Un nouveau Népal ne peut surgir que de la destruction de l’Etat réactionnaire !

Déposer les armes de l’APL sous la supervision de l’ONU reviendrait à désarmer les masses !

Le 5 novembre, le PCN (Maoïste) a entériné un accord avec le gouvernement du Népal stipulant que l’APL [Armée Populaire de Libération] déposerait les armes dans sept cantonnements désignés, alors que les forces armées du gouvernement déposeraient également un nombre équivalent d’armes.

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Celles-ci seraient placées sous la supervision d’une équipe d’observation de l’ONU, pendant que les clefs des casiers des armes de l’APL seraient avec le parti Maoïste.

Il a été également entériné par les deux parties que le présent Parlement serait dissous et qu’il serait formé un nouveau Parlement intérimaire avec un partage des sièges pour les Maoïstes, pour former un gouvernement intérimaire avec certains portefeuilles [ministériels] pour les Maoïstes, et l’élection d’une Assemblée Constituante d’ici l’été prochain, qui est censée décider du destin de la monarchie et du futur du Népal.

L’accord a reçu un caractère officiel quand le premier ministre Koirala et le président du PCN(M) le camarade Prachanda ont signé l’accord et l’ont déclaré publiquement.

Le Comité Central du PCI(Maoïste) a été troublé par cet accord conclu par un parti Maoïste fraternel au Népal avec le gouvernement de l’alliance de sept partis dirigé par le protégé de l’Inde qu’est Koirala.

L’accord de dépôt des armes de l’armée populaire dans des cantonnements désignés est chargé d’implications dangereuses. Cet acte pourrait amener le désarmement des masses opprimées du Népal et une annulation des gains effectués par le peuple du Népal au prix d’immenses sacrifices dans la guerre populaire longue d’une décennie.

La clause dans l’accord de déposer un nombre équivalent d’armes par les deux parties fonctionnera de manière évidente en faveur du gouvernement dirigé par Koirala vu que ce dernier aura l’option d’utiliser l’énorme stock d’armes toujours à disposition de l’armée à tout moment, et de renforcer par la suite l’armée réactionnaire du gouvernement.

La décision prise par le PCN(Maoïste) sur la question de la gestion des armes, même s’il est considéré que c’est un pas tactique pour achever les objectifs immédiats de former une assemblée constituante, est nuisible aux intérêts de la révolution.

L’ensemble des expériences de la révolution mondiale a démontré à maintes reprises que sans l’armée populaire il était impossible pour le peuple d’exercer le pouvoir. Rien n’est plus atroce pour l’impérialisme et les réactionnaires que les masses armées et c’est ainsi ils acceptent avec plaisir n’importe accord pour désarmer celles-ci.

En fait, désarmer les masses a été le refrain constant de toutes les classes dominantes réactionnaires depuis l’émergence même d’une société divisée en classe. Les masses désarmées sont une proie facile pour les classes réactionnaires et les impérialistes qui vont jusqu’à effectuer des massacres, comme l’a montré l’histoire.

Le Comité Central du PCI(Maoïste), en tant qu’un des détachements du prolétariat mondial, avertit le PCN(Maoïste) et le peuple du Népal devant le grave danger inhérent à l’accord de dépôt des armes et les appelle à reconsidérer leurs tactiques à la lumière des amères expériences historiques.

L’accord entre les Maoïstes pour faire partie du gouvernement intérimaire ne peut pas transformer le caractère réactionnaire de la machine d’Etat qui sert les classes dominantes exploiteuses et les impérialistes. L’Etat peut être l’instrument dans les mains soit des classes exploiteuses soit du prolétariat mais il ne peut pas servir les intérêts des deux, ceux-ci s’affrontant complètement.

C’est le principe de base fondamental du Marxisme qu’aucun changement de base du système social ne peut être amené sans destruction de la machine d’Etat. Des réformes d’en haut ne peuvent amener aucun changement qualitatif dans le système social exploiteur, quel que soit la manière dont on pourrait considérer comme démocratique la nouvelle Constitution, et même si les Maoïstes deviennent une composante importante du gouvernement.

C’est une complète illusion que de penser qu’un nouveau Népal pourrait être construit sans détruire l’Etat existant.

Une autre illusion que l’accord crée concerne le soit disant rôle impartial ou neutre de l’ONU. L’ONU est en réalité un instrument aux mains des impérialistes, en particulier des impérialistes US, afin de dominer, tyranniser et interférer dans les affaires des pays du tiers-monde, au bénéfice des impérialistes.

Elle est utilisée comme un simulacre pour donner de la légitimité à des actes éhontés d’oppression et de suppression des peuples du tiers-monde par les impérialistes.

L’Afghanistan et l’Irak sont les exemples les plus récents du rôle direct de l’ONU dans la légitimation de l’agression et de l’occupation impérialistes de ces pays.

C’est le devoir des révolutionnaires de montrer, de s’opposer et de combattre le rôle impérialiste de l’ONU. Accorder à cette dernière un quelconque rôle dans la gestion des armes, la supervision des élections et le processus de paix au Népal, signifierait seulement appeler à l’interférence impérialiste, en particulier celle de l’impérialisme US.

Un autre facteur troublant est l’illusion nourrie par les Maoïstes du Népal concernant le rôle des expansionnistes indiens.

Les classes dominantes indiennes sont la plus grande menace aux peuples de l’ensemble du sous-continent et il est le devoir des peuples des différents pays d’Asie du Sud de combattre de manière unie l’expansionnisme indien.

L’Etat indien, avec le soutien de l’impérialisme US, a continuellement interféré dans les affaires internes du Népal ; il a soutenu la monarchie tout en encourageant ses laquais parmi les forces parlementaires au nom de la théorie des deux piliers [théorie indienne comme quoi le Népal repose à la fois sur la monarchie constitutionnelle et sur le multipartisme] ; il a entraîné et élargi toutes les formes d’aides à l’Armée Royale du Népal dans leur offensive militaire contre les Maoïstes, il a effectué des accords secrets avec le [parti du] Congrès Népalais dirigé par Koirala ainsi qu’avec d’autres partis réactionnaires, et il a poussé à désarmer l’APL et les masses du Népal et à isoler les Maoïstes.

Son but est d’arracher les richesses naturelles du Népal, particulièrement son énorme potentiel hydro-électrique et de faire du Népal un refuge sûr pour les impérialistes et les capitalistes compradores indiens.

L’éloge répété du camarade Prachanda pour le rôle de l’Inde concernant l’accord entre les Maoïstes et l’alliance des sept partis au Népal forme des illusions parmi les masses au sujet de l’Inde, au lieu de les préparer à combattre les expansionnistes indiens qui sont toujours intéressés à avoir le Népal sous la main dans le futur.

Encore plus surprenante est l’assertion par le PCN(Maoïste) que leurs présentes « tactiques » au Népal serait un exemple pour d’autres partis maoïstes en Asie du Sud. Le camarade Prachanda a également effectué un appel à d’autres partis maoïstes, pour qu’ils reconsidèrent leurs stratégies révolutionnaires et qu’ils pratiquent la démocratie multiparti au nom de la démocratie du 21ème siècle.

Notre Comité Central affirme de manière cristalline au PCN(M) et au peuple en général qu’il ne peut pas y avoir de démocratie authentique dans aucun pays sans la prise du pouvoir d’Etat par le prolétariat, et que la soit disant démocratie multiparti ne peut amener aucun changement essentiel dans la vie du peuple.

Il appelle les partis maoïstes et les peuples d’Asie du Sud à persister dans la voie de la guerre populaire prolongée comme montrée par le camarade Mao.

Nous appelons également de nouveau le PCN(Maoïste) à reconsidérer ses tactiques présentes qui sont en fait en train de modifier le fondement même de la direction stratégique de la révolution au Népal, et à se retirer de leur accord avec leur gouvernement du Népal pour le dépôt des armes de l’APL vu que cela rendrait le peuple sans défense face aux attaques des réactionnaires.

Azad, Porte-parole
Comité Central,
Parti Communiste de l’Inde (Maoïste)


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