PANLOGISME. Théorie idéaliste (hégélienne) de l’identité de l’être et de la pensée, d’après laquelle le développement de la nature et de la société est la réalisation de l’activité raisonnable, logique de l’ « esprit universel ».
Le matérialisme philosophique marxiste, qui part de positions diamétralement opposées, soutient que le monde évolue selon les lois objectives du mouvement de la matière et qu’il n’a que faire de l’« esprit universel ».
PANPSYCHISME. Théorie idéaliste antiscientifique d’après laquelle l’âme serait à la base de tous les phénomènes de la nature ; expression philosophique de l’animisme (V.). Parmi les adeptes déclarés de cette doctrine archaïque, on peut citer bon nombre de philosophes idéalistes contemporains (les personnalistes, le néo-réaliste Whitehead, le « réaliste critique » Strong, etc.)
Ces théories idéalistes se trouvent entièrement réfutées par la conception scientifique des bases physiologiques, matérielles de l’activité psychique.
PANTHEISME (du grec […] — tout et […] — dieu). Doctrine philosophique selon laquelle Dieu est un principe impersonnel qui se confond avec la nature. Elle répudie la cause première surnaturelle, résorbe Dieu dans la nature.
Autrefois, le panthéisme traduisait souvent une conception matérialiste du monde, par exemple, chez Giordano Bruno (V.) et surtout Spinoza (V.). De nos jours, il est devenu une théorie idéaliste d’après laquelle le monde existe en Dieu, une tentative réactionnaire de concilier la science et la religion.
PARALLELISME. Doctrine philosophique qui recherche une position intermédiaire entre le matérialisme et l’idéalisme et prétend que l’aspect matériel et l’aspect idéal de la réalité coexistent et se développent comme deux séries parallèles sans qu’il y ait antériorité de l’un ou de l’autre.
Connue en philosophie sous le nom de dualisme (V.) et appelée en psychologie et en physiologie « parallélisme psychophysique », cette doctrine enseigne que les processus psychiques se déroulent parallèlement aux processus nerveux sans toutefois y être liés.
Quelles que soient ses formes, le parallélisme est profondément hostile au matérialisme puisqu’il soutient que l’esprit, la conscience existent indépendamment de la matière.
Tout comme l’idéalisme, le parallélisme nie que la conscience soit un reflet de l’être. Le « parallélisme psychophysique » s’élève contre le principe selon lequel l’activité psychique est un produit de la matière hautement organisée, le cerveau.
La doctrine de Pavlov (V.) sur l’activité nerveuse supérieure est dirigée contre ces théories idéalistes dont les partisans ont reçu de Pavlov l’épithète de « dualistes animistes ». De l’un d’entre eux, Sherrington, Pavlov disait : « C’est un dualiste, il n’hésite pas à diviser son être en deux moitiés : la chair faible et l’esprit éternel, immortel. »
Dans les sciences sociales, le parallélisme se prononce contre le matérialisme historique selon lequel la vie spirituelle de la société est déterminée par les conditions sociales qu’elle reflète.
PARTICULIER. V. Singulier, particulier, universel.
PATRIARCAT. Phase historique dans la dernière période de la commune primitive, caractérisée par la domination de l’homme dans l’économie et dans les communautés gentilices.
Le patriarcat prend naissance à une époque où, sur la base de la première grande division sociale du travail, — séparation de l’élevage et de l’agriculture, — les forces productives, les échanges réguliers, la propriété privée et l’esclavage se développent relativement vite.
La famille patriarcale a pour origine la famille monogame. Dans le mariage syndyasmique le père est connu aussi bien que la mère. Au fur et à mesure que progressent l’élevage et l’agriculture sur la base de la division sociale du travail, s’accroît le rôle de l’homme, devenu chef de l’activité économique.
« Les troupeaux constituaient les nouveaux moyens de gain, écrit Engels ; leur domestication d’abord et leur garde ensuite étaient l’ouvrage de l’homme. Aussi est ce à lui qu’appartenait le bétail, à lui les marchandises et les esclaves obtenus par échange contre du bétail » (Marx-Engels : Ausgewählte Schriften, Band II, M. 1950, S 288).
Autrefois, lorsque l’économie domestique avait un caractère collectif, la femme jouait le rôle principal dans la société ; maintenant, avec le développement de l’élevage et l’apparition des métiers, avec la transformation de l’économie domestique en une annexe de la production fondamentale, elle est reléguée au deuxième plan.
Sous le matriarcat, la parenté était déterminée en ligne féminine ; l’homme n’avait pas de pouvoir sur sa femme et ses enfants. A présent, après la disparition du matriarcat, le mari est reconnu père de ses enfants ; sa femme et ses enfants lui appartiennent en vertu du droit de propriété.
L’abolition du droit maternel a renversé l’ordre successoral. Les enfants deviennent héritiers de leur père. De là la concentration des richesses dans certaines familles, ce qui accentue encore l’inégalité économique et décompose la communauté gentilice, à laquelle s’oppose désormais la grande famille patriarcale.
La famille patriarcale est avant tout une unité économique. C’est une communauté familiale domestique qui est le propriétaire collectif de tous les moyens de production. Elle se compose de plusieurs générations de parents en ligne directe, soumis au pouvoir du père ou d’un ancien de la communauté.
La famille patriarcale est propre à tous les peuples à l’époque de la décadence de la commune primitive et porte diverses dénominations : chez les Allemands « Hausgenossenschaft », chez les Serbes et les Bulgares « zadrouga », chez les Russes « vervj », « pétchichtché », etc.
Par suite d’un nouveau progrès des forces productives, de la propriété privée et de l’échange, la famille patriarcale se disloque en petites familles monogames détachées.
C’est au savant russe M. Kovalevski (V.) que revient le mérite d’avoir découvert la famille patriarcale en tant que forme transitoire générale qui a engendré la commune agricole (V.).