Daniel Marecot
A propos du procès de la mafia des terroristes trotskistes
octobre 1936
« Le trotskisme, c’est le détachement d’avant-garde de la bourgeoisie contre-révolutionnaire. » Ces paroles du camarade Staline, prononcées il y a déjà quelques années, qui en aurait imaginé une confirmation aussi complète que celle que vient d’apporter le récent procès de Moscou ?
Confirmation si frappante qu’aucun travailleur honnête ne peut plus avoir le moindre doute sur le rôle des trotskistes parvenus à l’extrême limite de la contre-révolution, au fascisme. Certaines gens ont feint de s’étonner de ce que d’« anciens révolutionnaires » aient pu tomber aussi bas. Ce n’est pourtant pas un fait isolé. Nous connaissons en France le cas d’un ancien communiste important qui a commencé à faire de l’opposition à la politique de notre parti pour tomber, en définitive, dans le bourbier fasciste : c’est le traître Doriot.
On sait que Doriot entreprit en 1934, sa lutte contre le parti en se couvrant frauduleusement du drapeau du front unique. Il s’efforçait alors de faire croire que le Parti communiste était adversaire de l’unité d’action, et que lui, Doriot, était en désaccord avec son parti pour cette raison.
C’était le contraire qui était vrai. Doriot était aussi ennemi du front unique prolétarien en 1934 qu’il l’est aujourd’hui. Ce qu’il voulait, c’était scinder notre parti.
Sa tentative échoua parce qu’il s’avéra rapidement que le front unique n’était pour lui qu’une manœuvre, tandis que les efforts de notre Parti aboutissaient à la réalisation effective de l’unité d’action avec le Parti socialiste, Doriot passa alors à une nouvelle étape de sa trahison : l’attaque calomnieuse contre l’U.R.S.S.
Cette attaque, il la mena sous le faux prétexte de la dépendance de notre parti à l’égard de « Moscou », reprenant à son compte les injures éculées de la réaction.
Sur ce terrain aussi, il fut rapidement battu par les masses laborieuses qui faisaient de plus en plus confiance à la politique de notre parti, exclusivement basée sur les intérêts du peuple français. Lorsque, sur l’initiative du Parti communiste, se constitua le Front populaire, Doriot y pénétra non pour consolider les forces antifascistes, mais pour les diviser.
Ses coups, il ne les portait pas contre les fascistes, mais contre les communistes. Son anticommunisme, son antisoviétisme revêtit aux yeux de tous la marque de l’hitlérisme. Personne ne pouvait plus s’y tromper.
Isolé des masses, rejeté honteusement du Front populaire, sentant sa situation fortement ébranlée à Saint-Denis après les élections de mai dernier, Doriot n’avait plus qu’à arracher son masque. Il passa délibérément dans le camp du fascisme.
Ce bref rappel historique du chemin parcouru par un renégat notoire du communisme ne nous semble pas superflu, car il nous aide à comprendre comment le misérable groupe de faillis politiques dirigés par Trotski, Zinoviev, Kamenev, est devenu une agence du fascisme. Ceux qui se demandent comment ces soi-disant « organisateurs de la révolution d’Octobre » ont pu devenir les pires ennemis du socialisme, trouveront une partie de la réponse dans le cas de Doriot, qui fut une des têtes du Parti communiste, mais qui, lui aussi, sombra dans le fascisme.
De telles évolutions ne sont pas fortuites. Au moment où le capitalisme décadent a mis ses ultimes espoirs dans le fascisme, la logique de la lutte veut que ceux qui n’ont de haine que pour le Parti communiste, défenseur authentique des intérêts du peuple, viennent se placer sous les ordres de la bourgeoisie réactionnaire, du fascisme. C’est une loi de la politique. Zinoviev en a donné la morale lorsqu’il adit au procès que sa devise était : « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ».
Est-il vrai, comme le prétend la presse bourgeoise, et malheureusement aussi le Populaire, que Trotski, Zinoviev, Kamenev étaient les « derniers représentants de la vieille garde bolchévique », les « plus proches collaborateurs de Lénine ». C’est une légende forgée de toutes pièces par Trotski qui usurpe sans scrupule les nobles titres de bolchévik et de léniniste.
Trotski, Zinoviev et leurs émules n’ont jamais été les « organisateurs de la révolution d’Octobre », ni les « collaborateurs les plus intimes de Lénine », comme les qualifie Otto Bauer dans l’article qu’il a publié dans le Populaire du 1er septembre.
Si les circonstances ont obligé parfois ces agents de l’ennemi à servir contre leur gré la cause révolutionnaire, ils ont toujours révélé leur véritable visage aux moments décisifs.
Ils montraient alors leur hostilité à la politique de Lénine, s’efforçant de contrecarrer son action, de diminuer son autorité en répandant des calomnies et des insinuations.
Continuellement battus par l’ensemble du parti, ils ne revenaient à la surface qu’en déclarant renoncer à leur conception anticommuniste, qu’en recourant à la tromperie, à la duplicité.
Il n’est pas possible, dans le cadre de cet article, de retracer les longues années de lutte menées par le parti de Lénine-Staline, contre le trotskisme et le zinoviévisme. Nous nous contenterons d’en fixer seulement les étapes les plus caractéristiques.
Sait on que Trotski n’entra dans le Parti bolchévik qu’au moment de la révolution d’Octobre, et quand il était évident pour lui que toute sa politique avait fait faillite ?
Sait-on qu’avant 1917, comme après, il n’y eut pas une question importante du mouvement ouvrier russe et international sur laquelle Trotski ne s’opposa à Lénine ?
Le trotskisme apparut dans le mouvement ouvrier comme une conception anti-marxiste. Le trotskisme n’a jamais été autre chose que de l’opportunisme de droite masqué par des phrases de « gauche ». Prenons, par exemple, la fameuse « théorie » trotskiste de la « révolution permanente ».
Rien, semble-t-il, de plus révolutionnaire que la révolution en permanence ! En quoi consistait réellement cette « théorie »? En gros, en ceci : le prolétariat d’un pays de Russie en l’occurrence ne peut faire une révolution victorieuse, car il ne peut s’appuyer sur aucun allié à l’intérieur.
La paysannerie ne marchera pas avec lui dans une révolution démocratique bourgeoise et encore moins dans une révolution socialiste. Aussi, la révolution ne peut être victorieuse qu’avec l’aide du prolétariat des autres pays, c’est à dire qu’à condition que la révolution éclate également dans les autres pays.
La nature nocive de cette conception saute aux yeux. Tout d’abord, négation de la paysannerie travailleuse en tant que force révolutionnaire constituant une alliée de la classe ouvrière et négation des capacités de la classe ouvrière d’entraîner à sa suite les masses paysannes.
Sans la recherche et l’établissement d’une solide alliance du prolétariat avec la paysannerie travailleuse, il est évident qu’aucun renversement de la bourgeoisie n’est possible.
Ensuite, obligation de la révolution simultanée dans plusieurs pays, sans quoi la révolution dans un pays ne peut aboutir. Cela revenait à dire, pour le cas précis de la Russie, qu’il ne fallait pas s’orienter sur la préparation de la révolution, mais attendre qu’elle surgisse dans l’Europe occidentale.
Conclusion : la révolution n’est pas possible.
On voit ainsi comment un verbiage aussi radical que celui de Trotski sur la « révolution permanente » recouvrait le néant. Cette « théorie », qui fut la seule originalité idéologique du trotskisme, a été démolie irrémédiablement par Lénine… et par les faits.
« Le prolétariat et les paysans peuvent seuls renverser la monarchie », écrivait Lénine.
Tel fut à l’époque (en 1905) le principe déterminant de notre politique de classe. Et ce principe était juste.
Février et mars 1917 n’ont fait que le confirmer une fois de plus. En effet, tout le monde sait que c’est par l’alliance avec toute la paysannerie que le prolétariat renversa le tsarisme, puis par l’alliance avec la partie la plus décidée de la paysannerie qu’il fit Octobre 1917. Vraiment, les événements n’ont pas donné raison au trotskisme ! Mais, peut être ne s’agissait il que d’une erreur après tout pardonnable, erreur commise, erreur corrigée ?
Justement pas. La conception trotskiste de la « révolution permanente » n’était que la couverture pseudo révolutionnaire d’opinions anti-prolétariennes, contre-révolutionnaires pour tout dire. Cela est démontré par toute l’attitude ultérieure de Trotski. Durant les années de la formation du Parti bolchévik, Lénine et Staline combattirent farouchement la politique réformiste des menchéviks, qui ne voulaient pas de l’alliance de la classe ouvrière avec la paysannerie, mais voulait soumettre la classe ouvrière à la bourgeoisie.
Toute la politique de Trotski était constituée par sa lutte constante contre Lénine. Il lui lançait, en ce temps, les mêmes injures qu’il adresse maintenant à Staline, le traitant de « dictateur » et « d’intrigant ».
Et, tout en agissant ainsi, il se donnait l’allure de vouloir unifier les bolchéviks et les menchéviks. Lénine caractérisa mortellement la position de Trotski. « Trotski n’a jamais eu et n’a pas de « physionomie » écrivait il en 1914 , il ne fait que voleter d’un endroit à l’autre, que passer des libéraux aux marxistes et vice versa, que lancer des paroles et des phrases sonores cueillies par ci, par là. » On connaît la position de Lénine et des bolchéviks pendant la guerre mondiale. Elle consistait à agir en révolutionnaires prolétariens, c’est à dire à mener une action défaitiste à l’égard de son propre gouvernement impérialiste.
Contre eux, les bolchéviks avaient tous les impérialistes et les social patriotes de toutes nuances qui soutenaient leur bourgeoisie impérialiste. Avec qui était Trotski ? Pas avec Lénine. Il prétendait que le défaitisme révolutionnaire est une concession (?) au social patriotisme et qu’il n’est justifié en rien dans la guerre présente. Il invitait la classe ouvrière à renoncer à toute lutte révolutionnaire pendant la guerre impérialiste.
A cela, Lénine répondait avec pleine raison que « la classe ouvrière, dans une guerre de réaction, ne peut faire autrement que de souhaiter la défaite de son gouvernement ». Et à ce propos encore, les faits ont donné tort à Trotski, car c’est en transformant la guerre impérialiste en guerre contre le capitalisme que la classe ouvrière russe a renversé le tsarisme et accompli sa révolution émancipatrice. Mais, nous disent certains, malgré ses nombreux désaccords avec Lénine, Trotski se rallia à la révolution.
Il rejoignit les bolchéviks au moment d’Octobre 1917 et y participa à un poste de commandement. C’est vrai que Trotski se rallia à la révolution. Mais pourquoi ? Parce qu’il ne pouvait plus faire autrement sans passer ouvertement dans le camp de la contre révolution.
Il est venu à la révolution avec une arrière pensée. Il considérait que l’insurrection prolétarienne devrait, pour triompher être absolument suivie du soulèvement victorieux des masses dans les autres pays. « Mais, si cela n’arrive pas écrivait il , il serait insensé de croire… que la Russie révolutionnaire, par exemple, puisse résister à l’Europe conservatrice. »
Ainsi, d’avance, Trotski intellectuel petit bourgeois détaché de la vie des masses, n’ayant jamais eu foi dans les capacités de la classe ouvrière, signait l’arrêt de mort de la révolution russe. Cette position de Trotski était bien connue des bolchéviks. Croit on alors, qu’étant à la tête des masses, ils aient donné la direction de l’insurrection à un homme qui, par avance, partait d’un point de vue capitulard ?
Otto Bauer viole la vérité historique lorsqu’il décerne à Trotski la qualité d’« organisateur de la révolution d’Octobre ». Tout le monde sait que le centre pratique de direction de l’insurrection était composé par des léninistes de longue date : Staline, Sverdlov, Dzerjinski, Bougnov, Ouritski.
Le centre était dirigé par Lénine, Trotski, membre du parti depuis peu, tout en étant président du Soviet de Pétrograd, et en ne faisant à ce poste qu’exécuter les décisions du parti, ne fut pas invité à participer à la direction de l’insurrection. Tel fut son rôle pendant les journées d’Octobre.
De même, tous les faits et tous les documents contredisent le rôle soi disant brillant de Trotski au cours de la guerre civile et comme « organisateur » de l’Armée rouge. Ils montrent que la plupart de ses décisions durent être révisées par Lénine et Staline, car elles étaient toujours inspirées par les idées routinières des anciens officiers de l’armée tsariste. Ainsi, les armées de Koltchak et Denikine ont été battues par l’Armée rouge justement parce que, malgré ses prétentions, les ordres de Trotski furent changés par le Parti.
C’est vrai que Trotski est entré dans le Parti bolchévik en 1917. Mais à quelle condition ? A la condition qu’il laisse son bagage antibolchévik à la porte du parti. Il fit mine d’observer cette condition et on le crut.
Mais cela ne dura pas longtemps. Trotski était au fond un élément étranger à la révolution prolétarienne et il ne tarda pas à le rappeler de nouveau.
Les actuels protecteurs du contre-révolutionnaire Trotski voudraient faire croire qu’il fut toujours d’accord avec Lénine et que ce n’est qu’à sa mort que des divergences apparurent entre lui et le Parti communiste de l’U.R.S.S.
C’est encore là un chapitre de la légende inventée par Trotski pour combattre le léninisme. Nous avons déjà montré par quelques exemples que ce qui distinguait les rapports politiques entre le Parti bolchévik et Trotski jusqu’à 1917, c’est la lutte. Et il en fut de même après 1917.
En 1918, durant la pénible période que traversait la jeune République des Soviets, entourée de tous côtés par les armées impérialistes et se défendant à l’intérieur contre les armées blanches, Trotski fut parmi ceux qui repoussaient la signature de la paix de Brest-Litovsk avec l’Allemagne.
Il était pour la continuation de la guerre ; ce qui, avec la multitude d’ennemis et l’épuisement général du pays, ne pouvait conduire la Russie qu’à la défaite.
Lénine et Staline, au contraire, étaient pour la conclusion immédiate de la paix afin d’employer le répit ainsi obtenu à la consolidation du pouvoir soviétique et à la création de l’Armée rouge. Leur point de vue prévalut, mais seulement par une lutte tenace contre Trotski et d’autres phraseurs « extrémistes ». Par la suite, Trotski se trouva en désaccord avec le Parti de Lénine-Staline sur toute une série de problème importants, tels que la conduite de la guerre contre les interventionnistes et les blancs, le rôle des syndicats sous le régime des Soviets, la politique économique, la conception du parti comme force dirigeante de la révolution, etc…
La persévérance des désaccords de Trotski avec l’ensemble du Parti bolchévik et ses chefs, le caractère de principe de ces désaccords indiquent qu’il ne s’agissait pas de divergences fortuites, mais d’une ligne systématique opposée à la politique révolutionnaire des bolchéviks.
Cette lutte de Trotski contre le parti éclata brutalement lorsque le P.C. de l’U.R.S.S. aborda la tâche de la construction du socialisme. Déjà, en 1923, voulant profiter de l’absence de Lénine qui était malade, Trotski essaya de frapper un coup en réclamant la liberté des fractions et des groupes dans le parti. Il s’agissait là d’une tentative de scinder le parti et de remplacer le léninisme triomphant par le trotskisme éternellement désavoué par les faits.
Cette tentative scissionniste fut repoussée par le parti, comme il avait dans le passé rejeté les conceptions de Trotski. Mais, dès 1923, Trotski constitua sa fraction afin de se créer des bases d’organisation dans la lutte contre le léninisme.
Le problème de la construction du socialisme en U.R.S.S. devait mettre en lumière l’incompatibilité du trotskisme avec la politique révolutionnaire prolétarienne du léninisme.
Trotski niait la possibilité de la construction du socialisme dans un seul pays ; et en particulier en U.R.S.S.
Partant de l’idée fausse que la victoire de la révolution prolétarienne dans un pays est impossible, si elle ne s’étend pas immédiatement à d’autres pays, il aboutissait à nier, même après l’évidente démonstration de la révolution d’Octobre, qu’il n’est pas possible d’édifier le socialisme en U.R.S.S. sans le « secours étatique » des pays capitalistes les plus évolués économiquement et techniquement. Cela revenait à dire qu’Octobre 1917 avait été inutile et qu’il fallait maintenant que l’U.R.S.S. se place sous la dépendance de l’impérialisme mondial.
Capitulation manifeste devant la bourgeoisie, qui résulte de la défiance que Trotski a toujours marquée à l’endroit des capacités créatrices des masses. Encore une fois, on distingue ici la nature contre-révolutionnaire du trotskisme malgré les fioritures « révolutionnaires » dont il s’orne. Les trotskistes et leurs protecteurs de la presse bourgeoise et social démocrate ont souvent prétendu qu’il s’agissait, sur cette question, d’un désaccord survenu après la mort de Lénine.
C’est un mensonge éhonté, une falsification indigne de l’histoire. Polémiquant avec Trotski qui disait que « considérer les perspectives de la révolution sociale dans le cadre national signifierait être victime d’étroitesse nationale, ce qui constitue l’essence du social patriotisme » encore de belles phrases empanachées !
Lénine traçait génialement dès 1915 la ligne de conduite du socialisme. « L’inégalité du développement économique et politique est une loi absolue du capitalisme. Il en résulte que la victoire du socialisme est possible au début dans quelques pays, ou même dans un seul pays capitaliste, pris séparément. »
Ainsi, partant du fait démontré que les pays capitalistes se développaient d’une façon inégale et que, par conséquent, la révolution mûrissait irrégulièrement dans chaque pays ; Lénine établissait qu’elle peut être victorieuse dans un pays séparé et que le prolétariat vainqueur pouvait construire le socialisme. Mais, en 1915, il ne s’agissait encore que d’une perspective théorique, bien que basée sur la plus solide réalité.
Ce n’était plus de la théorie en 1926 lorsque les travailleurs de l’U.R.S.S. avaient fermement l’Etat en mains, lorsqu’ils avaient reconstruit l’économie dévastée par les guerres étrangères et civiles,lorsque la classe ouvrière, alliée à la masse des paysans travailleurs, avançait avec succès vers le socialisme.
Lénine, bien avant que l’économie du pays fut remise sur pied, avait montré à maintes reprises que, travaillant dans la paix, la jeune République des Soviets, possédant tout ce qui est nécessaire au socialisme, pouvait l’édifier.
Les trotskistes, et les zinoviévistes qui les avaient rejoint sur leur plateforme de négation de la construction du socialisme, furent battus par le parti qui continua la politique de création des bases de la société socialiste, et qui ensuite passa, par les plans quinquennaux, à une offensive déployée d’édification du socialisme. Comme toujours, les faits ont donné raison au parti de Lénine Staline contre Trotski et ses alliés.
Battu sur le terrain idéologique, Trotski partit alors en guerre ouverte contre le parti. Un bloc sans principes fut constitué entre trotskistes et zinoviévistes, se fixant pour but de soulever par tous les moyens les masses du parti contre sa direction.
Violant les règles élémentaires de la discipline du parti, transportant la discussion à l’échelle internationale, les trotskistes zinoviévistes, dont l’attitude imposa leur exclusion du parti, en arrivèrent jusqu’à des manifestations contre le pouvoir des Soviets.
Isolés dans le parti, repoussés par le peuple soviétique, ils roulèrent définitivement dans le camp de la contre-révolution. Lorsque Trotski passa à l’étranger, il ne tarda pas à trouver une tribune dans les colonnes de la presse réactionnaire célèbre par son antisoviétisme forcené. Il mit en oeuvre, dans les différents pays, ses misérables groupes provocateurs afin de saboter le mouvement ouvrier, de lutter avant tout et uniquement contre les Partis communistes et l’Internationale communiste, contre l’U.R.S.S., contre le Parti bolchévik et le chef aimé de la classe ouvrière internationale, notre camarade Staline. Il traîna dans la presse bourgeoise, qui l’accueillit avec hospitalité, ses ordures sur la « dégénérescence thermidorienne de la révolution russe », sur la « bureaucratie stalinienne », etc.
Mais, plus il s’enfonçait dans le bourbier de la contre-révolution, et plus l’U.R.S.S. se consolidait, plus elle progressait dans la voie du socialisme, plus les masses travailleuses du monde entier se rapprochaient de l’Union soviétique, en qui elles voient le phare de leurs espérances.
Auparavant, Trotski avait mené la lutte contre le Parti bolchévik en l’accusant mensongèrement de conduire, par la construction du socialisme, l’U.R.S.S. à la catastrophe.
Mais le socialisme triompha.
Et c’est la victoire du socialisme, qui, en écrasant définitivement la position de Trotski, est devenue le principal motif de sa haine contre l’Union soviétique et de son passage au terrorisme. Le mémorial révolutionnaire de Zinoviev et de Kamenev n’est pas moins glorieux. Peut être est il, si c’est possible, encore plus rempli de marques d’hypocrisie à l’égard du parti auquel ils appartinrent.Eux aussi, que la presse bourgeoise qualifient de « vieille garde bolchévique » furent plus souvent contre Lénine qu’avec lui. Rappelons quelques unes de ces étapes de leur « collaboration » avec Lénine.
En 1909, quand le parti exclut de ses rangs les menchéviks liquidateurs qui s’opposaient à ce que le parti s’engage dans un large travail de masse, Kamenev et Zinoviev s’abstinrent de voter cette exclusion.
Le double jeu était leur politique préférée : d’accord en paroles avec Lénine, ils soutenaient toujours en pratique les adversaires du bolchévisme. C’est ainsi qu’en 1910, ils soutinrent Trotski contre Lénine, tout en se déclarant d’accord avec celui ci.
La fraction bolchévique à la Douma fut la seule de tous les partis ouvriers qui se dressa contre son gouvernement lorsque fut déclenchée la guerre de 1914.
Les députés bolchéviks continuèrent leur action révolutionnaire à la tribune du Parlement et dans le pays.
Arrêtés, ils eurent devant les juges tsaristes une attitude digne de combattants prolétariens.
Mais Kamenev, qui avait été arrêté en même temps, montra durant le procès sa face de traître.
Il déclara qu’il n’était pas un défaitiste, qu’il était contre le mot d’ordre de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile. Il demanda au tribunal de faire appeler le social patriote Jordanski,qui pouvait témoigner de ce que lui, Kamenev, n’était pas un partisan de Lénine.
Lénine caractérisa alors l’attitude de Kamenev de « procédé inadmissible du point de vue de la social démocratie révolutionnaire ». Et Lénine se montrait fort généreux.
La façon dont Kamenev réagit aux premières nouvelles de la révolution de février 1917 est aussi très caractéristique. Se trouvant alors à Atchisk, en Sibérie, il prit la parole dans un meeting qui réunissait la fine-fleur de la bourgeoisie locale et proposa qu’un télégramme soit envoyé au gouvernement provisoire bourgeois, pour lui exprimer l’appui de la population et pour saluer le Grand-Duc Michel Romanov pour sa renonciation au trône. Dès son arrivée à Pétrograd, en mars 1917, Kamenev demanda au parti qu’il ne combatte pas, mais soutienne le gouvernement provisoire bourgeois.
Il fut l’auteur d’un appel aux soldats les invitant à continuer jusqu’au bout la guerre impérialiste.
Lorsque Lénine présenta ses célèbres « Thèses d’Avril » qui fixaient une ligne stratégique exacte pour la transformation de la révolution bourgeoise démocratique en révolution socialiste, Kamenev, bien entendu, se prononça contre, niant la possibilité de la victoire de la révolution socialiste en Russie.
La position de Zinoviev et Kamenev, ces proches adversaires de Lénine, durant la préparation de l’insurrection d’Octobre est notoire et les dépeint complètement.Le 23 octobre 1917, le Comité central du Parti bolchévik est réuni pour décider de l’insurrection armée. Zinoviev et Kamenev s’élevèrent contre cette décision et exprimèrent un vote défavorable. Le lendemain, pardessus les organes réguliers du parti, ils adressaient une lettre aux organisations du parti dans laquelle ils prétendaient que les bolchéviks n’avaient pas assez de force pour vaincre, que l’heure de la révolution socialiste n’avait pas encore sonnée.
Le 29 octobre, le Comité central se réuni à nouveau. A l’ordre du jour : fixation de la date de l’insurrection.
Zinoviev et Kamenev répétèrent leur vote contre. Et, le jour suivant, ils publièrent dans un journal la décision secrète du parti. C’était un acte de désertion devant l’ennemi de classe. Lénine le stigmatisa comme « une grave trahison ».
« Un parti qui se respecte écrivait il ne peut tolérer dans son sein, ni les briseurs de grèves, ni leur activité. Et plus on réfléchi à la manifestation de Zinoviev et Kamenev dans la presse étrangère au parti, plus il apparaît que leur action est dans toute la signification du terme, une action de briseurs de grève. »
Lénine réclamait l’exclusion immédiate du parti de ces deux saboteurs. Telle fut l’attitude de ceux qu’Otto Bauer qualifie d’« organisateurs de la révolution d’Octobre ».
On voit que, déjà, en 1917, Trotski, Zinoviev, Kamenev avaient une base commune : ils ne croyaient pas en la possibilité de la victoire de la révolution socialiste.C’est pourquoi, par la suite, dans toutes les questions décisives, ils se retrouvèrent toujours ensemble contre Lénine et Staline. Jusqu’en 1926, les trotskistes et les zinoviévistes avaient agi séparément, bien qu’unis par les mêmes idées anti léninistes. Mais, sentant que le parti maintenait solidement ses rangs contre leurs tentatives de le scinder, ils se réunirent dans un bloc commun et passèrent au travail fractionnel.
Certains ont été surpris, lors du procès des terroristes trotskistes zinoviévistes, de voir que ceux-ci avaient été dans leur plan criminel jusqu’à miser sur une défaite de l’U.R.S.S. en cas de guerre et même à provoquer cette défaite.
Ce n’est pourtant pas une attitude entièrement nouvelle. Déjà, en 1927, Trotski, Zinoviev et Kamenev avaient déclaré que si l’ennemi vient à attaquer les frontières de l’U.R.S.S., cela n’empêchera pas leur lutte pour changer le gouvernement soviétique. A cette époque, ils étaient déjà tombés si bas et se sentaient si isolés dans la masse du peuple soviétique fermement attachée au régime des Soviets et au Parti communiste, qu’ils en vinrent au moment du Xe Anniversaire de la révolution d’Octobre à voter contre l’introduction de la journée de travail de 7 heures.
Par trois fois, Zinoviev et Kamenev furent exclus du parti. Par trois fois, ils firent leur mea-culpa, ils déclarèrent renoncer à leurs conceptions anticommunistes, ils proclamèrent leur fidélité au parti. Et chaque fois, ils renièrent leurs engagements. En 1932, au moment où ils adressaient au Comité central du parti une lettre de repentir dans laquelle ils promettaient d’être disciplinés si le parti voulait les réadmettre, ils organisaient leur groupe terroriste et dressaient leurs plans d’attentats contre les dirigeants du parti.
Leur fourberie, atteint les sommets de la hideur, lorsque, après avoir dirigé l’exécution du lâche assassinat du camarade Kirov, Zinoviev trouva en lui assez de cynisme pour envoyer à la Pravda un article nécrologique élogieux pour sa victime.
Ponce Pilate n’en a pas fait autant !
Mais puisque Trotski, Zinoviev, Kamenev, ont, durant tant d’années, combattu le parti et sa politique, pourquoi ont-ils été maintenus dans ses rangs ?
Pourquoi leur a ton donné des postes importants ?
Pourquoi ne les a ton pas définitivement réduits à l’impuissance avant qu’ils ne se servent du revolver comme instrument politique ? Pourquoi ?
Parce qu’on espérait qu’ils s’amenderaient honnêtement. On raconte bien des idioties sur le régime intérieur du Parti communiste de l’U.R.S.S. et des autres partis communistes.
On raconte que les individualités y sont étouffées, que la guillotine y fonctionne comme méthode de direction, et bien d’autres balivernes du même acabit.
Certes, la discipline qui, diton, fait la force des armées, fait aussi la force du parti prolétarien. Elle est la condition de son existence comme parti indépendant de la classe ouvrière.
Mais, dans le Parti communiste chaque membre occupe une place d’homme pensant et agissant. Le parti s’efforce toujours d’élever et d’éduquer ses membres.
A un communiste qui se trompe, le parti donne toujours la possibilité de revenir dans le bon chemin. Il ne prend pas des sanctions par goût, mais seulement lorsque tous les autres moyens de persuasion se sont révélés insuffisants.
Malgré tous les torts causés par Trotski, Zinoviev, Kamenev, au communisme, le Parti bolchévik ne les a exclu de ses rangs qu’à la dernière extrémité.
Avant cela, il a usé envers eux, de tous les moyens pour leur faire sentir le danger de la voie dans laquelle ils étaient. Cette douceur, était-elle commandée par le fait que Trotski, Zinoviev, Kamenev détenaient de fortes positions dans le parti et dans le pays ? Au fur et à mesure de leur lutte contre Lénine-Staline, ils perdirent toutes leurs positions dans le parti et tout appui dans les masses. En 1927, au moment où le bloc trotskiste zinoviéviste était en pleine activité, il ne put pas, après trois ou quatre mois, réunir plus de 1.000 signatures sur sa plateforme parmi les 1.250.000 membres du parti. Même après avoir été exclus, lorsque, au moyen de la duplicité, ils réintégrèrent le parti, Zinoviev et Kamenev reçurent la faculté de travailler à des postes importants.
La confiance qu’on leur accorda, ces élèves de Machiavel, ils la bafouèrent.
Peut être le parti a-t-il été trop généreux envers eux. En tous cas, il crût être en présence de gens animés par des sentiments humains. Mais il avait à faire à des bêtes sauvages, à des chiens enragés.
Le passé de lutte constante de Trotski, Zinoviev, Kamenev contre le parti de Lénine-Staline explique passablement la chaîne d’infamies qu’ils ont suivie.
Ils ont abouti aux méthodes fascistes de lutte contre le parti et les Soviets parce que la victoire de la ligne et du parti, la construction heureuse du socialisme, avait sonné le glas de toute leur position politique.
Parce qu’ils n’étaient qu’un misérable petit groupe de déracinés, sans liaisons avec la vie des masses, sans appui dans le peuple, n’aspirant qu’à une seule chose : le pouvoir personnel, quitte à passer sur un monceau de cadavres.
Parce qu’ils n’étaient que des intellectuels tarés, infatués de leur personne, ayant perdu toute dignité humaine, croyant en la vertu d’un coup de revolver pour arrêter la marche de l’histoire. Parce qu’enfin, leur seul sentiment était la haine bestiale contre les meilleurs hommes du pays des Soviets et que, pour assouvir cette haine, ils étaient prêts à rouler jusqu’aux plus bas degrés de l’ignominie.
Le lecteur aura sans doute pris connaissance du détail du procès, aussi nous serat il inutile d’y revenir longuement.
Il ressort nettement du procès que :
1° L’unification des trotskistes et des zinoviévistes en 1932 avait pour but l’accomplissement d’actes terroristes contre les chefs du Parti communiste et du pouvoir soviétique ; cette unification s’est faite sous la direction de Trotski, Zinoviev, Kamenev ;
2° Trotski poussa ses agents en U.R.S.S. à exécuter des attentats contre-révolutionnaires et envoya en U.R.S.S. cinq de ses partisans dans le but d’organiser et d’effectuer des attentats, en particulier sur la personne des camarades Staline, Vorochilov, Jdanov, Kaganovitch, Ordjonikidzé, Kossior, Postichev ;
3° Ces entreprises terroristes étaient organisées en liaison systématique avec la Gestapo allemande qui avait un représentant à Moscou spécialement chargé de cette besogne et qui dirigeait pratiquement l’activité des exécuteurs envoyés par Trotski ; 4° Le groupe terroriste trotskiste-zinoviéviste accomplit en décembre 1934 l’assassinat du camarade Kirov.
Une chaîne continue partait de Trotski et de la Gestapo hitlérienne et aboutissait à Zinoviev, Kamenev et leurs hommes de main. Les trotskistes zinoviévistes, dans leur lutte contre le socialisme, sont allés jusqu’à l’alliance avec le fascisme. Ils se sont mis à l’école des incendiaires du Reichstag, des massacreurs du 30 juin 1934 ; ils ont travaillé sous leurs ordres, avec leur aide, dans leur intérêt.
Voilà ce qui se dégage indéniablement du procès pour toute personne regardant objectivement les choses.
Les démentis de Trotski ne démentent rien du tout. La seule défense qu’il a trouvé, c’est qu’étant « marxiste », il a toujours réprouvé les actes de terrorisme individuel. Il est trop commode de s’abriter derrière les principes ! Trotski ferait mieux d’expliquer pourquoi les journaux trotskistes sont continuellement remplis d’appels au meurtre contre Staline. Ils ferait mieux d’expliquer si c’est par hasard qu’un trotskiste français, venu lui rendre visite en Norvège, retourne en France en criant : « A mort Staline ! »
Les principes, Trotski a lui même montré comment il les interprétait lorsqu’il donnait ses instructions, en novembre 1932, à Bermann Iourine qu’il envoyait à Moscou avec la mission de tuer Staline. C’est Bermann Iourine qui cause : « Je lui posais la question : Comment accorder la terreur individuelle avec le marxisme ? Trotski me fit la réponse suivante : On ne peut aborder le problème d’une façon dogmatique. Il me dit qu’il s’est formé en U.R.S.S. une situation que Marx ne pouvait prévoir ». Et l’accusé Reingold a dit, dans ses dépositions, que Zinoviev avait recommandé qu’au cas où le complot terroriste serait découvert, « il faudra nier catégoriquement et baser l’argumentation sur l’incompatibilité de la terreur avec les idées des bolchéviks marxistes ».
Voilà ce que Trotski et Zinoviev faisaient des principes. Cela suffit pour dénier toute sincérité à la « fidélité » de Trotski au marxisme. D’ailleurs, ce qui distingue l’activité des trotskistes zinoviévistes, c’est qu’elle n’était fondée sur aucun principe. La presse qui les représente comme une « opposition de doctrinaires », induit sciemment ses lecteurs en erreur.
Il y a longtemps qu’ils ont abandonné le terrain de la lutte idéologique sur lequel ils furent battus par le peuple soviétique unanime et les travailleurs du monde entier.
Les assassins trotskistes zinoviévistes n’avaient pas de programme politique. Ils n’avaient pas jugé nécessaire d’en confectionner un. Leur moyen de politique intérieure, c’était l’assassinat. Leur moyen de politique extérieure, c’était provoquer la défaite de l’U.R.S.S. En cas de guerre.
La seule condition « doctrinale » posée par Trotski à l’unification avec Zinoviev, c’est qu’elle soit établie sur la base de l’assassinat de Staline, Vorochilov et les autres dirigeants soviétiques en vue. Assassiner, pourquoi ? Pour appliquer un programme, des principes ? Non, pour prendre le pouvoir coûte que coûte, pour assouvir leur ambition de pouvoir personnel. C’est cette absence de principes qui a placé ces anciens politiques au rang de vulgaires criminels de droit commun.
Otto Bauer veut faire croire qu’il « ne peut pas comprendre » comment Trotski, Zinoviev, Kamenev, « les amis et les collaborateurs les plus intimes de Lénine, les organisateurs de la révolution d’Octobre, etc. »… (on sait à quoi s’en tenir là dessus), ont pu arriver au terrorisme et à l’alliance avec Hitler.
Il le comprendrait certainement s’il voulait avoir une idée juste de toute leur position antérieure visàvis de la politique léniniste. Mais écoutez, Otto Bauer, comment Kamenev explique la « psychologie » de leur chute :« Le complot terroriste a été organisé par moi, Zinoviev et Trotski. J’étais venu à la conviction que la politique du parti, la politique de sa direction a vaincu, que cette politique est acceptée par les masses travailleuses.
Notre enjeu sur la posibilité d’une scission dans la direction du parti s’avéra faux. Nous avions compté sur le groupe de droite Rykov, Boukharine, Tomski.
L’écartement de ce groupe de la direction et son discrédit devant les travailleurs, nous ont retiré cet atout également des mains. Il n’y avait pas à compter sur des difficultés intérieures quelque peu sérieuses pour renverser la direction qui avait conduit le pays à travers les étapes les plus difficiles, à travers l’industrialisation et la collectivisation.
Il ne restait que deux voies : Ou bien liquider loyalement et complètement la lutte contre le parti, ou bien la continuer mais en ne comptant plus sur un quelconque appui des masses, sans plateforme politique, sans drapeau, c’est à dire, par la terreur individuelle. Nous avons adopté la deuxième voie. »
Voilà comment ont raisonné ces monstres à face humaine. Battus politiquement, ils ont adopté une voie désespérée. Le pouvoir ou l’ignominie et la mort : ils avaient fait leur jeux. Pris comme des rats, accablés par les présomptions, ils ont avoué leurs horribles forfaits.
Inutile d’aller chercher Dostoievski ou les soi-disantes « tortures de la Guépéou » pour expliquer leur attitude au procès.
Inutile, Otto Bauer de dire : « Mystère sur mystère ! » Le mystère, c’est vous qui tentez de le créer. Les accusés savaient que chacun de leurs actes méritait le châtiment suprême.
Ils savaient qu’ils étaient définitivement condamnés par tout le peuple soviétique et par les travailleurs de partout.
Devant les preuves implacables de leurs ignobles forfaits, devant la force de l’indignation des masses, eux, qui avaient déjà trompé tant de fois le pouvoir du peuple, ils n’ont pas pu prolonger leurs mensonges.
Ils connaissaient l’inflexibilité du pouvoir soviétique envers les crimes qu’ils avaient commis. Ils n’avaient aucune illusion sur le verdict de la justice prolétarienne.
Otto Bauer reprend à son compte les fables grossières de la presse fasciste sur les « tortures de la Guépéou ». Cela ne déshonore que lui. Qu’est-ce qui empêcha les accusés, parlant devant des journalistes bourgeois et sachant que leurs plaintes seraient immédiatement portées à la connaissance de l’opinion publique mondiale, de dénoncer les « tortures » qu’ils auraient enduré ?
Qu’est ce qui empêchait l’accusé Smirnov qui fut, à l’instruction et au procès, le seul à nier sa participation au complot terroriste, et qui, par conséquent, aurait dû subir des « tortures » plus horribles encore que ses co-inculpés de crier les souffrances physiques dont il aurait été l’objet ?
Ce qui les empêchait, c’était l’inexistence de ces « tortures ». Un avocat anglais connu, M. Pritt, qui n’a sans doute pas peur de la Guépéou et que « l’or de Moscou » n’a certainement pas corrompu, mais étant objectif, a pu déclarer :
« J’ai assisté moi même au procès et suivi attentivement les débats. J’ai pu me convaincre complètement, à ma satisfaction, que le procès était mené d’une manière juste et que les accusés avaient été bien et convenablement traités.
Leur apparence et attitude ne révélaient nulle trace de mauvais traitements ou de craintes…
Personnellement je suis convaincu qu’il n’y a aucune raison de présumer une influence quelconque dans la forme ou le fonds…. Dans de pareilles circonstances, selon moi, le tribunal de n’importe quel pays aurait prononcé un arrêt de mort et l’aurait fait exécuter. » C’est le langage des faits. Mais de Brouckère, Citrine, Otto Bauer se moquent des faits. Naturellement, il y a plusieurs façons d’apprécier les actes de Trotski, Zinoviev, Kamenev. Il y en a une qui part du point de vue de la défense du socialisme, de la défense de l’U.R.S.S. Il y en a une autre qui part du point de vue contraire.
Que les fascistes considèrent que tuer Staline, Vorochilov et les autres dirigeants de l’U.R.S.S. serve la politique du fascisme, on s’en doute.
Les honnêtes gens de tous les pays qualifient cela de crime contre l’humanité, et ils vouent une haine terrible aux fascistes et aux assassins trotskistes.
Mais qu’Otto Bauer prenne, à côté des fascistes, la défense des terroristes trotskistes, alors il devient évident qu’il ne se place pas sur le terrain de la défense du socialisme, de la défense de l’U.R.S.S. Et il reste aux ouvriers socialistes à tirer certaines conclusions de cette attitude.
L’Union soviétique est le pays de la vraie démocratie, du régime le plus libre qui ait jamais existé pour les masses.
Le projet de la nouvelle Constitution soviétique, qui va bientôt entrer en vigueur, codifie les droits les plus complets aux hommes et aux peuples de l’U.R.S.S.
Mais si Otto Bauer, Maurice Paz et quelques autres veulent que la démocratie ouvrière donne la liberté d’action aux fascistes et à leurs agents de détruire les conquêtes de la révolution, ils ne peuvent prétendre au rôle de défenseurs de la démocratie, du socialisme ! S’ils veulent que la démocratie ouvrière soit la liberté aux contre-révolutionnaires d’assassiner impunément les chefs du peuple, ils trouveront tous les travailleurs contre eux !
« Il faut abattre les chiens enragés ! » ont déclaré les travailleurs de l’U.R.S.S. et de tous les pays. Libre à Otto Bauer de prendre la défense des chiens enragés !
L’orientation sur le terrorisme, sur l’alliance avec le fascisme n’était pas quelque chose de particulier au groupe trotskiste zinoviéviste existant clandestinement en U.R.S.S.
C’est aussi dans cette voie que Trotski conduit la poignée de ses partisans qui agissent dans les pays capitalistes.
On sait qu’en France il n’y a pas de plus violents adversaires de l’Union soviétique que les trotskistes.
Leurs journaux sont pleins d’insultes et de provocations à l’égard de l’U.R.S.S. et du communisme.
Ils appellent continuellement à l’assassinat de Staline, des dirigeants du pouvoir soviétique, des dirigeants de notre Parti communiste de France.
Les Molinier, les Rimbert sont connus comme des policiers. Il faut signaler un fait extrêmement significatif de l’esprit terroriste qui anime, sous l’inspiration de Trotski lui même, les groupes trotskistes en France. L’an passé, le trotskiste Fred Zeller se rendit chez Trotski, en Norvège. De là, il expédia une carte postale ainsi libellée : « Je suis en Norvège depuis plusieurs jours. Oui, je suis chez Trotski, le seul et fidèle interprète de la pensée de Lénine et le véritable organisateur d’Octobre 1917. Tu peux dire ce que tu veux, vous pouvez faire ce que vous voulez, il vous mettra tous dans sa poche un jour ou l’autre. A mort Staline ! »
Croit on que c’est par hasard que Fred Zeller est revenu en France avec un tel mot d’ordre ?
Fred Zeller criait : « A mort Staline ! » et en même temps les terroristes Fritz David, N. Leurie, Olberg, etc., envoyés par Trotski en U.R.S.S., préparaient des attentats sur la personne du camarade Staline.
Fred Zeller, sur l’inspiration de Trotski, préparait les esprits à l’assassinat de Staline ; et les autres, sous la même direction, en préparaient l’exécution.
A la lueur révélatrice du procès, on voit maintenant clairement le rôle de saboteurs, de diviseurs du mouvement ouvrier français que remplissent les trotskistes.
On se rappelle que lorsque, en 1934, l’unité d’action fut établie entre le Parti communiste et le Parti socialiste, les trotskistes, sur les directives formelles de Trotski, demandèrent leur adhésion au Parti socialiste.
Était-ce pour rendre plus solide le front unique ? Non, c’était pour le saboter, le désorganiser de l’intérieur. Nous avions alors mis en garde nos camarades socialistes contre l’activité néfaste des éléments trotskistes, nous les avions avertis que les trotskistes allaient semer la discorde et la désorganisation dans leurs rangs.
Nos camarades socialistes n’ont pas cru devoir prendre nos avertissements en considération, mais ils ne tardèrent pas à s’apercevoir de leur erreur.
Les trotskistes furent impuissants à briser le front unique des deux partis, car la classe ouvrière veillait.
Mais ils réussirent à provoquer la scission dans les Jeunesses socialistes, ils se servaient du titre de Parti socialiste pour couvrir des provocations policières dont la responsabilité retombait, aux yeux des gens non avertis, sur le Parti socialiste lui même.
Ils injurièrent calomnieusement les dirigeants du parti auquel ils appartenaient parce que ceux ci participaient à l’unité d’action avec les communistes.
Le Parti socialiste les rejeta de ses rangs, non sans avoir subi un certain affaiblissement dû à leur activité contre-révolutionnaire. En agissant ainsi, les trotskistes n’ont ils pas fait le jeu du fascisme ? Lorsque notre parti entreprit de réaliser le Front populaire pour établir l’alliance antifasciste de la classe ouvrière et des classes moyennes, les trotskistes se répandaient dans le pays en criant : « Hors du Front populaire, les chefs radicaux assassins ! » En agissant ainsi, les trotskistes ne faisaient ils pas le jeu du fascisme qui avait intérêt à ce que les forces populaires soient divisées ? Lorsque la lutte contre les bandes fascistes exigeait d’être menée par un mouvement de masse, les trostkistes, en policiers provocateurs qu’ils sont, disaient aux ouvriers : « Armez vous !»
En agissant ainsi, les trotskistes ne faisaient ils pas le jeu du fascisme qui avait intérêt à provoquer les ouvriers à des actions individuelles pour effrayer les classes moyennes et les séparer du Front populaire ? Lorsque au cours du grand mouvement des grèves des mois derniers, la classe ouvrière, faisant preuve d’un grand sens politique, imposait ses principales revendications tout en conservant son sang-froid et son calme, les aventuriers trotskistes invitaient les ouvriers à s’emparer des usines et à en prendre la direction.
En agissant ainsi, les trotskistes ne faisaient ils pas le jeu du fascisme qui avait intérêt à ce que le désordre s’installe dans le pays et à ce que la classe ouvrière soit isolée de ses alliés naturels ? Lorsque nos frères d’Espagne sont obligés de prendre les armes pour défendre leur liberté, leur République, contre le fascisme, les trotskistes ne trouvent rien moins que déclarer que le Front populaire est incapable de battre le fascisme, que la classe ouvrière doit se séparer des classes moyennes pour faire la révolution prolétarienne en Espagne.
En agissant ainsi, les trotskistes ne font-ils pas le jeu du fascisme international qui cherche un prétexte pour justifier son intervention aux côtés des fascistes espagnols ?
Oui, comme le procès l’a montré en ce qui concerne les trotskistes agissant en U.R.S.S., dans toutes ces attitudes, les trotskistes jouent le rôle d’agents du fascisme.
C’est là, l’application de la ligne développée par Trotski. Otto Bauer écrit qu’il « trouve fondamentalement sectaire » la politique actuelle de Trotski.
Appréciation bien aimable ! Il nous semble qu’on ne peut pas la caractériser autrement que comme une politique favorisant le fascisme.
Les trotskistes ne sont qu’un noyau infime en France, diton. Mais il y a le fascisme derrière eux.
Et il suffit parfois d’un seul provocateur pour provoquer une catastrophe. Il leur suffisait d’être quelques dizaines pour organiser des attentats terroristes en U.R.S.S.
Il faut en finir avec les agissements contre-révolutionnaires des terroristes. La classe ouvrière se doit de les expulser de ses rangs de les réduire au silence, de les mettre dans l’impossibilité de nuire plus longtemps aux intérêts des masses populaires.
Quand nous parlons des agents du fascisme qui agissent parmi le peuple, il ne faut pas oublier que nous avons aussi en France le doriotisme.
Il y a longtemps qu’il y a échange de bons procédés entre Doriot et Trotski. Dans sa lutte contre le parti et contre l’U.R.S.S., Doriot a facilement trouvé un langage commun avec la fantomatique « IV Internationale » de Trotski. Il était tout à fait naturel qu’à propos du procès des terroristes trotskistes-zinoviévistes, Doriot se place du côté des assassins. En les défendant, il se défend lui même.
Doriot, comme Trotski, s’efforce de créer une atmosphère de pogrom contre notre camarade Staline et ses compagnons de lutte, contre les dirigeants de notre parti, Thorez, Cachin, Duclos.
A Saint-Denis, le guet-apens contre les militants communistes est déjà devenu une forme courante de lutte des doriotistes. A Marseille, le gangster Sabiani, devenu l’un des piliers du parti fasciste de Doriot, emploie régulièrement le browning comme argument contre le Front populaire.
Tout cela n’est pas sans relation avec le terrorisme des trotskistes zinoviévistes contre les meilleurs hommes du pays des Soviets. Cela prouve seulement que les forces déchaînées de la réaction capitaliste n’ont plus qu’un recours : l’extermination des défenseurs les plus dévoués du peuple travailleur.
Que la presse réactionnaire ait pris sous sa protection Trotski et sa mafia, que les journaux de Gœbbels lui aient décerné un brevet de « révolutionnaire éternel » ce qui est une manière de le disculper des accusations portées contre lui c’est logique.
Mais qu’au concert antisoviétique se soient jointes les voix de De Brouckère, Adler, Citrine et Schevenels, parlant au nom de l’I.O.S. et de la F.S.I., il y a eu là quelque chose qui a dépassé l’entendement de tous les ouvriers. Un peuple de 170 millions d’hommes maudit les criminels qui ont osé porter leurs mains assassines sur ses chefs chéris parce qu’ils le conduisent à une vie heureuse.
Ce peuple réclame que les bandits soient frappés sans pitié. Dans tous les pays les travailleurs sont remplis d’une profonde indignation contre les terroristes alliés au fascisme. Et voilà que des hommes qui prétendent diriger la classe ouvrière se lèvent et disent : « Halte-là ! Nous prenons les assassins sous notre sauvegarde. Ne les jugez pas, car ils ne savent pas se défendre. Attendez que nous arrivions pour être leurs avocats. »
Paroles constituant le point de départ d’une odieuse campagne antisoviétique dans la presse socialiste internationale. Qu’est ce cela ? Un excès de zèle de juristes pointilleux ? Non, car ils savent que la justice soviétique est la plus démocratique du monde, qu’elle est la justice du peuple et que les inculpés disposent devant les tribunaux de tous les moyens de défense.
C’est une démonstration politique. Contre les assassins, contre le fascisme ? Non, contre l’Union soviétique, contre le socialisme, contre le pilier de la paix mondiale.
Il est triste de penser qu’au moment où de Brouckère signait le télégramme de protestation au Conseil des Commissaires du peuple, il refusait la proposition que venait lui soumettre notre camarade Maurice Thorez d’unir nos forces sur le plan international pour assurer une aide plus effective au peuple espagnol en lutte contre le fascisme et pour dresser une barrière indestructible à la menace fasciste de guerre.
C’est pourtant cette union que les masses travailleuses de tous les pays attendent.
Pourquoi, a-t-il fallu que l’on retrouve dans les colonnes du Populaire, à propos du procès des assassins trotskistes zinovievistes, des textes antisoviétiques datant d’un passé peu glorieux ? Comment concilier ces attaques avec les nécessités impérieuses de l’union du peuple travailleur contre les dangers qui la menacent ? Comment les concilier avec les appréciations de dirigeants socialistes autorisés, caractérisant l’U.R.S.S. Comme le pays qui construit la société socialiste ?
Contradiction ou double jeu ?
Les dirigeants socialistes ne comprennent ils pas que dans la situation extrêmement grave de l’Europe, ou le fascisme devient de plus en plus provocant, le complot terroriste des trotskistes zinovievistes était une partie du plan de guerre de Hitler ? Ne comprennent ils donc pas que, dans les circonstances présentes, l’intérêt de la paix exige l’union de toutes les nations désireuses de s’opposer à la guerre que le fascisme prépare ?
Ne comprennent ils donc pas que leur intervention injustifiée ne pouvait qu’encourager Hitler dans sa violente campagne antisoviétique ? Et qu’en conséquence, cette intervention armait Hitler dans sa croisade contre les pays de démocratie ?
En tous cas, cela, les travailleurs, et les travailleurs socialistes et syndicalistes aussi, l’ont compris. C’est pourquoi tandis que de Brouckère et ses collègues attaquaient le régime soviétique, ils se groupaient plus étroitement autour de l’U.R.S.S., resserrant ainsi leurs rangs autour de la défense de la liberté et de la paix. Tous les hommes sincères, tous les travailleurs ont approuvé le verdict dé justice du tribunal soviétique. Ils ont dit que la révolution attaquée devait se défendre.
Ils ont, ayant senti le terrible danger qui avait menacé le pays du socialisme, éprouvé plus d’attachement encore pour les chefs qui le conduisent de succès en succès et qui savent aussi le protéger, pour Staline qu’ils ont appris à aimer.
Ils ont compris que l’ennemi est perfide et que pour le battre il faut faire preuve d’une vigilance incessante.
Dans l’intérêt de la cause ouvrière, ils feront leur cette conclusion du camarade Dimitrov : « Savoir montrer la vigilance de classe à chaque pas, apprendre à distinguer les amis des ennemis masqués, démasquer les gens à double face, agents de l’ennemi de classe, les expulser à temps, impitoyablement, des rangs des organisations prolétariennes : tel est un des enseignements les plus importants du procès pour le mouvement ouvrier de tous les pays ».