– Deux documents du Comité Central du Parti Communiste Chinois1
Novembre 1946 et avril 1947
I. DIRECTIVE DU 18 NOVEMBRE 1946
Tchiang Kaï-chek est au bout de son rouleau. Il veut porter un coup à notre Parti et se renforcer lui-même par deux moyens : convoquer “l’Assemblée nationale” et attaquer Yenan. En réalité, il obtiendra un résultat opposé. Le peuple chinois est résolument contre une “Assemblée nationale” montée de toutes pièces par Tchiang Kaï-chek et visant à diviser la nation ; le jour d’ouverture de cette assemblée marque, pour la clique de Tchiang Kaï-chek, le commencement de son autodestruction. Maintenant que nous avons anéanti 35 brigades2 des troupes de Tchiang Kaï-chek et que leur puissance offensive est sur le point de s’épuiser, même si elles occupaient Yenan par une attaque brusquée, cela n’altérerait en rien la perspective générale de la victoire dans la Guerre de Libération populaire et ne pourrait sauver Tchiang Kaï-chek du destin qui l’attend. Bref, Tchiang Kaï-chek s’est engagé sur le chemin de sa perte ; toute sa fourberie sera dévoilée par ce double jeu : convoquer “l’Assemblée nationale” et attaquer Yenan ; et cela contribuera à faire progresser la Guerre de Libération populaire. Dans chaque région, nous devons bien expliquer aux gens, qu’ils soient du Parti ou non, ces deux actes de Tchiang Kaï-chek : convocation de “l’Assemblée nationale” et attaque contre Yenan, et unir tout le Parti, toute l’armée et tout le peuple dans la lutte pour briser l’offensive de Tchiang Kaï-chek et construire une Chine démocratique.
II. CIRCULAIRE DU 9 AVRIL 1947
Dans le but de sauver son régime agonisant, le Kuomintang n’a pas seulement convoqué la pseudo-Assemblée nationale, mis sur pied la pseudo-Constitution, expulsé de Nankin, Changhaï et Tchongking les missions de notre Parti et proclamé la rupture entre le Kuomintang et le Parti communiste3, il a encore attaqué Yenan, siège de notre Comité central et du Grand Quartier général de l’Armée populaire de Libération, ainsi que la région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia.
Si le Kuomintang a pris ces mesures, cela ne montre pas du tout que son régime est fort, mais plutôt que la crise de son régime est devenue extrêmement profonde. Son attaque contre Yenan et la région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia est une tentative insensée pour régler d’abord la question du Nord-Ouest, couper le bras droit de notre Parti, chasser du Nord-Ouest notre Comité central et le Grand Quartier général de l’Armée populaire de Libération, et déplacer ensuite ses troupes en vue d’attaquer la Chine du Nord et d’atteindre ainsi l’objectif de détruire nos forces une à une. Dans ces circonstances, le Comité central a décidé ce qui suit :
1. Nous devons défendre et développer dans un ferme esprit de combat la région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia et les régions libérées du Nord-Ouest, et cet objectif pourra certainement être atteint.
2. Notre Comité central et le Grand Quartier général de l’Armée populaire de Libération doivent rester dans la région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia. C’est une région où le terrain est difficilement accessible à l’ennemi, où nous avons de bonnes bases parmi les masses, où il y a beaucoup d’espace pour manœuvrer et où notre sécurité est entièrement assurée.
3. En même temps, afin de faciliter notre travail, nous avons mis sur pied une commission de travail du Comité central, ayant pour mission de se rendre dans le Chansi du Nord-Ouest ou dans quelque autre endroit approprié pour exécuter les tâches que le Comité central lui a confiées.
Ces trois décisions, prises le mois dernier, ont été mises en application. Le présent document vous en donne information.