Youri Kougache, Le premier mai, 1952, URSS

Youri Kougache, Le premier mai, 1952, URSS

ECOLE PSYCHOLOGIQUE EN SOCIOLOGIE. Théorie réactionnaire, antiscientifique de l’évolution sociale, particulièrement répandue à l’époque de l’impérialisme aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. Hostile à la conception matérialiste de l’histoire, cette école cherche à démontrer que la vie économique et politique de la société serait déterminée par la vie psychique de l’homme.

Présenter la société comme un produit des lois psychiques « éternelles » et le capitalisme comme un régime immuable et immortel, telle est la mission de classe de cette doctrine. Un des fondateurs de l’école, le sociologue réactionnaire français Gabriel de Tarde (1843-1904), auteur de la « théorie de l’imitation », affirme que toute la vie sociale est soumise à l’ « instinct d’imitation » inhérent à la nature humaine. Quand un homme de génie fait une découverte remarquable, les masses l’imitent et appliquent cette découverte.

D’après de Tarde, le peuple n’est que le simple instrument d’une volonté étrangère, il est incapable d’initiative créatrice. A partir de là, de Tarde soutient que la classe ouvrière a besoin d’être dirigée par les capitalistes.

A la suite de de Tarde, les thèses réactionnaires de l’école psychologique furent développées par les sociologues américains Giddings et Ward. Tous deux soutiennent que les sentiments, les idées, les capacités et les désirs des hommes sont les moteurs essentiels de l’évolution sociale et que le mode capitaliste de production est le corollaire de la mentalité humaine « normale ».

Selon Giddings, les classes dominantes possèdent une conscience de « race » supérieure, une conscience qui leur confère le droit de jouer un rôle dirigeant dans la société. Aujourd’hui, les tenants de l’école psychologique en sociologie aux Etats-Unis (Ross, Bernard et autres) déclarent que les Américains « cent pour cent » sont des gens doués d’une mentalité « supérieure ». Ils affirment que la conduite des hommes est régie par un « instinct guerrier ».

Beaucoup de représentants de cette école professent le freudisme (V.) et afin de dénigrer la lutte des masses travailleuses pour la paix, la démocratie et le socialisme, ils déclarent que cette lutte serait le résultat d’« inclinations » inconscientes malsaines. Les savants progressistes de tendance démocratique aux Etats-Unis critiquent sévèrement l’école psychologique en sociologie, qu’ils dénoncent comme une arme idéologique entre les mains des forces réactionnaires.

ECONOMIE ET POLITIQUE. Ces deux catégories sont envisagées par le marxisme dans leur devenir et leur action réciproque comme un tout indissoluble. La structure économique de la société, sa base, détermine la superstructure politique et idéologique.

Reflet direct du régime économique à une époque historique donnée, la politique est entièrement subordonnée aux intérêts de là classe qui domine économiquement. Ainsi, la politique bourgeoise a pour objet, à l’intérieur du pays, de consolider le régime capitaliste, d’assurer la libre exploitation des ouvriers par les capitalistes, de tenir en bride les classes exploitées, etc.

De même, en politique extérieure, la bourgeoisie réactionnaire poursuit des intérêts qui découlent entièrement de sa situation économique. C’est la politique d’asservissement et d’exploitation des colonies, de conquête de territoires étrangers, la politique de guerre dans le but d’élargir ses sphères d’influence, de s’emparer de nouveaux marchés, des sources de matières premières, etc.

Au contraire, la politique de l’Etat socialiste exprime des rapports économiques différents, des rapports économiques socialistes. Elle a pour objet d’assurer l’épanouissement des rapports socialistes de production, c’est-à-dire des rapports de collaboration et d’entraide fraternelles, et de satisfaire au maximum les besoins croissants, matériels et spirituels, des travailleurs.

La politique extérieure de l’Etat socialiste est dirigée contre le déchaînement de nouvelles guerres, pour la coexistence pacifique des Etats, car afin de se développer, l’économie socialiste n’a pas besoin de conquêtes territoriales, n’a pas besoin d’asservir les peuples.

Tout en étant le produit et l’expression d’un régime économique déterminé, la politique exerce à son tour une action notable sur l’économie. « La politique est l’expression concentrée de l’économie… La politique ne peut pas ne pas prévaloir sur l’économie » (Lénine : Œuvres, t. 32, éd. russe, p. 62).

Ces paroles de Lénine qui mettent en lumière le rôle immense de la politique ne signifient pas que d’abord surgit la politique, puis l’économie, que la politique serait donnée première et l’économie donnée seconde. Ce n’est pas la politique qui a engendré les monopoles capitalistes, mais ceux-ci, qui sont le produit de tout le développement antérieur du mode capitaliste de production, déterminent la politique correspondante des Etats bourgeois à l’époque de l’impérialisme, à savoir la politique impérialiste.

La politique prévaut sur l’économie dans ce sens que sans posséder le pouvoir politique aucune classe ne pourrait maintenir sa domination économique. « Les intérêts les plus essentiels, « décisifs », des classes, écrit Lénine, ne peuvent être satisfaits, en général, que par des transformations politiques radicales ; en particulier, l’intérêt économique capital du prolétariat ne peut être satisfait que par une révolution politique remplaçant la dictature de la bourgeoisie par celle du prolétariat » (Lénine : « Que faire ? », M. 1954, pp. 52-53).

Cela signifie que la politique est l’expression concentrée de l’économie. C’est pourquoi la lutte politique est l’expression extrême de l’antagonisme des classes, de l’opposition irréductible des intérêts des exploiteurs et des exploités, des oppresseurs et des opprimés. Aussi la question essentielle de toute révolution est-elle celle du pouvoir politique.

La politique engendrée par la base économique aide cette dernière à se consolider et à se développer. Ainsi l’économie capitaliste actuelle agonise depuis longtemps et entrave le progrès des forces productives. Mais si elle n’a pas disparu, c’est parce que la bourgeoisie détient le pouvoir politique qui protège le régime économique bourgeois. La politique de l’Etat soviétique, du parti communiste est d’une importance primordiale pour l’épanouissement de l’économie socialiste.

En régime socialiste, le rôle de la politique dans l’essor de l’économie devient beaucoup plus grand, la propriété privée des moyens de production étant remplacée par la propriété collective ; loin d’être spontané et soumis à la loi de l’anarchie propre au régime capitaliste, cet essor est planifié conformément à une loi économique objective, la loi du développement harmonieux (proportionnel) de l’économie nationale (V.).

De là une fonction nouvelle de l’Etat soviétique, la fonction d’organisation économique et de travail culturel et éducatif que l’Etat bourgeois ne connaît pas et ne peut connaître. Le rôle accru de la politique ne signifie pas que la politique détermine arbitrairement le développement de l’économie socialiste.

Ce qui fait la force de la politique de l’Etat soviétique et du parti communiste, c’est qu’elle est fondée sur la connaissance et l’application des lois économiques objectives du socialisme. Le parti et l’Etat orientent tout le développement de l’économie et de la culture dans la voie du communisme. Voilà pourquoi la politique du parti communiste est la force vitale du régime soviétique.

Aussi est-il indispensable de s’inspirer de la politique du parti communiste dans tous les domaines: économie, culture, littérature, art, etc., car cette politique exprime les besoins vitaux du peuple soviétique, la nécessité objective du développement social à l’époque historique actuelle.

ECONOMISME. V. « Que faire ? » ; Spontanéité et conscience.


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