DEMOCRATIE (du grec […] — pouvoir du peuple ; […] — peuple, et […] — force, pouvoir). Dans une société divisée en opprimés et en oppresseurs, en classe exploitée et en classe exploiteuse, il ne pouvait jamais y avoir de véritable pouvoir du peuple. Dans la société bourgeoise, la démocratie est une des formes que prend la domination de classe de la bourgeoisie.

La bourgeoisie est un certain temps intéressée à la démocratie en tant qu’instrument de sa domination politique. Elle élabore la Constitution, crée le Parlement et autres institutions représentatives, introduit (sous la pression des masses) le suffrage universel et des libertés politiques formelles.

Cependant, pour les grandes masses de travailleurs la possibilité de jouir pleinement de ces droits et d’utiliser ces institutions est soumise à toute sorte de restrictions, et tout l’appareil démocratique de la république bourgeoise est construit de manière à paralyser l’activité politique des masses, à écarter les travailleurs de la vie politique.

« La démocratie bourgeoise, tout en constituant un grand progrès historique par rapport au moyen âge, reste toujours, — elle ne peut pas ne pas rester (elle en régime capitaliste, — une démocratie étroite, tronquée, fausse, hypocrite, un paradis pour les riches, un piège et un leurre pour les exploités, pour les pauvres » (Lénine : Œuvres choisies en deux volumes, t. II, 2e partie. M. 1954, p. 43).

A chaque crise révolutionnaire, à chaque guerre, quand la domination de la bourgeoisie est en péril, les paravents démocratiques sont jetés de côté et la dictature militaire déclarée entre en scène. A l’époque de l’impérialisme, indiquait Lénine, un tournant s’opère dans les Etats bourgeois de la démocratie, vers la réaction politique.

Dans son discours au XIXe congrès du Parti, Staline a dit qu’à l’heure actuelle la bourgeoisie a jeté pardessus bord le drapeau des libertés démocratiques bourgeoises.

« Autrefois la bourgeoisie se permettait de faire du libéralisme, elle défendait les libertés démocratiques bourgeoises pour gagner la popularité dans les masses. De ce libéralisme il ne reste plus trace. Plus de « liberté individuelle », les droits de l’homme ne sont reconnus qu’à ceux qui détiennent un capital, tandis que tous les autres citoyens sont considérés comme du matériel humain brut, propre seulement à être exploité. Le principe de l’égalité des hommes et des nations est foulé aux pieds.

Il est remplacé par le principe qui donne tous les droits à la minorité exploiteuse et prive de droits la majorité exploitée des citoyens. Le drapeau des libertés démocratiques bourgeoises a été jeté pardessus bord » (Staline : « Discours prononcé au XIXe congrès du Parti », M. 1953, pp. 12-13).

Les opportunistes de la IIe Internationale ont révisé la doctrine marxiste de l’Etat et de la démocratie. Leur politique de trahison est aujourd’hui continuée par les leaders des socialistes de droite.

Les opportunistes ont mis en avant la théorie de la démocratie « pure », démocratie au-dessus des classes. Selon cette théorie, le prolétariat ne doit pas briser la vieille machine d’Etat bourgeoise, mais l’améliorer, la réformer, chercher à réaliser l’intégration pacifique du capitalisme au socialisme. Mais la démocratie « au-dessus des classes », la démocratie « pure » est un leurre inventé pour tromper les ouvriers.

L’histoire n’a pas connu et ne connaît pas de semblable démocratie.

En réalité, il y a la démocratie bourgeoise, c’est-à-dire une démocratie tronquée, fausse, et la démocratie prolétarienne.

La démocratie prolétarienne représente une forme nouvelle, supérieure de démocratie, la démocratie véritable pour la majorité du peuple, pour les grandes masses de travailleurs.

La Constitution de l’Etat socialiste soviétique des ouvriers et des paysans est une constitution véritablement démocratique. Tout le pouvoir d’Etat en U.R.S.S. appartient aux travailleurs de la ville et de la campagne.

La base économique de la démocratie socialiste est la propriété collective des moyens de production. En U.R.S.S., pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, a été réalisé le véritable suffrage universel, direct et égal (au scrutin secret), sans aucune des restrictions propres à toutes les constitutions bourgeoises, même les plus démocratiques.

Tous les citoyens de l’U.R.S.S., sans distinction de sexe, de race et de nationalité, disposent de droits égaux dans la vie politique, économique et culturelle du pays du socialisme, participent à la direction de l’Etat.

Contrairement à la démocratie bourgeoise qui proclame les droits de l’homme d’une manière toute formelle, sans les garantir réellement, la démocratie socialiste assure les droits des citoyens en les appuyant sur des garanties matérielles fixées par la loi.

Ainsi, dans la société soviétique, le droit au travail n’a pas été seulement proclamé, mais fixé par la loi et réellement assuré grâce à la suppression de l’exploitation et du chômage, à l’absence de crises dans la production, etc.

C’est là ce qui distingue foncièrement le démocratisme socialiste de la fausse démocratie bourgeoise. Ainsi sont réalisés en U.R.S.S. le véritable pouvoir du peuple, la véritable démocratie, un démocratisme socialiste conséquent.

Le démocratisme socialiste reconnaît les mêmes droits aux hommes et aux femmes, à ceux qui ont un domicile fixe et à ceux qui n’en ont pas, aux possédants et non-possédants, à ceux qui ont de l’instruction et à ceux qui n’en ont point.

Sous la démocratie socialiste, seuls le travail et les capacités déterminent le rôle et la place de chaque citoyen dans la société soviétique. Ici point de situation où l’argent supplée aux capacités de l’homme et détermine sa place dans la société.

Les pays de démocratie populaire, qui sont en train de bâtir la société socialiste, suivent la voie de l’U.R.S.S. Dans les pays du capitalisme, les partis communistes et ouvriers mènent une lutte conséquente pour les libertés démocratiques véritables. (V. également Démocratie populaire ; Dictature du prolétariat ; Etat.)


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