INSTRUMENTALISME. Philosophie réactionnaire relevant de l’idéalisme subjectif, variété moderne du pragmatisme (V.). L’instrumentalisme a été fondé par Dewey (V.). Renonçant aux conclusions manifestement religieuses et mystiques de James (V.), l’instrumentalisme a intégralement conservé du pragmatisme son idéalisme subjectif et sa méthode, en les camouflant sous une phraséologie pseudo-scientifique et la démagogie sociale.
L’instrumentalisme est essentiellement dirigé contre le matérialisme dialectique et historique, contre la théorie et la pratique de la lutte de classe révolutionnaire, fondée sur la doctrine marxiste. Comme toute philosophie idéaliste, l’instrumentalisme nie la matière en tant que réalité objective.
A l’instar du berkeleyisme (V. Berkeley) et du machisme (V.), il identifie la réalité à l’expérience conçue dans le sens idéaliste. L’instrumentalisme répudie les lois objectives de la nature et de la société, l’enchaînement causal objectif des phénomènes et considère le monde comme un chaos qui n’est ordonné que par la conscience humaine.
Pour les instrumentalistes, les idées ne reflètent pas dans la conscience les choses réelles et les lois objectives de leur développement ; elles ne sont que des outils pour « ordonner » le monde. Les concepts logiques, les lois et les théories scientifiques ne sont que des « instruments », des « clefs de la situation », des « plans d’action », conformément à l’idéalisme subjectif.
Estimant que la logique a pour objet une « reconstruction économique et efficace de l’expérience », l’instrumentalisme fait de la logique un moyen de falsifier et de mutiler l’expérience véritable de la science et de l’histoire. Pour cette philosophie, est vrai tout ce qui est utile dans des conditions données
Une telle interprétation de la vérité permet aux idéalistes de considérer comme vrai tout ce qui est avantageux pour la bourgeoisie monopoliste. A la doctrine de la lutte de classe, l’instrumentalisme oppose celle de la « coopération sociale » (c’est-à-dire de la collaboration de classes).
D’après la « théorie du progrès » instrumentaliste le moyen est plus important que le but et le progrès réside dans le mouvement même, mouvement sans objet. La formule « le succès justifie les moyens » est un paravent commode pour n’importe quelle aventure impérialiste.
INTELLIGIBLE. Terme idéaliste qui signifie suprasensible, ce qui ne peut être connu que par l’esprit. S’oppose au sensible, à ce qui est connu par les sens. Dans la philosophie de Platon (V.), le monde des idées, entités spirituelles mystérieuses, ne peut être connu à l’aide des sens, il est « intelligible ».
Dans la philosophie de Kant (V.) le monde « intelligible » est celui des « noumènes », c’est-à-dire des « choses en soi ». (V. « Chose en soi » et « chose pour nous ».)
INTERACTION. V. Connexion et interaction des phénomènes.
INTERNATIONALISME PROLETARIEN. Solidarité internationale des prolétaires et des travailleurs du monde entier ; un des grands principes qui animent les partis communistes de tous les pays. A l’opposé du nationalisme (V.) bourgeois qui divise les nations et les excite les unes contre les autres, l’internationalisme prolétarien unit les travailleurs de tous les pays dans la lutte pour la paix, la démocratie et le socialisme.
Marx et Engels ont été les premiers à proclamer l’idée de l’internationalisme prolétarien dans le « Manifeste du Parti communiste » (V.) Ils ont fait ressortir la communauté d’intérêts des prolétaires de tous les pays dans la lutte pour s’affranchir du joug capitaliste. La classe ouvrière de chaque pays, de chaque nation combat pour son émancipation sociale, pour renverser le pouvoir de la bourgeoisie et établir la dictature du prolétariat.
Mais la classe ouvrière d’une nation donnée ne saurait envisager sa lutte en dehors de la lutte des prolétaires des autres nations : son ennemi, c’est la bourgeoisie de son propre pays, mais aussi celle des autres pays.
De là, communauté des intérêts vitaux du prolétariat et des travailleurs de tous les pays en lutte contre l’ennemi commun. En lançant le mot d’ordre « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », Marx et Engels ont traduit l’essence de l’internationalisme prolétarien.
L’internationalisme prolétarien n’implique nullement l’indifférence de la classe ouvrière envers son pays, sa patrie, comme le prétendent les idéologues bourgeois et réformistes.
L’internationalisme prolétarien allie harmonieusement l’amour véritable du prolétariat pour sa patrie et son désir de la voir affranchie de l’oppression sociale et nationale, avec le soutien de la lutte des travailleurs des autres pays pour la liberté, la paix la démocratie et le socialisme.
L’internationalisme prolétarien ne tolère pas le mépris à l’égard des autres nations, même les plus petites, car chaque nation, petite ou grande, concourt au progrès de la culture mondiale.
Seule la révolution socialiste de la classe ouvrière met un terme à l’oppression nationale et établit des rapports nouveaux, amicaux entre les peuples et les nations. « Abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme, et vous abolirez l’exploitation d’une nation par une autre nation », proclame le « Manifeste du Parti communiste ». « Du jour où tombe l’antagonisme des classes à l’intérieur de la nation, tombe également l’hostilité des nations entre elles » (Marx et Engels : « Manifeste du Parti communiste », P. 1954, p. 46).
La solidarité des prolétaires de tous les pays dans la lutte contre la bourgeoisie se développait déjà à l’époque prémonopoliste. A l’époque de l’impérialisme, ce front commun s’est sensiblement élargi. La lutte du prolétariat international pour le socialisme se fond avec le mouvement de libération nationale des peuples coloniaux et semi-coloniaux qui combattent pour leur indépendance.
L’idée de la solidarité des prolétaires et de tous les peuples opprimés par l’impérialisme s’empare de centaines de millions de personnes et devient un puissant facteur du mouvement de libération. Les principes de l’internationalisme prolétarien imprègnent la structure organique et toute l’activité des partis révolutionnaires du prolétariat.
Le Parti communiste de l’Union Soviétique a soutenu une lutte implacable contre les nationalistes au sein du mouvement ouvrier, qui s’efforçaient de diviser les ouvriers de différentes nations, de les isoler les uns des autres, et d’aider ainsi la bourgeoisie à les vaincre séparément. Lénine écrivait : « Quiconque veut servir le prolétariat, doit grouper les ouvriers de toutes les nations et lutter sans défaillance contre le nationalisme bourgeois, contre « le sien propre » et celui de l’étranger » (Lénine : « Notes critiques sur la question nationale », M. 1951, p. 12).
La Grande Révolution socialiste d’Octobre, accomplie par la classe ouvrière de Russie, a eu et a toujours une immense portée internationale. Elle a affaibli la puissance de l’impérialisme dans les métropoles et a ébranlé sa domination dans les colonies, mettant ainsi en cause l’existence même du capitalisme mondial.
Grâce à l’Union Soviétique, à sa victoire sur le fascisme, les travailleurs de plusieurs pays d’Europe et d’Asie se sont affranchis du joug capitaliste et se sont engagés dans la voie de l’édification d’une vie nouvelle. D’autre part, l’aide fraternelle qu’accordent à l’U.R.S.S. la classe ouvrière et les travailleurs des autres pays a toujours été l’une des sources de sa puissance.
Cette entraide du peuple soviétique et des travailleurs des autres pays répond à leurs intérêts vitaux communs.
La solution du problème national en U.R.S.S., la création d’un Etat multinational de type nouveau basé sur l’amitié des peuples (V.), l’établissement de nouveaux rapports internationaux entre l’U.R.S.S. et les démocraties populaires sont la matérialisation des idées de l’internationalisme prolétarien.
Le parti communiste éduque les Soviétiques dans l’esprit du patriotisme soviétique (V.) dont un des éléments les plus importants sont l’égalité en droits et l’amitié des peuples, le soutien des peuples en lutte pour la paix, la démocratie et le socialisme. Le patriotisme soviétique et l’internationalisme prolétarien sont inséparables. L’internationalisme prolétarien est diamétralement opposé au cosmopolitisme (V.).