FAMILLE. Forme historique d’organisation de la vie commune des êtres humains des deux sexes. Tous les changements survenus au cours de l’histoire dans les relations entre les sexes, le mariage, la forme de la famille, sont conditionnés par les changements du régime économique et social, le caractère des rapports sociaux en général.
Dans les temps les plus reculés, le commerce sexuel entre les êtres humains n’était soumis à aucune règle. A partir de cet état de choses primitif se développèrent des formes diverses de mariage et de famille. Dans son ouvrage « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat » (V.), Engels indique que l’histoire connaît trois formes principales de mariage.
Au temps de la société gentilice, c’est le mariage en groupe qui domine, sous les formes de la famille consanguine et de la famille punaluenne (« punalua » veut dire « compagnon intime »).
Au sein de la famille consanguine, frères et sœurs sont mari et femme ; le mariage n’est exclu qu’entre les parents et les enfants.
Dans la famille punaluenne, les frères et les sœurs sont exclus du commerce sexuel. A cette époque, la parenté n’est comptée qu’en ligne maternelle et c’est le droit maternel qui domine.
Ces formes de famille ont pour fondement économique le travail domestique primitif dans lequel la femme joue le rôle essentiel. (V. Matriarcat.) Par la suite, le cercle des parents pouvant contracter des rapports conjugaux se rétrécit.
Peu à peu les anciennes formes du mariage en groupe font place à la « famille syndyasmique ». Dans la « famille syndyasmique » un homme vit avec une femme, mais la polygamie reste un droit pour l’homme, et le lien conjugal peut être facilement rompu.
Les enfants appartiennent comme auparavant à la mère. L’élevage, l’accroissement des richesses, le progrès de la division du travail engendrent la propriété privée. Ce changement radical dans les rapports sociaux signifie l’effondrement du droit maternel et le passage du pouvoir domestique entre les mains du père qui commence à jouer le rôle prépondérant dans l’économie (V. Patriarcat.) La famille patriarcale apparaît. La filiation est établie désormais suivant la ligne paternelle.
Plus tard, avec la dissolution de la commune primitive, surgit la monogamie. Bien qu’elle représentât un progrès, la famille monogame basée sur la propriété privée n’était pas cependant, comme l’indique Engels, la forme supérieure du mariage. La femme devient l’esclave de l’homme ; « la première oppression de classe coïncide avec celle du sexe féminin par le masculin » (Engels : « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat », P. 1946, p. 66).
La famille reflétait en miniature toutes les contradictions du développement social. Dans la société bourgeoise, la propriété privée a marqué de son sceau la forme d’organisation familiale. Dans la famille bourgeoise, de grossières considérations pécuniaires, l’intérêt commercial jouent un grand rôle. Le mariage a pour complément la prostitution légalisée.
Ce n’est qu’au sein de la population laborieuse, parmi les classes opprimées, et surtout dans le prolétariat, sur la base de relations différentes — entraide amicale et respect mutuel de la dignité humaine — que pouvait naître et s’épanouir un amour véritablement humain, fondement d’une forme de famille nouvelle, supérieure.
La Grande Révolution socialiste d’Octobre en Russie affranchit la femme et lui donna les mêmes droits qu’à l’homme. La femme joue désormais un rôle actif dans la production et dans la culture. Sa situation dans la société a changé du tout au tout, son rôle dans la production et dans la vie sociale s’est considérablement accru.
La femme est devenue une grande force dans la société soviétique, ce qui ne pouvait manquer d’exercer l’influence la plus salutaire sur les relations entre l’homme et la femme.
Le motif essentiel du mariage dans la société socialiste, c’est désormais un amour vraiment humain entre l’homme et la femme. Sur cette base. — consolidée par les intérêts communs de l’homme et de la femme dans le domaine de la production, de la vie sociale et de la culture, par leur affinité d’idées, — est apparue et s’affermit sans cesse la famille soviétique, famille d’un type nouveau, sans précédent dans l’histoire. En U.R.S.S., la famille est le collectif primaire de la société soviétique, elle en est la cellule organique qui partage la vie et les intérêts communs de toute la société.
Les époux occupent une situation égale en contribuant tous les deux par leur travail à l’organisation de la vie de famille. L’élévation générale du bien-être dans le pays tout entier contribue à l’accroissement de la population, ce qui s’exprime, en particulier, par l’augmentation incessante des familles nombreuses. Les diverses institutions de protection de la mère et de l’enfant, les maternités, les consultations pour femmes, les crèches, les jardins d’enfants et les écoles sont appelés à apporter leur concours aux parents dans l’éducation physique et morale de leurs enfants.
La communauté d’idées des époux, les principes et méthodes soviétiques d’éducation des enfants renforcent la famille et en font l’un des fondements de la société. Pour cimenter encore davantage la famille soviétique, il faut combattre les vestiges du capitalisme dans les relations entre les hommes et les femmes. L’opinion publique et les lois soviétiques condamnent les mœurs bourgeoises, veillent à l’affermissement de la famille et à, l’éducation de la jeune génération.
FASCISME. Forme la plus réactionnaire, ouvertement terroriste, de la dictature du capital financier, instaurée par la bourgeoisie impérialiste dans le but d’écraser la résistance de la classe ouvrière et de tous les éléments progressistes de la société.
Le fascisme est une manifestation de cette réaction politique dans tous les domaines, qui est le propre du capitalisme au stade suprême de son développement, au stade impérialiste. L’établissement du fascisme atteste que les classes bourgeoises dominantes ne sont plus à même de gouverner, de conserver leur pouvoir par les moyens ordinaires, « démocratiques », que les aspirations croissantes des masses populaires à la liberté ne peuvent plus être réprimées que par la violence et la terreur sanglante.
Ce qui caractérise le fascisme, c’est la suppression des libertés démocratiques, même les plus élémentaires, la destruction des organisations ouvrières et des autres organisations progressistes, l’instauration d’un régime de terreur déclaré pour maintenir le pouvoir de la bourgeoisie ; c’est la préparation et le déclenchement de guerres de rapine dans le but d’asservir les peuples indépendants et de conquérir la domination mondiale.
Le régime fasciste a été instauré d’abord en Italie (1922), puis en Allemagne (1933) et dans plusieurs autres pays : en Espagne, en Pologne, en Bulgarie, etc. L’avènement du fascisme avait été favorisé par la politique de trahison pratiquée par les social-démocrates. En Allemagne il s’était affublé du masque du « national-socialisme ».
Dans le domaine idéologique, le fascisme c’est le plus franc obscurantisme, une « philosophie » et une « morale » qui prônent la haine de l’homme et le brigandage. Le fascisme s’appuie sur la théorie raciste (V. Eugénique ; Racisme) d’après laquelle la bourgeoisie de telle ou telle nation aurait droit à la domination mondiale, serait la seule race « supérieure ».
Les hitlériens préconisaient une « science » particulière : la géopolitique (V.), qui justifiait les prétentions impérialistes à l’« espace vital », c’est-à-dire la conquête de terres étrangères. Les « philosophes » fascistes rejetaient les acquisitions de la culture et les détruisaient, proclamaient la supériorité des instincts bestiaux sur la raison humaine. Ils établirent le culte mystique du « sang racial », le culte de la personne du « führer », etc.
Le mérite historique du peuple soviétique à l’égard de toute l’humanité progressiste est d’avoir été à la tête de la lutte contre le fascisme dans la deuxième guerre mondiale et d’avoir joué un rôle décisif dans la défaite de l’impérialisme allemand et japonais.
Malgré la débâcle du fascisme à la suite de la deuxième guerre mondiale, les éléments réactionnaires de certains pays impérialistes tentent de le ressusciter.
FATALISME (lat. fatum — destin). Théorie idéaliste d’après laquelle le développement historique est prédéterminé par une force inconnue, le fatum, le destin. Le fatalisme ne reconnaît pas le rôle actif des partis, des classes, dans l’histoire.
Il estime que l’intervention de l’homme dans l’évolution de la société, dans les événements historiques est inutile, que l’homme n’est qu’un jouet aveugle entre les mains des lois implacables de l’histoire. Le fatalisme est une doctrine réactionnaire puisqu’il prêche la passivité, l’inaction, le laissez-aller et rejette la lutte révolutionnaire.
La doctrine marxiste-léniniste sur les lois objectives du développement social, sur le rôle delà personnalité, des classes, des partis dans l’histoire s’oppose au fatalisme aussi bien qu’au subjectivisme qui ramène tout aux actes des « héros », des personnalités éminentes. La doctrine marxiste-léniniste sur la nécessité historique, sur les lois objectives du développement social ne diminue nullement le rôle de l’individu dans l’histoire (V.).
Le marxisme-léninisme part du fait que ce sont les hommes qui font l’histoire, mais que leur activité est conditionnée et déterminée par les besoins du développement de la vie matérielle de la société. (V. également Liberté et nécessité.)