiste historique de la réalité nationale, ce qu’il a fait pour son pays en 1928 avec Sept essais d’interprétation de la réalité péruvienne. Il s’oppose ainsi à son époque à Víctor Raúl Haya de la Torre et son « Alliance populaire révolutionnaire américaine » (APRA).
Le fameux Ernesto Che Guevara se situait, en pratique, dans la perspective de Haya de la Torre. Il se revendiquait du marxisme-léninisme, mais il avait une conception panaméricaine du monde. C’est qu’il agissait dans le cadre de Cuba, pays où le « Parti Communiste » a été mis en place de manière artificielle après l’indépendance conquise sur la superpuissance impérialiste américaine.
Aligné sur le social-impérialisme soviétique, Cuba a mis en avant le panaméricanisme comme vecteur de l’influence soviétique. En fait, tous ceux qui dans le tiers-monde se plaçaient dans l’orbite soviétique, que ce soit des pays ou des partis, étaient des diffuseurs du panaméricanisme, du panarabisme, du panafricanisme.
Avec le révisionnisme triomphant, l’URSS avait abandonné toute critique des vestiges féodaux, de la formation d’une nouvelle féodalité avec des grands propriétaires terriens, du développement d’un capitalisme bureaucratique. C’est la Chine populaire de Mao Zedong qui va assumer cette ligne et la développer.
Le social-impérialisme soviétique parlait de capitalisme, d’un capitalisme opprimé qui existerait dans les pays du tiers-monde. Il faudrait donc soutenir la « bourgeoisie nationale ». Le but était en réalité de faire en sorte qu’une nouvelle bourgeoisie bureaucratique remplace l’ancienne, pour passer dans l’orbite soviétique et non plus américaine.
L’appui au panaméricanisme, au panarabisme, au panafricanisme était donc très utile, car cela permettait de promouvoir des coups d’État de la part de jeunes officiers, de donner une ligne à une bourgeoisie bureaucratique concurrente à celle dominante.
On est ici dans une idéologie artificielle : le panaméricanisme, le panarabisme, le panafricanisme sont produits en laboratoires par des intellectuels, par ailleurs eu une éducation dans les pays occidentaux. Il en va de même somme toute pour l’idéologie du FLN en Algérie, pour l’islamisme, pour le panislamisme qui se développent au même moment.
Ces courants rencontrent un grand succès, de par leur idéalisme « volontaire », dans les différentes couches petite-bourgeoises urbaines ; elles sont totalement à l’écart des masses ouvrières et paysannes.
Et l’URSS social-impérialiste valorise ces courants, afin de faire décrocher le plus de pays possibles de l’orbite américaine, pour avancer elle-même vers l’hégémonie mondiale.
La plupart du temps, le Front Populaire de Libération de la Palestine est présenté comme étant marxiste, voire marxiste-léniniste. En réalité, son idéologie est le nationalisme arabe, et le nationalisme arabe considère qu’il est naturellement « socialiste ». On chercherait en vain pourtant une analyse matérialiste historique, des références scientifiques aux œuvres de Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao Zedong.
Il y avait à la fin des années 1960 une certaine attirance pour le communisme, effectivement, de la part de certains courants nationalistes arabes, comme effectivement le Front Populaire de Libération de la Palestine. Cela fut toutefois éphémère et superficiel, et de toutes façons marginal.
Le noyau dur du panarabisme resta, en effet, soigneusement à l’écart du « marxisme ». Ses grands acteurs prenaient bien soin de ne jamais avoir l’air de s’aligner, d’une manière ou d’une autre, sur une idéologie prônant l’athéisme.
Pour autant, ils défendaient en même temps la laïcité. Le paradoxe s’explique ainsi : ils voyaient en l’Islam un idéalisme propre à la nation arabe. C’était naturellement en réalité un prétexte pour auto-justifier leur propre ligne et leurs actions de petits-bourgeois cherchant à prendre les commandes d’un pays.
Le FLN algérien est exemplaire d’une telle approche, mais les figures les plus connues sont l’égyptien Gamal Abdel Nasser, le syrien Hafez al-Assad, l’Irakien Saddam Hussein, le Palestinien Yasser Arafat, le Libyen Mouammar Kadhafi.
Concrètement, n’ont été concernés que l’Égypte, l’Irak, la Libye et la Syrie, ainsi que le Yémen. Cela n’empêche pas qu’il existe des liens forts entre les pays arabes, au-delà du panarabisme : la ligue arabe est ainsi fondée en mars 1945, avec l’Égypte, l’Irak, la Syrie, le Liban, la Transjordanie, l’Arabie saoudite et le Yémen.
Du côté panarabe plus directement, il y a d’abord une République arabe unie qui naît en 1958, composée de l’Égypte et de la Syrie. Deux référendums eurent lieu en ce sens, dont les résultats reflètent bien la nature des régimes. On est dans le bourrage de crâne et la dictature militaire.
Le Liban a failli intégrer cette République arabe unie, mais il y eut une intervention américaine pour l’empêcher. Le Royaume-Uni envoya également des troupes en Jordanie pour s’assurer de la stabilité du pays.
Une Fédération arabe de l’Irak et de la Jordanie fut également mise en place par l’impérialisme occidental, pour faire contre-poids. Elle ne dura que six mois par contre, l’Irak connaissant un coup d’État militaire, panarabe et pro-soviétique. L’Irak ne rejoignit toutefois pas la République arabe unie, préférant temporiser.
Le Yémen du Nord, s’en rapprocha par contre, se plaçant à ses côtés pour former les États arabes unis. Cette partie nord du pays, en tant que République arabe issu d’un coup d’État militaire panarabe et pro-égyptien, affrontait la partie sud soutenue par l’Arabie Saoudite.
La fusion syro-égyptienne en tant que République arabe unie ne dura toutefois pas, en raison de la prise de contrôle de la Syrie par l’Égypte, ce qui fut considéré comme inacceptable et provoqua dès 1961 un coup d’État militaire, mené par Haydar al-Kouzbari qui était lié à l’Arabie Saoudite.
C’est révélateur : le panarabisme de Gamal Abdel Nasser, qui avait pris le pouvoir en 1952 en étant à la tête du « mouvement des officiers libres », n’était qu’un prétexte à l’expansionnisme égyptien ; ses propres réformes « anti-impérialistes » telles les nationalisations ne servaient que les intérêts d’un capitalisme bureaucratique se mettant en place.
Un contre-contre coup d’État eut lieu ensuite en Syrie en 1963, dirigé par Amine al-Hafez, rétablissant le panarabisme comme idéologie dominante, mais sans dépendance égyptienne. Le social-impérialisme soviétique poussa alors ses pions et, en 1966, Salah Jedid prend le au pouvoir, encore par un coup d’État,
Le panarabisme est alors relativisé au profit de la ligne de la « grande Syrie » et il y eut de nouveau un coup d’État en 1970, par Hafez el-Assad, allié initialement à Salah Jedid mais qui envoya celui-ci 23 ans en prison. Hafez el-Assad représente une faction moins directement liée à l’URSS, tout en étant dans son orbite.
Malgré le départ de la Syrie de la République arabe unie en 1961, l’Égypte conserva la perspective, et même le nom de République arabe unie jusqu’en 1971.
La Libye se lança alors dans le processus ; elle avait connu un coup d’État militaire, en 1969, avec Mouammar Kadhafi. Celui-ci proposa la création d’une Union des Républiques arabes, avec son pays, l’Égypte, la Syrie.
Un référendum vint approuver cette union, avec 99,96 % de oui en Égypte, 98,6 % en Libye, 96,4% en Syrie. Les pays ne purent jamais se mettre d’accord cependant, et le projet disparut officiellement au bout de quelques années.
D’autres projets virent le jour entre-temps, dans la même perspective, avec une union entre l’ Égypte et la Libye au sein de cette Union, puis entre l’Égypte et la Syrie au sein de cette Union.
La Libye se tourna également vers la Tunisie, pour la formation d’une République arabe islamique. Les propos de Mouammar Kadhafi à Tunis en décembre 1972 sont un bon exemple de son approche générale, très ambitieuse.
« Les luttes de libération nationale doivent maintenant déboucher sur un combat pour l’édification d’une nation arabe unifiée, du Golfe à l’Atlantique. Les dirigeants doivent répondre aux aspirations des masses, et les monarchies sont moins à même de le faire que les régimes républicains qui doivent savoir briser avec le passé. En Tunisie, la frontière avec la Libye est artificielle, elle a été inventée par le colonialisme. »
Ayant entendu ce discours à la radio dans son palais présidentiel, le président tunisien Habib Bourguiba s’était alors précipité sur les lieux du discours pour monter sur la scène et prendre le micro.
Il insista sur le fait que la Tunisie est née d’une longue lutte anti-coloniale et que le pouvoir en place ne vient pas d’un coup d’État. Habib Bourguiba se ralliera finalement à l’idée d’une République arabe islamique avec la Libye, mais le projet échoua dès le départ, en 1974.
Mouammar Kadhafi ne cessa jamais ses tentatives d’union, et son panarabisme se mêla au panafricanisme. Toutes les entreprises tentées – union avec le Tchad en 1980, le Maroc en 1984 – échouèrent par contre.
Finalement, Mouammar Kadhafi s’aligna sur le panafricanisme seulement, alors qu’il propageait sa « troisième théorie universelle », où l’Islam est interprété dans son « livre vert » pour une sorte de socialisme autogestionnaire. Il finança nombre de groupes armés (comme l’IRA, les factions palestiniennes ou divers groupes terroristes transnationaux), tenta de jouer un rôle sur la scène diplomatique internationale à travers une figure particulièrement excentrique (venant dormir dans une tente lors de ses visites notamment à Paris, changeant régulièrement de costumes particulièrement tapageurs, etc.).
La dernière tentative d’union pan-arabe fut réalisée par Saddam Hussein, avec l’invasion du Koweit en 1990. Saddam Hussein avait proposé sa propre version du panarabisme, appelé « saddamisme », où l’Irak prenait naturellement une place centrale, comme l’ Égypte auparavant dans le « nassérisme ».
Le panarabisme a profité d’une théorie très développée, en laboratoire. Ses acteurs furent trois syriens : le chrétien Michel Aflaq, le musulman chiite alaouite Zaki al-Arsouzi, le musulman sunnite Salah Eddine Bitar.
Comme il se doit, ils sont le produit de la pensée capitaliste occidentale. Michel Aflaq et Salah Eddine Bitar ont étudié ensemble à la Sorbonne dans les années 1930, et c’est dans ce cadre qu’ils fantasment sur un concept qu’ils ont forgé, celui de « renaissance » ou « résurrection » (al-ba’th).
Cela va donner naissance au parti Ba’ath, plus exactement Hizb al-Ishtiraki al-Ba’ath al-Arabi – Parti socialiste de la résurrection arabe, qui va parvenir au pouvoir en Syrie et en Irak. Cependant, la théorie panarabe pure de Michel Aflaq et Salah Eddine Bitar exigeaient des adaptations, notamment dans un sens pro-soviétique, qu’eux-mêmes refusaient.
Salah Eddine Bitar, après avoir été premier ministre, est obligé de s’exiler en catastrophe en 1966 ; il décédera assassiné à Paris en 1980, sans doute par les services secrets syriens.
Michel Aflak est obligé de s’enfuir aussi, lui aussi condamné à mort par le régime, d’autant plus qu’il avait fait procéder à la dissolution du Parti Ba’ath au moment de l’unité avec l’Égypte. Il se réfugiera alors en Irak, comme conseiller idéologique de Saddam Hussein.
Zaki al-Arsouzi joua le même rôle, mais en Syrie. Il avait évolué initialement parallèlement à Michel Aflak et Salah Eddine Bitar, dans une perspective tout à fait similaire.
Il est d’ailleurs le premier à affirmer le concept de « ba’th », fondant un « parti » en ce sens, Michel Aflak et Salah Eddine Bitar suivant peu après avec un « mouvement ». La tendance « syrienne » du Ba’ath considère d’ailleurs que c’est Zaki al-Arsouzi le vrai fondateur du mouvement, ce que bien sûr la tendance « irakienne » réfute.
Quels sont justement les fondements du ba’thisme ? Le ba’thisme ne dit pas, comme le socialisme le fait, que les pays arabes ont des traits communs facilitant leur fusion, leur dépassement en tant que nations, dans une forme supérieure, avec au bout du processus la république socialiste universelle.
Le ba’thisme est un romantisme, qui affirme que l’unité arabe a existé au préalable, qu’elle a été perdue, qu’il faut la récupérer. Il met en avant ce mythe, afin de chercher à mobiliser les masses pour les faire soutenir une « élite » militaro-culturelle formant le parti dirigeant unique.
Cela a clairement fonctionné, avec les coups d’État militaire réguliers dans plusieurs pays, mais à chaque fois c’était dans le contexte de la concurrence des superpuissances américaine et soviétique. Avec l’effondrement de l’URSS, l’idéologie panarabe s’est effondrée, alors qu’elle était de toutes manières déjà profondément affaiblie lorsqu’il était claire que l’URSS des années 1980 ne pouvait pas suivre le rythme.
L’Islam est devenu pour cette raison toujours plus prévalent. Initialement, l’Islam est pour le ba’thisme à la fois la preuve du caractère national arabe unifié originel et original, et une source d’inspiration « socialiste ».
On est, en fait, dans une démarche fasciste, avec un État central puissant utilisant le corporatisme pour asseoir un rapport censé être « équilibré » entre les classes sociales, classes sociales qui n’existent de toutes façons que dans le cadre de la communauté nationale unifiée.
On comprend, avec cet arrière-plan, le slogan de Michel Aflaq : « Une seule nation arabe avec un éternel message », allusion à la nature censée être éternelle du Coran.
C’est le paradoxe d’un Arabe chrétien célébrant « la mémoire du prophète arabe », comme ici lors d’un discours prononcé dans l’amphithéâtre de l’Université syrienne le 5 avril 1943 :
« Messieurs, l’Islam, incarné dans la vie du prophète, n’est pas aux yeux des Arabes un simple événement historique qu’on expliquerait en terme, de temps et d’espace, de causes et d’effets.
C’est un mouvement si profond, si impétueux et si vaste qu’il est directement lié à la vie intrinsèque des Arabes prise dans l’absolu. Autrement dit, c’est une image fidèle et un symbole complet et éternel de la nature, des riches possibilités et de l’orientation authentique de l’âme arabe.
C’est pourquoi, nous pouvons considérer qu’il est constamment apte à se renouveler, non pas dans sa forme et dans sa lettre, mais dans son essence.L’Islam est l’élan vital qui actionne les forces latentes de la Nation arabe et qui fait que s’y déchaîne la vie ardente qui emporte les barrages du traditionalisme et les entraves du conventionnalisme et rétablit le lien avec les notions profondes de l’univers.
Prise de saisissement et d’enthousiasme, elle traduit ses sentiments en concepts nouveaux et en actions glorieuses. »
Saddam Hussein dira, à la mort de Michel Aflaq, que celui-ci s’était converti à l’Islam ; il n’existe toutefois pas de réelle preuve à ce sujet. C’est toutefois secondaire, car l’Islam est pour les ba’thistes non pas tant une théologie qu’un élan national, une mystique.
C’est pour cette raison que les ba’thistes sont républicains et laïcs : la religion doit rester une inspiration, une force mobilisatrice. Michel Aflaq soulignera de la manière suivante ce point dans Les Arabes entre leur passé et leur avenir en 1950 :
« La religion est une source jaillissant de l’âme. En souhaitant la laïcisation de l’Etat, nous visons surtout à libérer la religion des exigences et des contingences de la politique. Ainsi pourra-t-elle librement s’exprimer dans la vie des individus et de la société, imprégnant chaque esprit de manière profonde et authentique, condition préalable et nécessaire de la renaissance de la nation. »
Cette obsession mystique pour la « créativité » religieuse-communautaire s’accompagne systématiquement d’une dénonciation du « matérialisme » porté par le communisme. Le socialisme arabe est toujours considéré comme une entente entre les classes, une soumission à la nation comme communauté.
On peut résumer finalement toute cette idéologie fasciste avec ce propos de Michel Aflaq : « L’arabisme est le corps dont l’âme est l’islam ».
Il faut également mentionner le Syrien Constantin Zureik, passé par l’université américaine de Beyrouth, les universités de Princeton et du Michigan aux États-Unis. Il est le premier à avoir parlé de « nakba » (catastrophe) pour parler du drame palestinien en 1948.
Tenant d’une « mission arabe » sur le plan de la civilisation, il prônait l’éducation, avec l’Islam comme toile de fond – bien que lui-même était chrétien. Il a fondé en 1951 le Mouvement nationaliste arabe avec le Palestinien Georges Habache, qui va ensuite fonder et diriger le Front Populaire de Libération de la Palestine.
Cette dernière organisation n’a jamais été communiste ; elle est alignée sur le nationalisme arabe. Il en va de même pour le Parti Communiste en Syrie, qui eut comme dirigeant Khalid Bakdash de 1937 à 1995.
Si Khalid Bakdash a tenté de forcer les choses dans les années 1950, et a dû fuir en URSS, il est revenu en Syrie de manière officielle, où son « Parti Communiste » participe au front mis en place par le régime dès 1972.
Khalid Bakdash, laquais du social-impérialisme soviétique, a reçu à ce titre l’Ordre de la révolution d’Octobre en novembre 1972 et l’Ordre de Lénine en novembre 1982.
C’est un exemple excellent, car les « communistes » en fait révisionnistes se sont toujours soumis aux idéologies nationalistes panarabes, panaméricaines, panafricaines, reflet de leur soutien aux tentatives de former une nouvelle bourgeoisie bureaucratique en remplacement de l’ancienne.
Afin d’avoir une nouvelle bourgeoisie bureaucratique passant dans le camp soviétique, il fallait un justificatif idéologique : c’est là la fonction de ces idéologies, qui prétendent que la « bourgeoisie nationale » prenait son « indépendance » au moyen d’un front large, pour aller dans le sens d’enfin s’unir aux autres pays frères.
C’est ce qui a pourri la Cause révolutionnaire dans le tiers-monde, et ce jusqu’à aujourd’hui. Sans analyse concrète de la réalité nationale, sans pensée-guide, rien n’est possible, et ce n’est certainement pas en utilisant des constructions artificielles panaméricaines, panarabes, panafricaines qu’il est possible d’avancer.