DIMITROV Guéorgui Mikhaïlovitch (1882-1949). Guide et éducateur du peuple bulgare, militant remarquable du mouvement ouvrier international. « Ni dans toute la lutte de la classe ouvrière, disait le manifeste du Comité Central du Parti communiste bulgare aux membres du parti et au peuple bulgare à l’occasion de la mort de Dimitrov, ni dans le mouvement socialiste et communiste de notre pays il n’y a eu, au cours de ces cinquante années aucun événement important auquel ne fût rattaché le grand nom du camarade Guéorgui Dimitrov, sa bouillonnante activité d’organisateur et de dirigeant. »

Dimitrov adhéra au Parti ouvrier social-démocrate de Bulgarie en 1902 et lutta activement au sein du courant marxiste révolutionnaire contre les réformistes. Plus tard, après la victoire de la Grande Révolution d’Octobre en Russie et grâce à l’essor révolutionnaire qu’elle avait suscité en Bulgarie, de ce courant surgit le Parti communiste bulgare.

Dimitrov était un internationaliste prolétarien conséquent. Il combattait avec abnégation le chauvinisme et le nationalisme bulgares, la guerre impérialiste.

Le gouvernement bulgare réactionnaire le persécutait cruellement ; plusieurs fois jeté en prison, deux fois condamné à mort, Dimitrov ne cessait pourtant pas de lutter pour les intérêts des travailleurs.

En 1921, les communistes bulgares déléguèrent Dimitrov au IIIe congrès de l’Internationale communiste. En 1923, il dirigeait avec Kolarov l’insurrection de Septembre qui contribua sensiblement à réveiller la conscience de classe des ouvriers et des paysans bulgares.

Dimitrov était une personnalité marquante du mouvement ouvrier mondial, un des organisateurs de la lutte internationale contre la guerre et le fascisme, pour la paix et le communisme. Il déploya une grande activité au sein du Comité exécutif de l’Internationale communiste.

Son intrépidité et son talent de tribun se révélèrent avec éclat en 1933 lors du procès de Leipzig, quand Dimitrov dénonça la provocation fasciste, dévoila au monde entier la face bestiale du fascisme.

Son attitude pleine de courage joua un grand rôle dans la mobilisation de la classe ouvrière et de tous les travailleurs pour la lutte contre la guerre et le fascisme. Grâce à l’intervention du gouvernement de l’U.R.S.S. et à l’action révolutionnaire des travailleurs du monde entier, Dimitrov fut arraché aux griffes sanglantes du fascisme et arriva en U.R.S.S.

A Moscou, Dimitrov accomplit un intense travail pour grouper les travailleurs en lutte contre le fascisme. Elu en 1935 secrétaire général du Comité exécutif de l’Internationale communiste, il resta à ce poste jusqu’à la dissolution de l’I.C. en 1943.

Penché sur les questions de stratégie et de tactique des communistes dans la bataille contre la guerre et le fascisme, il luttait pour créer et consolider le front unique contre la réaction impérialiste, pour former et éduquer les cadres dirigeants des partis communistes frères, fidèles à la doctrine du marxisme-léninisme.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Dimitrov se consacra à mobiliser les forces populaires pour la lutte contre les envahisseurs hitlériens. Il organisait le mouvement de libération antifasciste dans les pays occupés par les hitlériens, dirigeait la lutte des patriotes bulgares contre le fascisme. Pour ses grands mérites dans la lutte contre le fascisme, Dimitrov fut décoré en 1945 de l’ordre de Lénine.

Lorsque l’Armée soviétique entra en Bulgarie, le peuple bulgare, guidé par Dimitrov, renversa le fascisme et instaura le régime de la démocratie populaire. En novembre 1945, Dimitrov, rentré en Bulgarie après 22 ans d’exil, déploya une activité bouillonnante, dirigea tout le travail du parti, appela à la lutte pour la paix, la démocratie et le socialisme.

Dans l’édification du régime démocratique populaire en Bulgarie il fit preuve d’un grand talent d’homme d’Etat. Sous sa direction eurent lieu le référendum sur le régime politique et les élections à la Grande Assemblée populaire. Après une brillante victoire aux élections, Dimitrov fut élu à l’unanimité premier ministre de la République populaire bulgare.

Il dirigea la rédaction du projet de nouvelle Constitution qui fut ensuite soumis à l’examen du peuple tout entier. L’adoption de la nouvelle Constitution et la nationalisation presque simultanée de l’industrie et des banques consolidaient en Bulgarie le régime de démocratie populaire, une des formes de dictature du prolétariat.

Dimitrov dirigea la restauration et le développement de l’économie nationale. Le peuple bulgare remporta de grands succès dans les domaines économique et culturel, dans le relèvement du niveau de vie des masses laborieuses. En décembre 1948 le Ve congrès du Parti communiste bulgare traça le plan de construction des fondements du socialisme en Bulgarie.

Dimitrov était un éminent théoricien du marxisme-léninisme. Il appelait toujours à s’inspirer de la doctrine marxiste, de l’expérience du Parti communiste de l’U.R.S.S. Il défendait avec ardeur l’idée de l’internationalisme prolétarien, luttait inlassablement contre le nationalisme quel qu’il fût.

Dans l’internationalisme, disait-il, les communistes voient la garantie du succès de la classe ouvrière de chaque pays, qui lutte pour le socialisme. Dans ses discours et articles relatifs aux questions du mouvement ouvrier international, à la stratégie et à la tactique des partis communistes en lutte contre l’impérialisme, à l’édification d’une Bulgarie nouvelle, démocratique et populaire, Dimitrov appliquait d’une manière créatrice le matérialisme dialectique et le matérialisme historique.

Dans sa lettre à la rédaction de la revue « Philosophska Mysl » [Pensée philosophique], il précisait que l’étude de la philosophie affermissait toujours plus sa conviction de la « nécessité absolue d’associer la théorie et la pratique, car la pratique sans théorie est aveugle, et la théorie sans pratique est stérile.

C’est d’une importance capitale pour le prolétariat qui doit non seulement expliquer scientifiquement la réalité, mais la transformer radicalement pour lui-même et pour son peuple. Sans théorie révolutionnaire il ne peut y avoir de pratique révolutionnaire, comme l’ont maintes fois souligné le grand Lénine et le continuateur de son œuvre, le grand Staline ».

Dimitrov a répondu en détail aux questions posées sur le rôle et les tâches de la revue « Philosophska Mysl ». Il a notamment indiqué que la revue doit démasquer et extirper par tous les moyens l’idéologie fasciste (racisme, théorie de la domination des races « supérieures » sur les races « inférieures », le « führerisme », la théorie du surhomme, le chauvinisme grand-bulgare) ; elle doit dénoncer et stigmatiser toute falsification fasciste de l’histoire en général et de l’histoire bulgare en particulier.

La revue, disait Dimitrov, doit aider les intellectuels à se faire une conception du monde marxiste-léniniste, scientifique. Elle doit examiner du point de vue marxiste les problèmes nouveaux posés par la pratique de la construction socialiste. Dimitrov exigeait un langage clair, accessible aux lecteurs. Pour améliorer constamment la revue, il faut des connaissances, un immense travail de systématisation et une sévère autocritique.

Dimitrov apprenait aux communistes et à tous les travailleurs bulgares à être vigilants, à démasquer implacablement tous les ennemis du peuple, à rester fidèles jusqu’au bout à la cause de la libération de la classe ouvrière, à la cause du communisme, à suivre toujours et on tout le Parti communiste de l’Union Soviétique.

Le peuple bulgare sous la direction du Parti communiste de Bulgarie édifie avec succès le socialisme. Son amitié toujours plus solide avec les peuples de l’Union Soviétique et de tous les pays du camp de la paix, de la démocratie et du socialisme, est le gage de sa victoire.


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