MARXISME CREATEUR. Marxisme authentique, considéré comme guide pour l’action révolutionnaire, comme science d’avant-garde qui progresse avec la vie et la fait progresser. Le marxisme créateur est foncièrement étranger au dogmatisme des idéologues de la IIe Internationale opportuniste qui appauvrissait et déformait le marxisme.

Reconnaissant formellement le marxisme, ils s’efforçaient d’en faire un dogme mort, d’en émousser la pointe révolutionnaire et de le rendre ainsi inoffensif pour la bourgeoisie. Dans le « Précis d’Histoire du P.C.(b) de l’U.R.S.S. » on trouve une profonde définition du marxisme créateur.

« On ne peut considérer la théorie marxiste-léniniste comme un recueil de dogmes, comme un catéchisme, comme un Credo, et les marxistes comme des pédants farcis de textes La théorie marxiste-léniniste est la science du développement de la société, la science du mouvement ouvrier, la science de la révolution prolétarienne, la science de la construction de la société communiste. En tant que science, elle ne reste pas et ne peut pas rester à un point mort ; elle se développe et se perfectionne. On comprend bien que dans le cours de son développement, elle s’enrichit forcément de l’expérience nouvelle, des connaissances nouvelles ; et telles de ses thèses et de ses conclusions changent forcément avec le temps, sont forcément remplacées par des conclusions et des thèses nouvelles, conformes aux conditions historiques nouvelles. »

Posséder la théorie marxiste-léniniste ne consiste nullement à apprendre par cœur toutes ses formules en s’accrochant à chaque lettre.

Posséder la théorie marxiste, c’est savoir enrichir cette théorie de la nouvelle expérience du mouvement révolutionnaire ; c’est savoir la développer et la faire progresser, sans hésiter à remplacer, en s’inspirant de ses principes essentiels, les thèses et les conclusions surannées par des thèses et des conclusions nouvelles, conformes à la situation historique nouvelle.

Marx, Engels, Lénine et Staline ont fourni de magnifiques exemples de la manière créatrice d’aborder les problèmes scientifiques. Marx et Engels ont plus d’une fois souligné que leur doctrine n’est pas un dogme, mais un guide pour l’action.

Toute l’activité du Parti communiste de l’Union Soviétique est un modèle éclatant du marxisme créateur. Dans leurs ouvrages consacrés aux problèmes économiques, historiques, politiques, à la stratégie et à la tactique du prolétariat, les classiques du marxisme ont montré comment il faut résoudre ces questions d’une manière créatrice, en tenant compte de tous les changements qui interviennent dans la vie réelle, de la situation historique concrète, Lénine a développé sous tous ses aspects la science marxiste appliquée à l’époque de l’impérialisme et des révolutions prolétariennes.

En tenant compte des conditions historiques nouvelles, Lénine a remplacé des thèses et des conclusions surannées par des thèses et des conclusions nouvelles (par exemple, que la victoire du socialisme est possible d’abord dans un seul pays capitaliste, que la meilleure forme politique de dictature du prolétariat n’est pas la république démocratique parlementaire, mais la république des Soviets etc.).

Staline a montré que la formule d’Engels sur le dépérissement de l’Etat socialiste, fondée sur la supposition que le socialisme pouvait vaincre simultanément dans tous les pays, n’était pas valable dans d’autres conditions, quand le socialisme n’avait vaincu que dans un seul pays.

Dans ces conditions, l’Etat socialiste doit être consolidé par tous les moyens. L’Etat subsistera même dans un pays qui a achevé l’édification du communisme tant que le danger d’une attaque du dehors, venant des Etats impérialistes, n’aura pas disparu.

La condition décisive d’une conception créatrice du marxisme est l’unité de la théorie et de la pratique. Les menchéviks, les kautskistes et les autres ennemis du marxisme faisaient preuve d’un dogmatisme stérile parce qu’ils séparaient aussi la théorie de la pratique, ignoraient les expériences nouvelles dans la lutte du prolétariat, et l’évolution de la vie pratique. Le vrai marxisme, c’est-à-dire le marxisme révolutionnaire, est fondé sur l’unité de la théorie et de la pratique.

Tenant compte des données fournies par la pratique, des conditions historiques nouvelles, le marxisme enrichit constamment la théorie. C’est en cela que réside la force inépuisable du marxisme créateur. L’âme du marxisme est la dialectique matérialiste, qui veut qu’on considère les phénomènes dans leur développement, leur changement, leur naissance et leur destruction et qu’on juge tout événement social en relation étroite avec la situation historique, les conditions historiques qui l’ont produit.

« MARXISME ET LA QUESTION NATIONALE (Le) ». Oeuvre de J. Staline, un des plus importants ouvrages marxistes sur la question nationale. Rédigé fin 1912-début 1913 à l’étranger, où Staline s’était rendu pour rencontrer Lénine et participer à la réunion du Comité Central élargie.

Publié pour la première fois sous le titre « La question nationale et la social-démocratie » dans les nos 3-5 de la revue bolchevique « Prosvéchtchénié » (1913), parut en 1914 en tirage à part aux Editions « Priboï » (Pétersbourg).

Ayant appris que la direction de la revue considérait cette étude comme une simple contribution à la discussion, Lénine s’y opposa résolument : « Bien entendu, nous sommes absolument contre. L’article est excellent. Il traite une question d’actualité brûlante, et nous ne céderons pas d’un iota notre position de principe à la canaille bundiste » (Œuvres, t. 35, éd. russe, p. 60).

Dans son livre Staline met au point la théorie marxiste de la nation définit la méthode que doivent suivre les communistes pour aborder la solution de la question nationale qui fait partie du problème général de la révolution, justifie le principe du groupement international des ouvriers et met en échec le programme opportuniste et nationaliste de la IIe Internationale.

Par la suite, en parlant des conditions dans lesquelles avait paru son œuvre, Staline écrivait qu’elle « reflète la période des discussions de principe sur la question nationale au sein de la social-démocratie russe à l’époque de la réaction du tsar et des grands propriétaires fonciers un an et demi avant la guerre impérialiste, à l’époque de la montée de la révolution démocratique bourgeoise en Russie.

Deux théories de la nation s’affrontaient alors et partant, deux programmes nationaux : le programme autrichien, soutenu par le Bund et les menchéviks, et le programme russe, celui des bolcheviks » (Œuvres, t. 4, éd. russe, p. 70).

De la même période datent les écrits de Lénine « Notes critiques sur la question nationale », « Du droit des nations à disposer d’elles-mêmes », qui, ainsi que d’autres travaux de Lénine qui ont développé plus avant la théorie marxiste de la nation, ont contribué à l’élaboration du programme marxiste dans ce domaine.

Avec les œuvres de Lénine, l’ouvrage de Staline joua un très grand rôle dans la mise au point de la théorie et de la politique du parti communiste sur la question nationale. Ses idées ont été développées dans « La question nationale et le léninisme » (1929) et dans d’autres travaux de Staline. (V. également Nation ; Question nationale.)


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