Unissons-nous et luttons pour de nouvelles victoires !

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Toute contradiction obéit à son caractère interne pour sa nature.

L’expression d’une contradiction ne peut pas s’auto-dépasser ; elle s’exprime conformément à l’affrontement-connexion de deux pôles et à cet affrontement seulement.

Cela ne veut pas dire que cet affrontement-connexion des deux pôles ne s’insère pas dans un « système » de contradictions, ni d’ailleurs que l’expression de cet affrontement ne peut pas rejoindre d’autres contradictions, pour largement dépasser sa propre nature en procédant à cette jonction.

Néanmoins, il n’est pas possible de transcender, de forcer, de donner un autre caractère à la matrice de la contradiction.

Là est une grande difficulté initiale du matérialisme dialectique : on constate les contradictions, ce qui est une bonne chose, mais on tente de gommer leur processus d’expression en « imaginant à grands traits » leur tendance et on cherche alors à forcer les choses.

D’où provient l’erreur ?

Elle consiste justement à considérer que la matrice « héberge » les deux pôles contradictoires, alors que ce sont ces deux pôles contradictoires qui, dans leur mode initial d’expression, avec l’aboutissement inévitable déjà positionné, forment la « matrice ».

Il n’y a pas de « lieu » où existent les deux pôles contradictoires ; il n’est pas possible de « jouer » sur la matrice, d’en modifier la nature, d’en ajuster les fondements.

C’est possible à la marge, mais pas dans l’expression naturelle du mouvement des deux pôles contradictoires.

Cela rejoint la définition de « nuance, différence, lutte et développement ».

Se focaliser sur la « matrice » revient à dire qu’on peut jouer sur les nuances et modifier par conséquent les différences, par conséquent changer la lutte et le développement.

Le révisionnisme a toujours procédé ainsi et il y en a toujours pour exprimer des idées « géniales » afin de contourner les principes généraux, pour élaborer des concepts, des modalités, des types d’action qui altéreraient les nuances et par là même tout le processus qui s’ensuit.

On peut également inverser la proposition pour y voir plus clair.

Si on dit que le développement est la révolution, alors on peut remonter en arrière pour trouver d’où provient la lutte, qui elle-même se fonde sur la différence, elle-même issue de la nuance.

Ici, on voit que considérer que la lutte existe déjà est erroné, car c’est une incompréhension de l’expression du mouvement de la contradiction à travers les phases nuance, différence, lutte, développement.

Et, pour aller plus loin encore, le mouvement procède en écho, puisque le développement produit la lutte, la lutte la différence, la différence la nuance.

Tel est le sens même du mouvement d’un univers composé de vagues qui se mélangent à l’infini, se font écho, se retrouvent en miroir les unes des autres.

Ici, chaque matrice d’une contradiction – consistant non pas en une « forme » hébergeant les deux pôles contradictoires, mais ceux-ci en tant que tels – s’insère dans un faisceau de contradictions, avec l’aspect principal et les aspects secondaires.

C’est à ce niveau que jouent les nuances et il est présomptueux de penser qu’on pourrait agir « de l’extérieur » sur ces nuances, de manière artificielle.

En réalité, il faut « plonger » dans la tendance historique dans son ensemble, afin d’avoir un aperçu suffisamment grand sur le faisceau de contradictions qui agit, pour en faire partie, pour le porter, pour être soi-même un élément dans le processus de transformation.

Pour donner un exemple concret : la question du Communisme comme forme sociale, comme produit révolutionnaire des rapports sociaux, ne saurait être détachée de la question de l’écologie où l’humanité anthropocentriste, produit du parcours inégal de l’espèce animale humaine, a établi un rapport contradictoire avec la planète Terre comme Biosphère.

De la même manière, ou plutôt pour la même chose vue d’un autre angle : le rapport aux animaux asservis, à la terre asservie par l’agriculture, est forcément modifié dans le processus de réalisation du communisme, puisque la domestication des animaux et l’agriculture étaient des outils historiques pour que l’humanité réalise son parcours inégal parmi les espèces animales.

C’est très exactement pourquoi la femme, mise de côté par le patriarcat qui accompagne la domestication des animaux et l’agriculture, se réaffirme dans le processus de réalisation du communisme.

On peut donc, certainement, considérer qu’on a une contradiction entre la matrice de la contradiction et le faisceau de contradictions, et pour en revenir à la question du communisme, considérer que la matrice de la contradiction est la lutte de classes, le faisceau de contradictions le mode de production.


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