NOUVEAU ET ANCIEN. La philosophie marxiste entend par nouveau non pas tout ce qui naît et existe, mais seulement ce qui naît pour se développer, ce qui a un avenir et qui accélère le progrès de la société dans son ensemble ou de certains de ses aspects. Le nouveau est le moteur du développement.
Une telle conception permet de distinguer entre ce qui est effectivement nouveau et ce qui l’est en apparence. L’ancien, ce qui a fait son temps, peut parfois affecter la forme du « nouveau », mais il n’en reste pas moins ancien.
Ainsi, dans le « Manifeste du Parti communiste » (V.) Marx et Engels ont dénoncé le « socialisme féodal » qui dissimulait les intérêts des grands seigneurs : « En guise de drapeau, ces messieurs arboraient la besace du mendiant, afin d’attirer à eux le peuple ; mais, dès que le peuple accourut, il aperçut les vieux blasons féodaux dont s’ornait leur derrière et il se dispersa avec de grands éclats de rire irrévérencieux » (Marx et Engels : « Manifeste du Parti communiste », P. 1954, p. 51).
Pour tromper le peuple, les fascistes allemands se drapaient dans la toge du « national-socialisme » ; ils faisaient passer leur fanatisme raciste pour quelque chose de « nouveau », bien qu’en réalité le fascisme (V.) ne fût qu’une nouvelle forme de la dictature terroriste ouverte du capital financier.
La philosophie marxiste entend par « ancien » tout ce qui cesse d’être le moteur du progrès et qui devient un obstacle dans la marche en avant. L’ancien et le nouveau luttent entre eux, car ils traduisent les tendances différentes de la réalité, son passé et son présent, ce qui meurt et ce qui naît, le négatif et le positif, l’élément conservateur et l’élément révolutionnaire.
La lutte du nouveau du progressif contre l’ancien, contre ce qui meurt, est une loi essentielle du devenir. (V. Lutte des contraires.)
La lutte entre le nouveau et l’ancien aboutit nécessairement à la victoire du nouveau, du progressif, car la force du nouveau, du progressif est invincible.
« Pour la méthode dialectique, ce qui importe avant tout, ce n’est pas ce qui à un moment donné paraît stable, mais commence déjà a dépérir ; ce qui importe avant tout, c’est ce qui naît et se développe, si même la chose semble à un moment donné instable, car pour la méthode dialectique, il n’y a d’invincible que ce qui naît et se développe » (Staline : « Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique », M. 1954, p. 7).
Ainsi, au lendemain de la Révolution, les « samedis communistes » (initiative bénévole des ouvriers moscovites qui travaillaient le samedi sans aucune rétribution et en plus des heures réglementaires pour le compte de l’Etat) n’avaient pas de large extension, mais c’est en eux que Lénine aperçut les germes d’une attitude nouvelle, communiste, envers le travail.
Aujourd’hui, ces germes sont devenus un puissant facteur du développement de la société soviétique : l’émulation socialiste du peuple tout entier. Cependant le nouveau ne triomphe pas spontanément, de par lui-même.
Ce qui fait la force du Parti communiste de l’Union Soviétique, c’est qu’il sait discerner le nouveau, le progressif, lorsqu’il est encore à l’état embryonnaire, et contribue activement à l’épanouissement du nouveau l’aide à prendre racine et à évincer l’ancien.
Quand le nouveau triomphe, il ne rejette pas entièrement l’ancien, mais il tire profit de toutes les conquêtes du passé. Il existe un rapport déterminé, une filiation entre l’ancien et le nouveau.
Le marxisme n’a rien de commun avec la conception banale, mécaniste de l’évolution conçue comme un ensemble de degrés sans liaison, ne découlant pas l’un de l’autre. La culture socialiste, par exemple, serait inconcevable si elle n’utilisait toutes les réalisations des cultures précédentes qu’elle remanie et assimile avec esprit critique.
D’autre part le marxisme n’érige pas en absolu tel ou tel phénomène nouveau. Le nouveau lui-même évolue, change, vieillit, et de moteur devient une entrave au progrès. Ainsi, les nouveaux rapports de production (V.) sont le facteur décisif de l’essor des forces productives (V.).
Néanmoins, il ne faut pas oublier que ces rapports ne restent pas éternellement neufs, qu’ils vieillissent à leur tour et qu’ils doivent, avec le temps, céder la place à d’autres rapports de production correspondant au caractère des forces productives. Le parti communiste enseigne qu’il faut non seulement détecter le nouveau mais aussi veiller constamment sur son épanouissement.
Le nouveau perd ses positions avancées quand il cesse de se perfectionner et s’arrête dans sa marche en avant.
NOYAU ATOMIQUE. Partie centrale de l’atome chargée positivement et composée de nucléons. On appelle nucléons les particules nucléaires à charge positive (les protons) ou nulle (les neutrons) qui en diverses combinaisons forment la multitude de noyaux des atomes de différents éléments.
La masse des nucléons étant égale à environ 2000 fois la masse des électrons, presque toute la masse de l’atome est concentrée dans son noyau. Le nombre de protons dans le noyau (le nombre atomique) détermine sa charge positive et la place de l’atome dans la classification périodique de Mendéléev (V.).
Le nombre de nucléons dans le noyau est appelé nombre de masse. La masse du noyau atomique est inférieure à la somme des masses de ses nucléons ; la formation du noyau atomique s’accompagne du dégagement d’une certaine quantité d’énergie, la masse du noyau diminuant en rapport.
Outre les atomes à noyaux stables, on peut obtenir des atomes à noyaux instables qui diffèrent de ceux-là par un nombre plus ou moins grand de neutrons. Les noyaux instables sont dits radioactifs (de radio — je rayonne), car ils se désintègrent avec émission de particules alpha qui sont des noyaux des atomes d’hélium, et de particules bêta, c’est-à-dire des électrons chargés positivement ou négativement B + , B –, ainsi qu’avec captation d’un électron de l’enveloppe de l’atome.
Dans les éléments à nombre atomique supérieur à 83 tous les noyaux sont radioactifs. La radioactivité (celle de l’uranium) a été découverte par H. Becquerel en 1896 et étudiée en détail par Pierre et Marie Curie, E. Rutherford et autres.
En 1934, Frédéric et Irène Joliot-Curie ont découvert la radioactivité artificielle ; ils ont constaté qu’en bombardant par des particules alpha des éléments stables, on pouvait obtenir des atomes nouveaux, radioactifs décès éléments.
On a démontré depuis que par diverses réactions nucléaires on pouvait créer artificiellement un grand nombre d’atomes radioactifs de tous les éléments et obtenir de nouveaux éléments comme le neptunium, le plutonium, l’américium, le curium, le berkélium, etc.
Au point de vue qualitatif, les noyaux d’atomes constituent une forme spécifique de la matière à laquelle sont liées des formes qualitativement nouvelles de mouvement (énergie nucléaire).
Dans le noyau de l’atome se réalise l’unité des forces contraires : des forces électriques de répulsion agissant entre les protons et des forces spécifiques d’attraction qui se manifestent à de très petites distances entre les nucléons dans le noyau.
La découverte de la radioactivité et des réactions nucléaires a prouvé que tous les noyaux atomiques pouvaient subir diverses transmutations et qu’il n’y avait pas dans la nature d’éléments inchangeables.
Ainsi, la théorie moderne du noyau atomique confirme pleinement la thèse du matérialisme dialectique sur la variabilité de diverses formes de matière et l’inconsistance des notions métaphysiques sur l’existence dans la nature d’éléments éternels et invariables.
Par suite de l’étude des réactions nucléaires et de la radioactivité artificielle, on a découvert la réaction en chaîne de la fission des noyaux de certains isotopes de l’uranium et du plutonium, qui donne lieu à la formation des noyaux d’éléments moyens de la classification de Mendéléev et à la libération d’énergie en quantités des millions de fois supérieures à celles obtenues dans des transformations chimiques (par exemple lors de la combustion) d’une même quantité de matière.
Une réaction en chaîne peut selon les conditions être relativement lente ou très rapide et produire une explosion (bombe atomique).
Pour obtenir de l’énergie atomique on peut utiliser, en principe, non seulement une réaction de désintégration (fission des noyaux) mais encore des réactions de synthèse, par exemple la formation à partir des noyaux d’hydrogène d’un noyau d’hélium et de noyaux d’autres éléments légers.
De telles réactions sont probablement les sources principales de l’énergie solaire et stellaire.
Le Gouvernement soviétique lutte pour l’interdiction absolue des armes atomiques, pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. L’U.R.S.S. a été la première à construire une usine électrique utilisant l’énergie atomique.
Les savants soviétiques poursuivent leurs travaux sur l’emploi de l’énergie de l’atome dans l’industrie, l’agriculture, la médecine, etc.