GUERRE. Le marxisme-léninisme envisage la guerre non point comme un phénomène naturel et nécessaire dans la vie des peuples et des Etats, mais comme un fait historique apparaissant à un certain degré du développement de la société humaine, et lié à des conditions déterminées de la vie sociale.

La naissance et l’évolution de la société de classes engendre inévitablement la guerre, lutte armée et organisée entre classes sociales ou entre Etats, menée pour des objectifs économiques et politiques déterminés.

Ce n’est qu’avec l’apparition de la propriété privée, des classes et de l’Etat, que la guerre devient une industrie permanente, un moyen pour les classes exploiteuses de consolider leur domination, de conquérir des terres étrangères et d’asservir les peuples. Avec la naissance de la propriété privée, des classes et de l’Etat, la nécessité est apparue d’avoir des détachements spéciaux d’hommes armés, c’est-à-dire une armée pour servir les intérêts de la classe au pouvoir.

La guerre est, de par son essence, la continuation de la politique d’une classe par des moyens violents. Les classes dominantes exploiteuses atteignent leurs objectifs de classe par les moyens les plus divers : économiques, idéologiques et diplomatiques.

Si ces moyens s’avèrent inopérants, elles recourent à la violence ouverte, à la guerre. Pour comprendre la nature et les causes d’une guerre, il faut étudier la politique (intérieure et extérieure) que poursuivaient les classes et les puissances en cause avant les hostilités, politique qui menait à la guerre et qui l’a déclenchée, car dans la guerre également c’est la classe au pouvoir qui fait la politique.

C’est dans la politique que trouvent leur plus profonde expression les intérêts économiques essentiels des classes qui occupent des positions différentes dans la production sociale. Les racines de la politique qui provoque la guerre plongent dans le système même des rapports économiques, dans le caractère de la base économique de la société, dans le régime politique et social du pays.

Comme il n’existe pas de politique hors classes, il n’est point non plus de guerre sans buts politiques de classe.

C’est pourquoi l’étude de la politique des classes et des Etats permet de déterminer le caractère de la guerre, son contenu de classe, permet d’identifier la classe dont les intérêts économiques et politiques ont engendré une guerre donnée. Le but politique a une influence décisive sur le caractère de la guerre. La politique menée par telle classe ou tel Etat dans une guerre donnée détermine le caractère de la stratégie et de la tactique militaires.

La thèse marxiste selon laquelle la guerre est la continuation de la politique par des moyens violents a été concrétisée et développée par la théorie sur les guerres justes et les guerres injustes. Se fondant sur l’étude et la généralisation de l’histoire des guerres, et surtout des guerres de l’époque de l’impérialisme et des révolutions prolétariennes, le « Précis d’Histoire du P.C.(b) de l’U.R.S.S. » donne une classification scientifique des guerres.

Il y a deux genres de guerres : « a) La guerre juste, non annexionniste, émancipatrice, ayant pour but soit de défendre le peuple contre une agression du dehors et contre les tentatives de l’asservir, soit d’affranchir le peuple de l’esclavage capitaliste, soit enfin de libérer les colonies et les pays dépendants du joug des impérialistes ; b) La guerre injuste, annexionniste, ayant pour but de conquérir et d’asservir les autres pays, les autres peuples. »

Les guerres injustes, annexionnistes, menées par les classes exploiteuses, ont pour but de freiner le progrès historique de la société ; ces guerres s’accompagnent d’une oppression et d’une exploitation accrues des classes asservies, de l’extermination de peuples et pays entiers.

Aujourd’hui, réactionnaires et injustes sont les guerres déchaînées par la bourgeoisie impérialiste. Les guerres justes, libératrices et avant tout les guerres du prolétariat contre la bourgeoisie, sont des guerres révolutionnaires ; elles détruisent les vieilles institutions surannées, réactionnaires, qui gênent le libre développement et le progrès des peuples, elles affranchissent l’humanité opprimée de l’esclavage capitaliste, libèrent les peuples des pays coloniaux et dépendants du joug impérialiste, et ces peuples peuvent dès lors se développer en tant qu’Etats, en tant que nations indépendantes.

Les guerres justes concourent au progrès de la société. Un exemple frappant de guerre juste est la Grande guerre nationale du peuple soviétique contre le fascisme ; le peuple soviétique y défendit sa patrie socialiste, sauvegarda sa liberté et son indépendance et aida plusieurs pays d’Europe à conquérir leur liberté ; ces pays se sont engagés aujourd’hui dans la voie du socialisme.

Le marxisme-léninisme reconnaît comme progressives, justes et nécessaires les guerres des classes opprimées contre leurs oppresseurs, et condamne les guerres impérialistes.

Le marxisme estime qu’il est impossible de supprimer les guerres sans anéantir les causes qui les engendrent. Le système d’économie capitaliste avec ses contradictions irréductibles est la cause la plus profonde des guerres. Témoin ce fait qu’en un quart de siècle il y a eu deux guerres mondiales.

La loi économique fondamentale du capitalisme monopoliste actuel (V.) implique la course au maximum de profits, qui pousse le capitalisme de monopole à asservir et à piller les colonies et les pays arriérés, à transformer des pays indépendants en pays dépendants, à organiser de nouvelles guerres pour permettre aux monopoles de réaliser le maximum de profits, à conquérir la domination économique mondiale.

Tout en montrant que le capitalisme est la cause la plus profonde des guerres, le marxisme considère, cependant, qu’il n’est pas impossible de prévenir telle ou telle guerre. Les masses laborieuses sont profondément intéressées à la sauvegarde de la paix, car c’est avant tout au peuple que la guerre impérialiste apporte le plus de calamités et de souffrances.

Si les peuples du globe mènent une lutte organisée contre la préparation d’une nouvelle guerre impérialiste, celle-ci pourra être évitée. C’est pourquoi la lutte pour la paix rencontre le soutien des masses travailleuses du monde entier. Le rassemblement de toutes les forces progressistes du monde en un front organisé de lutte contre une nouvelle guerre mondiale peut faire échouer les projets criminels des impérialistes.

La politique extérieure de l’Union Soviétique et de tous les Etats du camp de la démocratie et du socialisme, dès le début de leur formation, est une politique de paix, ferme et conséquente, visant la coexistence pacifique des Etats de différents systèmes économiques et sociaux.

De nos jours, l’idée de paix, qui s’est emparée de la conscience des larges masses populaires de tous les pays, est devenue un puissant facteur de la consolidation de la paix et de la sécurité des peuples. La lutte active des peuples du monde entier pour une paix durable contre le danger d’une nouvelle guerre a contribué et contribue toujours à la détente internationale.

Toutefois, les milieux influents des monopolistes, — millionnaires et milliardaires, fabricants d’armes, — caressent encore l’espoir de déclencher une nouvelle guerre mondiale dans le but d’augmenter leurs profits au maximum. Mais si les impérialistes parviennent quand même à déchaîner une troisième guerre mondiale, cette guerre sera le tombeau non de quelques Etats capitalistes, mais du système capitaliste tout entier.

GUIZOT François (1787-1874). V. Historiens français de la Restauration.


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