« MATERIALISME DIALECTIQUE ET LE MATERIALISME HISTORIQUE (Le) ». Ouvrage de Staline écrit en 1938, partie intégrante du « Précis d’Histoire du P.C.(b) de l’U.R.S.S. ». Exposé systématique et achevé des principes fondamentaux de la philosophie marxiste.

Synthèse philosophique de l’expérience incomparable de lutte pour le socialisme menée par la classe ouvrière et le Parti communiste de l’Union Soviétique, de l’expérience révolutionnaire de l’époque la plus mouvementée, la plus riche de l’histoire de l’humanité.

Ce bilan du précieux héritage philosophique légué par Marx, Engels et Lénine montre le lien indissoluble qui unit le matérialisme dialectique au socialisme prolétarien, l’importance pratique révolutionnaire de la philosophie marxiste-léniniste. Le matérialisme dialectique est la conception du monde du parti communiste, le fondement théorique du parti marxiste d’un type nouveau.

Cette définition donnée par Staline met en lumière le rôle considérable de la philosophie scientifique dans la lutte de la classe ouvrière et de son parti pour la transformation du monde. Sous une forme claire et simple, l’auteur expose les traits essentiels de la méthode dialectique marxiste, du matérialisme philosophique marxiste et du matérialisme historique.

Opposée diamétralement à la méthode métaphysique, la méthode dialectique marxiste se réduit à quatre traits essentiels :

1° les phénomènes sont considérés sous l’angle de leurs connexions et de leur conditionnement réciproques ;

2° ils sont étudiés dans leur mouvement et leur développement perpétuels, dans leur apparition et leur disparition incessantes ;

3° le processus du développement n’est pas un simple processus de croissance, mais un mouvement ascendant qui s’effectue par le passage des changements quantitatifs à des changements qualitatifs ; l’apparition de ce qui est nouveau s’opère par bonds, et le devenir va du simple au complexe, de l’inférieur au supérieur ;

4° les objets et les phénomènes de la nature impliquent des contradictions internes et la lutte des contraires forme le contenu interne du processus du développement.

Opposé radicalement à l’idéalisme, le matérialisme philosophique marxiste se réduit à trois traits essentiels :

1° le monde est matériel et les multiples phénomènes de l’univers sont les différents aspects de la matière en mouvement ;

2° la matière est une donnée première, tandis que la conscience, la pensée est une donnée seconde ;

3° le monde et ses lois sont connaissables, notre connaissance du monde, vérifiée par la pratique, est une connaissance valable.

Les conclusions qui découlent de la méthode dialectique et du matérialisme marxiste ont une importance considérable pour l’activité pratique du parti du prolétariat, pour l’étude de l’histoire de la société. Elles prouvent que cette méthode et cette théorie constituent un instrument inégalable de la connaissance et de la transformation révolutionnaire, communiste du monde.

Staline prête une grande attention aux questions du matérialisme historique : conditions de la vie matérielle de la société, mode de production et ses deux aspects : les forces productives et les rapports de production, types fondamentaux de rapports de production dans l’histoire de la société, etc.

Sous une forme concise qui révèle un contenu profond, sont mises en lumière les lois du développement de la société. Le mode de production des biens matériels (V.) est la force principale de l’évolution sociale.

Au mode de production correspondent tout le régime social, les institutions politiques, le droit, les théories et les idées. En même temps, le matérialisme historique souligne l’importance considérable des institutions et des idées politiques dans la transformation delà société.

Staline indique l’inconsistance et le caractère réactionnaire des conceptions et théories de tous les économistes vulgaires qui nient le rôle actif de la superstructure, en particulier des idées.

« A vrai dire, si de nouvelles idées et théories sociales surgissent, c’est précisément parce qu’elles sont nécessaires à la société, parce que sans leur action organisatrice, mobilisatrice et transformatrice, la solution des problèmes pressants que comporte le développement de la vie matérielle de la société est impossible » (Staline : « Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique », M. 1954, pp. 20-21).

L’expérience de l’histoire atteste que l’échec de tous les partis antimarxistes en Russie, — populiste, socialiste-révolutionnaire, menchévik, anarchiste, — s’explique, entre autres, par le fait qu’ils s’appuyaient sur des théories antiscientifiques, idéalistes, détachées de la vie réelle de la société.

C’est le parti communiste qui a vaincu, et dans cette victoire la théorie marxiste-léniniste, — le matérialisme dialectique et le matérialisme historique, — qui a armé le parti de la connaissance des lois du développement social, a joué un rôle immense.

Le matérialisme historique enseigne que c’est seulement après avoir compris les particularités du mode de production qu’on peut expliquer les lois du développement social, et savoir dans quelle direction doivent agir la classe ouvrière et son parti pour accélérer la marche du processus social.

« Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique » caractérise les particularités de la production. La première particularité, c’est que la production ne s’arrête jamais à un point donné ; elle est toujours en voie de changement, et le changement du mode de production provoque le changement du régime social tout entier.

C’est dire que l’histoire de la société est avant tout l’histoire du développement de la production, l’histoire des producteurs des biens matériels, l’histoire des masses laborieuses, forces fondamentales du processus de production.

La deuxième particularité, c’est que sa modification commence par celle des forces productives, et, avant tout, par l’apparition de nouveaux instruments de travail ; ensuite, conformément aux forces productives, se modifient les rapports de production.

Cet ouvrage met en lumière la dialectique de l’action réciproque des forces productives et des rapports de production, montre qu’à un certain degré de développement du mode de production, un désaccord, une contradiction se manifestent entre eux, nécessairement surmontés par la destruction des anciens rapports et la formation de rapports de production nouveaux, progressifs.

L’ouvrage présente un tableau général de l’évolution des forces productives depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, et indique comment se sont modifiés sur cette base les rapports de production dans la société Staline montre que les rapports de production sous le socialisme sont en correspondance entière avec le caractère des forces productives, car la propriété collective des moyens de production correspond au caractère social du processus de la production.

Mais la notion de « correspondance entière », comme l’a montré Staline dans « Les problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S. », ne signifie pas qu’au cours du développement du mode de production socialiste n’apparaisse point de désaccord, de contradiction entre les forces productives et les rapports de production.

Une telle contradiction surgit nécessairement dans le développement du mode de production socialiste, mais là elle ne va pas jusqu’à engendrer des conflits, comme c’est le cas du mode de production capitaliste. Le parti et l’Etat surmontent cette contradiction en rétablissant à temps la correspondance entre les rapports de production retardataires et le caractère des forces productives en évolution.

Troisième particularité: les nouvelles forces productives et les nouveaux rapports de production se manifestent au sein même du régime caduc et non en dehors de lui ; loin d’être l’effet d’une action consciente, préméditée, ils surgissent spontanément, indépendamment de la conscience et de la volonté des hommes.

Quand la nécessité historique de modifier radicalement le mode de production est venue à maturité, les hommes prennent conscience de cette nécessité et la réalisent au moyen de la lutte révolutionnaire.

La parution de l’ouvrage « Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique » a marqué le début d’une période d’étude encore plus profonde et plus intensive de la philosophie marxiste-léniniste par des millions de travailleurs. De même que les œuvres maîtresses de Marx, d’Engels et de Lénine, il est devenu le livre de chevet des combattants pour le communisme dans le monde entier !

MATERIALISME ECONOMIQUE. Conception unilatérale et vulgaire de l’histoire, selon laquelle l’économie serait l’unique force du développement social. Le matérialisme économique ne reconnaît pas le rôle actif de la politique et des institutions politiques, des idées, des théories dans le processus historique.

Bernstein (V.) en Allemagne, les « marxistes légaux » (V. Marxisme légal), les « économistes » (V. Spontanéité et conscience) et les menchéviks en Russie étaient partisans du matérialisme économique. L’historien Pokrovski l’était également.

Les tenants du matérialisme économique cherchaient à faire passer leur théorie pour la conception marxiste de l’histoire. En réalité, le matérialisme historique diffère radicalement du matérialisme économique.

Tout en considérant la production matérielle comme le principal moteur du développement social, tout en expliquant l’origine des institutions politiques, des idées, des théories par le régime économique, par les conditions de la vie matérielle de la société, le matérialisme historique souligne l’importance considérable des institutions politiques, des idées, des théories dans le développement de la société.

Sans la dictature du prolétariat, il n’aurait pas été possible de construire la société socialiste, sans la théorie révolutionnaire du marxisme- léninisme, sans son rôle organisateur, mobilisateur et transformateur, la victoire historique de la classe ouvrière en U.R.S.S. aurait été inconcevable.

L’unité morale et politique de la société soviétique a été une condition essentielle de la victoire de l’Union Soviétique sur les envahisseurs fascistes.

Renforcement de l’Etat, vigilance politique accrue des masses, lutte contre les vestiges du capitalisme dans la conscience des hommes, éducation communiste des travailleurs, etc. — telles sont les conditions expresses du passage graduel du socialisme au communisme en U.R.S.S. (V. également Economie et politique.)


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