Pour restaurer le capitalisme dans tous les domaines et consolider leur domination réactionnaire, Khrouchtchev et ses successeurs − la clique renégate Brejnev-Kossyguine − ont agi, en ce qui concerne l’édification du Parti, suivant toute une série de principes de bout en bout révisionnistes.
Allant à rencontre des principes léninistes dans ce domaine, ils permettent aux représentants de la bourgeoisie de tout acabit de s’emparer facilement de la direction des organisations du Parti à tous les échelons, enlevant radicalement au P.C.U.S. son caractère prolétarien et transformant ce Parti marxiste-léniniste en un parti révisionniste.
Une fois que le pouvoir dans le Parti et le gouvernement eut été usurpé par Khrouchtchev, l’épuration n’a pratiquement pas cessé à l’échelon central comme aux échelons locaux.
Un nombre considérable de cadres d’origine ouvrière et paysanne et d’intellectuels révolutionnaires, dévoués à la cause du communisme, qui occupaient des postes dirigeants dans le Parti ont été limogés.
Cette situation s’est encore aggravée depuis l’arrivée au pouvoir de Brejnev, Kossyguine et consorts.
On rapporte qu’en 1961, près de 70 pour cent des membres du Comité central du Parti, élus en 1952 lors du XIXe Congrès du P.C.U.S. en avaient déjà été écartés.
La clique des traîtres révisionnistes soviétiques poursuit depuis de nombreuses années déjà, et sans répit, la ligne dite des « spécialistes ».
Celle-ci a amené la promotion d’un grand nombre d’intellectuels bourgeois et leur a permis de prendre en main la direction du Parti à tous les échelons, le faisant dégénérer ainsi de Parti représentant les intérêts du prolétariat en un instrument au service de la couche privilégiée de la bourgeoisie.
Sous prétexte que « l’économie est plus importante que la politique », que « les problèmes économiques et ceux de la production sont au centre des activités des organisations du Parti, à la place prédominante dans tout leur travail », la clique révisionniste soviétique a promu un grand nombre d’« experts en matière d’économie nationale » et leur a confié des postes importants, tandis qu’elle a écarté ou révoqué sans merci des cadres d’origine ouvrière et paysanne.
L’organe des révisionnistes soviétiques, Le Communiste, a même déclaré sans ambiguïté que les dirigeants du Parti doivent être nécessairement des « spécialistes ».
Ce qui est pire encore, c’est que dans certains endroits, il est stipulé explicitement qu’« il faut élire au poste de secrétaire de cellule du Parti des membres qui possèdent un diplôme de technicien ou d’ingénieur ».
De cette usurpation de la direction du Parti aux divers échelons par nombre d’intellectuels au service des privilégiés bourgeois, il résulte que d’anciens cadres d’origine ouvrière et paysanne ont été remplacés ou destitués.
La Pravda rapporte qu’« à Leningrad, les deux tiers des secrétaires des organisations de base du Parti sont remplacés chaque année », et que « de plus en plus d’ingénieurs, de dessinateurs sont nommés au poste de secrétaire des comités du Parti ».
Le plus scandaleux, c’est que dans certaines entreprises a été créé un organisme spécial, chargé exclusivement de surveiller et de limoger les cadres d’origine ouvrière et paysanne, pour les remplacer par de « jeunes spécialistes ».
Parmi les nouvelles recrues du Parti, on remarque que les intellectuels bourgeois occupent un pourcentage de plus en plus important.
La Vie du Parti, organe du Comité central du P.C.U.S., révèle que parmi les membres stagiaires du Parti admis en 1966, on compte 40,6 pour cent d’employés dont les trois quarts sont des ingénieurs et techniciens ou des experts de divers secteurs de l’économie nationale.
Par contre les nouveaux membres qui sont d’origine purement ouvrière ou paysanne ont diminué dans une grande proportion.
Par exemple, les paysans ne représentent que 12,6 pour cent des nouveaux membres admis au Parti en 1966. Dans une certaine entreprise d’hydrolyse au Kazakhstan, parmi les membres nouvellement admis au Parti, « il ne figure même pas un seul ouvrier ».
Les données montrent qu’aujourd’hui, en Union soviétique, « sur trois ingénieurs et techniciens, on compte un membre du Parti, tandis qu’il n’y a qu’un membre du Parti pour dix-sept ou dix-huit ouvriers. Dans les kolkhozes, les simples paysans membres du Parti sont en nombre encore plus réduit ».
Reniant le principe prolétarien sur l’édification du Parti, la clique des traîtres révisionnistes soviétiques s’emploie à recruter massivement dans le Parti des rebuts de la société, des génies malfaisants, faisant dégénérer le détachement d’avant-garde du prolétariat en un salmigondis des plus répugnants.
Brandissant leur drapeau, ce qu’ils appellent « le Parti du peuple tout entier », Khrouchtchev et ses fidèles disciples, Brejnev, Kossyguine et consorts, n’épargnent aucun effort pour appliquer une ligne révisionniste dans l’édification du Parti, facilitant ainsi l’infiltration dans le Parti d’arrivistes de tout acabit.
Ils vont jusqu’à autoriser l’entrée au Parti à des individus comme des propriétaires fonciers, nouveaux koulaks, éléments bourgeois, spéculateurs, ivrognes, vauriens, voleurs, déserteurs, etc. qui y affluent d’ailleurs.
L’admission au Parti d’un certain Cachoulis par le comité du Parti d’une région de Lituanie, en est un exemple typique.
Alors qu’il n’était pas encore entré au Parti, cet homme avait indiqué explicitement sur son curriculum vitae qu’avant la Révolution, il était un gros propriétaire foncier « possédant une centaine d’hectares de terres ».
Or, cette question si importante du passé politique du candidat « n’a attiré l’attention de personne » lorsqu’on discuta de son admission.
Par la suite, les habitants de sa localité l’ont dénoncé comme étant en outre un membre actif d’une secte religieuse réactionnaire, ajoutant qu’il avait maintenu « des contacts avec des hordes nationalistes bourgeoises, même après que les envahisseurs allemands eurent été chassés ».
Toutefois, cela n’empêcha pas que ce gros propriétaire foncier, traître fieffé à la nation fût non seulement couronné du glorieux titre de « membre du Parti », mais encore porté au siège de président de kolkhoze.
Autre exemple : Avbakloff, dirigeant d’un sovkhoze au Kazakhstan, était connu comme un ivrogne, un élément dégénéré, un fourbe, néanmoins l’organisation du Parti de la ferme voulait absolument l’admettre comme membre.
Mais avant même qu’on eût le temps de lui délivrer sa carte de membre, il avait déjà commis de nouveaux forfaits.
En Lettonie, une organisation du Parti savait fort bien que le candidat qu’elle voulait faire entrer au Parti avait été condamné pour désertion pendant la grande Guerre patriotique, qu’après avoir purgé sa peine, il avait fait partie d’une « bande de cambrioleurs » et enfin que pour échapper à une nouvelle condamnation, il s’était caché sous un faux nom pendant plus de dix-sept ans.
Cependant, cette organisation du Parti l’a admis dans le Parti sans la moindre hésitation.
Pour recruter de nouveaux membres, de nombreuses organisations du Parti ont lancé des campagnes de « choc », des « compétitions », faisant porter tous leurs efforts sur la « recherche du nombre ».
Elles font ainsi entrer dans le Parti n’importe qui pourvu qu’elles arrivent à arrondir le chiffre de leurs effectifs.
Certaines d’entre elles sont allées encore plus loin en décrétant que « chaque membre du Parti doit former dans un délai de dix jours un candidat au Parti ».
D’autres encore ont admis au Parti « des gens qui n’avaient pas présenté de demande ».
Le groupe dirigeant révisionniste soviétique considère les véritables communistes, mécontents du régime révisionniste, comme des ennemis, et les persécute par tous les moyens ; il arrive même qu’il les arrête et les emprisonne dans des « asiles d’aliénés ».
Au sein du P.C.U.S. contrôlé aujourd’hui par les révisionnistes règne ainsi une terreur blanche.
La masse de ses membres n’osent pas dire ce qu’ils pensent.
Quiconque laisse voir le moindre signe de mécontentement contre l’actuelle direction révisionniste soviétique, ne tardera pas à être persécuté.
Un correspondant-ouvrier du Combinat pétrolier du Turkménistan, à Nebit-Dag, a écrit récemment : « Les statuts du Parti recommandent à ses membres d’appliquer la critique et l’autocritique, de dénoncer hardiment les insuffisances et de lutter pour les éliminer.
Cependant, en tant que correspondant-ouvrier, tout va bien pour moi tant que je me borne à parler des choses positives.
Mais il suffirait que j’avance quelques critiques et que je dise quelque pénible vérité pour que le malheur s’abatte droit sur moi …
Certains me conseillent de m’en tenir à la ligne de conduite suivante : dire que je n’ai rien vu quand j’ai bien vu, dire que je ne sais rien quand je suis bien au courant. »
Nombre de membres du Parti ont été accusés de toutes sortes de choses et ont été l’objet de représailles pour avoir formulé des opinions contre la direction.
Balbachoff, un membre du Parti du sovkhoze « Vitesse » dans le Saratov s’opposa, au cours d’une réunion du Parti sur le bilan du travail et les élections, à ce qu’on proposât Péterouck, directeur du sovkhoze, comme membre du comité du Parti.
Il révéla, en outre, que ce dernier avait détourné du fourrage et du combustible.
Six jours après, l’organisation du Parti du sovkhoze excluait Balbachoff du Parti pour avoir « calomnié » le directeur.
Un autre exemple : un étudiant d’un institut de Moscou fut jeté dans un « asile d’aliénés », parce qu’il avait émis la critique que « le Parti communiste de l’Union soviétique est devenu un organisme bureaucratique du groupe au pouvoir ».
Ses parents et ses frères ne furent pas épargnés eux non plus par les persécutions.
Le Comité central du P.C.U.S. avoue qu’en trois ans, de 1963 à 1965, cent mille membres du Parti ont été exclus, et que dans la seule année de 1966, plus de 62.800 exclusions ont été prononcées.
Dans la plupart des cas, la raison en était uniquement que les exclus avaient persisté dans la position prolétarienne, boycotté et combattu de ce fait des mesures révisionnistes de la clique renégate Brejnev-Kossyguine.
Les quelques faits que nous venons de citer suffisent pour démontrer à quel état de dégénérescence Khrouchtchev et ses successeurs, la clique des renégats Brejnev-Kossyguine, ont réduit le grand Parti communiste de l’Union soviétique que le grand guide de la révolution, Lénine, avait lui-même créé.
Cependant d’innombrables communistes et révolutionnaires soviétiques authentiques n’ont pas abandonné et n’abandonneront pas la lutte.
Ils ne se soumettront jamais.