Mao Zedong
Sur les négociations de Tchongking1
17 octobre 1945
Parlons un peu de la situation actuelle. C’est là la question qui préoccupe nos camarades. Cette fois-ci, les négociations entre le Kuomintang et le Parti communiste à Tchongking ont duré quarante-trois jours. Les résultats en ont déjà été publiés dans les journaux2. Les délégués des deux partis continuent à négocier. Les négociations ont porté fruit. Le Kuomintang a accepté les principes de la paix et de l’union, reconnu certains droits démocratiques du peuple et admis que la guerre civile devait être écartée et que les deux partis devaient coopérer dans la paix pour bâtir une Chine nouvelle. Tels sont les points sur lesquels un accord a été obtenu. Il en est d’autres sur lesquels on n’est pas parvenu à un accord. La question des régions libérées n’a pas été résolue, et celle des forces armées, en fait, n’a pas été résolue non plus. Et les accords conclus ne le sont encore que sur le papier. Ce qui est sur le papier n’est pas l’équivalent de la réalité. Les faits prouvent qu’un très grand effort reste à faire pour que cela devienne une réalité.
D’un côté, le Kuomintang négocie avec nous, de l’autre, il attaque vigoureusement les régions libérées. Les troupes du Kuomintang directement engagées dans cette attaque se chiffrent déjà à 800.000 hommes, sans compter les forces disposées autour de la région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia. Partout où il y a des régions libérées, les combats s’engagent ou se préparent. Or, le premier article de “l’Accord du 10 Octobre” porte sur “la paix et la construction nationale”. Ces mots sur le papier ne contredisent-ils pas la réalité ? Bien sûr que si. Voilà pourquoi nous disons que pour faire passer dans la réalité ce qui est sur le papier, il nous faut encore faire des efforts. Pour quelle raison le Kuomintang mobilise-t-il tant de troupes pour nous attaquer ? Parce que sa décision est prise depuis longtemps, et c’est d’anéantir les forces populaires, de nous anéantir. Le mieux pour lui serait de nous anéantir rapidement ; s’il n’y arrive pas, il voudra au moins nous mettre dans une mauvaise situation tout en améliorant la sienne. La paix, quoique inscrite dans l’Accord, n’est donc pas réalisée dans les faits. Actuellement, les combats prennent des proportions considérables dans certains endroits comme la région de Changtang dans le Chansi. Entre les monts de Taihang, Taiyué et Tchongtiao, il y a une cuvette, c’est la région de Changtang. Cette cuvette contient du poisson et de la viande, et Yen Si-chan a envoyé 13 divisions pour s’en emparer. Notre politique aussi a été fixée il y a longtemps, elle consiste à riposter du tac au tac et à combattre pour chaque pouce de terre. Cette fois, nous avons riposté, nous avons combattu, et fort bien. En d’autres termes, nous avons entièrement anéanti les 13 divisions. Les forces offensives ennemies comptaient 38.000 hommes et nous avons engagé 31.000 hommes. De ces 38.000 hommes, 35.000 ont été anéantis, 2.000 ont pris la fuite et 1.000 se sont dispersés3. Nous continuerons à nous battre ainsi. Le Kuomintang cherche désespérément à s’emparer des territoires de nos régions libérées. Cela paraît inexplicable. Pourquoi s’acharne-t-il tant à s’emparer de ces territoires ? N’est-ce pas bien que les régions libérées soient entre nos mains, entre les mains du peuple ? Mais c’est là notre façon de penser, celle du peuple. Si le Kuomintang aussi pensait de la même façon, l’unité serait faite et on serait tous “camarades”. Mais il ne pense pas ainsi, il s’oppose à nous obstinément. Il ne voit pas pourquoi il ne s’opposerait pas à nous. Il est donc naturel qu’il nous attaque. De notre côté, nous ne voyons pas pourquoi nous le laisserions prendre nos régions libérées. Il est donc naturel aussi que nous contre-attaquions. Quand deux “je-ne-vois-pas-pourquoi” se trouvent ensemble, on se bat. Puisqu’il s’agit de deux “je-ne-vois-pas-pourquoi”, pour quelle raison a-t-on négocié ? Et pour quelle raison a-t-on conclu “l’Accord du 10 Octobre” ? En ce monde, les choses sont complexes et beaucoup de facteurs les déterminent. Il nous faut examiner un problème sous ses différents aspects, et non sous un seul. A Tchongking, certains estiment qu’il faut se méfier de Tchiang Kaï-chek, que c’est un trompeur et que des négociations avec lui ne peuvent aboutir à rien. C’est ce que m’ont dit beaucoup de gens que j’ai rencontrés; parmi eux il y avait des membres du Kuomintang. Je leur ai dit que leur opinion était justifiée, bien fondée, et que dix-huit années d’expérience4 nous avaient fermement convaincus qu’il en était bien ainsi. C’est sûr que le Kuomintang et le Parti communiste échoueront dans leurs négociations, c’est sûr qu’ils se battront, sûr qu’ils en viendront à une rupture, mais ce n’est là qu’un aspect de la question. Il y en a un autre : bien des facteurs encore ne peuvent manquer d’inspirer de fortes craintes à Tchiang Kaï-chek. Parmi ces facteurs, les trois principaux sont : la puissance des régions libérées, l’opposition du peuple du grand-arrière à la guerre civile, et la situation internationale. Il y a dans nos régions libérées 100 millions d’habitants, un million de soldats et les 2 millions d’hommes de la milice populaire : une force dont personne n’oserait minimiser l’importance. La position de notre Parti dans la vie politique de la nation n’est plus ce qu’elle était en 1927, ni ce qu’elle était en 1937. Le Kuomintang, qui a toujours refusé de reconnaître un statut d’égalité au Parti communiste, est obligé maintenant de le faire. Ce que nous avons réalisé dans les régions libérées a déjà influencé toute la Chine et le monde entier. Le peuple du grand-arrière désire la paix et réclame la démocratie. Dernièrement, à Tchongking, j’ai senti profondément l’appui enthousiaste des larges masses populaires ; elles sont mécontentes du gouvernement du Kuomintang et placent leurs espoirs en nous. En outre, j’ai rencontré bien des étrangers, y compris des Américains, qui ont beaucoup de sympathie pour nous. Les larges masses populaires dans les pays étrangers sont mécontentes des forces réactionnaires de Chine et témoignent de la sympathie pour les forces populaires chinoises. Et elles désapprouvent aussi la politique de Tchiang Kaï-chek. Nous avons bien des amis dans tout le pays et dans le monde entier, nous ne sommes pas seuls. Il n’y a pas que le peuple de nos régions libérées qui soit contre la guerre civile en Chine et pour la paix et la démocratie, mais aussi les larges masses populaires dans le grand-arrière et dans le monde entier. Subjectivement Tchiang Kaï-chek veut maintenir sa dictature et détruire le Parti communiste chinois, mais objectivement bien des difficultés se dressent sur son chemin. Force lui est donc d’être un peu réaliste. Puisqu’on veut être réaliste, nous le sommes aussi de notre côté. On a été réaliste en nous invitant et nous l’avons été en allant négocier. Nous sommes arrivés à Tchongking le 28 août. Le soir du 29, j’ai dit aux représentants du Kuomintang que, depuis l’Incident du 18 Septembre5, le pays avait toujours eu besoin de paix et d’union. C’est ce que nous demandions sans en voir la réalisation. La paix et l’union ne sont devenues une réalité qu’après l’Incident de Sian6, et avant le début de la Guerre de Résistance, le 7 juillet 1937. Durant les huit années de cette guerre, nous avons combattu ensemble contre le Japon. Mais la guerre civile n’a jamais cessé ; il y a eu d’incessants conflits, plus ou moins importants. Nier que ce fût là de la guerre civile serait une duperie et ne concorderait pas avec la réalité. Au cours de ces huit années, nous avons maintes fois exprimé notre désir de négocier. Au VIIe Congrès de notre Parti, nous avons de même déclaré : “… nous sommes disposés à reprendre les négociations avec les autorités du Kuomintang dès que celles-ci auront manifesté leur désir de renoncer à leur politique erronée actuelle et consenti à des réformes démocratiques”7. Dans les négociations, nous avons soutenu que, premièrement, la Chine avait besoin de la paix et que, deuxièmement, elle avait besoin de la démocratie. Tchiang Kaï-chek n’a pu faire aucune objection et a dû donner son assentiment. D’un côté, la politique de paix et les accords sur la démocratie, publiés dans le “Résumé des conversations”, sont des mots sur le papier et ne représentent pas encore la réalité ; d’un autre côté, ils ont été déterminés par le jeu de forces diverses. C’est la force du peuple dans les régions libérées, la force du peuple dans le grand-arrière, la situation internationale — le cours général des événements qui a contraint le Kuomintang à les accepter.
La manière de “riposter du tac au tac” dépend de la situation. Parfois, ne pas aller négocier, c’est riposter du tac au tac ; parfois, aller négocier, c’est aussi riposter du tac au tac. Nous avons eu raison de ne pas y aller autrefois, nous avons encore raison d’y aller cette fois ; dans un cas comme dans l’autre, c’est riposter du tac au tac. Cette fois, nous avons bien fait d’y aller, car cela nous a permis de démolir les mensonges du Kuomintang selon lesquels le Parti communiste ne désirait pas la paix et l’union. Le Kuomintang a envoyé successivement trois télégrammes pour nous inviter, et nous y sommes allés; mais il n’avait rien préparé et c’est nous qui avons dû présenter toutes les propositions. Comme résultat des négociations, il a accepté la politique de paix et d’union. C’est parfait. Si le Kuomintang persiste à déclencher la guerre civile, il se mettra dans son tort aux yeux de toute la nation et du monde entier, et nous aurons d’autant plus de motifs d’engager une guerre de légitime défense pour briser ses attaques. Maintenant que “l’Accord du 10 Octobre” a été conclu, notre tâche est de le faire observer, d’exiger que le Kuomintang tienne sa promesse, et de continuer de lutter pour la paix. S’il tient à se battre, nous l’anéantirons définitivement. Voici comment les choses se présentent: il nous attaque, nous le détruisons, et le voilà satisfait, en partie satisfait s’il est détruit en partie, satisfait davantage s’il est détruit davantage, entièrement satisfait s’il est détruit entièrement. Les problèmes de la Chine sont compliqués et il nous faut aussi avoir la tête quelque peu compliquée. Si l’on vient pour se battre, nous nous battrons. Nous nous battrons pour gagner la paix. La paix ne viendra pas si nous ne portons pas des coups sévères aux réactionnaires qui osent attaquer les régions libérées.
Des camarades ont demandé pourquoi nous devons céder huit régions libérées8. C’est grand dommage que de céder ces huit régions, mais il vaut mieux le faire. Pourquoi est-ce dommage ? Parce que ces régions-là, le peuple les a créées au prix de sa sueur et de son sang et péniblement édifiées. Donc, dans les régions que nous allons céder, il nous faut expliquer clairement la situation au peuple et prendre les dispositions qui conviennent. Pourquoi devons-nous céder ces régions? Parce qu’autrement le Kuomintang ne se sentirait pas tranquille. Il va retourner à Nankin, mais quelques régions libérées dans le Sud sont tout près de son lit ou dans son corridor. Aussi longtemps que nous serons là, il ne pourra pas dormir tranquille et, de toute façon, il ne manquera pas de nous les disputer. Nos concessions sur ce point contribueront à faire échouer le complot de guerre civile du Kuomintang et nous feront gagner la sympathie d’un grand nombre d’éléments du centre dans le pays et à l’étranger. Tous les organes de propagande du pays, à part l’Agence Hsinhua, sont actuellement contrôlés par le Kuomintang. Ce sont tous des fabriques de fausses nouvelles. A propos des négociations, ils ont répandu de faux bruits selon lesquels le Parti communiste ne cherche qu’à disputer des territoires et ne veut pas faire de concessions. Notre politique consiste à protéger les intérêts fondamentaux du peuple. Pour autant que le principe de ne pas nuire aux intérêts fondamentaux du peuple est respecté, il est permis de faire certaines concessions pour obtenir en échange la paix et la démocratie dont le peuple tout entier a besoin. Dans le passé aussi, quand nous avons eu affaire à Tchiang Kaï-chek, nous lui avons fait des concessions, et même de plus grandes. En 1937, pour que la nation s’engage tout entière dans la Guerre de Résistance, nous avons de notre propre chef supprimé le nom de Gouvernement révolutionnaire des Ouvriers et des Paysans, remplacé le nom d’Armée rouge par celui d’Armée révolutionnaire nationale et changé notre politique de confiscation des terres des propriétaires fonciers en celle de réduction des fermages et du taux d’intérêt. Cette fois, en cédant certaines régions du Sud, nous avons complètement ruiné les faux bruits du Kuomintang devant tout le peuple de Chine et les peuples du monde entier. Il en est de même de la question des forces armées. Le Kuomintang a dit dans sa propagande que le Parti communiste ne faisait que disputer les fusils. Nous avons dit que nous étions prêts à faire des concessions. Tout d’abord, nous avons proposé de réduire nos forces actuelles à 48 divisions — soit à peu près un sixième des forces armées du pays, puisque le Kuomintang possède 263 divisions. Ensuite, nous avons proposé une nouvelle réduction, à 43 divisions, soit un septième. Le Kuomintang a alors annoncé qu’il réduirait ses forces à 120 divisions. Nous avons dit que, dans la même proportion, nous pourrions réduire les nôtres à 24, voire à 20 divisions, ce qui ferait toujours un septième. Dans l’armée du Kuomintang, la proportion des officiers est trop grande par rapport aux soldats et l’effectif d’une de ses divisions n’atteint pas 6.000 hommes. Nous pourrions former 200 de leurs divisions avec nos 1.200.000 hommes. Mais nous n’allons pas le faire. Ainsi, le Kuomintang n’a plus rien à dire et tous ses faux bruits font long feu. Alors, allons-nous livrer nos armes au Kuomintang ? Pas davantage. Si nous lui livrons nos armes, le Kuomintang n’en aura-t-il pas trop ? Les armes du peuple, fût-ce un fusil ou une cartouche, il faut les garder toutes, il ne faut pas les livrer.
Voilà ce que je voulais dire aux camarades sur la situation actuelle. Elle se développe à travers de nombreuses contradictions. Pourquoi, dans les négociations entre le Kuomintang et notre Parti, est-on parvenu à un accord sur certains points et pas sur d’autres ? Pourquoi le “Résumé des conversations” parle-t-il de la paix et de l’union, alors qu’en fait les combats se poursuivent ? Certains camarades n’arrivent pas à comprendre ces contradictions. Mon exposé a justement pour but de répondre à ces questions. Certains camarades ne peuvent comprendre pourquoi nous avons consenti à négocier avec Tchiang Kaï-chek, alors qu’il a toujours été anticommuniste et ennemi du peuple. Notre Parti avait décidé à son VIIe Congrès que nous étions disposés à négocier avec le Kuomintang, pour autant que ce dernier modifierait sa politique. Cette décision était-elle juste ? Tout à fait juste. La révolution chinoise est une longue révolution et la victoire ne peut être remportée que pas à pas. L’avenir de la Chine dépend de nos efforts. Pendant quelque six mois la situation va rester incertaine. Nous devons redoubler d’efforts pour qu’elle puisse évoluer dans un sens favorable au peuple tout entier.
Maintenant, ajoutons un mot sur notre travail. Parmi les camarades ici présents il y en a qui vont partir pour le front. Bon nombre de nos camarades sont pleins d’enthousiasme, et c’est à qui aura l’occasion d’aller travailler là-bas; cet esprit actif et cette ardeur sont très précieux. Mais il y a aussi des camarades qui ont des idées fausses, et qui, au lieu de penser qu’il y aura au front de nombreuses difficultés à vaincre, croient que là tout ira bien et qu’on y sera mieux qu’à Yenan. N’y a-t-il pas des gens qui pensent de cette façon ? Je crois que si. Je conseille à ces camarades de rectifier leurs idées. Quand on va au front, c’est pour travailler. Qu’est-ce que travailler ? Travailler, c’est lutter. Il y a là-bas des difficultés et des problèmes qu’il nous incombe de résoudre. C’est pour vaincre ces difficultés que nous y allons travailler et lutter. Un bon camarade est celui qui tient d’autant plus à aller dans un endroit que les difficultés y sont plus grandes. Au front, le travail est dur. Un dur travail est comme une charge placée devant nous et qui nous défie de la hisser sur nos épaules. Certaines charges sont légères, d’autres sont lourdes. Il y a des gens qui, préférant les charges légères aux lourdes, choisissent les légères et laissent les lourdes aux autres. Ce n’est pas une bonne attitude. D’autres camarades se comportent différemment; ils laissent le confort aux autres et portent eux-mêmes les lourdes charges ; ils sont les premiers à supporter les épreuves, les derniers à jouir du bien-être. Ce sont de bons camarades. Nous devons tous prendre exemple sur leur esprit communiste.
Beaucoup de cadres locaux vont quitter leur pays pour le front. Et beaucoup d’autres, qui étaient venus à Yenan de leur pays natal du Sud, vont partir aussi pour le front. Tous les camarades allant au front doivent avoir l’esprit bien préparé, de telle sorte qu’une fois là-bas, ils puissent prendre racine, fleurir et porter fruit. Nous autres communistes, nous sommes comme les semences et le peuple est comme le sol. Dès que nous arrivons dans un endroit, nous devons nous unir avec le peuple, prendre racine et fleurir au milieu du peuple. Où qu’ils aillent, nos camarades doivent établir de bonnes relations avec les masses, leur témoigner de la sollicitude et les aider à surmonter leurs difficultés. Nous devons unir à nous les larges masses populaires, et plus nous y réussirons, mieux cela vaudra. Mobiliser hardiment les masses, développer les forces du peuple pour que celles-ci, sous la direction de notre Parti, puissent vaincre l’agresseur et bâtir une Chine nouvelle, telle est la politique définie à notre VIIe Congrès9 et pour la réalisation de laquelle nous devons lutter. Les affaires de la Chine, il appartient au Parti communiste et au peuple de les gérer. Nous avons la ferme volonté et le moyen de réaliser la paix et la démocratie. A condition que nous nous unissions encore plus étroitement avec tout le peuple, les affaires de la Chine iront bien.
Après la Seconde guerre mondiale, c’est vers un avenir radieux que s’oriente le monde. Telle est la tendance générale. La Conférence des Ministres des Affaires étrangères des Cinq Grandes Puissances à Londres10 a échoué ; une troisième guerre mondiale serait-elle donc sur le point d’éclater ? Non. Pensez un peu ! Comment une troisième guerre mondiale pourrait-elle éclater aussitôt après la fin de la Seconde ? Les pays capitalistes et les pays socialistes parviendront finalement à des compromis sur un grand nombre de questions internationales, parce que le compromis sera avantageux11. Le prolétariat et les peuples du monde entier sont fermement opposés à une guerre antisoviétique et anticommuniste. Dans les trente dernières années, deux guerres mondiales ont eu lieu. Entre la Première et la Seconde guerre mondiale, il y eut un intervalle de plus de vingt ans. Dans le demi-million d’années que compte l’histoire de l’humanité, il n’y a eu de guerres mondiales que dans les trente dernières années. Le monde a fait de grands progrès après la Première guerre mondiale. Après la Seconde, il fera certainement des progrès encore plus rapides. A la suite de la Première guerre mondiale, l’Union soviétique est née et plusieurs dizaines de partis communistes ont été fondés, faits sans précédent dans l’histoire. Après la fin de la Seconde guerre mondiale, l’Union soviétique est devenue plus forte, le visage de l’Europe a changé, la conscience politique du prolétariat et des peuples du monde est d’un niveau bien plus élevé, et les forces progressistes du monde entier sont plus étroitement unies. La Chine subit, elle aussi, de brusques changements. La tendance générale du développement de la Chine s’oriente certainement vers le meilleur et non vers le pire. Le monde progresse, l’avenir est radieux, personne ne peut changer ce courant général de l’histoire. Nous devons constamment faire connaître au peuple les progrès du monde et son avenir lumineux, afin d’aider le peuple à prendre confiance en la victoire. En même temps, nous devons dire au peuple et à nos camarades que notre chemin sera sinueux. Il y a encore beaucoup d’obstacles et de difficultés sur le chemin de la révolution. Le VIIe Congrès de notre Parti a envisagé les nombreuses difficultés que nous rencontrerions. Nous préférons les supposer plus nombreuses qu’elles ne sont. Certains camarades aiment mieux ne pas y penser sérieusement. Mais les difficultés sont une réalité; nous devons reconnaître autant de difficultés qu’il y en a et nous garder d’adopter à leur égard une attitude de “non-reconnaissance”. Les difficultés, nous devons les reconnaître, les analyser et les combattre. Il n’y a pas de routes droites dans le monde; nous devons être prêts à suivre une route tortueuse, sans essayer d’obtenir les choses à peu de frais. Il ne faut pas s’imaginer qu’un beau matin tous les réactionnaires tomberont à genoux de leur propre mouvement. En un mot, l’avenir est radieux, mais notre chemin est tortueux. Nous avons encore devant nous beaucoup de difficultés qu’il ne faut pas négliger. En nous unissant avec le peuple tout entier dans un effort commun, nous pourrons certainement surmonter toutes les difficultés et parvenir à la victoire.