Soyez les meilleurs dans vos études - soyez les meilleurs dans votre travail ! Affiche soviétique de 1952

Soyez les meilleurs dans vos études – soyez les meilleurs dans votre travail ! Affiche soviétique de 1952

« MARXISME ET LES PROBLEMES DE LINGUISTIQUE (Le) ». Ouvrage de Staline, écrit en 1950 à l’occasion de la discussion dans le journal « Pravda » sur les problèmes de linguistique.

Cette brochure contient une critique profonde de la théorie de Marr, théorie antimarxiste qui devait faire dévier du bon chemin la linguistique soviétique. Partant des principes fondamentaux du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, Staline a justifié et amplement développé la théorie marxiste-léniniste de la langue.

Marr affirmait que la langue est une superstructure au-dessus de la base économique, qu’elle a un caractère de classe, qu’elle se développe par explosions périodiques, qu’elle n’est pas un moyen de communication entre les hommes mais un instrument de lutte de classe.

Ces assertions et autres thèses pseudo-marxistes empêchaient de résoudre correctement les problèmes cruciaux de la linguistique. Staline a démontré que la langue n’est pas une superstructure.

A la différence de la superstructure qui se modifie avec la base économique et qui est le produit d’une époque, la langue, produit de plusieurs époques, vit infiniment plus longtemps que n’importe quelle base et n’importe quelle superstructure.

La superstructure est engendrée par telle ou telle base ; la langue, par contre, est due au développement séculaire de la société.

Alors que la superstructure n’est liée à la production que d’une façon indirecte, par l’intermédiaire de la base, la langue reflète d’emblée, directement, les changements survenus dans la production. Aussi est-il faux de ranger la langue parmi les phénomènes ayant un caractère de classe.

La tentative de Marr et de ses adeptes de considérer la langue comme une catégorie de classe contredit la conception marxiste de la nation, une des particularités de celle-ci étant la communauté de la langue.

Staline a dégagé et justifié les lois du développement de la langue.

Il a rejeté comme contraire aux faits la théorie de Marr sur l’évolution par stades, selon laquelle, à une étape donnée, l’ancienne langue disparaît brusquement pour céder le terrain à une langue nouvelle, soi-disant conforme à la base économique nouvelle.

« Le marxisme, écrivait Staline, ne reconnaît pas les brusques explosions dans le développement de la langue, la brusque disparition de la langue existante et la constitution brusque d’une langue nouvelle » (« Le marxisme et les problèmes de linguistique », M 1952, p. 27).

Staline a mis à jour les lois relatives à l’action réciproque des différentes langues dans le passé ; il a montré comment elles fusionneront en une seule langue dans la société communiste future.

L’ouvrage de Staline a éclairé la voie que doit suivre la linguistique soviétique, il a fourni une base théorique solide à la construction pratique de la langue, un des chapitres les plus importants de l’édification de la culture socialiste soviétique.

Il a découronné les opinions erronées de Marr sur l’héritage linguistique et montré que sa « doctrine » qui nie la continuité dans le développement de la langue n’est qu’un plat nihilisme envers la culture du passé.

Staline a défini la base comme le régime économique de la société à l’étape donnée de son développement. En définissant la superstructure, — les vues politiques, juridiques, religieuses, artistiques, philosophiques de la société et les institutions politiques, juridiques et autres qui leur correspondent, — il a souligné ses traits particuliers, montré l’interaction de la base et de la superstructure (V.).

Ses indications sur la loi dialectique de la conversion de la qualité ancienne en la qualité nouvelle sont d’une grande importance.

Critiquant la théorie de Marr sur l’évolution de la langue par explosions, Staline a précisé : « la loi présidant au passage de la qualité ancienne à une qualité nouvelle au moyen d’explosions, est non seulement inapplicable à l’histoire du développement de la langue, mais on ne saurait non plus l’appliquer toujours à d’autres phénomènes sociaux se rattachant à la base ou à la superstructure » (Ibid. p 28).

Le bond qui se produit sous forme d’explosion révolutionnaire de ce qui existe et de son remplacement par le nouveau, n’est de rigueur que dans une société divisée en classes antagoniques, par exemple lors de la transition du régime capitaliste au régime socialiste.

Mais il n’est pas du tout obligatoire dans une société n’ayant pas de classes hostiles. Témoin : la collectivisation agricole en U.R.S.S., tournant qui s’est opéré par transition graduelle de l’ancien au nouveau.

Dans son ouvrage Staline développe plus avant la méthode historique de l’étude de la réalité, et porte un coup au dogmatisme et au talmudisme dans l’analyse des phénomènes sociaux. « Le marxisme n’admet pas de conclusions et de formules immuables, obligatoires pour toutes les époques et toutes les périodes. Le marxisme est ennemi de tout dogmatisme » (Ibid., p 53).

Staline développe également le problème national. Il montre les lois qui président à l’évolution des nations et des langues nationales avant et après la victoire du socialisme dans le monde entier.

« Le marxisme et les problèmes de linguistique » est d’une portée immense pour la théorie marxiste de la connaissance.

Staline a montré qu’on ne peut pas détacher la pensée de la langue, comme le faisait Marr ; que prendre la pensée en dehors de la langue revient à sombrer dans l’idéalisme ; que la langue est la « matière naturelle » de la pensée qui ne peut exister que sur la base de la langue.

Cette conception authentiquement marxiste du rapport entre la langue et la pensée fournit aux savants soviétiques une arme dans la lutte contre les idéalistes qui séparent la pensée de la langue, ou qui transforment la langue en chose en soi et escamotent sciemment le fait qu’elle est étroitement liée à la pensée, qu’elle enregistre et fixe son travail.

Dans la philosophie réactionnaire bourgeoise de nos jours est largement répandu l’idéalisme dit sémantique (V Philosophie sémantique) qui réduit l’opposition de fond entre les conceptions et idéologies des classes, l’opposition entre le matérialisme et l’idéalisme à l’« inexactitude » des termes et des expressions de la langue.

Les philosophes réactionnaires bourgeois s’efforcent ainsi de défendre la cause irrémédiablement perdue de l’idéalisme. La pensée n’existe pas sans la langue, la langue enregistre et fixe dans les mots et les mots combinés en propositions les résultats du travail de la pensée en vue de connaître la réalité objective : cette thèse marxiste dévoile les théories antiscientifiques de la philosophie bourgeoise.

Staline met à jour la liaison étroite entre la doctrine philosophique de la connaissance et la linguistique, l’importance de la langue pour la théorie de la connaissance.

Staline souligne la portée des discussions et des luttes d’opinions pour le développement de la science, sans quoi aucune science ne peut progresser, ne peut être prospère.

« Le marxisme et les problèmes de linguistique » est une importante contribution à la linguistique marxiste. (V. également Langue.)

« MARXISME LEGAL ». Falsification du marxisme par la bourgeoisie libérale. Le « marxisme légal » a pris naissance dans les années 90 du XIXe siècle en Russie parmi les intellectuels de la bourgeoisie libérale (P. Strouvé, M. Tougan-Baranovski, S. Boulgakov, N. Berdiaev et autres « compagnons de route » provisoires du mouvement social d’alors).

A cette époque, le marxisme se diffusait rapidement en Russie, et les intellectuels bourgeois commencèrent à s’affubler de l’habit marxiste. Ils faisaient imprimer leurs articles dans les revues et journaux légaux. D’où le nom de « marxistes légaux ».

Lénine disait d’eux que ce sont des démocrates bourgeois pour lesquels rompre avec le populisme (V.) ne signifiait nullement passer du socialisme petit-bourgeois (ou paysan) au socialisme prolétarien, mais au libéralisme bourgeois. Lénine a caractérisé le « marxisme légal » comme le reflet du marxisme dans la littérature bourgeoise.

La première intervention littéraire des « marxistes légaux » fut le livre de P. Strouvé, publié en 1894, « Notes critiques à propos du développement économique de la Russie ». Se dressant contre le populisme, à partir des positions de la bourgeoisie libérale, Strouvé exaltait le capitalisme et cherchait à démontrer qu’en Russie il serait stable et de longue durée.

Il conviait à reconnaître le manque de culture de la Russie et à se mettre à l’école du capitalisme. Dans son livre il révisait toutes les thèses fondamentales du marxisme, et en particulier, ce qui en constitue l’essentiel, la doctrine de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat.

Tout en admettant des accords provisoires avec les « marxistes légaux » dans la lutte contre les populistes, Lénine les critiquait sévèrement et dénonçait leur nature anti-prolétarienne, leur libéralisme bourgeois.

En philosophie les marxistes légaux s’en tenaient au point de vue du kantisme, de l’idéalisme subjectif et de l’objectivisme bourgeois.

Dans son ouvrage « Le contenu économique du populisme et sa critique dans l’ouvrage de M. Strouvé », Lénine a soumis à une critique implacable l’objectivisme bourgeois en lui opposant l’esprit de parti militant des marxistes révolutionnaires.

Après la révolution de 1905, pendant les années de la réaction, Strouvé, Berdiaev, Boulgakov et autres ont publié le recueil « Vékhi » [les Jalons], où ils défendaient ouvertement la terreur déclenchée par l’autocratie, le chauvinisme grand-russe, l’idéalisme philosophique et le mysticisme.

Par la suite, beaucoup de ces « marxistes légaux » devinrent cadets (principal parti de la bourgeoisie russe), et pendant la guerre civile, gardes-blancs.


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