IDEALISME MENCHEVISANT. Courant idéaliste, antimarxiste, antiparti dans la philosophie en U.R.S.S., fin des années 20 et début des années 30, représenté par A. Déborine et autres. Les idéalistes menchévisants luttaient contre la ligne du parti communiste en philosophie et ressuscitaient l’un des dogmes les plus nuisibles de la IIe Internationale : la séparation de la théorie et de la pratique.
Les idéalistes menchévisants répudiaient le léninisme en tant que développement créateur du marxisme, niaient l’étape léniniste dans la philosophie marxiste et repoussaient la thèse marxiste-léniniste de l’esprit de parti en philosophie (V.).
Ils négligeaient le rôle de l’édification socialiste au pays des Soviets dans l’élaboration des problèmes théoriques, et cherchaient à substituer la dialectique idéaliste de Hegel (V.) à la dialectique matérialiste du marxisme-léninisme.
Dans les sciences de la nature, les idéalistes menchévisants prônaient les conceptions réactionnaires, idéalistes du weismanisme-morganisme (V.) et du mendélisme (V.), la pseudo-science qu’est l’eugénique (V.), etc.
Dans leur lutte contre la ligne du parti, nombre d’idéalistes menchévisants sont devenus de véritables ennemis du peuple en s’affiliant aux bandes antisoviétiques trotskistes-boukhariniennes. Le parti communiste a dénoncé les idéalistes menchévisants, et écrasé cette officine des ennemis du socialisme sur le front philosophique.
IDEALISME « OBJECTIF ». Une des variétés principales de l’idéalisme, d’après laquelle une idée mystique existerait soi-disant indépendamment des hommes, de la conscience humaine et engendrerait dans son évolution le monde matériel. Tel est, par exemple, l’idéalisme « objectif » de Hegel (V.). En réalité, il n’existe pas d’idée de cette espèce.
L’idée « objective » indépendante de la nature, de la conscience de l’homme est une invention des idéalistes ; son admission revient à prêcher le fidéisme. Toute idée est créée par l’homme, par la conscience humaine. A l’encontre de l’idéalisme, le matérialisme soutient que les idées sont le reflet du monde extérieur, de la nature, qui existent objectivement.
IDEALISME « PHYSIQUE ». Terme employé pour la première fois par Lénine dans son livre « Matérialisme et empiriocriticisme » (V.). L’idéalisme « physique » fut engendré par la crise de la physique, qui commença à la fin du XIXe siècle à la suite des nouvelles découvertes scientifiques ; mais il avait également des racines de classe.
Il surgit à l’époque de l’impérialisme, c’est-à-dire, selon l’expression de Lénine, à l’époque de la réaction « sur toute la ligne ».
Il fut une des manifestations de cette réaction dans les sciences de la nature, une expression de la lutte des philosophes bourgeois et des physiciens idéalistes contre la science et la philosophie matérialistes, pour la défense de l’idéalisme, du fidéisme, pour la conciliation de la science et de la religion.
Face aux progrès prodigieux réalisés par la physique, — la découverte de la radioactivité et la création de la théorie électronique, — certains naturalistes métaphysiciens, tombés sous l’influence de l’idéalisme, ont tiré une conclusion absolument fausse, à savoir que ces progrès marquaient l’écroulement de la conception matérialiste du monde.
« La matière a disparu », tel est le principe fondamental de l’idéalisme « physique ». La crise se réduit donc à la négation du fait que les notions physiques reflètent la matière, la réalité objective. Or, les nouvelles découvertes avaient détruit les vues métaphysiques sur la matière et confirmé le matérialisme dialectique, mais comme ces savants ignoraient le matérialisme dialectique, ils se mirent à nier le matérialisme en général.
« La matière disparaît », cela veut dire que disparaît la limite jusqu’à laquelle nous connaissions la matière, et que notre connaissance s’approfondit ; des propriétés de la matière qui nous paraissaient auparavant absolues, immuables, primordiales (impénétrabilité, inertie, masse, etc.) disparaissent, reconnues maintenant relatives, inhérentes seulement à certains états de la matière.
Car l’unique « propriété » de la matière dont l’admission définit le matérialisme philosophique, est celle d’être une réalité objective, d’exister hors de notre conscience » (Lénine : « Matérialisme et empiriocriticisme », M. 1952, pp. 299-300).
Lénine a montré que la plus belle illustration de la justesse du matérialisme dialectique, c’est la découverte de la structure complexe de l’atome, son caractère inépuisable, la négation par la physique moderne des propriétés autrefois attribuées à la matière, telles que l’impénétrabilité, l’indépendance de la masse par rapport au mouvement, etc.
Le caractère inépuisable de l’atome et la variabilité de toutes les formes de la matière et de son mouvement ont toujours été le point d’appui du matérialisme dialectique.
Après avoir analysé l’essence de l’idéalisme « physique » et de la crise de la physique, Lénine a mis à nu les causes de cette crise. Dans la physique moderne, les mathématiques jouent un rôle énorme, les données de la science sont soumises à des calculs mathématiques ; cet aspect positif du progrès de la science est utilisé par les réactionnaires pour réduire le monde objectif à des formules mathématiques, pour conclure faussement qu’il n’y a pas de réalité objective, de matière derrière les équations mathématiques.
Telle est la première cause de la crise. Une autre cause, c’est le principe du relativisme, de la relativité des connaissances humaines, principe qui conduira infailliblement à l’idéalisme si l’on ignore la dialectique.
En réalité, la relativité des connaissances, inévitable en raison du fait que tout progrès de la science est conditionné historiquement, signifie uniquement qu’il ne faut pas ériger en absolu chaque vérité obtenue, qu’avec le progrès de la science et de la production, les vérités scientifiques se précisent, se perfectionnent, s’approfondissent, et tout ce qui est périmé, tout ce qui n’est pas confirmé est rejeté.
Les idéalistes érigent en absolu la relativité inéluctable des connaissances et s’en servent pour nier la vérité objective, le monde extérieur reflété par la connaissance humaine.
En critiquant le relativisme philosophique des idéalistes « physiques », Lénine a résolu le problème du rapport entre la vérité relative et la vérité absolue. Il a montré que la vérité absolue c’est la somme des vérités relatives. (V. Vérité absolue et vérité relative.)
L’idéalisme « physique » est une forme de l’idéalisme subjectif, résultant d’une fausse interprétation philosophique des nouvelles découvertes par un certain nombre de physiciens. Actuellement, l’idéalisme « physique » est largement répandu dans les pays capitalistes. Les philosophes bourgeois réactionnaires et quelques physiciens interprètent dans un sens idéaliste la mécanique des quanta, la théorie de la relativité, etc.
Les merveilleuses découvertes de la science telle que la mutabilité des diverses particules matérielles (photons en électrons et en positrons, et inversement) sont utilisées pour colporter la théorie idéaliste de la disparition de la matière, de la naissance de la matière à partir de l’énergie « pure », etc. La théorie de la relativité sert de prétexte pour affirmer que l’espace et le temps ne sont pris des formes objectives de l’être.
N’importe quelle découverte de la science est aujourd’hui exploitée par les philosophes réactionnaires pour nier la causalité et la nécessité objectives, pour proclamer le « libre arbitre » de l’électron, etc. Cependant, on voit croître le ‘nombre des chercheurs progressistes qui luttent contre l’idéalisme « physique » et qui considèrent le matérialisme dialectique comme la seule base philosophique de l’étude vraiment scientifique.
Paul Langevin fut un brillant représentant de ce groupe de savants parmi lesquels on compte Irène et Frédéric Joliot-Curie en France, Blackett et Bernal en Grande-Bretagne, d’autres encore. Lénine a montré aux savants l’issue à la crise de la physique.
Elle réside dans l’adoption des positions du matérialisme dialectique. Les physiciens soviétiques luttent contre l’idéalisme « physique » prêché par les philosophes bourgeois réactionnaires, et aussi contre les survivances d’idéalisme « physique » dans la science soviétique.
IDEALISME SUBJECTIF. Une des principales variétés de l’idéalisme (V.).
IDEALISME TRANSCENDANTAL. Philosophie de Kant (V.).