EMULATION SOCIALISTE. L’émulation socialiste, « c’est la méthode communiste de construction du socialisme fondée sur le maximum d’activité de millions de travailleurs » (Staline : Œuvres, t. 12, éd. russe, p. 109).
La naissance du communisme est le résultat du labeur fécond et conscient des masses. L’émulation socialiste, expression de l’initiative créatrice consciente du peuple construisant une société nouvelle, communiste, a surgi de la victoire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre.
A l’opposé de la concurrence capitaliste, qui implique l’exploitation féroce des travailleurs, l’étouffement brutal de l’énergie et de l’initiative créatrice, l’émulation socialiste organisée et dirigée par le parti communiste permet aux larges masses de déployer leurs aptitudes et leurs talents, que le capitalisme, selon l’expression de Lénine, écrasait, étranglait, étouffait par milliers et par millions.
L’émulation socialiste a sa source principale dans les rapports de production nouveaux, socialistes, de la société soviétique qui a supprimé à jamais le travail forcé et l’exploitation de l’homme par l’homme. Elle est due également à l’amélioration radicale de la situation matérielle et culturelle des travailleurs. L’émulation socialiste est le puissant levier à l’aide duquel l’Etat soviétique construit le communisme en U.R.S.S.
Un des traits remarquables de l’émulation socialiste, c’est qu’elle a provoqué un changement radical dans l’attitude des hommes envers le travail : de lourd et humiliant fardeau qu’il était autrefois, il est devenu pour les Soviétiques une affaire de dignité, d’héroïsme, de vaillance et de gloire. L’émulation socialiste repose sur le principe de la collaboration fraternelle et de l’entraide socialiste des travailleurs, de l’aide des travailleurs avancés aux retardataires afin d’obtenir un essor général.
L’émulation s’attaque à la routine, à l’inertie et au bureaucratisme. Elle est l’expression pratique de l’autocritique révolutionnaire des masses et s’appuie sur l’initiative de millions de travailleurs. L’émulation socialiste est une source puissante de l’accroissement de la productivité du travail. Prenant appui sur l’élévation du niveau matériel et culturel des travailleurs, l’émulation socialiste est à son tour un facteur d’amélioration continue du bien-être matériel et culturel des peuples de l’U.R.S.S.
Elle est une manifestation éclatante de l’union entre l’intérêt personnel et l’intérêt général. Elle réalise le principe de l’avantage matériel lié à la haute productivité du travail. L’émulation socialiste en U.R.S.S. est passée par plusieurs étapes. En débutant par les samedis communistes (initiative des ouvriers de Moscou, qui travaillaient sans rétribution pour la république le samedi, aux heures libres) pendant la guerre civile, en passant par le travail de choc du premier quinquennat et le mouvement stakhanoviste du deuxième, elle a abouti à l’émulation socialiste du peuple tout entier.
Le mouvement stakhanoviste a marqué une étape nouvelle dans l’histoire de l’émulation, parce qu’il repose avant tout sur la nouvelle technique due à l’industrialisation socialiste. Ce mouvement engendre une haute productivité du travail, fournit une preuve évidente de la supériorité du socialisme sur le capitalisme.
L’émulation socialiste est aujourd’hui à son étape supérieure: elle englobe le peuple entier. Ce n’est plus des groupes isolés d’ouvriers qui se rendent maîtres de l’outillage complexe et des procédés de fabrication modernes, mais des centaines de mille, des millions ; la classe ouvrière n’est plus la même quant à son niveau culturel et technique.
Plus de 25 % des ouvriers soviétiques possèdent une instruction secondaire ou de sept ans. Des millions d’ouvriers suivent chaque année des cours d’enseignement général ou technique, sans parler du perfectionnement professionnel presque généralisé.
L’élévation du niveau culturel et technique a donné jour à des formes supérieures d’émulation. On lutte pour une qualité supérieure des produits, pour l’augmentation de la rentabilité des entreprises, pour la culture dans la production, pour l’économie des matières premières et des matériaux, etc.
Ce qu’il y a de remarquable dans l’émulation socialiste d’aujourd’hui, c’est l’effort que fournissent les Soviétiques pour appliquer partout les méthodes de travail perfectionnées et entraîner dans le mouvement novateur tous les ouvriers et kolkhoziens du pays.
Forte du soutien et de la direction du parti communiste, l’émulation socialiste est une source intarissable de l’initiative et de l’esprit d’invention des masses. Le parti et le Gouvernement soviétique orientent le génie créateur du peuple vers la consolidation et le développement de la puissance économique et politique de l’U.R.S.S., vers l’épanouissement de la culture socialiste.
Les pays de démocratie populaire édifient le socialisme en profitant de la riche expérience accumulée par les Soviétiques dans l’organisation de l’émulation socialiste. C’est là une preuve de plus de la vitalité de ce puissant mouvement de notre époque.
ENCYCLOPEDISTES. Précurseurs idéologiques de la Révolution bourgeoise française de 1789, réunis par une œuvre commune, l’« Encyclopédie» (1751-1780). A côté de philosophes, de savants et d’écrivains collaboraient à cet ouvrage
ingénieurs, militaires et médecins renommés. L’« Encyclopédie » était dirigée par le matérialiste Diderot (V.). Son collaborateur le plus proche était d’Alembert (V.). On compte parmi les auteurs de l’« Encyclopédie » : Voltaire (V.), Helvétius (V.), Holbach (V.), Condillac (V.), Rousseau (V.), de célèbres naturalistes tels que Buffon, Leroy, etc.
Les encyclopédistes professaient des opinions politiques différentes : certains étaient partisans du « despotisme éclairé », d’autres, républicains et adeptes de la démocratie bourgeoise, mais tous désapprouvaient le régime féodal et se prononçaient contre les privilèges des castes, défendaient les droits du tiers état, avec la bourgeoisie à sa tête. Les vues philosophiques des encyclopédistes étaient également diverses.
Voltaire et Rousseau étaient déistes (V. Déisme), reconnaissaient Dieu comme cause première, mais niaient son influence sur la nature ; Diderot, Helvétius et Holbach se classent parmi les matérialistes et les athéistes militants. Tous étaient unis par la haine de la scolastique (V.), de la domination de l’Eglise catholique sur l’esprit humain.
Les encyclopédistes les plus radicaux, les matérialistes, luttaient résolument contre le servage. Grâce à leur participation, l’« Encyclopédie » devint une arme de combat contre les assises du régime féodal.
Engels définit ainsi la portée historique de l’« Encyclopédie » ; « Les matérialistes français ne limitèrent pas leurs critiques aux questions religieuses, ils s’attaquèrent à toutes les traditions scientifiques et institutions politiques qu’ils trouvèrent sur leur route ; et afin de prouver que leur doctrine avait une application universelle, ils l’appliquèrent bravement à tous les sujets de la science dans une œuvre de géants dont ils prirent le nom, — l’« Encyclopédie ».
Ainsi sous l’une ou l’autre de ses deux formes — matérialisme avoué ou déisme — cette doctrine devint celle de toute la jeunesse instruite de France » (« Socialisme utopique et socialisme scientifique », P. 1924, p. 37). Cependant, pas un encyclopédiste ne dépassa le cadre de l’idéologie bourgeoise. Leur « règne de la raison » n’était, après tout, que le règne idéalisé de la bourgeoisie.
Les encyclopédistes ont été persécutés comme ennemis du féodalisme et de l’Eglise catholique. Plusieurs d’entre eux furent condamnés à l’emprisonnement et leurs œuvres, brûlées. Aujourd’hui encore, les philosophes réactionnaires de France, d’Angleterre, des Etats-Unis et des autres pays capitalistes, font preuve d’hostilité envers les idées des encyclopédistes français. Le Parti communiste français, luttant contre la réaction, apprécie hautement le rôle progressif joué par les encyclopédistes dans l’histoire.