Les travailleuses et les paysannes de l’URSS envoient leurs salutations aux travailleuses du monde entier- 1927
MATERIALISME DIALECTIQUE. Conception du monde du parti marxiste, créée par Marx et Engels, développée par Lénine et Staline. Elle s’appelle matérialisme dialectique parce que pour étudier la nature, la société humaine et la pensée, elle emploie la méthode dialectique, antimétaphysique, et que sa théorie philosophique est un matérialisme rigoureusement scientifique.
La méthode dialectique et le matérialisme philosophique se pénètrent l’un l’autre, sont indissolublement liés et constituent une conception philosophique cohérente. En appliquant le matérialisme dialectique à l’étude des phénomènes sociaux, Marx et Engels ont fondé le matérialisme historique, une des plus grandes conquêtes de la science.
Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique sont le fondement théorique du communisme, la base théorique du parti marxiste.
Le matérialisme dialectique, partie intégrante de la théorie du socialisme prolétarien, est né dans les années 40 du siècle dernier ; il s’est développé en liaison étroite avec le mouvement ouvrier révolutionnaire. Son apparition signifie une véritable révolution dans l’histoire de la pensée humaine. Ce fut là un bond dans le progrès de la philosophie, un bond qui a marqué le passage de l’état ancien à un nouvel état.
Mais cette révolution impliquait une filiation, une refonte critique de tout ce que l’histoire de la pensée avait connu de progressif. Aussi, dans l’élaboration de leur philosophie, Marx et Engels s’appuyaient-ils sur toutes les grandes acquisitions de la pensée.
Tout ce que la philosophie avait créé de meilleur, ils l’ont revu dans un esprit critique. Ils considéraient le matérialisme dialectique comme le produit du développement antérieur des sciences et de la philosophie.
N’ayant emprunté à la dialectique de Hegel (V.) que son noyau rationnel, — la doctrine du développement, ils en ont rejeté l’écorce idéaliste et ont poussé la dialectique en avant, en lui imprimant un caractère scientifique moderne. Le matérialisme de Feuerbach (V.) était inconséquent, métaphysique, antihistorique.
Marx et Engels ne lui ont emprunté que son noyau central — la solution matérialiste du problème du rapport de la pensée à l’être, ils en ont rejeté les superpositions idéalistes, éthiques et religieuses, ils ont poussé le matérialisme en avant et créé une forme supérieure du matérialisme, le matérialisme marxiste.
Marx et Engels, puis Lénine et Staline ont appliqué les principes du matérialisme dialectique à la politique et à la tactique de la classe ouvrière, à l’activité pratique du parti marxiste.
Seul le matérialisme dialectique de Marx a montré au prolétariat le chemin pour s’affranchir de l’esclavage spirituel où végétaient toutes les classes opprimées.
A l’opposé des nombreux courants de la philosophie bourgeoise, le matérialisme dialectique n’est pas une simple école philosophique, une philosophie d’initiés, mais la doctrine du prolétariat militant, la théorie de millions de travailleurs auxquels il a ouvert les voies de la lutte pour une refonte radicale de la société sur des principes communistes.
Le matérialisme dialectique est une doctrine vivante, qui s’enrichit sans cesse. La philosophie marxiste se développe en assimilant la nouvelle expérience de lutte de classe du prolétariat, en généralisant les découvertes de la science de la nature.
Après Marx et Engels, le plus grand théoricien du marxisme, Lénine, et, après lui, Staline et d’autres disciples de Lénine, ont été les seuls marxistes à faire avancer le marxisme. Dans son « Matérialisme et empiriocriticisme » (V.), Lénine a sauvegardé le trésor de la philosophie marxiste contre les révisionnistes et renégats de tout acabit. En écrasant le machisme (V.) et d’autres théories idéalistes de l’époque impérialiste, Lénine a non seulement défendu le matérialisme dialectique, mais il l’a développé plus avant.
Il a fait le bilan des progrès scientifiques réalisés depuis la mort d’Engels et a montré aux sciences de la nature le chemin à suivre pour sortir de l’impasse où la philosophie idéaliste les avait acculées. Tous les ouvrages de Lénine quel que soit le sujet traité, ont une immense portée philosophique, sont un modèle d’application et d’approfondissement du matérialisme dialectique.
Les travaux de Staline : « Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique » (V.), « Le marxisme et les questions de linguistique » (V.), « Les problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S. » (V.) et autres, représentent une contribution importante au développement de la philosophie marxiste.
La méthode dialectique marxiste (V.) et le matérialisme philosophique marxiste (V.) font partie intégrante du matérialisme dialectique. La dialectique fournit la seule méthode scientifique de connaissance permettant d’aborder correctement les phénomènes, de découvrir les lois objectives les plus générales qui régissent leur évolution.
La dialectique marxiste enseigne que pour étudier correctement les processus de la nature et de la société, il faut les considérer dans leur connexion, leur conditionnement réciproque, leur mouvement et leur transformation ; il faut comprendre le développement non comme une simple croissance quantitative, mais comme un processus où les changements quantitatifs se transforment nécessairement, à une certaine étape, en changements qualitatifs radicaux ; il faut partir du fait que le contenu interne du développement et de la transition de la qualité ancienne à la qualité nouvelle est la lutte des contraires, la lutte entre le nouveau et l’ancien, etc.
Lénine appelle la dialectique « l’âme du marxisme ». La dialectique marxiste est organiquement liée au matérialisme philosophique dont voici les principes fondamentaux : le monde de par sa nature est matériel, il se compose de la matière en mouvement, qui passe d’une forme à une autre ; la matière est donnée première, alors que la conscience est donnée seconde ; la conscience est un produit de la matière hautement organisée ; le monde objectif est connaissable et nos sensations, nos représentations, nos concepts sont des reflets du monde extérieur qui existe indépendamment de la conscience humaine.
Le matérialisme dialectique donne une théorie scientifique de la connaissance, d’une portée inappréciable pour comprendre le processus de connaissance de la vérité objective.
Théorie révolutionnaire de la transformation du monde, le matérialisme dialectique est un guide pour l’action révolutionnaire.
La philosophie marxiste est foncièrement étrangère à toute altitude passive, contemplative envers le monde environnant. Avant Marx, les philosophes se bornaient à expliquer le monde, alors que la tâche du parti marxiste-léniniste est de le transformer par la voie révolutionnaire.
Le matérialisme dialectique est un instrument efficace pour reconstruire la société dans l’esprit du communisme. « Marx déterminait la tâche essentielle de la tactique du prolétariat en accord rigoureux avec toutes les prémisses de sa conception matérialiste dialectique » (Lénine : « Karl Marx ; Friedrich Engels », M. 1954, pp. 38-39).
La théorie du marxisme-léninisme a été confirmée avec éclat par la Grande Révolution socialiste d’Octobre, la construction du socialisme en U.R.S.S., la victoire de l’Union Soviétique dans la Grande guerre nationale, l’expérience des pays de démocratie populaire. La doctrine du marxisme-léninisme est toute-puissante parce qu’elle est juste, parce qu’elle donne l’intelligence des lois objectives du devenir réel. Seule la philosophie révolutionnaire du parti marxiste-léniniste permet de comprendre le processus historique et de formuler correctement les mots d’ordre du combat révolutionnaire.
L’esprit critique révolutionnaire est un trait distinctif du matérialisme dialectique. La philosophie du marxisme-léninisme s’est forgée et développée au cours d’une lutte constante et implacable contre différents courants idéologiques réactionnaires : bourgeois, opportunistes et autres.
Tous les ouvrages des classiques du marxisme sont pénétrés d’esprit critique, d’esprit de parti prolétarien. Dans le matérialisme dialectique, l’unité de la théorie et de la pratique trouve sa plus haute expression.
C’est par l’activité pratique qu’il démontre la justesse de ses principes théoriques. Le marxisme léninisme généralise l’expérience des peuples et met en lumière la prodigieuse portée révolutionnaire, cognitive, de l’expérience historique des masses populaires pour la théorie, pour la philosophie. La liaison entre la science et l’activité pratique, entre la théorie et la pratique, leur unité, sont le fil conducteur du parti prolétarien.
Le matérialisme dialectique revêt une importance considérable pour toutes les autres sciences. Chaque science étudie un groupe déterminé de phénomènes. Par exemple, l’astronomie étudie le système solaire et le monde des étoiles, la géologie s’occupe de la structure et de l’évolution de la croûte terrestre, les sciences sociales (économie politique, histoire, droit, etc.) étudient les divers aspects de la vie de la société.
Mais une science isolée ni même un groupe de sciences ne peuvent fournir la doctrine des lois générales de l’univers, une conception philosophique du monde. Seul le matérialisme dialectique permet de résoudre d’une manière scientifique le problème du rapport de la pensée à l’être et de mettre à jour les lois les plus générales de la nature, de la société et de la pensée, d’embrasser dans une vue d’ensemble toute la chaîne complexe des phénomènes de la nature et de l’histoire humaine.
Le matérialisme dialectique en a fini pour toujours avec l’ancienne philosophie qui prétendait au rôle de « science des sciences », et voulait se substituer à toutes les autres sciences. Sa mission ne consiste pas à prendre la place des autres sciences : physique, chimie, biologie, économie politique, etc., mais à s’appuyer sur les acquisitions de ces sciences et à s’enrichir sans cesse de leurs apports, pour munir les hommes d’une méthode et d’une théorie scientifique permettant de connaître la vérité objective.
La portée du matérialisme dialectique consiste donc à fournir aux autres sciences une philosophie juste, la connaissance des lois les plus générales de la nature, de la société et de la pensée, connaissance indispensable à tous les domaines de la science et à l’activité pratique des hommes.
L’importance du matérialisme dialectique est particulièrement sensible dans les sciences de la nature. C’est, comme le montre leur essor en U.R.S.S., en s’inspirant de cette philosophie que ces sciences peuvent atteindre des succès immenses.
La philosophie marxiste-léniniste est une philosophie de parti, elle exprime et défend ouvertement les intérêts du prolétariat et de toutes les masses laborieuses, elle lutte contre toute forme d’oppression et d’esclavage.
Le trait distinctif de la doctrine marxiste-léniniste, « la force d’attraction irrésistible de cette théorie vers laquelle sont entraînés les socialistes de tous les pays, c’est qu’elle associe l’esprit révolutionnaire à un caractère hautement et strictement scientifique (étant le dernier mot des sciences sociales) et elle ne le fait pas par hasard, ni seulement parce que le fondateur de cette doctrine réunissait en lui-même les qualités du savant et du révolutionnaire ; elle les associe dans la théorie même, intimement et indissolublement » (Lénine : Marx-Engels-marxisme, M. 1954, p. 110).
La philosophie réactionnaire actuelle s’évertue à réfuter la philosophie marxiste, à saper son influence sur la conscience des masses. Mais toutes les tentatives des réactionnaires sont vaines.
La victoire de la démocratie populaire dans plusieurs pays a sensiblement étendu la sphère d’influence de la conception du monde marxiste-léniniste ; celle-ci est devenue la doctrine dominante non seulement en U.R.S.S., mais aussi dans les pays de démocratie populaire.
Elle exerce également une grande influence dans les pays capitalistes. La conception du monde marxiste-léniniste est douée d’une force irrésistible. (V. également Matérialisme historique.)