Le Parti Communiste du Pérou (PCP) a toujours insisté sur l’importance symbolique de valoriser l’aspect positif, à rebours de l’aspect négatif. C’est là l’application des enseignements de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne Chinoise. Mais nous serions bien en peine de trouver la moindre trace de ce « positivisme » dans la première partie du dossier de Luis Arce Borja, publié dans Solidaire, hebdomadaire du Parti du Travail de Belgique le 1er février 1995.

Il y aurait donc ici, venant du directeur du Diario International, des velléités de soutien à Gonzalo et au PCP alors en proie à l’offensive de l’Etat semi-colonial/semi-féodal péruvien à travers les « Lettres de paix » attribuées à Gonzalo et à la direction du PCP alors emprisonnés depuis 1992.

Mais il y a lieu de s’interroger sur la nature de ce soutien même, car il s’agit d’une démarche purement opportuniste. Ainsi, le PTB appuyait alors depuis peu la lutte juste menée par le Parti Communiste du Pérou, mais cet appui n’était pas basé sur une analyse politique. Si cela avait été le cas, le PTB et Arce Borja auraient alors exprimé leurs divergences avec le PCP, par exemple, à propos de la lutte armée pour le communisme en Europe.

En effet, le Président Gonzalo voyait dans la lutte armée en Europe un moyen efficace pour combattre le révisionnisme. Arce Borja et le PTB, n’analysent quant à eux pas cette position et n’en parlent même pas.

Si le PTB s’est à l’époque brusquement orienté vers un soutien au PCP maoïste − après avoir soutenu unilatéralement le MRTA (Movimiento Revolucionario Tupac Amaru guévariste) −, c’était par pur opportunisme, parce que, face à l’avancement de la Guerre Populaire dirigée par le PCP depuis les années 1980, il lui était impossible de faire autrement.

Or, tous ceux pour qui cette question était une actualité à l’époque, savent que le PTB avançait la « théorie » des cercles concentriques : quand la guerre populaire se déroule loin dans les pays semi-féodaux/semi-coloniaux, c’est bien ; quand c’est, par exemple, en Turquie, c’est dangereux ; quand c’est en Europe, c’est la CIA !

En ce n’est pas tout, car nous devons dire qu’avec le dossier de Arce Borja, nous avons exactement la même ligne ; ligne qui changera du tout au tout en avril 2009, avec la publication de son livre « Memoria de una guerra – Peru 1980-2000 », édité en sous-main et uniquement en castillan par le PTB.

Concernant la pensée Gonzalo, cet Iscariote explique :

« L’idée d’accentuer la pensée absolue dans une organisation révolutionnaire n’appartient pas à l’expérience marxiste. Aucun des sommets de la pensée marxiste n’a favorisé une telle aberration. De nombreux analystes politiques ont vu une relation entre la « pensée Gonzalo » et la pratique politique de Mao Tsétoung.

Il est vrai que Gonzalo a essayé de refaire la révolution chinoise et d’imiter Mao, mais au niveau de la formulation de sa « pensée », il faudrait dire que dans ce domaine il était plus proche de Lin Piao et Ten Sian Pin que de Mao.

L’influence la plus importante sur le développement de la « pensée Gonzalo » est l’approche du dirigeant chinois Lin Piao. »

(Memoria de una guerea – Peru 1980-200 P. 274)

Il n’aura donc fallu que quelques années pour voir s’envoler la pseudo adhésion de Arce Borja à la puissance de la pensée-Gonzalo.

Comme il était installé en Belgique depuis de très nombreuses années, pour y décéder en 2018, nous voudrions souligner l’importance pour nous de rejeter les attaques contre Gonzalo qui se sont produites idéologiquement sur plusieurs années. En particulier, nous voulons rejeter celles, putrides, de Arce Borja qui ira jusqu’à assimiler Gonzalo à Lin Piao et Deng.

En tant que dirigeant du Parti Communiste du Pérou, qui a lancé une Guerre Populaire, Gonzalo a compris le principe de la Pensée Guide. Cela lui a permis d’expliquer que le maoïsme était la troisième étape du marxisme, après le léninisme.

Arce Borja n’a quant à lui jamais rien compris à cela. Ce qui apparaît chez lui, c’est le concept de « pensée MLM internationaliste », ce qui est, cela va de soi, une tentative de contourner la question de la Pensée Guide fondée sur un cadre national.

En dernier point, nous disons qu’il est un enseignement fondamental comme quoi il n’est pas possible de faire confiance à la réaction. Or, en 1995, pour étayer ses dires, Arce Borja accorde une large place aux citations de journalistes de la presse bourgeoise péruvienne. Nous concluons qu’il y a là un autre point qu’il n’a jamais été capable d’assimiler de son vivant.

Centre Marxiste-Léninisme-Maoïste de Belgique
30 mai 2024


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